Embuscade d'UzbinInformations généralesDate18 août 2008
Lieu50 km à l'est de Kaboul
IssueVictoire tactique pour la FIAS mais victoire stratégique talibane : FIAS maître du terrain mais succès de propagande pour les insurgés
L'embuscade d'Uzbin1 (aussi écrit Uzbeen4) ou embuscade de Surobi7, ou bataille de Surobi5 (aussi écrit Saroubi4), est un engagement militaire entre une patrouille de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) composée de soldats français, afghans et américains, et d'insurgés talibans et du Hezb-e-Islami Gulbuddin dans le cadre de la guerre d'Afghanistan.
Elle s'est déroulée les 18 et 19 août 2008 à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kaboul autour du village de Sper KundayNote 1, dans la vallée d'Uzbin, dans le Nord du district de SurobiNote 2,8.
Au total, lors de l'embuscade et des opérations de contre-offensive qui ont suivi, dix soldats français ont été tués ainsi que l'interprète afghan, 21 soldats français ont été blessés ainsi que 2 soldats de l'armée afghane, environ 40 talibans sont mis hors de combat et 20 à 40 civils sont tués.
Les pertes pour l'armée française ont été les plus élevées en une seule fois depuis l'attentat du Drakkar en 1983 à Beyrouth, qui avait coûté la vie à 58 soldats français9. Cette embuscade a infligé le plus grand nombre de victime à la FIAS depuis deux ans5 et a suscité une réaction politico-médiatique internationale5,10,11,12.
En France, les répercussions ont provoqué un débat politique sur la pertinence de la présence française et internationale en Afghanistan, ainsi que sur le niveau opérationnel de l'armée française.
Contexte : la deuxième guerre d'Afghanistan"Tireurs de précision du 2e régiment étranger d'infanterie en Afghanistan en 2005 armé d'un FR-F2."Depuis le renversement du régime taliban par la coalition internationale en 2001, la situation n'a cessé de se dégrader pour la FIAS, avec une recrudescence des attaques terroristes et de guérilla et donc une augmentation des pertes militaires, qui ont dépassé, au cours de certains mois de l'année 2008, celles subies dans la guerre d'Irak pour les forces américaines qui représentent la majorité des effectifs de la FIAS.
Alors que la production afghane d'opium – en 2008, elle représentait 93 % de sa production mondiale13 – a repris de plus belle et que l'argent de son trafic finance aussi bien des responsables du gouvernement afghan que les talibans14, près de la moitié du pays échappe au contrôle du gouvernement afghan qui n'exerce qu'un contrôle limité en dehors de Kaboul.
C'est ce qui conduit l'ONU à craindre, fin 2006, que l'Afghanistan ne devienne un État en déliquescence15.C'est dans ces conditions que les États-Unis et le Canada, impliqués dans des engagements armés dans différentes régions du pays, demandent de l'aide à leurs alliés de la coalition, dont la France, qui avaient jusqu'ici une mission de « stabilisation du pays » et d'appui au gouvernement.
Le Canada, qui a le même effectif en place que la France et a perdu 80 hommes, contre 14 pour les Français, va même jusqu'à menacer de retirer ses troupes4.
Devant la situation et malgré le fait qu'il avait suggéré un retrait des troupes françaises entre les deux tours de la campagne électorale de 2007, le président français Nicolas Sarkozy annonce en novembre 2007 un renforcement des effectifs militaires français qui étaient alors de 1 100 hommes, précisant que « l'échec n'était pas une option »16.
Les forces françaises qui, jusqu'ici, se cantonnaient surtout à la formation des forces afghanes et au maintien de l'ordre dans la région de Kaboul, dans le cadre de la « stabilisation du pays » décidé par l'ancien président Jacques Chirac et le gouvernement Jospin, vont passer à un engagement armé4.
2 600 soldats français sont déployés en Afghanistan en août 200817.
