Operation Jump Start À peine 24 heures après avoir annoncé qu’il enverrait l’armée surveiller la frontière mexicaine, le président Trump a ordonné, le 4 avril, le déploiement de la Garde nationale à la frontière sud-ouest pour aider les services des gardes-frontières ». Et Kirstjen Nielsen, la secrétaire à la Sécurité intérieure, a dit espérer que « ce déploiement débute immédiatement. »
Pour rappel, l’US National Guard est constituée d’unités de réservistes de l’US Army et de l’US Air Force. Ces dernières peuvent être appelés à servir sur le sol américain ou en opération extérieure.
Selon Mme Nielsen, cette décision se justifie parce que la « menace est réelle », avec des « des niveaux inacceptables de trafic de drogue, de dangereux gangs et d’immigration illégale […] à notre frontière sud. » Aussi, a-t-elle insisté, « il est temps d’agir. »
Le président Trump n’a évidemment pas dit autre chose. « La situation à la frontière a désormais atteint le point de crise », a-t-il écrit dans une note officialisant le déploiement de la Garde nationale.
« L’État de non-droit qui persiste à notre frontière sud est fondamentalement incompatible avec la sûreté, la sécurité et la souveraineté du peuple américain. Mon administration n’a pas d’autre choix que d’agir », a encore fait valoir le chef de la Maison Blanche. En outre, il a demandé aux départements concernés (Défense, Justice, Sécurité intérieure) de lui remettre, « sous 30 jours », un rapport sur de possibles mesures supplémentaire pour renforcer la protection « de notre frontière sud ».
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Operation Jump Start Un tel déploiement de la Garde nationale à la frontière méridionale des États-Unis n’est pas inédit. Le président George W. Bush avait pris une décision similaire, en 2006, en lançant l’opération « Jump Start ». Cette dernière avait mobilisé jusqu’à 29.000 réservistes, par rotation, pendant deux ans. Son successeur, Barack Obama, en avait de même, avec l’opération Nimbus, en 2012.
Pour le moment, aucune précision n’a été donnée sur la durée ainsi que sur les effectifs mobilisés pour ce déploiement de la Garde nationale, dont les règles d’engagement seront strictes au regard de la loi américaine. Ainsi, elle ne sera pas en mesure d’interpeller des immigrés entrés illégalement sur le territoire des États-Unis.
Dans sa note, et après avoir rappelé qu’elle avait « apporté son soutien aux efforts pour sécuriser notre frontière sud » pendant les « administrations des présidents George W. Bush et Barack Obama », M. Trump estime que « la crise à notre frontière méridionale appelle une fois de plus la Garde nationale à aider à sécuriser notre frontière et à protéger notre patrie. »
Cela étant, et d’après les chiffes donnés par le département de la sécurité intérieure à l’automne 2017 [.pdf], le nombre de passages d’immigrés clandestins par la frontière mexicaine est en baisse constante depuis plusieurs années, au point d’atteindre le niveau plus bas jamais constaté depuis 1971. Toutefois, les dernières statistiques pour mars 2018 ont montré ce qui pourrait être un renversement de tendance, avec 50.308 personnes interceptées. D’où cette mobilisation de la Garde nationale, pour, a dit Mme Nielson, « anticiper » une éventuelle hausse. En outre, un autre sujet de préoccupation concerne aussi (et surtout) les activités liées aux trafics et la contrebande.
- Citation :
Doug Ducey
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@dougducey
[ltr]Arizona welcomes the deployment of National Guard to the border. Washington has ignored this issue for too long and help is needed. For Arizona, it’s all about public safety.[/ltr]
19:56 - 4 avr. 2018
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Sans doute que, avec cette mesure, M. Trump cherche aussi à rassurer le coeur de son électorat à quelques mois des élections de mi-mandat. En tout cas, elle a été saluée par le gouverneur de l’Arizona, Doug Ducey.
« L’Arizona se réjouit du déploiement de la Garde nationale à la frontière. Washington a ignoré cette question trop longtemps et il faut de l’aide », a-t-il commenté, via Twitter.