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L’idée de l’entreprise américaine Uber Technologies Inc, régulièrement critiquée pour la concurrence qu’elle impose aux sociétés de taxi, semble sortir d’un roman de Philip K. Dick, l’un des maîtres de la science fiction. En effet, le 8 mai, la société a donné des détails sur son projet visant à déployer dans trois grandes agglomérations un service de taxis volants (appelé « Uber Air ») d’ici 2023.
Ce qui suppose de mettre en place des « vertiports » pouvant assurer jusqu’à 1.000 décollages par heure et, bien évidemment, de mettre au point des appareils électriques mi-drones mi-hélicoptères pour transporter les passagers. Un tel défi relève de l’impossible : outre le travail à accomplir pour développer des engins autonomes et sûrs, il faudra obtenir les autorisations de la a Federal Aviation Administration (FAA) et disposer d’un algorithme solide pour coordonner les mouvements des aéronefs. Ces derniers devront être silencieux, avoir assez d’autonomie pour parcourir 96 km et voler à une vitesse comprise entre 240 et 320 km/h.
Cependant, Uber ne va pas développer seul ces taxis volants étant donné que la société a noué des partenariats avec des cinq groupes aéronautiques, dans Aurora [filiale de Boeing], Bell, Karem Aircraft ou encore le constructeur brésilien Embraer.
Dans le cadre de ce projet très futuriste, Uber a aussi trouvé un accord avec l’U.S. Army Research, Development and Engineering Command [RDECOM ARL] « pour financer et collaborer sur la recherche relative aux rotors, ce qui pourrait mener à des découvertes novatrices » pour les militaires américains.
Les travaux que vont mener Uber et le RDECOM porteront sur un concept de deux systèmes de rotors co-rotatifs empilés l’un sur l’autre ayant le même sens de rotation. Cela permettrait de disposer d’aéronefs à la fois plus performants et silencieux. « . À ce jour, les rotors co-rotatifs empilés n’ont pas été intégrés dans des engins volants existants », souligne l’US Army. Un millions de dollars seront investis dans cette étude, chaque partie en apportant la moitié.
« Cet accord avec Uber démontre que l’US Army utilise des approches novatrices pour collaborer avec un partenaire de l’industrie qui est vraiment à la fine pointe » de la technologie, a commenté le Dr Jaret Riddick, directeur de la Direction de la technologie des véhicules à l’Army Research Laboratory, dont dépend le RDECOM.
« Cette collaboration est l’occasion d’accéder à des années de connaissances acquises par des experts en la matière, ce qui permettra à l’US Army de faire progresser rapidement la technologie pour des aéronefs à décollage et atterrissage verticaux silencieux et efficaces », a-t-il ajouté.
Cela étant, un tel accord n’est pas inédit. Ainsi, par exemple, Google collabore actuellement avec le Pentagone dans les domaines de l’intelligence artificielle et du Deep Learning dans le cadre d’un projet pilote appelé « Maven », sur la base de la technologie TensorFlow.