Situation à Surobi avant l'embuscade"Cinq hommes des Forces italiennes de la FIAS dont un sous perfusion" Les Français, qui ont déjà eu la zone sous leur contrôle en 2006 et 2007, n'ont dépassé le 35e parallèle qu'une seule fois, le secteur au-delà étant considéré comme dangereux18.
Ensuite jusqu'en août 2008, le district de Surobi est sous la responsabilité de 140 soldats italiens, qui ont entrepris des actions civilo-militaires et des projets de développement en faveur de la population locale, dans le cadre de la stratégie « d'approche globale » de la FIAS, comme par exemple en rénovant des écoles, le gouvernement italien considérant que le mandat de la FIAS se limite à la stabilisation du pays sans engagement armé4.
Le district est présenté par l'OTAN comme un exemple de réussite dans le rétablissement de la sécurité et il est considéré comme un secteur militaire tranquille. Cependant, certains officiels reconnaissent qu'il y avait encore des poches de résistance d'insurgés dans des zones isolées comme la vallée d'Uzbin.
Des militants talibans et des forces loyales au seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar sont reconnues comme actives dans le district11. Selon un reportage de The Times d'octobre 2009 et démenti par L'OTAN, le calme est dû au fait que les services secrets italiens ont payé les insurgés afin de ne pas subir d'attaque, pratique dont les Français n'étaient pas informés18.
Les Italiens ne sortaient presque plus de la base depuis qu'ils comptaient un mort dans leurs rangs19.En août, à la suite du changement de commandement de la région centre de la FIAS, qui passe de l'Italie à la France, les forces françaises en Afghanistan remplacent les Italiens dans la base de Tora qui contrôle la route reliant Kaboul à la frontière pakistanaise20.
Cette base avait été créée par l'Armée rouge au début de la guerre civile Afghane, et la garnison d'une cinquantaine de soldats russes avait été entièrement tuée en 1984, les blessés achevés par les moudjahidins21.
Contrairement aux Italiens qui se cantonnaient à des actions humanitaires, les Français commencent des patrouilles militaires dans ce secteur stratégique, les talibans ayant des bases arrière au Pakistan4.
Les Italiens n'étaient jamais allés dans la vallée d'Uzbin22. La France et ses militaires ont une image pro Massoud, nom du commandant d'ethnie Tadjik qui combattait les talibans alors que Gulbuddin Hekmatyar était opposé à Massoud22.
Les soldats français font une reconnaissance dans la vallée trois jours avant l'embuscade, et ils sont prévenus de ne pas aller plus loin par des villageois23.
Les Français leur confirment néanmoins qu'ils reviendront19.
Déroulement de l'embuscadeDisposition des forces"Véhicule de l'avant blindé français patrouillant près de Surobi en 2009"Le 18 août, une patrouille composée d'une centaine d'hommes quitte la base opérationnelle avancée de Tora à bord d'une vingtaine de véhicules blindés. Elle comprend la section Carmin 2 du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, la section Rouge 4 du régiment de marche du Tchad, une autre de l'Armée nationale afghane (ANA), une section de la garde nationale afghane composée de 15 hommes sur deux pick-ups et 12 membres des forces spéciales américaines, constituant une équipe de soutien aérien rapproché JTAC et de son escorte24.
La mission consiste à reconnaître le terrain et prendre contact avec les populations, point important dans une guerre contre-insurrectionnelle25, c'est-à-dire reprendre une zone abandonnée aux talibans26.
La vallée d'Uzbin est moins déserte que les autres vallées alentour et est peuplée de 30 000 habitants25.
La patrouille s'attend à trouver des insurgés talibans dans la vallée7 mais ne bénéficie d'aucune reconnaissance aérienne ou d'héliportage sur les crêtes pour éviter une embuscade, les hélicoptères français étant utilisés pour une mission d'inspection de haut-gradés19."Talibans armés de fusils d'assaut AK-47 et de lances-roquettes RPG-7" Pendant ce temps, 140 insurgés prennent position sur le col que la patrouille doit traverser. Cette préparation des insurgés avait fait suspecter une fuite d'information volontaire ou forcée provenant notamment de traducteurs afghans, disparus peu auparavant du camp de Tora4.
