07 Mai 1954 : Dien Bien Phu .

J'y pense...
Tout le temps!

   d'un côté personnes ici des Anciens auraient fait express d'oublier cette histoire !! 

   moi en premier ! mais mis a part les 4/5 qui sont toujours aux clavier ! ou sont les autres ???   

  alors ? faut faire un méga largage de trou du culs !!! et crois moi c'est pas l'envie qui me dérange 

  sauf que je ne sais pas le faire ... et crois moi mieux vaut être 10 que 311 actuellement ! 

   donc 300 culs de jattes de trop  ! 

   et si un membre n'es pas comptent  qu'ils me le dise ! 

    alors pour moi tu n'as pas besoin d'être  "  Ecoeuré , Meurtri au fond de toi moi même   "


    merci pour ta compréhension JP   

AUX SOLDATS DE DIEN BIEN PHU.

Mais pour quoi te bats-tu
Soldat de DIEN BIEN PHU ?
Le Chrétien, pour sa foi, meurt dans la fosse aux lions,
Le Gaulois, pour son champ, combat les invasions,
JEANNE accepte la mort pour la voix angélique,
Le Soldat de l'An II, c'est pour la République !
Mais pour quoi te bats-tu
Soldat de DIEN BIEN PHU ?

Mais pour qui te bats-tu
Soldat de DIEN BIEN PHU ?
Chantant "VIVE LE ROI", le Chouan se bat et meurt,
Le Grognard en crevant crie "VIVE L'EMPEREUR !"
Le Soldat de 14, au temps de mon enfance,
Tombe pour la Patrie, hurlant "VIVE LA FRANCE !"
Mais pour qui te bats-tu
Soldat de DIEN BIEN PHU ?

Mais pour qui, mais pour quoi te bats-tu,
Oh ! Soldat de DIEN BIEN PHU ?
Pris d'une sainte ardeur, sous un calme apparent,
Es-tu ici pour DIEU, ta Patrie, tes Parents ?
Viens-tu pour oublier un mauvais coup du sort ?
Pour chercher la fortune ou la gloire ? . . . ou la mort ?
Mais pour qui, mais pour quoi te bats-tu
Oh ! Soldat de DIEN BIEN PHU ?
Et le Soldat rêvant, dans le bruit infernal,
Tout bas m'a répondu : "JE CHERCHE UN IDEAL !"

                                          Colonel J.C. VIGNAL
                                          3 Avril 1954.

Bonjour bretirouge,

j'ai bien assimilé ta réponse au sujet du poème et j'ai voulu en savoir plus sur la signification du mot "destinée". Voici la définition du dictionnaire: Volonté souveraine qui règle d'avance tout ce qui doit être. Ensemble des évènements de la vie humaine envisagés comme indépendants de la volonté de l'homme.
"Idéal" : Perfection que l'esprit imagine sans pouvoir y atteindre complètement. Système de valeurs morales et intellectuelles: réaliser son idéal.
Suite à ces deux définitions le terme "idéal", qui  sous-entend une action de recherche dans le cas présent, semble plus approprié que "destinée" qui exprime une idée de passivité devant l'événement.

GO SUR DIEN BIEN PHU.

Maintenant, par la porte ouverte, les premiers à sauter pouvaient apercevoir enfin la nappe noire du sol, 4000 mètres plus bas, sur laquelle il semblait que des braises ardentes aient été disséminées. Quelques bulles de lumière atténuée crevaient curieusement à la surface de ce velours sombre, tandis qu'en direction du nord, un gros nuage d'orage se développait en émettant des lumières aveuglantes.

Le rythme des moteurs changea tout à coup; les éclairages intérieurs de la cabine s'éteignirent; nos volontaires comprirent que le moment tant attendu et tant redouté était arrivé.

Le  chef-dispatcher se redressa et gueula de tous ses poumons:
- Les gars . . . ! GO SUR DIEN BIEN PHU !
  Et les garçons, d'une seule voix, clamèrent à leur tour:
- GO SUR DIEN BIEN PHU !

