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 La Decima Mas

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Alexderome
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MessageSujet: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 22:47

La genèse des MAS

Le théâtre d'opération militaire italien durant la première guerre mondiale est principalement alpestre, les côtes de la rive italienne de la mer Adriatique ne disposent pas de ports en eaux profondes et la chaîne du canal d'Otrante empêche le déploiement en Méditerranée de la Kayserlische und Königsliche Kriegsmarine. Ses principaux cuirassés : le Wien, le Budapest, le Szent-Istvan ou le Viribus-Unistis ont pour mission de protéger et appuyer la progression des troupes le long des côtes adriatiques. Ils sont basés dans des ports difficiles d'accès comme Pola (Pula), Trieste ou Dürres en Albanie.
Afin d'empêcher la marine austro-hongroise de menacer les côtes italiennes, l'amiral Thaon di Ravel, chef de la Regia Marina, la marine royale italienne, décide de frapper la flotte KüK dans ses propres ports où elle se croit à l'abri.

Les chantiers navals de Venise SVAN (Societa Veneziana Automobili Navali) fournissent les premières vedettes armées de torpilles ou Motoscafi Armati Silurante dont l'acronyme est MAS.
La technique d'assaut est soigneusement mise au point : un torpilleur remorque une MAS le plus près possible du port en pleine nuit -en priorité l'hiver, lors de la nouvelle Lune-, la vedette s’approche silencieusement franchissant les obstacles entravant l'accès au port, lance ses deux torpilles et rejoint le torpilleur qui l'attend au large.
La Decima Mas Imm021_20-2bc10cf
La MAS 96 exposée dans la demeure splendide de Gabriele d'Annunzio, à Gardone sur le lac de Garde, cliché que j'ai pris en visitant le Vittoriale, pas loin de Salo
Deux officiers de marine vont se rendre célèbres pour ces raids audacieux : le capitaine de corvette Luigi Rizzo qui a à son actif la destruction du cuirassé Wien dans le port de Trieste (MAS 9), le 10 décembre 1917 et du cuirassé Szent-Istvan (MAS 21) le 10 juin 1918. L'autre est Costanzo Ciano, le père de Galeazzo, futur gendre de Mussolini, qui participe avec le poète-condottiere d'Annunzio à la beffa di Buccari (la farce de Buccari). Se défiant de la surveillance du port de Buccari (Bakar sur la côte croate), les trois MAS de Luigi Rizzo (MAS 95), de Ciano (MAS 94) et de d'Annuzio (MAS 96) pénètrent dans la rade, lancent les torpilles qui ne fonctionnent pas, repérés ils doivent se replier précipitamment. Dans un geste de défi, l'ennemissime Gabriele d'Annuzio lance 3 bouteilles à la mer décorées de rubans tricolores avec un message pour les Autrichiens qui avaient mis sa tête à prix. Reprenant l'acronyme MAS, le poète en fait sa devise : Memento Audere Semper, souviens-toi toujours d'oser.

Face à l'audace de ces attaques, les Autrichiens réagissent en renforçant les défenses portuaires. Deux officiers de la marine italienne, le capitaine du génie naval Raffaele Rossetti et le lieutenant-médecin Raffaele Paolucci, projettent la création d'une torpille humaine : la mignatta (sangsue). Ils sont les précurseurs des nageurs de combat. La torpille est longue de 8 m, chargée de 175 kg de tolite avec un système d’horlogerie permettant de retarder l'explosion.

La Decima Mas Torpille-a-l-aube_11333416_1
Le cuirassé KüK Szent Istvan coulé le 10 juin 1918 par la MAs 21 de Luigi Rizzo

Lors de la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1918, les deux équipiers embarquent sur une MAS avec la mignatta en remorque. Le port de Pola en vue, la torpille est mise en marche, Rossetti et Paolucci se laissant traîner dans l'eau accrochés à la mignatta, franchissent le barrage de protection et fixent l'engin explosif sous la coque du Viribus-Unitis, navire-amiral de la flotte KüK. Repérés, ils sont hissés à bord et longuement interrogés. Juste quelques instants avant l'explosion, ils annoncent au capitaine de vaisseau Vukovic l'imminence de la destruction du navire. Les hommes d'équipage sont évacués à temps quand retentit la déflagration envoyant le Viribus-Unitis par le fond rejoint peu après par le paquebot Wien.
La Decima Mas Mignatta_1918
Durant la Grande Guerre, une unité spéciale d'Arditi, les troupes de choc italiennes, est créée afin de mener des actions de sabotage ou de reconnaissance derrière les lignes ennemies. La rivière Piave étant la ligne de front depuis la défaite de Caporetto, il faut donc trouver des nageurs expérimentés, qui seront entraînés aux combats à main nue ou à l'arme blanche. Cette unité prend le nom de Caïmans du Piave. En maillot de bain, le corps enduit de graisse pour les protéger du froid, barbouillés de noir et armés d'un poignard, ils opèrent de nuit. Ils préfigurent les premiers nageurs de combat.

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 22:49

b]Les concepteurs[/b]

Durant l'entre-deux-guerres, la Regia Marina ne juge pas utile de développer les techniques d’assaut mises au point durant la Grande Guerre. L'ennemi héréditaire autrichien n'a plus d'accès à la mer et les deux puissances navales que sont la Royale Navy et la Marine Nationale en Méditerranée ne sont pas des dangers pour l'Italie de Mussolini depuis la conférence de Stresa.