Cette information a été démentie par l'armée française et par les talibans, qui ont précisé qu'ils avaient des guetteurs et préparé des caches d'armes dans les environs3.
Le groupe taliban est constitué principalement de combattants étrangers selon un communiqué du secrétaire général de l'Élysée27, information démentie par un des chefs du groupe taliban qui admet cependant une aide en armes, combattants et financement de l'étranger3.
Une enquête du Parisien montre que l'embuscade a d'abord été improvisée par des responsables locaux du Hezb-e-Islami Gulbuddin, parti islamiste armé considéré comme terroriste par la FIAS et qui tient la vallée d'Uzbin, auxquels se seraient joints les talibans devant l'ampleur de l'opération1.
Une enquête du Nouvel Observateur a confirmé cette répartition des forces, qui était constituée aussi de villageois des environs affiliés à l'une ou l'autre des organisations, alors que, dans un autre entretien, des chefs talibans affirment que le Hezb-e-Islami Gulbuddin n'a pas participé à l'opération.
Les journalistes précisent que la plupart des combattants talibans ayant participé à l'embuscade et leurs chefs sont des réfugiés afghans qui résident au Pakistan et passent fréquemment la frontière28.Les insurgés ont préparé l'embuscade dans le cadre d'une stratégie d'encerclement de la capitale afghane, Kaboul, l'OTAN dépendant à 70 % des approvisionnements passant par cette route qui va jusqu'à Jalalabad et au Pakistan.
L'ordre a été donné depuis le siège du mouvement Hezb-e-Islami Gulbuddin basé au Pakistan, en concertation avec les talibans29.
Cependant, des commandants talibans ayant participé à l'embuscade affirment que le Hezb-e-Islami Gulbuddin n'a pas participé à l'attaque, et que celle-ci a été préparée en deux heures à peine par trois unités de talibans afghans.
Une partie d'entre eux vit au Pakistan qui n'est qu'à trois heures de la vallée de Surobi28.Le pays et les zones tribales pakistanaises abritent des millions de réfugiés afghans, la frontière est extrêmement poreuse et permet le passage de combattants ou de nombreux trafics tel que l'opium et les armes.
Ces talibans étaient généralement soutenus par une partie des services secrets pakistanais.
Une certaine rivalité existe entre les talibans et le Hezb-e-Islami Gulbuddin28.
Embuscade et tentative d'encerclement des troupes françaises"Arrivée à 50 mètres du col, Carmin 2 se retrouve sous le feu de deux groupes d'insurgés au nord et au sud de sa position"30."Rouge 4 fait mouvement pour secourir Carmin 2 et tombe sous le feu d'un troisième groupe d'insurgés embusqués derrière une crête au nord de Sper Kunday"30."Rouge 4 se déploie et contourne Sper Kunday par le nord. Ce faisant, elle tombe sur un autre groupe d'insurgés faisant mouvement pour encercler le village et prendre les VABs de Carmin 2 à revers. Un combat de rencontre éclate"30.Vers 13 h 30, après avoir débarqué de quatre véhicules de l'avant blindé (VAB) parce qu'il était impossible de poursuivre par la piste25, une partie de la section Carmin 2 accompagnée d'un légionnaire du 2e régiment étranger de parachutistes et d'un interprète, soit 24 hommes, effectue à pied une reconnaissance d'un petit col à 1 750 mètres d'altitude situé à l'est de la vallée d'Uzbeen et contrôlant les accès dominant le village de Sper Kunday, et situé à 10 kilomètres à peine de leur base4.
