Compagnon de la Libération, ancien de Bir Hakeim, Constant Engels vient de s’éteindre à l’âge de 97 ans à la résidence Edelweiss de Beauzelle, en Haute-Garonne.
Né le 11 août 1920 à Esen, en Belgique, Constant Engels se prépare au concours de l’École des Mines quand son pays est envahi par l’armée allemande, en mai 1940. Réfugié, avec une partie de sa famille, à Dunkerque, il parvient à rejoindre l’Angleterre à bord d’un navire belge.
Le jeune homme ne reste que quelques jours à Folkestone, où il vient de débarquer. Désormais mobilisable, il doit en effet revenir en France, où la guerre continue. Mais le 17 juin 1940, le maréchal Pétain annonce son intention de demander l’armistice. Le navire sur lequel il avait pris place fait demi-tour.
De retour en Angleterre, Constant Engels entend l’appel lancé par le général de Gaulle sur les ondes de la BBC. Sa décision est prise : il gagne Londres pour s’engager dans les rangs des Forces Françaises Libres (FFL). Il est alors incorporé en tant qu’artilleur de seconde classe. Puis, à l’automne 1940, il participe aux opérations de Dakar et du Gabon.
Affecté ensuite à la brigade française d’Orient, le jeune artilleur prend part à la campagne d’Érythrée et à la prise de Keren (mars 1941) et de Massaoua (avril 1941). En juin 1941, on le retrouve en Syrie, où il intègre le 1er Régiment d’Artillerie des Forces Françaises Libres (1er RAFFL).
Un an plus tard, Constant Engels, devenu observateur et radio du 1er RA, est à Bir Hakein, en Libye. « L’un des combats les plus importants auquel j’ai participé », dira-t-il en 2015, dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Le 7 juin 1942, il y est gravement blessé.
Deux mois plus tard, à l’hôpital Maurice Rottier de Beyrouth, encore convalescent, il reçoit des mains du général de Gaulle la croix de la Libération. « Constant Engels a toujours recherché les postes de combattant. Il n’a cessé de remplir ses fonctions avec calme et mépris absolu du danger », dit le décret accompagnant cette distinction.
« J’étais très honoré, de Gaulle en personne! ça m’a laissé un grand souvenir… pour nous, la réputation du général était extraordinaire », confiera-t-il.
Par la suite, après la Syrie et l’Afrique, Constant Engels est affecté à l’état-major du général Koeing, d’abord à Alger, puis à Londres.
La guerre terminée, le jeune artilleur reprend ses études. Licencié ès physique, il devient ingénieur en électronique, génie nucléaire et informatique après avoir suivi les cours du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).
Naturalisé français en 1949, Constant Engels entame sa carrière de chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Puis, en 1954, il rejoint le Centre national d’essais en vol de Brétigny-sur-Orge, avant d’être affecté, jusqu’en 1964, au service de Documentation de la direction technique et industrielle de l’aéronautique du ministère des Armées.
Ensuite, employé par le ministère des Universités, il enseigne les mathématiques pendant une douzaine d’années, avant de retrouver le CEA.
Commandeur de la Légion d’Honneur et Compagnon de la Libération, Constant Engels était aussi titulaire de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre 39/45 avec palme.
Photo : via ordre de la Libération