Juillet 1957
page de garde du site premier juillet 1.957:
Argoud reçois la visite d'un père blanc de Maison-Carrée, qui vient s'enquérir du sort réservé à son chauffeur, arrêté pour aide à la rébellion.
Il a vécu vingt ans au Sahara, dans la région de Beni-Abbès, seul Européen au milieu des musulmans. Il me félicite de la manière dont je rends la justice, puis me déclare:
"Oui, les musulmans respectent la force, surtout quand elle est injuste." Je reste interloqué.
Cette affirmation est en contradiction formelle avec tout ce que je crois savoir de l'âme musulmane. Or la tenue du père, son maintien excluent toute plaisanterie.
Son assurance tranquille, les exemples qu'il me cite sur les réactions de ces hommes, qu'il connaît mieux que personne, jettent le trouble dans mon esprit. Depuis, je suis arrivé à la conviction qu'il avait raison, et que son hypothèse expliquerait, mieux que toute autre, le comportement des musulmans.
Ils respectent viscéralement l'autorité, la force. Or la force à l'état pur est la force injuste. S'ils feignent de s'insurger contre l'injustice, c'est que, connaissant notre éthique occidentale, ils espèrent en obtenir réparation.
Le gouvernement crée le C.E.M.J.A. (centre d'entraînement de la jeunesse d'algérie) son histoire en cliquant ICI:
2 juillet 1.957:
Procès à Alger du bachaga Boutaleb et de sept complices accusés de terrorisme.
Deux terroristes condamnés à mort exécutés.
Le sénateur John Kennedy, prend la parole au sénat, et affirme que les états unis doivent aider l'algérie à obtenir son indépendance.
3 juillet 1.957:
Lettre comme il y en eu de nombreuses : A.L.N. F.L.N.
Algérie libre et combattante
le 3 juillet 1957 à Bathia
CHER FRÈRE SI BELAID,
Je vous écris pour vous faire savoir que je viens de découvrir la filiaire d'une organisations de traîtres.
Cet appareil colonialiste comprend déjà près de cinquante vendus bien organisés et disciplinés, de tous les milieux (ouvriers, mendiants, membres des assemblées du peuple, des comités des trois, des femmes, etc.) il y a même des types qu'on supposait être les piliers du F.L.N. A.L.N.
Cette organisation de la S.A.S. s'étend à toutes les fractions du douar Bathia, sans parler des autres douars.
Ceci est très grave, et pour la sécurité et pour la continuité, de la Révolution. C'est pour cela que je vous demande de venir vous-même dans mon douar ou de m'envoyer Si Antar.
Je commence déjà l'exécution (sept tués déjà).
Prière de faire vite.
Salutations fraternelles et patriotiques.
MUSTAPHA C.P. BATHIA.
4 juillet 1.957:
Kroutchev prend seul le pouvoir en URSS.
Le sous lieutenant Guerab (lucien) condamné à mort avec deux complices pour divers actes de terrorisme.
Un européen enlevé depuis plusieurs jours, retrouvé torturé et égorgé près de bou hanifia. Il avait 70 ans.
Un contremaître et deux ouvriers européens assassiné sur un chantier routier près de saint Antoine.
Un agriculteur tué après les tortures habituelles à Bône.
Au Caire une réunion des chefs F.L.N. réfugiés à l'étranger adopte le texte du congrès de la Soummam (ils n'ont pas le choix), et crée le gouvernement provisoire (GPRA). C'est la réponse de l'"exterieur" au conseil de la révolution.
Germaine Tillon rencontre Yacef Saadi, promus chef de la zone autonome d'Alger, il lui promet de ne plus poser de bombes, elle le croit. Mais si effectivement il n'y a plus eu à Alger d'atroces massacres type Casino de la corniche ou stade d'El Biar, ce n'est certes pas faute d'avoir essayé (voir les tentatives des 18 et 27 juillet, 1 et 8 Août).
5 juillet 1.957:
En région parisienne, fusillade entre MNA et F.L.N., six morts.
6 juillet 1.957:
rien.
7 juillet 1.957:
Robert Lacoste (ministre du gouvernement socialiste, maintenu par le nouveau gouvernement en charge de l'algérie), réagissant au soutien qu'apporte Kennedy aux rebelles du F.L.N., déclare "la france, dont le destin se joue en algérie, ne peut être sauvée que dans l'effort et la lutte.
Elle ne peut se maintenir que dans l'honneur".
A Alger, les représentants (parmi lesquels Sanguinetti, le futur monsieur anti O.A.S.) des grandes associations des anciens combattants (Union National des Combattants, l'Union des Médaillés de la résistance, La 3ème DIA, la 2ème DB, les combattants de l'Union Française, L'Organisation de la Résistance de l'Armée, le Comité du relais Sacré... ) écoutent avec émotion l'un des leurs prononcer le serment suivant:
" Unis par leur foi dans la grandeur, et l'avenir de la France, dépositaires de l'honneur de la nation, fidèles au souvenir des Français de toutes origines, tombés pour la défense et la liberté de leur patrie commune, deux millions d'anciens combattants de la Métropole font par notre voix, en Algérie terre française, le serment de s'opposer par tous les moyens à toutes mesures qui menaceraient l'intégrité du territoire et l'Unité française."
Le "tous les moyens" qui sous entend une révolte éventuelle a été longuement discuté; en particulier Yves Gignac, le futur patron de l'OAS métro, mission un, n'en est pas partisan.
C'est le gaulliste Alexandre Sanguineti, le futur monsieur anti-OAS, qui essayera d'assassiner Gignac en 1962, qui emporte l'adhésion, dans la ligne du courrier de la colère.
A la même heure, à Paris, sous l'Arc de Triomphe, au nom de leurs adhérents, les dirigeants d'associations d'anciens combattants le prononçaient à leur tour. Tous juraient de maintenir l'Algérie dans le sein de la France. Qui pouvait douter de leur détermination de ne jamais se parjurer?
8 juillet 1.957:
rien
9 juillet 1.957:
Dans un discours abondamment médiatisé, le président Coty refuse l'indépendance de l'algérie.