Les quatre VAB de Carmin 2 et leurs équipages, soit 8 hommes, restent en soutien au pied du col, plus loin se trouve la section Rouge 42. La section de l'ANA est retardée à la suite d'une panne et rejoindra le village plus tard.
La section de la garde nationale, en fait une unité de police militaire, garde un barrage plus bas dans la vallée.
La colonne s'étirant, les premiers éléments arrivent à 15 h 3031 ou 15 h 4525 selon les sources à 50 mètres du but. C'est alors que les talibans, situés sur la crête septentrionale, ouvrent le feu avec des fusils de sniper SVD Dragunov24, des fusils d'assaut AK-47 et des lance-roquettes RPG-719.
L'avant garde de la section Carmin 2, prise par surprise et en infériorité numérique, est débordée.
Les combats sont confus, ont lieu dans la poussière, les belligérants sont très proches et il y a des pertes des deux côtés dès les premières minutes de l'engagement. Le chef de section, l'adjudant Gaëtan Évrard, blessé, compare à la radio la situation à la bataille de Bazeilles24.
L'interprète et un opérateur radio sont mortellement blessés, une deuxième radio est détruite et la colonne se disperse pour chercher des abris et s'éparpille sur 200 mètres2.
Les talibans sont 150 21 et se battent à cinq contre un19.
D'après un instructeur de Tora, trois snipers talibans concentrent leurs tirs sur certaines cibles : officiers, interprète, radio et infirmier, une technique militaire pakistanaise ou tchétchène21.Simultanément, les talibans attaquent depuis une crête au nord du village l'arrière de Carmin 2, c'est-à-dire le groupe de VAB qui est 600 mètres plus bas2.
Les VAB répliquent à la mitrailleuse de 12,7 mm pour soutenir l'avant de la colonne qui est immobilisée par les tirs ennemis.
Les soldats français décrivent des talibans combattant avec des techniques occidentales, et ayant parfaitement préparé l'embuscade, coinçant les Français dans ce qui est décrit par les survivants comme une « zone [qui] était comme un fer à cheval. Nous étions en plein centre, encerclés.»2
La section Rouge 4 du régiment de marche du Tchad, qui était placé en appui à un kilomètre du village, se porte au secours de la section prise sous le feu et atteint les abords de Sper Kunday huit minutes plus tard, mais sans faire la jonction avec l'arrière de Carmin 2, toujours fixée, et ne peut que la soutenir à distance avec ses mitrailleuses et quatre tirs de missile Milan.
Elle est aussi prise à partie par les tireurs talibans25 et ne peut déployer ses mortiers, pourtant réclamés par Carmin 2. Les positions des talibans sur les crêtes d'un cirque leur permettent de manœuvrer pour essayer d'encercler la patrouille en descendant vers les abords du village.
La patrouille est prise au piège31 et presque encerclée7, elle peine à maintenir libre l'accès vers la vallée.
La patrouille demande des renforts dès 15 h 52, puis le chef de section de Carmin 2 demande un appui aérien, à 16 h 10, guidé par l'équipe JTAC américain.
Deux McDonnell Douglas F-15 Eagle américains en alerte arrivent quelques minutes plus tard mais ne peuvent bombarder car Français et talibans sont trop proches les uns des autres31, une manœuvre tactique des talibans qui avaient anticipé la riposte aérienne25.
Les Fairchild A-10 Thunderbolt II arrivent 10 minutes plus tard, mais sans pouvoir tirer eux non plus, à cause de l'imbrication. Une autre explication est que le JTAC américain était encore en formation et n'a probablement pas pu fournir un ciblage complet32, ce groupe a été relayé une heure plus tard par un autre JTAC américain posté sur une crête proche.
La position est intenable pour la partie de Carmin 2 en haut du col qui essaye de se mettre à couvert des tirs croisés extrêmement précis en ripostant au FA-MAS ; des duels de snipers ont lieu.