Mais le déclenchement de la guerre d’Éthiopie va bouleverser l'équilibre naval. En septembre 1935, la Home Fleet  passe le détroit de Gibraltar, rejoignant la Mediterranean Fleet pour une démonstration de force:une centaine de navires croisent dans le Mare Nostrum. La marine italienne comprend qu'elle ne peut rivaliser avec la flotte britannique et reprend l'idée qu'avant de l'affronter, la destruction d'une partie des navires dans ses ports ramènerait un équilibre des forces.

Deux ingénieurs  officiers du génie naval: Elios Toschi et Teseo Tesei  reprennent l'idée de la mignatta tout en l'améliorant. La première torpille automotrice pilotée appelée SLC (Siluro a Lenta Corsa) fabriquée avec des moyens de fortune sort des ateliers de l'arsenal San Bartolomeo de la Spezia en octobre 1935. Testée en présence de l'amiral Falangola, inspecteur de l'arme sous-marine,l'essai est concluant, deux  SLC sont commandés à l'arsenal puis deux autres  encore, légèrement modifiés.

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 22:49

Les engins d'assaut sous-marins

-Le SLC
La torpille automotrice que les nageurs de combat appellent communément maiale (cochon) mesure  dans sa version définitive 7,30 m. et est composée de trois parties distinctes :
-à l'avant: la tête de service, de forme arrondie pour faciliter la navigation, contient 260 kg d'explosifs et est détachable à l'aide d'un collier. La mise à feu est déclenchée par une minuterie.
- le corps central, de forme cylindrique comporte le compartiment équipage pour les deux opérateurs assis en tandem sur deux sièges, les pieds posés sur des étriers. Le pilote-un officier- posté à l'avant dirige la torpille avec les organes de commande et les instruments de contrôle phosphorescents (compas magnétique, montre, voltmètre). Derrière, le second est un sous-officier scaphandrier chargé de fixer la torpille grâce aux outils (serre-joints, coupe-filets...) placés dans un coffre métallique à l'arrière. Le corps central contient la batterie d'accumulateurs fournissant 150 ampères/heure.
-la queue : de forme conique,contient le moteur de propulsion et l'armature où se trouvent le gouvernail et les deux hélices coaxiales à rotation inverse. Par la suite, une unique hélice tripale puis quadrupale sera adoptée.
La vitesse maximale de l'engin est de 3 nœuds pour une autonomie de 10 milles à 2,5 nœuds. Le maiale peut descendre jusqu’à 30 mètres.


La Decima Mas Slc110
Le SLC




-le SSB
Le Siluro San Bartolomeo (ou torpille San Bartolomeo), fabriqué dans les chantiers navals éponymes de la Spezia est un maiale amélioré, plus rapide et plus stable. Les essais effectués en 1943 furent concluants mais l'armistice du 8 septembre ne permit pas la mise au point d'opérations de torpillage.


Les engins de surface
La Decima Mas Barchi10
-Le MTM ou barchino esplosivo
Le MTM (pour Motoscafo di Turismo Modificato : canot de tourisme modifié), prévu pour être transporté entre les deux flotteurs d'un hydravion Savoia-Marchetti SM 55 est un petit bateau à fond plat, de 6,11 m et pouvant filer à 31 nœuds. A la proue, une charge d'explosive de 300 kg de tritolital est prévue pour se déclencher à l'impact à la profondeur choisie (variant de 3 à 12 m).
Le pilote dirige l'engin lancé à toute allure vers son objectif , s’éjecte du bateau en utilisant le dossier du siège comme radeau de sauvetage.
La Decima Mas Mtm2




-Le MTS ou Motoscafo Turismo Silurante
Descendant des MAS qui s'étaient illustrées durant la Première Guerre Mondiale, le MTS est un canot de tourisme lance-torpilles, doté d'un moteur Alfa-Romeo de 90 CV, atteignant 28 nœuds. Long de 7,15 m, le MTS est armé de deux torpilles placées de part et d'autre du moteur.
La Decima Mas Mtsm10
-Le MTSM ou Motoscafo Turismo Silurante Modificato
Le MTS ayant montré ses limites, une nouvelle version modifiée et améliorée est livrée à la Decima MAS en avril 1942. L'embarcation mesure 8,30 m et est équipée de deux moteurs Alfa-Romeo  lui permettant de filer à 34 nœuds avec une autonomie de 200 milles. Armé d'une seule torpille et de deux grenades antinavire de 50 kg chacune, les MTSM sont manœuvrés par un équipage de deux hommes.
[url=https://servimg.com/view/12914874/2323]La Decima Mas Mtsm_110

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Dernière édition par Alexderome le Ven Avr 20 2018, 20:54, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 23:04

Les moyens de transport et d'approche.
La Decima Mas 1454le fameux Scirè, le sous-marin du capitano di corvetta Borghese, avec les cylindres de transport des SLC
Durant la Première Guerre les mignatte, ces premières torpilles autopropulsées, étaient transportées par des contre-torpilleurs ou par des MAS avant d'être mises à l'eau. Mais ce moyen est facilement repérable et s'avère dangereux. L'état-major de la marine retient comme idée l'emploi de sous-marins transporteurs. Arrimer les SLC sur le pont compromet la stabilité en navigation du submersible et entraîne la dégradation des maiale, le génie naval conçoit alors des cylindres étanches (appelés aussi valises) pouvant en contenir un chacun. Trois cylindres sont disposés sur le pont: deux en poupe, un  en proue. Le choix se porte sur deux sous-marins de la classe Adua : le Gondar et le Scirè. Afin d'aménager les « valises », le canon de 100/47 est débarqué ainsi que ses munitions. Dix sous-marins vont être modifiés, outre le Scirè et le Gondar , seuls l'Iride et l'Ambra seront opérationnels.
La Decima Mas Scire_incursori
On voit les conteneurs pour le transport des SLC à bord du Scirè.

