Le président américain, Donald Trump, n’a nullement renoncé à son projet d’ériger un mur le long de la frontière séparant les États-Unis du Mexique. En septembre, le Service des douanes et de la protection des frontières a ainsi alloué 20 millions de dollars à plusieurs entreprises pour mettre au point huit prototypes différents, assez solides pour résister à des coups de « marteau, de cric de voiture, de hache ou d’autres outils portatifs » de même nature.
Le coût d’un tel chantier, qui durerait au moins trois ans, a été estimée à plus de 20 milliards de dollars par le département de la sécurité intérieure. Et M. Trump envisagerait toujours de le faire financer par le Mexique. Ce que ce pays refuse catégoriquement.
En attendant, le locataire de la Maison Blanche a assuré, le 3 avril, qu’il enverrait l’US Army protéger la frontière avec le Mexique.
« Jusqu’à ce que nous ayons un mur et une sécurité adéquate, nous allons protéger notre frontière avec notre armée, c’est un grand pas. Nous ne l’avons jamais fait auparavant, en tout cas pas beaucoup », a en effet déclaré M. Trump, à l’issue d’une rencontre avec les dirigeants des trois pays baltes.
Cela étant, un tel déploiement de militaire le long de la frontière avec le Mexique n’est pas inédit. En 2006, le président Georges W. Bush avait en effet lancé l’opération Jump Start, laquelle avait mobilisé la Garde nationale.
Pendant deux ans, 29.000 soldats s’étaient relayés pour faire de la surveillance et du renseignement tout en participant à des travaux d’infrastructures visant à ériger une clôture. Le tout avec des règles d’engagement très restreintes. Et cette opération avait permis d’appréhender 176.000 immigrés illégaux, de saisir 1.100 véhicules et 146 tonnes de produits stupéfiants (marijuana et cocaïne) et de construire 61 km de clôture et 31 km de routes.
Accusé par M. Trump d’avoir été « laxiste » en matière d’immigration, le président Obama ordonna lui aussi l’envoi de militaires à la frontière mexicaine. Lancée en 2012, l’opération Nimbus consista à mener des reconnaissances diurnes et nocturnes afin d’identifier et de signaler ensuite aux agents des douanes les zones où les incursions de clandestins et de trafiquants étaient possibles.
Pour le moment, on ignore les modalités de la nouvelle opération souhaitée par M. Trump. Un responsable du Pentagone a seulement indiqué que l’une des options étudiées serait de s’inspirer de celle conduite en 2006.
Photo : Soldat américain lors de l’opération Nimbus (c) US Army