Les talibans sont si proches que les Français utilisent des grenades à main pour se dégager ; certains soldats se sacrifient pour couvrir la retraite de leur section et de leur sous-officier, maintenir le contact radio ou pour tenter de secourir les blessés24,19.
Les munitions commencent à manquer pour Carmin 22,24.
Le lieutenant qui dirige la section Rouge 4 a plus tard dit « c'est un miracle qu'on s'en soit sorti ! »7.
Arrivée des renforts"Tir de missile par un homme placé derrière un talus." La force de réaction rapide appelée en renfort depuis Tora rejoint la zone de combat une heure vingt minutes après le début de la bataille, soit à 17 h 5.
Elle est composée des sections Rouge 3 du RMT et Carmin 3 du 8e RPIMa, renforcées d'une section d'appui disposant de mortiers, de VAB avec canons de 20 mm et de missiles Milan ainsi qu'une équipe de neutralisation et enlèvement des explosifs (EOD).
Elle est prise à partie avant d'arriver au village mais réussit à fournir un tir d'appui à Carmin 2 et Rouge 425 et ravitailler l'équipage des VAB de Carmin 2 en munitions2.
Pendant ce temps, les talibans reçoivent également des renforts.À 17 h 50, les talibans continuent l'encerclement malgré les renforts et s'approchent dangereusement de Sper Kunday.
La situation devenant critique les Fairchild A-10 Thunderbolt II et les Bell OH-58 Kiowa commencent leurs tirs d’appui aérien malgré la proximité des combattants. Ils attaquent les positions des insurgés pendant une heure pour les empêcher d'encercler Sper Kunday et de poursuivre les éléments de Carmin 2 qui commencent à regagner le village25, le plus souvent par petits groupes.
Certains témoignages de soldats font état de tirs amis lors de ces bombardements ou par des soldats de l'armée nationale afghane26,2, informations démenties par l'état-major.
Deux hélicoptères Sikorsky UH-60 Black Hawk américains essayent d'évacuer les blessés mais ne peuvent se poser à cause des nombreux tirs talibans31.
À 18 h 15, deux hélicoptères Eurocopter EC725 Caracal venus de Kaboul déposent un médecin, des commandos de l'air puis, lors d'une deuxième rotation, quatre tonnes de fret dont trois et demi de munitions qui ont été immédiatement acheminés aux éléments sous le feu33.
Les deux hélicoptères Caracal étaient au préalable retenus par leur mission d'extraction du président Hamid Karzai, mission pour laquelle ils étaient la seule escadrille entraînée disponible.
Les deux hélicoptères ainsi que le personnel soignant et les commandos de l'armée de l'air déposés sur la zone de combat, assurent ravitaillement et évacuation médicale de 18 h à 8 h le lendemain matin, soit 14 heures en continu33. À 18 h 25, les mortiers de 81 mm du groupe de renfort commencent leurs tirs31.
Au crépuscule vers 19 h 30, Carmin 2 continue à se désengager, mais l'essentiel de la colonne est toujours quasiment encerclé, les talibans continuant leur mouvement d’encerclement du village.
Les mitrailleuses de 12,7 mm de Carmin 2 commencent à manquer de munitions24. En tout, certains éléments de Carmin 2 restent quatre heures encerclés sans renfort, dont une bonne partie sans autres munitions que celles de leur FA-MAS26, d'autres plus de huit heures24.
Une partie d'entre eux a l'impression d'avoir été abandonnée, mais l'état-major souligne que la perception du temps au cours d'un combat est altérée et que la compréhension des événements est réduite.
D'autres ravitaillements en munitions et surtout en eau ont été effectués pendant la nuit2.
Une demi-heure plus tard, les renforts en provenance de Kaboul arrivent par la route.
Ils sont constitués de trois sections du RMT ainsi que d'appui lourd sous la forme de tirs de mortier de 120 mm. Les premiers blessés sont évacués par les deux hélicoptères Caracal. Des drones Predator guident les tirs alors qu'il fait nuit25.