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 23:17

L'entrée en guerre.
De 1936 à 1938, la Regia Marina ne prévoit rien pour organiser et structurer la division navale des moyens d'assaut spéciaux. Avec la création de la 1a Flottiglia MAS en 1938, une nouvelle impulsion est donnée grâce aux talents d'organisateur de son chef, le capitaine de frégate Paolo Aloisi. Faisant appel au volontariat et après une sélection très stricte, les équipes d'assaut sont formées et entraînées à La Spezia pour les MTM et à Bocca del Secchio pour les SLC avec comme objectif l'obtention du brevet de sommozzatore (homme-grenouille) après une formation des plus rigoureuses.
L'équipement personnel pour les nageurs de combat n'est pas laissé au hasard: la firme de pneumatiques Pirelli fournit l'appareillage respiratoire ARO (AutoRespiratore ad Ossigeno)m.49/bis , à oxygène pur recyclé dans un filtre à chaux qui le purifie et le renvoie dans le circuit fermé pour éviter les bulles d'air à la surface de l'eau. Le masque de plongée est à deux vitres.
La montre de plongée est la Radiomir fabriquée par Panarei, le cadran phosphorescent contient du radium, remplacé par la suite par du tritium, appelée Luminor.
La Decima Mas Aro10
Lors de l'entrée en guerre de l'Italie, le 10 juin 1940, la 1ere flottille MAS passe sous le commandement du capitaine de frégate Mario Giorgini, succédant à Paolo Aloisi. Il entreprend l'étude de projets d'attaques des bases navales anglaises en Méditerranée.

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 23:24

L'attaque d'Alexandrie.
Le 10 août 1940, l'amiral Cavagni, chef d'état-major de la marine italienne ordonne l'attaque du port d'Alexandrie: la mission GA.

GA 1: le 22 août 1940
Le 12 août 1940, le sous-marin Iride appareille de La Spezia, avec à son bord, outre l'équipage aux ordres du lieutenant de vaisseau Francesco Brunetti, les membres de l'opération GA 1. Le submersible se dirige vers le golfe de la Bomba en Cyrénaique où l'attend le torpilleur Calipso chargé de lui remettre les SLC, en compagnie du mouilleur de mines Monte Gargano. Le 21 août, vers 9h00, le sous-marin se met à couple avec le torpilleur lorsque de bombardiers de la RAF de retour d'un raid remarquent la présence insolite des navires italiens.
Le lendemain matin, à 7h00, un avion de reconnaissance survole la flottille alors que l'Iride est en train de prendre en charge les SLC. Peu après trois Swordfish provenant du porte-avion Eagle
larguent leurs torpilles. L'Iride coule instantanément, coupé en deux. Le Monte Gargano le rejoint juste après. Douze membres d'équipage rejoignent à la nage le Calipso mais deux d'entre eux se font mitrailler. Parmi les rescapés il y l'équipe des opérateurs dont Luigi Durand de la Penne, Elios Toschi et Teseo Tesei. Ils plongent en apnée à 18 m de profondeur et rentrent en contact avec les survivants de l'Iride. Les neuf hommes sont bloqués à l'arrière, dans le compartiment torpilles. En fin d'après-midi, les plongeurs perçoivent les appareils respiratoires et se mettent au travail pour dégager les malheureux prisonniers de l'épave. Les secours sont interrompus par la nuit, dans la carcasse du submersible les deux officiers tentent de forcer la porte étanche. Ils seront retrouvés morts noyés le lendemain matin après que les équipes de secours aient pu forcer le sabord. Les sept survivants sont ramenés à l'air libre mais deux d'entre eux périront d'embolie.
Cette échec ne remet pas en cause la décision de renouveler une opération de sabotage.
GA 2 : le 30 septembre 1940
C'est le commandant de la 1ere Flottille MAS, le capitaine de frégate Mario Giorgini qui se charge en personne des opérations. Le sous-marin choisi pour cette nouvelle action sur Alexandrie est le Gondar , modifié pour pouvoir transporter les SLC. Son commandant est le lieutenant de vaisseau Brunetti qui dirigeait auparavant l'Iride.
Le 21 septembre 1940,le Gondar quitte la Spezia, et se rend à Messine afin de prendre à son bord le capitaine Giorgini et six opérateurs dont Elios Toschi. Appareillant le 24 septembre, le submersible se dirige sur Alexandrie lorsque ses hydrophones détectent dans la nuit su 28 au 29 septembre la présence de trois navires. Supermarina avise Brunetti de rejoindre Tobrouk car l'escadre d'Alexandrie a pris la mer pour un transport sur Malte. Le contre-torpilleur australien Stuart repère le Gondar qui plonge à 80m. Un cinquante de grenades sous-marines sont lâchées ayant pour effet d'endommager le submersible. Le Stuart reçoit le soutien d'une corvette anglaise et du contre-torpilleur Diamond et d'un Short Sunderland. Le lendemain matin, Brunetti décide de remonter à la surface pour sauver l'équipage et émerge à 8h30 avant de saborder son navire.
L’échec est d'autant plus cuisant que c'est une équipe d'opérateurs expérimentée avec notamment Elios Toschi à être capturée. Encore plus grave, le Sunderland a pris des clichés du Gondar et de ses cylindres, attirant l'attention des services secrets britanniques.


