Opérations Extérieures : République Démocratique du Congo
Zaïre 1978 Le Katanga (province du Shaba) est situé au sud-est du Congo ex-belge.
Disposant d’importantes richesses minières et notamment de diamants, ce territoire très convoité, peuplé de plus de 40.000.000 d’habitants (en 2004) fait sécession lors de l’indépendance du Congo en 1960, avant d’être réunifié trois ans plus tard.
En 1971, alors que le chef de l’état est le colonel Mobutu, le pays prend le nom de Zaïre.
Durant l’année 1977, une nouvelle tentative de sécession, menée par des rebelles séparatistes katangais, échoue, grâce aux forces armées zaïroises épaulées par un solide corps expéditionnaire marocain, mis à disposition par S.M. le roi Hassan II.
En 1978, les ‘’tigres‘’ attaquent…
C’est au début mai 1978 que la deuxième guerre du Shaba se déclenche, avec une attaque massive des rebelles katangais du FNLC (Front National de Libération du Congo) encadrés de mercenaires cubains venus d’Angola.
Le 13 mai 1978, après avoir pris l’aérodrome ainsi que divers postes militaires, les séparatistes qui se dénomment eux-mêmes’’ les tigres’’, attaquent la paisible cité minière de Kolwezi, où vit et travaille une population africaine, ainsi que plus de trois mille cadres et coopérants belges, français et marocains.
Les forces zaïroises sont rapidement mises hors de combat ou s’enfuient, et les civils, désarmés, se cachent.
Seuls, quelques parachutistes zaïrois tiennent encore un aéroport situé au sud de Kolwezi.
Des civils désarmés sont massacrés
Commence alors une période de pillages, d’exactions, d’actes de barbarie et d’assassinats. Les envahisseurs mettent à mort plusieurs milliers de civils désarmés, sans distinction de couleur ou de nationalité, dont ils entassent les cadavres parfois mutilés dans les bâtiments publics.
En France, le président Valéry Giscard d’Estaing, qui se tient étroitement informé, est conscient de la gravité et surtout, de l’urgence de la situation. Il prend très vite sa décision : il faut agir et faire cesser ce massacre de civils innocents.
Il confie personnellement cette mission au 2 e Régiment Etranger de Parachutistes, basé en Corse.
Le 2 e REP quitte le 18 mai 1978 sa base de Calvi, pour cette action qui doit se dérouler à six mille kilomètres de distance.
La Légion s'apprête à embarquer pour Kolwezi L’opération Léopard A bord des avions, plusieurs problèmes techniques se posent aux paras légionnaires : les appareils sont prévus pour 64 paras alors que les sticks du 2 e REP sont de quatre-vingts; les parachutes de fabrication américaine qui leur ont été remis par l’armée zaïroise ne sont pas adaptés à un saut avec l’équipement et l’armement individuels…
"Qu’importe! Avec des bouts de ficelle et du fil de fer, le système D y suppléera."
Les 700 légionnaires parachutistes sont largués en deux vagues successives ; ils ont à affronter, sans couverture aérienne, un ennemi dont l’effectif est de plus de 5.000 hommes, disposant de blindés légers.
Les combats s’engagent dès l’arrivée au sol de la première vague, et durent toute la journée. Les otages sont libérés. C’est un intense moment d’émotion.
La deuxième vague est larguée le 20 mai 1978. Les groupes de rebelles séparatistes sont attaqués les uns après les autres, mis en fuite ou détruits.
Les combats s’achèvent le 23 mai 1978; tous les otages ont été libérés et le 2 e REP contrôle l’ensemble du secteur.
Le régiment rentre à Calvi après une prise d’armes organisée en son honneur, dans la capitale Lumumbashi, par le président Mobutu.
Pour ce glorieux fait d’armes, dans lequel huit légionnaires ont été tués et une vingtaine, blessés, le 2e Régiment Etranger de Parachutistes sera cité à l’ordre de l’armée.
République Démocratique du Congo
Vingt ans plus tard… Depuis 1997, Laurent-Désiré Kabila, le chef de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL), lance une campagne militaire ayant pour but de renverser le maréchal Mobutu. Avec le soutien de l’Ouganda et du Rwanda et l’appui des USA, il y parvient le 17 mai 1997.
Après avoir pris le pouvoir, il décide que le Zaïre s’appellera désormais la République Démocratique du Congo.
Il s’ensuit une période troublée faite de rébellions, d’occupations et de répressions, qui voit intervenir les armées de cinq pays voisins.
En 1999, puis en 2000, l’ONU prend diverses et fermes résolutions ; un contingent de plus de 5.000 hommes est envoyé sur place, la force MONUC.
Le 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila est assassiné ; son fils prend à son tour le pouvoir. La situation humanitaire continue à se détériorer, compliquée par des conflits inter ethniques. La MONUC a besoin d’aide.
C’est en juin 2003 que l’ONU décide de la mise en œuvre de l’opération Artémis, une force intérimaire destinée à venir en aide aux populations civiles sur le plan humanitaire, tout en assurant leur sécurité. Cette force intérimaire restera sur place durant une période de quatre mois et va s’employer à ramener le calme dans le pays.
Le rôle de la France La France est chargée par l’ONU d’encadrer l’opération Artémis. Elle agit sous le contrôle de l’Union Européenne.
La mission des troupes françaises, appelée ‘’Opération Mamba’’, porte sur la sécurité et l’aide humanitaire.
Plusieurs dizaines d’avions gros porteurs sont affrétés par la France afin d’acheminer des milliers de tonnes d’aide alimentaire.
Ils sont protégés par des avions d’assaut et des hélicoptères de combat, ainsi que par des troupes au sol.
Les effectifs français atteignent au total plus de 1000 hommes.
L’opération Mamba se déroule dans des conditions très satisfaisantes et, leur mission terminée, les militaires français se retirent, laissant la place à la MONUC qui a pu mettre à profit ce répit pour se redéployer aux frontières du pays.