Reprise du contrôle de la zone par la FIASDès 21 h, la section Carmin 3 entreprend l'ascension du col pour dégager et ramener les hommes vivants ou morts2.
À 22 h, les renforts venant de Kaboul reprennent les abords du village.
Des hélicoptères Bell OH-58 Kiowa et des avions Lockheed AC-130 américains traitent les crêtes aux alentours. Deux heures plus tard la zone est sous contrôle, les tirs ont cessé à Sper Kunday et la section Carmin 3 suivie de la section Rouge 3 du RMT reprennent les positions perdues sur les pentes menant au col.
À 1 h 40 le 19 août, les premiers corps des soldats sont retrouvés25.
Pendant la nuit les forces spéciales norvégiennes aident les forces françaises34.
La plupart des cadavres ont été dépouillés4 et certains corps ont été retrouvés alignés35. Les derniers ne sont retrouvés que le matin31.
Tout au long de la nuit, les éléments de Carmin 2 coincés en haut du col redescendent en rampant dans l'obscurité, parfois à quelques mètres des talibans2.
Un des chefs taliban de l'embuscade, le commandant Farouki, déclare plus tard que si la nuit n'était pas tombée, ils auraient tué tous les Français3.
À l'aube, les troupes de la FIAS ont repris le contrôle du col où une section Carmin 1 est héliportée en renfort en Caracal. Ses éléments commencent à reconnaître les crêtes commandant le col, mais ils sont rapidement pris à parti par des tirs de mortier, d'armes légères et de mitrailleuse depuis le nord. Ils réussissent à se dégager et à détruire les positions de leurs assaillants en effectuant un tir de mortier de 120 mm.
À midi les talibans ont décroché, la vallée est à nouveau sous contrôle de la FIAS qui procède au désengagement complet25.
Poursuite des talibans et accusations de représailles sur des civilsDes bombardements ont lieu dans la nuit sur les talibans qui se sont repliés dans la province de Laghmân.
Ayant eu des morts et des blessés, ils se sont séparés pour aller vers trois villages non loin de l'embuscade, villages qui ont été bombardés pendant trois jours par les forces de l'OTAN, faisant 40 morts civils, des dizaines de blessés, détruisant 150 maisons et créant 2 000 réfugiés3.
Un des villages a reçu 70 bombes et beaucoup d'habitants afghans considèrent ces bombardements comme des représailles3.
Le général Georgelin devant la commission de défense des forces armées mentionne comme résultat que ces bombardements permettent « de détruire deux énormes caches destinées à la logistique des insurgés », mais sans évoquer des dommages collatéraux25.
Pour les services secrets afghans, ce sont surtout des femmes et des enfants qui ont été tués dans les bombardements de l'OTAN, prouvant la participation des hommes à l'embuscade29.
Le village de Sper Kundai a également subi quatre tirs de missiles Milan français selon des témoignages militaires4.
Le commandant taliban Farouki qui a dirigé une partie de l'embuscade déclarera plus tard qu'« une maison bombardée, c'est un nouveau combattant à nos côtés. Ça s'appelle l'esprit de vengeance. C'est normal. Surtout ici3. »Bilan"Béret rouge de parachutiste d'infanterie de marine" Les pertes de la FIAS sont lourdes surtout pour l’armée française qui perd dix hommes dont huit tués par balles ou éclats d'obus, un tué à l'arme blanche et un dernier dans un accident alors qu'il se rendait sur les lieux du combat36.
L'interprète afghan qui accompagnait les Français a été tué après avoir été torturé et son cadavre a été retrouvé mutilé1.
Il y a en outre 21 blessés français et l'armée afghane compte 2 blessés.
Les premières communications officielles évoquaient des pertes françaises seulement lors des premiers tirs talibans alors que des soldats témoins ont évoqué des pertes tout le long de l'affrontement26, certains morts ayant succombé à leurs blessures car ne pouvant être évacués2.