Le capitaine de frégate Vittorio Moccagatti est désigné pour succéder à Giorgini et change le nom de l'unité en Decima Flottiglia MAS ou Xa MAS, référence à la Xe Légion de César. Moccagatti trouvera la mort lors de l'assaut sur Malte le 26 juillet 1941 ainsi que Teseo Tesei . Le capitaine de frégate Junio Valerio Borghese prend le commandement par intérim de la Xa MAS.
Après l'attaque du port de Tarente le 11 novembre 1940 et la victoire du cap Matapan, le 28 mars 1941, l'équilibre des forces navales en Méditerranée penche en faveur de la Royal Navy. Cependant, au cours de l'année 1941, la flotte britannique commence à essuyer des pertes importantes : le HMS Nelson est endommagé par les avions-torpilleurs SM-84 du 36e Gruppo, le HMS Ark Royal est coulé le 13 novembre 1941 par l'U-81 du lieutenant de vaisseau Gugenberg et le HMS Barham connaît le même sort, torpillé par l'U-331 du lieutenant de vaisseau von Tiesenhausen.
Les deux derniers cuirassés de la Mediterranean Fleet : le HMS Valiant et le HMS Queen Elizabeth
ont pour consigne de ne pas quitter la rade d'Alexandrie.

GA3: le 19 décembre 1941, la grande victoire.
La Decima Mas Alexan10
Après l'intérim de Borghese, un nouveau commandant est à la tête de la Xa MAS : le capitaine de frégate Ernesto Forza. Un plan minutieux est mis au point par les deux hommes pour forcer le port égyptien.
Trois équipes d'opérateurs sont mises sur pied, des équipages expérimentés et bien entraînés, avec un équipement de plongé méticuleusement préparé. Il s'agit des SLC suivantes :
221 : lieutenant de vaisseau Luigi Durand de la Penne / chef scaphandrier Emilio Bianchi ;
222 : capitaine des armes navales Vincenzo Martelotta / chef scaphandrier Mario Marino ;
223 : capitaine du génie naval Antonio Marceglia / sous-chef scaphandrier Spartaco Schergat.
Deux équipes de réserve sont prévues en cas de défaillance.
Le sous-marin choisi pour cette mission est le Scirè commandé par Borghese. Il quitte la rade de la Spezia le 3 décembre 1941. Durant la nuit, un chaland s'arrime au submersible pour transborder les trois SLC ainsi que les opérateurs. Le 9 décembre, le Scirè accoste sur l’île de Léros, dans une crique discrète, à l’abri des regards afin d'effectuer les dernières mises au point.
Le 13 décembre, le sous-marin repart direction Alexandrie. Dans la nuit du 18 au 19, les trois SLC avec leur équipage respectif quittent le submersible : l'opération de sabotage peut commencer.
Les maiale profitent de l'opportunité de l'ouverture du barrage protégeant l'accès à la rade pour s'engouffrer dans le sillage de trois destroyers britanniques rentrant au port.
Le SLC 221 (de la Penne/Bianchi) se faufile parmi les navires de guerre français internés lors de l'armistice de 1940 pour s'approcher de sa cible : le HMS Valiant. Durant de la Penne ayant perdu son second réussit avec beaucoup de peine à placer la charge explosive sous la quille du navire. Remontant à la surface, il est cueilli par une rafale de fusil-mitrailleur et capturé. Il retrouve son équipier, Emilio Bianchi, contraint d'émerger en raison du dysfonctionnement de son appareil respiratoire. Interrogés, ils refusent de dévoiler l'emplacement de la charge et son enfermés à fond de cale. Dix minutes avant le déclenchement de l'explosion, de la Penne demande à parler au commandant du navire, le capitaine de vaisseau Charles Morgan, et lui annonce l'imminence de la déflagration. Il fait évacuer le cuirassé quand vers 6h30 retentit l'explosion, provoquant une déchirure de 25 m sous la coque. Le navire gîte sur bâbord, il restera immobilisé de longs mois.
Pendant ce temps, le SLC 223 de l'équipage Marceglia/Schergat se dirige vers sa cible : le HMS Queen Elizabeth . Les opérateurs fixent la charge sous la quille et remontent à la surface. Ils abandonnent le SLC qu'ils coulent avec leurs appareils respiratoires. Le cuirassé explose à 6H25, il ne pourra plus reprendre la mer. Quant à Marceglia et Schergat, se faisant passer pour des marins français, ils arrivent à rejoindre la Rosette où ils se feront arrêter par la police égyptienne dont l'attention a été attirée par l'argent en possession des opérateurs. Les services secrets italiens (SIM) n'ont pas jugé utile de leur signaler que la livre anglaise n'est plus en circulation en Égypte.
Quant à l'équipage du dernier SLC, le 222 de Martellotta et Marino, après avoir décidé de placer la charge explosive sous un croiseur léger, il décide de la placer sous le pétrolier norvégien Sagona. L'explosion endommage le contre-torpilleur Jervis amarré à couple du pétrolier. Les deux opérateurs sont capturés peu après.
Le Scirè retrouve son port d'attache le 29 décembre 1941.
Six hommes déterminés ont réussit un exploit retentissant en détruisant et immobilisant deux cuirassés, faisant basculer la suprématie navale dans le camp italien. Cependant, Supermarina n'a pas profité de cette occasion pour exploiter son avantage numérique. Tous les opérateurs seront décorés de la Medaglia d'Oro al Valore Militare. C'est Charles Morgan en personne qui accrochera la médaille à Durant de la Penne, libéré après l'armistice du 8 septembre 1943. Il rejoindra Mariassalto, l'unité des nageurs de combat et des moyens d'assaut navals de l'Italie cobelligérante.

