Partisan de la ligne dure face à l’Iran, le président Trump a décidé le retrait des États-Unis de l’accord sur le programme nucléaire de Téhéran, signé à Vienne en juillet 2015 après de longues et âpres négociations.
Depuis, Washington met la pression sur les entreprises autres qu’américaines pour les dissuader de s’intéresser au marché iranien, l’objectif étant de réduire les marges de manoeuvres financières de l’Iran afin de l’empêcher d’étendre son influence au Moyen-Orient.
Face à cela, les autorités iraniennes, à commencer par le président Hassan Rohani, agitent la menace d’un blocus du détroit d’Ormuz, par lequel transite un part importante de la production mondiale de pétrole.
Le 22 juillet, le président Rohani a durci le ton à l’égard du chef de la Maison Blanche. « Vous déclarez la guerre et ensuite vous parlez de la volonté de soutenir le peuple iranien. Vous ne pouvez pas provoquer le peuple contre sa sécurité et ses propres intérêts », a-t-il d’abord lancé.
S’agissant du détroit d’Ormuz, M. Rohani a affirmé que les Iraniens sont « le garant » de sa « sécurité depuis toujours. » Et d’ajouter : « Ne jouez pas avec la queue du lion, vous le regretterez » car si « la paix avec l’Iran serait la mère des paix, la guerre [avec l’Iran] représenterait la mère des guerres ».
Visiblement, M. Trump ne craint pas de marcher sur la « queue du lion ». Via Twitter, il a interpellé directement M. Rohani pour le mettre en garde, comme il avait déjà fait, l’an passé, avec Kim Jong-Un, le chef du régime nord-coréen.
« Au président Rohani : NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS ALLEZ SUBIR DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU AU COURS DE L’HISTOIRE EN ONT CONNUES AUPARAVANT. NOUS NE SOMMES PLUS UN PAYS QUI SUPPORTE VOS PAROLES DÉMENTES DE VIOLENCE ET DE MORT. FAITES ATTENTION », a en effet réagi Donald Trump. Sur Internet, quand on utilise des majuscules, cela signifie que l’on hausse le ton.
Plus tôt, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait en quelque sorte préparé le terrain en s’adressant à la diaspora iranienne.
Qualifiant le régime de Téhéran de « cauchemar pour le peuple iranien », il avait confirmé d’éventuelles sanctions américaines contre les pays qui n’auraient pas réduit leurs achats de pétrole à l’Iran d’ici le 4 novembre prochain. Mais pas seulement.
« Les dirigeants du régime, notamment ceux à la tête des Gardiens de la Révolution et de la Force Qods » [chargée des opérations extérieures, ndlr] doivent payer chèrement pour leurs mauvaises décisions », avait affirmé M. Pompeo, avant de présiser la volonté de Washington de voir le « régime [iranien] changer de manière significative son comportement, à la fois à l’intérieur de l’Iran et sur la scène mondiale. »
Photo : US Coast Guard