12 juillet 1.957:
Un colon d'Alger, qui finançait le F.L.N. sous menace de voir sa ferme brûlée arrêté sous l'inculpation d'atteinte à la sûreté de l'état.
A Constantine, un entrepreneur de travaux publics assassiné sur un de ses chantiers.
13 juillet 1.957:
rien
14 juillet 1.957:
rien
15 juillet 1.957:
Si Cherif se rallie, avec 330 hommes en armes, à la SAS de Maginot. Il manque d'armes et de munitions. Ancien sous officier de l'armée française, en Indochine, il était colonel dans l'ALN et l'adjudant Frachet, de la SAS de Maginot est un de ses anciens camarades de combat en Indochine.
Il assassine en Mai son commissaire politique et son collègue de la willaya 6, puis se rend. Il déclare: "Ce sont tous des salopards. Ils detruisent tout et affament le peuple. Au début, je croyais qu'ils avaient un idéal. Maintenant, je sais que ce sont des pirates.
Ils battent les vieillards, pillent , égorgent et incendient les récoltes. C'est ce qu'ils appellent libérer". Nommé colonel dans l'armée française il développe la pacification dans le secteur qui lui est confié. Son effectif atteindra 1500 hommes. Il aura en 1962, 850 hommes constituant la "force armée franco musulmane" dont l'élément de choc est le "commando du sud algérien". Il a pendant cette période totalement neutralisé la willaya 6
(sud algerien).
En 1962, refusé par le FLN comme élément de la force locale, il rend les armes à l'exécutif provisoire et ses hommes se perdent dans les sables de l'histoire, sans doute assassinés comme tous les autres "traîtres". Il y a 400 "veuves de la libération " autour d'Aïn Boucif...
Lui-même, nommé capitaine, et muté à Tübingen, au 12 ème cuirassé. voir aussi: le 9.01.1961.
16 juillet 1.957:
Un européen communiste, instituteur, arrêté à Alger.
Un agriculteur assassiné sur sa moissonneuse à Mascara.
17 juillet 1.957:
Le cadavre de Imakhal, auteur présumé des l'attentat du casino de la corniche est découvert. La presse relate qu'il a été exécuté par le FLN, si quelqu'un a lu le livre d'Aussartesse, il pourra me dire si c'est lui l'assassin.
Un brigadier des eaux et forets assassinés (égorgé, émasculé…) prés de Moliére.
Un homme tué devant son domicile à Mascara.
Un agriculteur de 85 ans égorgé dans sa ferme.
Le propriétaire de la "brasserie centrale" assassiné à Perregaux.
Un agriculteur assassiné à Sétif, deux autres enlevés et emmenés en Tunisie, ne seront jamais revus.
Le 17 Juillet un certain Ali Moulay est arrêté dans la banlieue d'Alger, avec un réseau de collecteurs de fond. Il faudra attendre le 3 Août pour que l'information parvienne au 3ème R.P.C. qui le recherche comme chef de la région 1 de la Zone autonome d'Alger.
Il est immédiatement transféré au PC de la compagnie, identifié par des ralliés, et mis en face du lieutenant Maurice Schmitt, futur chef d'état major des armées. Confronté à l'organigramme parfaitement établi de la ZAA, mis en face de ses responsabilités dans les attentats à la bombe qui ont secoué Alger, terrorisé par les histoires de torture et de guillotine, il accepte immédiatement le marché qui lui est proposé:
il parle et bénéficiera de la vie sauve. Il raconte tout ce qu'il sait, permet ainsi l'arrestation d'un sous officier infirmier de l'hôpital Maillot, de responsables de la région 1, d'agents de liaison, de poseurs de bombes, d'une filière d'approvisionnement de plastic via des poissons importés du Maroc, et surtout de Zerrouck (de son vrai nom Gandriche Hacène), le responsable de la région 3 de la ZAA, qui livrera ensuite Saadi.
Bien entendu, aujourd'hui, il affirme avoir été longuement et sadiquement torturé, ce que tout le Monde croit.
Parmi les personnes qu'il livre figure Malika Ighilariz, simple poseuse de bombe et hétaïre des membres du réseau, qui n'a même pas été interrogée, n'ayant rien à apprendre puisqu'elle a été livrée par son chef.
Bien entendu, sa sœur Louisette Ighilariz raconte le contraire afin de vendre son livre, il n'y a pas de petits profits pour les terroristes.