GA 4 : 14 mai 1942
Malte étant devenu l'objectif des raids de la Regia Aeronautica et de la Luftwaffe, la Navy décide de transférer plusieurs navires à Alexandrie pour les mettre en sécurité. Supermarina met au point un nouveau plan de sabotage, malgré les précautions prises par les Anglais depuis l'attaque du 18 décembre 1941. Trois équipages de SLC, après une période d’entraînement intensif embarquent le 12 mai, à Leros à bord du sous-marin Ambra commandé par le lieutenant de vaisseau Mario Arillo.
Durant la nuit du 14 mai, les maiali sortent de leurs cylindres mais le courant a faussé la position du submersible qui se retrouve éloigné de l'entrée du port. Ayant perdu leur orientation, les équipages coulent leur SLC puis rejoignent à la nage la côte où ils seront capturés.


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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 23:24


Gibraltar : la base secrète de la Xa MAS aux portes du Rocher.
A l'instar d'Alexandrie, le port de Gibraltar est un objectif prioritaire pour l'état-major de la Xa MAS qui va y consacrer d'importants moyens. Une attaque simultanée des deux ports est mise au point, dès septembre 1940. Le deuxième assaut sur Alexandrie est un échec retentissant avec la destruction du Gondar et la capture des opérateurs, le 30 septembre 1940. L'autre opération sur Gibraltar BG 1 débute le 24 septembre 1940.

BG 1 : le 29 septembre 1940.
Pour cette première attaque sur Gibraltar, le transport des SLC est effectué par le sous-marin Scirè commandé par le capitaine de corvette Borghese. S'approchant à 50 milles du Rocher, il reçoit l'ordre de Supermarina de faire demi-tour, l'escadre anglaise, la force H, ayant quitté Gibraltar pour un convoyage sur Malte.

BG 2 : le 30 octobre 1940
Le 21 octobre 1940, le Scirè repart de la Spezia avec trois SLC et les mêmes opérateurs de la mission précédente. Ils forment les équipes suivantes :
-SLC 1 : lieutenant de vaisseau Gino Birindelli/chef scaphandrier Damos Paccagnini ;
-SLC 2 : lieutenant de vaisseau Durand de la Penne/scaphandrier Emilio Bianchi ;
-SLC 3 : capitaine du génie naval Teseo Tesei/sergent scaphandrier Alcide Pedretti.
Il y a à bord une équipe de réserve.
Le 29 septembre, le submersible réussit à déjouer la surveillance de deux contre-torpilleurs et passe le détroit de Gibraltar. Le 30 septembre, à 2H20, les trois maiali quittent leurs cylindres pour accomplir la mission de sabotage. Rapidement, le SLC de Tesei connaît des problèmes techniques et son pilote des soucis avec son appareil respiratoire. Le maiale est abandonné, il poursuit sa route et finit par s'échouer sur une plage de la Linea, en territoire neutre. Le SLC de Durant de la Penne connaît lui aussi des problèmes techniques et est coulé. Le dernier SLC de l'équipe Birindelli/Paccagnini a une avarie de moteur à 70 m du cuirassé HMS Barham. Paccagnini est obligé de remonter à la surface, n'ayant plus d'oxygène et Birindelli essaie de relancer le moteur sans succès. Il décide de faire sauter sous l'eau la charge explosive et s'éloigne à la nage. Capturé par la police maritime anglaise avec Paccagnini, il refuse de dévoiler sa mission. Mais pour l'amirauté de Gibraltar, il ne fait aucun doute que la rade n'est plus à l'abri d'un raid italien. Quant aux quatre autres opérateurs, ils réussissent à regagner la mère-patrie avec l'aide d'agents des services secrets italiens (SIM, Servizio Informazione Militare) infiltrés en Espagne.

BG 3 : 25/26 mai 1941
Un nouvelle tentative du forcement du port de Gibraltar est étudiée par l'état-major de la Xa MAS. Même si les deux précédentes s'étaient soldées par un échec, plusieurs leçons en avaient été tirées : les appareils respiratoires ne sont pas au point ainsi que les SLC . Le voyage en sous-marin des équipes d'opérateurs provoquait une fatigue inutile. Un pétrolier, le Fulgor, avait été interné à Cadix, lors du déclenchement des hostilités. Aménagé pour recevoir du matériel et des hommes de la Xa MAS, le navire va servir de relais pour une nouvelle opération. Quatre opérateurs envoyés d'Italie par avion rejoignent le Fulgor le 14 mai 1940 alors que le sous-marin choisi pour cette action , le Scirè du commandant Borghese, appareille de la Spezia le15 mai.
Ayant forcé le détroit, il rentre dans le port de Cadix, remonte le fleuve Guadalete et se met à couple du Fulgor. Après avoir embarqué les opérateurs et l'équipe de réserve, l'opération peut commencer.
Si à ce moment tout se déroulait selon le plan prévu, une série d'imprévus allait faire échouer la mission. A 23H30, un message de Supermarina prévient l'équipage que le gros des forces navales a quitté Gibraltar, il faudra se contenter de navires de moindre intérêt. Puis le SLC 120 de l'équipage Vesco/Marceglia ne veut pas démarrer dès sa sortie du cylindre et doit être abandonné. Les opérateurs grimpent sur les deux autres maiali comme troisième homme,Vesco sur le SLC 160 de Visentini/ Magro et Marceglia sur le SLC 130 de Cataneo/Giannoni. A nouveau les appareils respiratoires provoquent des malaises, les maiali sont perdus. A la nage, entraînés par un fort courant, les six hommes réussissent à prendre pied sur une plage espagnole pour pouvoir être exfiltrés.
Il faudra attendre la fin de l'été, quand les jours raccourcissent pour mettre au point une nouvelle opération.

