Affaire Daval. Meurtre, dissimulation, aveux... Le récit des événements
Mardi, Jonathann Daval a été mis en examen pour le meurtre de sa femme Alexia Daval. Au regard des derniers éléments fournis par la procureure et les avocats du mari, voilà comment s'est vraisemblablement déroulée cette affaire qui a commencé il y a trois mois.
Mardi, à l'issue de sa garde à vue, Jonathann Daval a « fait des aveux circonstanciés », a confirmé la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot. Il a reconnu avoir tué sa femme Alexia Daval. « De nombreux éléments probants ont conduit à sa mise en examen pour meurtre sur conjoint », a ajouté la procureure lors de sa conférence de presse, mardi soir avant d'ajouter : « La préméditation n'a pas été retenue ». Par respect du secret de l'instruction, elle n'a pas voulu révéler tous les détails de l'enquête. Néanmoins, un scénario semble se dessiner sur ce qui a pu se produire ces trois derniers mois.
Tout commence le vendredi 27 octobre 2017. Alexia Daval, une jeune employée de banque de 29 ans, et son mari Jonathann Daval, technicien en informatique de 34 ans, mariés depuis deux ans, se rendent chez les parents d'Alexia où ils partagent une raclette.
Des échanges de SMS violents
De retour chez eux, à Gray, une « dispute conjugale » éclate dans la soirée. Il semble que le couple rencontrait des difficultés pour avoir un enfant. Selon BFMTV, les enquêteurs ont retrouvé des échanges de SMS verbalement violents remontant à plusieurs semaines avant les faits et dans lesquels Alexia traitait son mari « d'impuissant ». De son côté, elle prenait, semble-t-il, des médicaments pour la fertilité et certains d'entre eux sont « connus pour entraîner des piques d'humeur », précise Me Jean-Marc Florand, l'avocat des parents de la jeune femme. Me Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval, va plus loin : il assure qu’Alexia avait une « personnalité écrasante » et qu'en face, Jonathann « se sentait rabaissé ».
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Ce qui est sûr, c'est que la jeune femme est morte par « strangulation », a indiqué la procureure, mardi soir. Des marques de lutte ont été retrouvés sur le corps de la victime et sur celui de son compagnon qui avait des traces de griffures et de morsures sur les bras.
Il lui aurait enfilé ses baskets
Se retrouvant désemparé face au corps, il lui aurait enfilé ses baskets, raconte BFMTV. En revanche, il assure que c'est elle qui s'était mise en short et tee-shirt pour être à l'aise en rentrant chez eux. Vers 1 h 30 du matin, un voisin entend un véhicule démarrer chez les Daval. Le mari confirme qu'il a reculé sa voiture dans le garage puis qu'il y a placé le corps recouvert d'un drap, poursuit BFMTV. Et ce n'est que vers 8 h du matin qu'il roule jusqu'à atteindre le bois d'Esmoulins où il aurait déposé le corps.
La procureure a confirmé mardi que parmi les éléments qui ont permis la mise en examen du suspect, il y a « l'exploitation et l'examen minutieux de son véhicule de fonction », lequel serait muni d'un dispositif de traçage électronique. Près du bois où le corps d’Alexia a été retrouvé le lundi suivant, les enquêteurs ont aussi relevé des traces de pneus, compatibles avec la voiture du mari.
Il s'inquiète rapidement de sa disparition
Le lendemain de la dispute, samedi 28 octobre, un SMS aurait été envoyé depuis le téléphone d'Alexia à sa soeur lui indiquant qu'elle passerait la voir après son jogging. Un message probablement envoyé par Jonathann Daval lui-même pour brouiller les pistes.
Il se rend ensuite à son travail à 10 h 45 pour dépanner une imprimante. Son employeur le trouve « souriant, comme d'habitude (...) ne laissant rien paraître ». Puis il va rendre visite à sa mère, à sa belle-famille et signale rapidement la disparition de sa femme, « partie faire un jogging vers 9 h », en se rendant à 12 h 30 à la gendarmerie. Il envoie aussi sur le portable de sa femme, des SMS lui demandant où elle se trouve.
Les gendarmes émettent un appel à témoins pour disparition inquiétante, relayé notamment sur le compte Facebook de la gendarmerie de Haute-Saône :