Cette bande de bras cassés et de délateurs ose attaquer en diffamation Maurice Schmitt qui a osé donner tous les éléments prouvant que leurs délires sont des mensonges, verdict évident en octobre 2003, Schmitt est condamné.**
*
18 juillet 1957
Explosion de cinq bombes dans le centre d'Alger, 5 morts trois blessés, âge, sexe et religion fraternellement confondus. En fait il s'agit d'un échec du F.L.N. qui avait programmé un massacre, mais les porteurs de bombe, croisant à tous coins de rue des patrouilles de zouaves ou de paras, craignant d'être fouillés, sachant que les bombes sont préprogrammées pour une certaine heure, s'en débarrassent n'importe où, de préférence là où il y a peu de monde, sur l'embrasure d'une fenêtre, dans l'entrée d'un immeuble, au fond d'une ruelle.
Sur les dix bombes posées, six poseurs de bombes sur 8 ont été arrétées.
A Paris, par 280 voix contre 183, Bourgés Maunoury obtient le maintien en algérie des pouvoirs spéciaux et leur extension en métropole.
Le petit bateau (un gros chalutier) Bruja-Roja met en route dans le port de Tanger. Dés sa sortie en mer, quand il prend de la vitesse, il explose. Le 21, le Typhoon a le même sort.
Les deux bateaux appartenaient à un incertain Puchert qui livrait en tunisie des armes achetées à Hambourg par le FLN, travail des hommes grenouilles du SDECE.
19 juillet 1.957:
Un cheminot assassiné à Blida.
Une bombe à Oran dans le quartier juif, un mort, deux blessés.
Un véhicule des eaux et forets attaqué, deux morts, près de Tigzirt.
Le 3éme RPC, colonel Bigeard arrive à Alger pour prendre part à la "bataille d 'alger". Il n'y restera que 46 jours, tous les faux témoins désireux de mouiller Bigeard doivent cadrer leur témoignage dans cette période.
Prenant ses consignes, Bigeard apprend que "le potentiel d'action de la zone est à un niveau extrêmement bas", que les collectes ont baissé à 4,5 millions de francs (anciens) contre 14,5 en janvier, qu'il y a moins de 1500 militants. Sur ces 1500 militants, les groupes de choc, destinés aux attentats sont moins de 50, repartis en une dizaine de groupes, certains privés d'armes et coupés de toute liaison.
En région parisienne on note des échanges de coups de feu entre bandes rivales.
20 juillet
1957:
Les S.A.S., armature de la pacification
La rébellion date d'un an quand Jacques Soustelle, Gouverneur Généra!, décide, après un essai expérimental dans le Nord-Constantinois, l'extension à toute l'Algérie d'antennes administratives locales: les S.A.S., Sections Administratives Spécialisées, qui vont devenir les meilleurs artisans de la pacification.
Objectif: administration et reconquête : La création des S.A.S. avait pour objectif de pallier une carence administrative dans le bled qui n'avait jamais été réellement gouverné: les administrateurs civils y étaient chargés de circonscriptions comptant des dizaines de milliers d'habitants sur des territoires immenses; avec la rébellion, le contact avec la population, qui n'avait jamais été intense, se trouvait rompu.
On reprenait donc une technique d'administration que l'Algérie avait déjà connue au XIXe siècle, sous Bugeaud, avec les Bureaux arabes, chargés de rallier et d'administrer les populations éloignées des côtes.
Ces antennes avancées de l'administration française, déjà confiées à des officiers, comprenaient médecin, interprète, cadi (juriste indigène), ainsi qu'un peloton de Spahis indigènes et des Moghaznis.
C'est une structure analogue mais plus ambitieuse que l'on retrouvera avec les S.A.S. Le nombre de Bureaux arabes n'avait pas dépassé la quarantaine, les S.A.S. finiront par être plus de sept cents.
La formule des officiers - administrateurs avait survécu en Algérie, avec les officiers des affaires sahariennes et la même formule était amplement répandue au Maroc. Aussi est-ce avec les officiers des affaires marocaines et des affaires sahariennes, que le Général Parlange, chargé de l'opération, mettra en place les premières S.A.S.
Sous la IVe République, cette nouvelle administration est conçue à l'identique par le pouvoir civil et le commandement. Pour le Ministre socialiste de l'Algérie, Robert Lacoste: "La mission pacificatrice des jeunes officiers chefs des Sections Administratives Spécialisées passionne ceux qui oeuvrent à l'édification d'une nouvelle Algérie française".