BG 4 : 18 septembre 1941.
Cette nouvelle entreprise sur Gibraltar se déroule de la même manière que BG 3. Huit opérateurs s'envolent pour rejoindre Cadix et le Fulgor. Ils forment les équipes suivantes :
-SLC 140 : lieutenant de vaisseau Decio Catalano/sous-chef scaphandrier Giuseppe Giannoni ;
-SLC 210 : lieutenant de vaisseau Amedeo Vesco/sous-chef scaphandrier Antonio Zozzoli ;
-SLC 220 : lieutenant de vaisseau Licio Visentini/sous-chef scaphandrier Giovanni Magro.
L'équipe de réserve est composée du capitaine du génie naval Antonio Marceglia et du sous-chef scaphandrier Spartaco Schergat.
Le Scirè chargé de ses SLC part de la Spezia le 10 septembre 1940. une fois passé le détroit de Gibraltar, il fait route vers Cadix pour rejoindre le Fulgor, le 18 septembre. Les opérateurs embarquent le 20 septembre,et à 1 heure du matin, quittent le Scirè à bord des SLC. L'équipage du SLC 140 remarque un navire dans la rade, accroche la tête explosive quand Catalano se rend compte qu'il s'agit d'un navire italien interné. La charge est démonté et replacée sous un navire voisin, le Durham. Les deux hommes coulent le maiale et rejoignent à la nage la côte espagnole. Le navire armé Durham explose à 9H16. Pour les opérateurs du SLC 210, Vesco et Zozzoli, leur proie est le pétrolier Fiona Shell. Ils placent la charge, coulent le SLC et rejoignent eux aussi la côte ibérique. Arrêtés par la police espagnole, ils sont relâchés peu après. Quant aux dernier équipage, le SLC 220 (Visentini/Magro), il a pour mission de saboter le porte-avions Ark-Royal. Après avoir perdu du temps à échapper aux patrouilles du port, il n'a plus d'autre choix que de changer de cible. Le pétrolier Denbydale fera l'affaire, et à 8H43, une explosion l'envoie par le fond. L'opération cette fois-ci a réussi et est un véritable succès. Les opérateurs rejoignent l'Italie, accueillis en héros et décorés de la Medaglia d'Argento al Valore Militare.

A suivre...


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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 23:29


26 mars 1941: le raid sur la Sude.

L'Italie a attaqué la Grèce le 28 octobre 1940 et la situation des troupes italiennes est critique.
La Grande-Bretagne a aussitôt dépêché des hommes, du matériel et des navires pour venir à l'aide au royaume hellénique. Les mouillages en eaux profondes en Crète permettent à la Royal Navy de menacer les possessions italiennes du Dédocanèse. Ainsi, le 25 février 1941, les Anglais entreprennent la conquête de l’île de Castellorizo (ou Castelrosso), tremplin pour une future conquête de Rhodes. Partie de la Sude, en Crète (opération Abstention), la flottille anglaise échouera en raison de la contre-attaque italienne inattendue.
L’île de Leros a été choisie pour devenir la base d’entraînement des MTM sous l'égide du tenente di vascello Luigi Faggioni. Une action ne peut être envisagée que si les conditions météorologiques sont favorables, les barchini ne pouvant pas opérer par mer agitée. Le 23 mars, une reconnaissance aérienne au-dessus de la Sude a repéré une concentration de navires de guerre. Les MTM sont transportés par six, trois de chaque bord sur les contre-torpilleurs Crispi et Sella qui avaient participé à la reconquête de Castelrosso. Équipés de grues électriques pour la mise à l'eau des MTM, les navires peuvent arriver près des côtes crétoises en six heures. Ils appareillent de l'île de Stampalia dans l'après-midi du 25 mars, avec à leurs bords huit MTM ainsi que les pilotes. Seuls six barchini seront utilisés pour le raid avec les équipages suivant : le tenente di vascello Faggioni, le sottotenente di vascello Angelo Cabrini, le capo meccanico di seconda classe Alessio de Vito, le capo meccanico di terza classe Tullio Tedeschi, le secondo capo meccanico Lino Beccati et le sergente cannoniere Emilio Barberi.
La Decima Mas Carte_13
A 23 h 41, les MTM sont à flot et se dirigent vers la côte. En file indienne, moteur au ralenti afin d'éviter de se faire repérer, les six canots franchissent la première barrière de protection, sur la seconde, Barberi s'empêtre mais le franchissement est effectué vers 2h45, le troisième vers 4h30 en contournant l'île de la Sude par une brèche entre une bouée et la côte. A 5h00 du matin, alors que l'aube commence à poindre, les objectifs sont assignés: le croiseur HMS York pour Cabrini et Tedeschi, le pétrolier Pericles pour Beccati. Le York touché, Faggioni décide de l'achever mais en voyant le croiseur Coventry, il dirige son MTM sur le navire qui est en train de filer. Faggioni rate sa cible, le canot n'étant pas prévu pour attaquer une cible en mouvement. Tous les pilotes sont miraculeusement en vie, les MTM de Barberi et de Vito n'ont pas explosé. Un canot est récupéré et les anglais tentent de le désamorcer mais la charge explose, blessant grièvement le démineur.
Le York est irrémédiablement perdu, le Péricles sera coulé alors qu'il se dirigeait vers Alexandrie pour être réparé.
La Decima Mas Suda_m10
Les six membres de l'expédition finiront la guerre dans les geôles de sa gracieuse Majesté.