Le fait que les corps aient été retrouvés alignés et des témoignages de soldats français faisant état de plusieurs Français égorgés indiquent que quatre soldats français capturés auraient pu être exécutés, information d'abord démentie par l'armée française et le gouvernement35,36 mais confirmée ensuite pour au moins un soldat37.
Des commandants talibans ont affirmé ne pas avoir torturé les blessés mais les avoir achevés28. La section Carmin 2, celle fixée en haut du col, compte à elle seule 9 morts et 17 blessés pour 31 hommes engagés38.
Selon un porte-parole des talibans, cinq véhicules ont également été détruits, et des mines ont été utilisées au cours de l'attaque26.
De l'équipement militaire léger a été capturé par les insurgés, dont quatre FA-MAS, deux mitrailleuses légères FN Minimi, deux fusils de précision FR-F2, des jumelles, des radios, des gilets pare-balles et des casques. Six VAB ont été endommagés30.
L'ampleur des pertes talibanes est plus débattue. Selon le général de corps d'armée Benoît Puga, sous-chef opérations de l'Etat-major des armées, une quarantaine d'insurgés sont mis hors de combat dont deux chefs rebelles le jour de l'embuscade, et environ 40 autres rebelles sont également mis hors de combat dans les jours qui suivent lors d'opérations de contre-attaque6,39.
Un seul cadavre a été découvert au lendemain de l'embuscade par les troupes de la FIAS selon des sources du Canard enchaîné40, confirmé plus tard par l'armée française41.
Le journaliste Frédéric Pons reprend ce chiffre de 80 talibans tués dans ce combat et la contre-offensive19.
Le 24 septembre 2008, le chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar revendique la responsabilité de l'attaque, et affirme que dix de ses hommes sont morts dans les combats42.
Les talibans ont également perdu selon l'armée française un important cadre fondamentaliste12.
Quatre missiles Milan ont été tirés contre le village de Sper Kunday, et des attaques aériennes ont été lancées contre d'autres hameaux le lendemain.
Selon l'agence Pajhwok, ces attaques auraient fait de plusieurs dizaines4 à quarante victimes civiles et 2 000 réfugiés3.
Si l'embuscade représente les pertes les plus élevées en une seule fois depuis 25 ans pour l'armée française, elle n'est pas un acte exceptionnel ou isolé dans cette semaine de la guerre d'Afghanistan : le jour du début de l'embuscade, une voiture piégée tue une dizaine de civils à Khost et des commandos suicide talibans équipés de vestes explosives attaquent plus tard la base américaine de la ville sans faire de victimes à part eux-mêmes.
Les combats qui s'ensuivent durent douze heures5. Deux jours après la fin de l'embuscade d'Uzbin, un bombardement américain ciblant un chef taliban sur le village d'Azizabad fait 90 morts civils dont 60 enfants selon l'Organisation des Nations unies43.
Événements ultérieursRéactions internationalesLe président afghan Hamid Karzai présente ses condoléances au peuple français44.
Les chefs d'États et de gouvernements de divers autres pays – Gordon Brown pour le Royaume-Uni, George W. Bush pour les États-Unis, Silvio Berlusconi pour l'Italie ou encore Stephen Harper pour le Canada — rendent également hommage aux soldats français12.
Répercussions en FrancePhotographie du président français Nicolas Sarkozy et du général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées, passant en revue les troupes lors du défilé du 14 juillet 2008 sur les Champs-Élysées. Dès le 20 août, le président Nicolas Sarkozy se rend en Afghanistan pour rendre hommage aux tués, visiter les blessés et réaffirmer l'engagement français, soutenant qu'il n'avait aucun regret d'avoir renforcé le dispositif de 700 hommes plus tôt dans l'année.
