Le 13 avril dernier, soit quelques heures avant le lancement de l’opération Hamilton, menée par les forces françaises, américaines et britanniques contre le programme chimique syrien, l’US Navy disposait, en Méditerranée orientale, de deux destroyers lance-missiles, à savoir les USS Donald Cook et USS Winston Churchill.
Il était difficile d’ignorer la présence de ces deux navires dans la zone des opérations étant donné que la marine américaine a communiqué abondamment sur leur déploiement. Cela été notamment le cas pour l’USS Donald Cook, dont le départ de Larnaca [Chypre] avait été médiatisé alors qu’il n’était question que d’une intervention militaire contre le programme chimique syrien.
D’ailleurs, via Twitter, le président américain, Donald Trump, avait averti la Russie de l’imminence de frappes contre le régime syrien, après l’attaque chimique de Douma, menée le 7 avril. Dans la foulée, l’on apprenait que la quasi-totalité des navires russes basés à Tartous [Syrie] avaient appareillé par mesure de précaution. Par conséquent, il y avait du monde en Méditerranée orientale…
Pourtant, et contrairement à ce qui avait été fait lors de la frappe américaine contre la base d’al-Shayrat, en avril 2017, aucun navire de surface américain n’a tiré de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk depuis la Méditerannée orientale au cours de l’opération Hamilton.
En effet, le croiseur (classe Ticonderoga) et le destroyer USS Laboon ont respectivement lancé 30 et 7 missiles Tomahawk depuis la mer Rouge (ce qui suppose un survol de la Jordanie et de l’Arabie Saoudite pour atteindre la banlieue de Damas). Croisant dans le Golfe arabo-persique, un autre destroyer, l’USS Higgins, a tiré 23 missiles.
À la question de savoir pourquoi l’USS Donald Cook n’a pas été sollicité, une source de la Maison Blanche a répondu à l’agence Bloomberg que, en attirant l’attention sur lui, ce navire avait en réalité servi à leurrer les forces syriennes et russes.
Pourtant, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) américain USS John Warner a lancé 6 missiles Tomahawk alors qu’il était en plongée, en Méditerranée orientale. Et une frégate française (FREMM Languedoc) a tiré une des deux salves de 3 missiles navals de croisière (MdCN) prévues.
Sur ce point, l’on sait qu’au moins un des trois navires de ce type engagés par la Marine nationale dans cette opération n’a pas été en mesure de tirer ses missiles. Et cela, pour une raison encore indéterminée.
Par ailleurs, d’après The Times, un SNA britannique de la classe Astute, qui, armé de missiles Tomahawk, aurait vraisemblement dû prendre part à l’opération Hamilton, a été pisté par un, voire deux sous-marins russes de la classe Kilo. « Deux frégates russes et un avion anti-sous-marin auraient également recherché » le bâtiment de la Royal Navy « alors qu’il manoeuvrait pour placer ses missiles de croisière Tomahawk à portée de cibles militaires syriennes », a raconté le quotidien.
Le SNA britannique a été « protégé » par des avions de patrouille maritime P8 Poseidon qui survolaient la Méditerranée orientale dès le 11 avril « pour suivre les navires et les sous-marins russes », a précisé The Times.