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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeMer Avr 11 2018, 23:40


Malte : missions impossibles.
Le raid Malta 2.
Le succès de la Sude a montré que les MTM peuvent surprendre à tout moment les navires de la Royal Navy en mouillage et leur infliger de graves dommages. Le capitaine de corvette Moccagatta présente à Supermarina un plan ambitieux d'attaque du port de La Vallette: c'est l'opération Malta 1.
La mission prévoit l’utilisation des MTM remorqués par deux vedettes : les MAS 451 et 452. Celles-ci sont envoyées en reconnaissance le 26 mai, en prévision du forcement du port le 28 mai. Finalement l'opération est annulée en raison du mauvais temps. Une nouvelle tentative est prévue le 30 juin, une armada composée des deux MAS remorquant deux MTM quitte le port sicilien d'Augusta. En cours de route, un barchino commence à prendre de l'eau, un autre est perdu. L'opération a pris un retard important et une arrivée à Malte à l'aube annule les espoirs de succès. Il n'y a pas d'autre solution que de retourner à la base.
Très vite, une nouvelle tentative est mise au point par Vittorio Moccagatta: l'ordine di operazione n°5/A.
Les participants à l'opération Malta 2, ainsi que leurs objectifs sont:
-l'aviso Regia Nave Diana commandé par le capitano di corvetta Mario di Muro avec à bord l'équipe d'opérateurs, neuf MTM, un MTS et un MTL en remorque:
-MTM 1: s/tv Carlo Bosio qui doit conduire l'assaut ;
-MTM 2: s/tv Roberto Frassetto, avec pour objectif le pont-tournant de Sant'Elmo en cas d'échec du SLC n°1 ;
-MTM 3 : s/tn armi navali Arsitide Carabelli , même objectif que le MTM 2 en cas d'échec
-MTM 4 : capo signalatore Vittorio Marchisio : objectif un navire au mouillage
-MTM 5 : 2° capo cannoniere Vincenzo Montanari : objectif identique
-MTM 6 : 2° capo meccanico Alessandro Follieri, idem
-MTM 7 : 2° capo IEF Enrico Pedrini, idem
-MTM 8 : capo Pietro Zaniboni, idem
-MTM 9 : capo Meccanico Fiorenzo Capriotti,en couverture si présence d'un navire ennemi.
-un MTL du tv Franco Costa remorqué par l'aviso Diana avec à bord deux SLC, largués au point A :
-SLC 1: équipage tv Teseo Tesei/capo palombaro Alcide Pedretti chargé de détruire les obstacles barrant l'accès sous le pont-tournant Saint'Elmo à 04h30 ;
-SLC 2: équipage s/tv Francesco Costa/capo palombaro Luigi Barla chargé de détruire un sous-marin au mouillage dans la rade de Marsa Muscetto.
-un MTS commandé par le capitano di corvetta Giobbe qui doit guider les MTM sur leur objectif et récupérer les pilotes après leur éjection .
-MAS 451 du st/v Giorgio Sciolette avec douze hommes d'équipage. Il doit remorquer le MTL du point C au point B.
-MAS 452 du tv Gian Battista Parodi avec à bord le chef de l'expédition le capitano di fregata Vittorio Moccagatti et le capitaine médecin Bruno Folcamata. Il est chargé de guider la formation du point C au point B et prendre en remorque le MTS un fois l'opération terminée.
Les MTM sont programmés pour exploser sous la surface de l'eau à – 5 mètres.
Supermarina demande le concours de Superaereo pour effectuer trois bombardements de diversion sur Malte et d'assurer la couverture aérienne de la flottille lors du retour, une fois la mission terminée.
L'opération débute le 25 juillet 1941, les conditions climatiques sont favorables pour une action sur Malte. L'aviso Diana avec son chargement quitte la base sicilienne d'Augusta à 20h00.
La Decima Mas Malta-10
A 22h43, au point C, le Diana largue le MTL en remorque mais le câble s'accroche à l'hélice du MAS 451et commence une série d'ennuis provoquant un retard fatal à l'opération. Les neuf MTM sont mis à l'eau et se mettent en formation derrière le MTS de Giobbe. Le MAS 452 ouvre la route jusqu'au point B.
01h35, un projecteur de la Valette s'allume puis s'éteint.
01h40, le même projecteur se rallume et s'éteint à nouveau.
02h00, les neuf barchini esplosivi se dirigent sous la conduite du MTS du point B au point A à 1000 mètres du pont-tournant de Sant'Elmo.
03h00, les deux SLC sont mis à l'eau du MTS pour se diriger vers le pont-tournant, le maiale de Costa a une avarie sur la pompe d'assiette. Teseo Tesei vient à l'aide pour faire le démarrer.
03h45, le SLC 1 part vers son objectif mais a pris du retard en raison de la réparation effectuée sur l'autre torpille autopropulsée.
04h30, à l'heure à laquelle Tesei aurait du faire sauter sa charge explosive, une explosion retentit attribuée à tort au SLC 1.
04h45, Teseo Tesei et son second Alcide Pedretti se font sauter sur le filet de protection du pont-tournant pour ne pas retarder le cours de la mission.
Les MTM démarrent, Bosio en tête. Le MTM 2 de Frassetto se lance sur les obstructions causées par l'affaissement du pont mais n'explose pas. Le MTM 3 de Carabelli s'élance à son tour, le pilote-kamikaze ne s'éjecte pas et l'impact du barchino fait affaisser la travée supérieure du pont, obstruant complètement le passage aux autres MTM. La Decima Mas Img_4110
Dès cet instant, les batteries des forts de Sant'Elmo, Ricagni et Tigne ouvrent le feu, quadrillant systématiquement la zone éclairée par de puissants projecteurs. Les MTM 4 et 6 sont touchés et coulent, les 7 et 8 sont sabordés par leurs pilotes. Le chef de groupe Bosio est mortellement atteint par l'explosion de son MTM, Capriotti (MTM 9) , blessé, saute à l'eau et est secouru par son camarade Marchisio qui l'aide à nager jusqu'à la terre ferme. Le SLC 2 de Costa/Barla, avarié est coulé et l'équipage capturé.
Le capitaine Giobbe à bord du MTS assiste impuissant à la destruction des barchini esplosivi, sans pouvoir porter assistance aux malheureux opérateurs et rejoint le MAS 452. Le MTS est attelé en remorque au MAS et l'équipage monte à bord, attendu par le capitaine Moccagatta.
A 06h20, alors que l'aube commence à poindre, une trentaine de Hurricane des 126. Squ. et 185. Squ. ont décollé des aérodromes de Hal Far et Luqa. Ils mitraillent le MAS 452, tuant Moccagatta, le capitaine-médecin Falcomatà, le capitaine Giobbe et une partie de l'équipage. Les rescapés montent à bord du MTS pour rejoindre l'aviso Diana.
Une dizaine de Macchi MC-200 du 54° Stormo, basé à Comiso en Sicile sont chargés d'assurer la sécurité de la flottille sur le chemin du retour. Ils affrontent les avions britanniques, les Italiens revendiquent trois victoires et deux pertes alors que l'ennemi affirme avoir abattu trois appareils pour une seule perte.
C'est au tour du MAS 451 d'être la cible des Hurricane, la mitrailleuse de bord réussit à en descendre un, mais la vedette prend feu et l'équipage saute à l'eau. Il sera récupéré à bord d'un navire anglais.
Cette expédition est un fiasco: deux MAS, huit MTM et un MTL de perdus et surtout un désastre au plan humain: 18 Italiens capturés, 15 morts dont le chef de la Xa MAS Vittorio Moccagatta ou Teseo Tesei, le concepteur des SLC.
La Decima Mas Moccag11 Capitano di corvetta Moccagatta
L'explication de cette échec ne sera connu qu'après la guerre, un radar avait repéré l'armada depuis 22h30.