Pour le Généra! Salan : "Sur un ordre ancien dont l'analyse a montré les déficiences, l'Armée va s'efforcer de jeter les fondements d'un ordre nouveau plus fraternel et plus généreux."
L'officier SAS épaulé par les unités de quadrillage, le médecin, l'assistante sociale, l'instituteur, le chef de chantier, l'Officier - maire (président de délégation spéciale), seront les militants de base d'une action qui ne cessera pas de s'étendre.
Le F.L.N. ne s'y est pas trompé: dans un opuscule intitulé "les S.A.S.", il ne se masque pas l'objectif des S.A.S.: "redonner aux Algériens le respect de la communauté française ". Il s'agit en effet de prolonger vers la population le maillage des postes militaires et d'assurer la continuité locale de l'action indépendamment des troupes que les opérations déplacent.
Si le souci prioritaire est la destruction des bandes, la primauté est donnée à la reconquête des hommes, et à la substitution d'une O.P.A. française à celle des rebelles.
Officiers ou missionnaires? : L'officier S.A.S. se situe au confluent du civil et du militaire. Soldat, solidaire des actions de guerre, il en est l'une des plus précieuses sources de renseignements et il sera souvent amené à prêter aux opérations des éléments de son Maghzen - troupe de supplétifs - qu'il aura lui-même recrutés sur place; il est, en liaison avec le poste militaire le plus proche, le rouage essentiel pour détruire, dans les douars, l'O.P.A. rebelle et la remplacer par une O.P.A. française.
Sa mission civile est d'ailleurs prééminente jusqu'en 1959; il relève du sous-préfet de l'arrondissement, que la circonscription soit entre des mains civiles ou militaires. Ses fonctions sont innombrables au sein d'une population, le plus souvent rétive dans un premier temps puis, une fois remise en confiance, envahissant la S.A.S. pour y faire résoudre les innombrables problèmes administratifs que rencontrent des hommes souvent illettrés mais devant embrayer sur une administration française formaliste.
Il doit s'exercer à tous les métiers: bâtisseur pour construire sa S.A.S, le logement de ses hommes, l'école, l'infirmerie, le terrain de football ou améliorer les pistes; chef d'entreprises en tout genre pour rétablir le marché, organiser les transports et la sécurité entre les mechtas et les champs, déclencher les approvisionnements, fournir du travail à la population; moniteur pour toutes les activités de formation ou de loisir; officier d'action psychologique doué d'imagination permanente quand il devra, à partir de 1959, mettre en phase les discours contradictoires du pouvoir selon les interlocuteurs du jour: journalistes métropolitains des conférences de presse ou officiers d'Algérie.
Ajoutons que chaque officier S.A.S. gère dix à quinze mille habitants. Les administrateurs civils partis, les circonscriptions n'ont pas rétréci.
Le succès de l'implantation: La mise en place s'est faite à une cadence accélérée en recrutant des volontaires parmi les jeunes officiers d'active ou du contingent.
Les officiers S.A.S sont 180 dans les premiers mois du lancement de l'opération en janvier 1956, 532 dix-huit mois après en juillet 1957. A ce moment là, ils sont déjà assistés par une structure sociale et sanitaire de 670 soldats instituteurs, de 470 médecins militaires donnant 460.000 consultations par mois.
Et ils ont commencé de prendre en charge les nouvelles mairies en association avec les Musulmans: 306 officiers assument aux côtés de 2.500 Musulmans, les fonctions de délégués spéciaux. Malgré les menaces, les enlèvements et les exécutions dont ils sont l'objet, ces derniers seront 7.732 en avri1 1958.
Deux ans après, en 1960, la réforme municipale entreprise par les S.A.S. est accomplie avec l'élection de conseils municipaux élus dans 83% des communes d'Algérie. La couverture de la quasi-totalité du territoire algérien par les S.A.S est réalisée en 1960-1961. En août 1960, on compte 709 S.A.S. et S.A.U. (Sections Administratives Urbaines). Les S.A.S. sont à leur apogée en mars 1961 avec 737 S.A.S. ou S.A.U.
Servilement copié sur Nicolas Kayanakis, " Algérie 1960, la victoire trahie " Editions Atlantis, ISBN 3-932711-16-57