En mai, lors de sa première participation à la conférence de la Bundeswehr depuis 2012, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait assuré que les dépenses militaires de son pays seraient équivalentes à 1,5% de son PIB d’ici 2025.
Et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’en était félicité, même si cet objectif ne correspondait pas à l’engagement prir par l’ensemble des Alliés de porter leurs dépenses de défense à 2% de leur PIB. « Je me réjouis du fait que l’Allemagne a arrêté les coupes et commencé à augmenter [ses dépenses militaires], et a annoncé des plans pour les augmenter de 80% sur une décennie », avait-il commenté.
Seulement, rien ne dit que Berlin tiendra cet engagement que Mme Merkel entendait confirmé lors du prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra les 10 et 11 juillet à Bruxelles. À moins de mettre un sérieux coup d’accélérateur avant 2025.
En effet, selon le plan présenté par le ministre allemand des Finances, le social-démocrate Olaf Scholz, le budget de la Bundeswehr atteindra 42,90 milliards d’euros en 2019, ce qui correspond à une hausse d’environ 4 milliards d’euros. C’est une « nette augmentation » et un « signe visible » de la volonté du pays de remplir ses engagements internationaux », a-t-il commenté.
Seulement, les choses se gâtent par la suite. En 2020, le budget militaire allemand sera de 42,93 milliards. Une nouvelle hausse de 950 millions est prévue pour 2021. Puis il devrait légèrement baisser en 2022, pour s’établir à 43,86 milliards.
Si l’on raisonne en pourcentage de PIB, alors les dépenses militaires allemandes représenteront 1,31% du PIB l’an prochain… mais seulement 1,23% en 2022. En clair, la marche pour atteindre les 1,5% du PIB en 2025 va être (très haute)… Et Berlin n’échappera pas aux remontrances du président américain, Donald Trump, lors du prochain sommet de l’Otan.
Pour Ursurla von der Leyen, la ministre allemande de la Défense, « c’est un bon budget » car « les forces armées ont besoin de ces investissements et il est donc bon que nous ayons à nouveau une augmentation significative en 2019. »
En réalité, selon le « Rapport sur l’évolution des besoins financiers de la Bundeswehr jusqu’en 2023 » établi par les services de Mme von der Leyen, les forces allemandes auraient besoin de 43,7 milliards d’euros en 2019, 46,2 milliards en 2020, 48,6 milliards en 2021 et 52 milliards en 2022. Ces sommes ont été calculées en fonction des « objectifs politiques » fixés par Berlin… En clair, il leur manquera 17 milliards d’euros.
Cela étant, la situation aurait pu être pire étant donné que les premières prévisions budgétaires d’Olaf Scholz étaient moins importantes que celles qu’il vient d’annoncer. D’où la vive protestation de Mme von der Leyen pour que la Bundeswehr puisse disposer de plus de crédits… Finalement, elle n’aura obtenu que 690 millions d’euros de plus sur la période 2019-22.