La cinquième colonne
- Auteur : La Rédaction - Direction : DICoD
L’expression « cinquième colonne » est généralement employée pour désigner un ennemi fantasmé et invisible (traîtres, espions, saboteurs) à l’intérieur d’un pays.
Cette expression est née au cours de la guerre civile espagnole (1936-1939). En juillet 1936, un groupe de généraux espagnols conservateurs et nationalistes, dont les généraux Franco et Mola, décide de renverser par la force le gouvernement républicain du « Front populaire ».
L’Espagne est alors divisée en deux camps, et les franquistes souhaitent contrôler la capitale alors aux mains des républicains.
Une armée organisée en quatre colonnes progresse alors vers Madrid. Lors d’une allocution radiophonique, le général Emilio Mola fait allusion à une « cinquième colonne », sorte d’armée de l’ombre, déjà à l’œuvre dans Madrid au milieu des partisans du camp républicain.
Cette stratégie de désinformation était censée semer la panique et la suspicion dans le camp des républicains. L’attaque des nationalistes contre Madrid fut un échec, mais les républicains crurent à la réalité d’une « cinquième colonne » prête à frapper insidieusement.
Cette expression devint rapidement célèbre et fut utilisée dans divers pays et notamment en France, pendant la « drôle de guerre ». La rumeur d’une « cinquième colonne » fasciste et pro-allemande présente sur le territoire donna lieu à un climat d’espionnite aigüe et à suspecter de nombreuses catégories de personnes (communistes, pacifistes, syndicalistes…).