C'est alors que l'avion entama son piqué vers la fournaise.
Aggrippés au câble central, le corps balloté dans tous les sens, les hommes ne pensaient plus qu'à conserver leur équilibre, à rester dans la file de saut en évitant de frotter leurs équipements sur ceux du voisin.
Puis il leur sembla peser deux tonnes au moment où l'avion amorça sa ressource pour se placer aussitôt dans l'axe de largage; c'est à ce moment-là qu'ils perçurent les premières explosions.
L'avion diminua sa vitesse et commença à osciller dans tous les sens.

- Le premier . . . EN POSITION !

Le chef-dispatcher fit pendre position de saut à Marc Wynt et s'assura d'un coup d'oeil que tous les autres étaient prêts à suivre.
Marc Wynt vit alors la ligne sombre des collines lui faisant face monter et dépasser l'altitude de l'appareil. De leurs flancs, s'échappaient des milliers de balles traçantes qui montaient vers lui et l'encadraient en emettant une série de claquements secs comme autant de paires de gifles.
Plus bas, presque sous ses pieds, il vit un long collier de perles étincelantes de dérouler vers le haut pour venir s'accrocher au bout de l'aile.
En un claquement assourdissant, un trait de feu traversa la queue de la carlingue, tandis qu'un autre stria en diagonale le trou béant où l'on devait sauter - Marc Wynt eut un mouvement de recul . . .
- Les salauds . . . On est touché ! hurla une voix qu'il ne reconnut pas. On va aller au tapis !
Mais l'avion continua son vol impossible sur sa trajectoire, toujours encadré par dix mille étoiles filantes.

Le chef-dispatcher, le corps à moitié sorti à l'extérieur, le visage déformé par le flot d'air qui venait le gifler, une main sur l'épaule du lieutenant, guettait fiévreusement ses repères au sol.
En un quart de seconde, il se recula brusquement, et en même temps que la sonnerie de bord éclata, stridente, il cria à Marc Wynt en lui tapant sur l'épaule:

- ALLEZ !

Libéré comme un ressort, Marc Wynt bondit dans le vide.
Il lui sembla quelques instants flotter la tête en bas quand une formidable traction tira son corps dans une direction totalement incohérente; dans un ciel qui semblait n'avoir ni haut ni bas, il se retrouva suspendu aux sangles d'un parachute tout blanc bien ouvert au-dessus de lui.
Apparemment enveloppé d'un silence qu'il crut absolu, il ressentit immédiatement un bien-être, une détente qu'il n'aurait pu imaginer. Complètement détaché de l'environnement du moment, il s'abandonna quelques instants à cette plénitude.
Quelques secondes seulement car la réalité était là: "son" silence fut crevé par les coups sourds des explosions au sol qui s'amplifiaient au fur et à mesure de sa descente.
Des chapelets de traçantes, partant des quatre coins de l'horizon, montaient vers lui avec insistance. Il entendit un cri et distingua, presque à sa hauteur, une forme qui gesticulait dans tous les sens:

- Hello ! ça a été, mon lieutenant ! distingua-t-il, malgré le bruit des déflagrations. Et il comprit que Terrin et les autres avaient bien sauté. Il ne voyait pas le sol mais seulement la fameuse croix de feu annoncée par l'instructeur à l'école de saut. Elle s'étalait là, un peu à droite, en tremblotant sous les obus comme les bougies d'un gâteau d'anniversaire que l'on va souffler.

Mon Dieu, que le temps était long ! Que cette descente vers les enfers pouvait contenir d'images et de sons inoubliables !

Et puis subitement, à la lueur des explosions, il devina un long réseau de barbelés, montant vers lui de plus en plus rapidement, qui le percuta inexorablement au moment où une série de sifflements et d'éclatements l'encadra et l'assomma à moitié.

D'abord groggy, il perdit connaissance . . . .

                                                         Marcel GEORGES (Extrait de son livre : "GO SUR DIEN BIEN PHU". Editions FRANCE-EMPIRE.