Le 6 juillet, un ressortissant sud-coréen et trois techniciens philippins ont été enlevés par des hommes armés alors qu’ils travaillaient sur un projet hydraulique dans le sud de la Libye. La semaine passé, les quatre hommes sont apparus dans une vidéo diffusée via Internet par leurs ravisseurs [qui n’ont, à ce jour, pas été identifiés] et repérée par SITE, un centre américain spécialisé dans la surveillance des activités numériques des groupes jihadistes.
Pour Séoul, et comme l’on peut s’en douter, la libération de son ressortissant est une priorité absolue. « Son pays et son président ne l’ont pas oublié », a fait valoir Kim Eui-kyeom, le porte-parole de la présidence sud-coréenne.
« Le premier jour de son kidnapping, le président [Moon Jae-in ] a ordonné au gouvernement de faire de son mieux avec toutes les ressources que le pays possède », a précisé M. Kim. « Le gouvernement maintient un système de coopération étroite avec le gouvernement de la Libye et d’autres alliés, tels que les Philippines et les États-Unis, depuis le jour de l’incident pour sa sécurité et sa libération », a-t-il ajouté.
Visiblement, la Corée du Sud tient à se ménager plusieurs options, y compris militaires. En effet, Séoul a annoncé, ce 2 août, l’envoi du destroyer « Munmu le Grand » au large des côtes libyennes. Armés de missiles et bardés de capteurs, ce navire a la particularité d’embarquer à son bord une trentaine de commandos de l’unité « Cheonghae », qui appartient aux forces spéciales sud-coréennes.
Habituellement affecté aux missions de lutte contre la piraterie, le « Munmu le Grand » se « prépare aussi à toutes les possibilités, y compris celle de venir en soutien militaire », a expliqué un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense, selon l’AFP.
En avril, ce bâtiment de 4.000 tonnes avait réalisé une mission de même nature, mais dans le golfe de Guinée, où trois pêcheurs sud-coréens avaient été pris en otage par des pirates.
« L’unité Cheonghae, qui est arrivée dans le golfe de Guinée le 15 avril, a effectué une mission de protection des navires sud-coréens qui travaillent dans la zone et fait pression pour que les trois Coréens figurant parmi les otages soient libérés le plus vite possible », avait raconté, à l’époque, le Comité sud-coréen des chefs d’état-major interarmées.
Par ailleurs, les commandos marine sud-coréens ont d’autres opérations réussies à leur actif, comme celle ayant consisté à libérer le chimiquier Samho Jewelry, alors capturé par des pirates somaliens. Huit d’entre-eux furent tués au cours de l’intervention, qui pemit la libération de 21 marins.