Avec une dotation de 17 milliards d’euros pour la période 2021-2027, le projet de budget de l’Union européenne, actuellement en cours d’élaboration par la Commission de Bruxelles, confirme les récentes annonces faites en matière de défense.
Pour rappel, lancé en juin 2017, le Fonds européen de défense doit permettre de financer la recherche « collaborative » dans les domaines de la robotique, des matériaux ou encore de l’électronique tout en incitant les États membres à coopérer en matière d’équipements et de technologies de défense.
Selon des chiffres consultés par l’AFP, ce Fonds européen de défense sera en conséquence doté de 10,5 milliards d’euros entre 2021 et 2027, dont 7 milliards pour l’industrie de défense et 3,5 milliards pour la recherche et le développement. Ce qui représentera un investissement annuel de 1,5 milliard d’euros, comme prévu.
« Ce programme mobilisera des financements nationaux et aura un effet multiplicateur escompté de 5. Il pourrait donc générer un investissement total dans le développement des capacités de défense de 5 milliards d’euros après 2020 », explique la Commission européenne au sujet de la dotation prévue pour la partie « Développement et acquisition ».
Un seconde enveloppe, d’un montant de 6,5 milliards d’euros, sera affectée à l’amélioration de la mobilité militaire au sein de l’UE, conformément au plan présenté fin mars par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) et élaboré en coordination avec l’Otan. Outre les questions administratives (et bureaucratiques), il s’agit de mettre à niveau les infrastructures (réseaux routiers, ponts, etc) actuellement inadaptées au transport militaire. L’idée est de permettre l’envoi de renforts en cas de crise en Europe centrale et de l’Est.
Enfin, 13 milliards d’euros iront financer les programmes de navigation par satellites Galileo et EGNOS [European Geostationary Navigation Overlay Service], qui n’ont pas une vocation spécifiquement militaire.
Cela étant, à l’échelle du budget européen, ces montants alloués à la défense restent modestes : chaque année, la Politique agricole commune mobilise près de 60 milliards d’euros et la Politique de cohésion dispose d’un cinquantaine de milliards d’euros.
Le budget de l’UE est financé en très grande partie par les États membres, leur contribution étant calculée en fonction de leur poids économique. En 2017, celle de la France, qui est le premier bénéficiaire des dépenses européennes (14,5 milliards en 2015), s’est élevée à 20,5 milliards d’euros.