Junio Borghese prend le commandement de la Decima Mas, gardant le contrôle du département sous-marin. Le capitano di corvetta Salvatore Todaro est nommé au département des unités de surface. Todaro avait commandé le sous-marin Cappellini , basé à Betasom (la base des sous-marins italiens de l'Atlantique, à Bordeaux). Il avait arraisonné des cargos comme le au canons et embarqué les équipages capturés avant de les déposer dans des ports neutres.

SUITE PLUS TARD

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 09:26

Un infini plaisir de te lire !! Merci pour ces pages d'histoire italienne! des personnages héroïques, et prouvant la grandeur de ces nageurs de combat  !!
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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 19:22

Merci Gus, la Decima Mas est mon unité préférée comme tu peux voir mon avatar.
Je vais continuer le post, ce que je peux faire c'est scanner cet article tiré du webmagazine Histomag et le mettre à disposition, ainsi que mon article paru dans Lignes de front 55 (il y a aussi un article sur la Reichsgrenadierdivision Hoch und Deutschmeister).
Ce soir, je mettrai la suite.

ALEX

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 19:50

Encore un Grand merci Alex ;

Comme je le dis toujours , pour moi , les meilleurs en la matière sont les Italiens .

Quel boulot effectué et quels actes de bravoure .

Un jour en Italie , chez mon pote Guido , j'ai passé la soirée a discuter avec un gars du "San-Marco" .

"Respects"

Mieux que nos Codos Marine , les Navy Seals etc etc .

Merci  Alex  Merci  &  La Decima Mas 560180669

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 20:05

Je ferai un jour un sujet sur le San Marco, j'ai plein de docs dessus. Il y avait une unité de nageurs-parachutistes qui est ensuite intégrée à la Decima Mas après le 8 septembre 1943. Je dois terminer la traduction d'un livre sur les Fallschirmjager.

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 20:27

Prends ton temps , mon Ami , prends ton temps .

Nous gardons ta place bien au chaud .

Et si un jour , tu passes dans la région de La Rochelle , contactes nous , chez moi , la porte est grande ouverte .

Je puis coucher 4 personnes sans probs .

Et entre nous , j'aimerai bien que tu passes un jour , qq jours avec nous (Gus et moi)

Grazie ti ha e ha presto .

Clind'oeil

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Sicut-Aquila

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 20:41

Merci, c'est très gentil, je voudrai voir la base de U-Boot un jour et je passerai te dire bonjour.

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MessageSujet: Re: La Decima Mas   La Decima Mas Icon_minitimeJeu Avr 12 2018, 20:54

Ok , c'est noté cheers .

Je compte sur toi et te passe mes coordonnées en MP .

La Decima Mas 1458339988 La Decima Mas 1458339988

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