Pendant un discours en hommage aux tués français, une mimique du président ayant pu être interprété comme un ricanement, ce que celui-ci conteste, crée une polémique en France45. Tous les soldats tués lors de l'embuscade sont faits à titre posthume chevaliers de la Légion d'honneur lors de funérailles nationales le 21 août17.
Le lendemain, un sondage révèle que 55 % des Français sont favorables à un retrait des troupes d'Afghanistan46.
Une controverse apparaît dans l'opinion sur l'âge et l'expérience des soldats engagés, contesté par l'armée française qui souligne que les soldats de la patrouille avait l'âge moyen des unités professionnelles, et que tous les soldats bénéficiaient d'un an de service et pour la plupart d'expérience en opérations extérieures47.
Le 8e RPIMa est considéré comme une unité d'élite de l'armée française48.Le 10 septembre, le général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées est auditionné devant les commissions de la défense et des affaires étrangères de l'assemblée nationale25.
Le 12 septembre, les familles des soldats se rendent en Afghanistan, accompagnées du ministre de la défense Hervé Morin. Ce voyage de deuil à l'instigation des familles est jugé nécessaire par le président Sarkozy49.
Le 22 septembre 2008 en France, la majorité à l'Assemblée nationale, représentée principalement par le parti de droite UMP, vote pour le maintien des forces françaises en Afghanistan, dont le retrait était demandé par l'opposition de gauche dont le Parti socialiste.
Déclarant à la tribune de l'assemblée « avoir tiré les enseignements de l'embuscade », le Premier ministre François Fillon annonce le déploiement de moyens militaires supplémentaires, dont des drones, des hélicoptères et une centaine d'hommes50.Lors du vote au parlement de la redistribution des troupes françaises en opérations extérieures en janvier 2009, l'envoi de nouveaux renforts en Afghanistan n'est pas décidé, en partie à cause des effets de l'embuscade d'Uzbin sur l'opinion et le gouvernement51.
En février 2010, la France n'envoie que 80 instructeurs en renfort alors que les États-Unis demandaient 1 500 hommes supplémentaires, toujours à cause de l'impact de l'embuscade d'Uzbin sur l'opinion publique52.
Selon le commandant de l'aviation légère de l'armée de Terre, il y a « un avant et un après Uzbin » au niveau tactique, avec une plus grande utilisation des hélicoptères d'attaque et de manœuvre53.
Opérations militaires"VBL français en instance de départ pour un retour dans la vallée d'Uzbin, Surobi le 17 octobre 2008"Le 30 août, les forces militaires américaines en Afghanistan annoncent avoir tué dans la province de Kâpîssâ deux chefs talibans liés à l'embuscade de Surobi54
Le 18 octobre 2008, soit deux mois jour pour jour après l'embuscade, une opération conjointe menée par la FIAS et les forces de sécurité afghanes retourne au village de Sper Kunday afin d'empêcher que les insurgés ne s'installent de manière permanente dans la zone et afin de reprendre contact avec les populations civiles.
Des combats ont lieu et au moins 7 insurgés sont tués ou blessés.
Selon l'état-major des armées françaises, les villageois subissent de fortes pressions de la part des insurgés55. En novembre, à la suite d'un renseignement, l'un des chefs de l'embuscade de 28 ans affilié à la fois au Hezb-e-Islami Gulbuddin et aux talibans est tué par les forces spéciales américaines en compagnie de 7 autres talibans dont certains de sa famille21.
En avril 2009, l'opération Kaman, qui est la plus grande jamais lancée par l'armée française en Afghanistan, retourne dans la vallée d'Uzbin dans les secteurs contrôlés par les talibans. Certains villages n'ont pas vu de soldats étrangers depuis les Russes.
Il y a quatre morts et trois blessés chez les talibans lors de combats.
Une des missions est de trouver des indicateurs21.
Fin 2009, le district de Surobi est considéré en voie de pacification56. À cette date, une base avancée a été construite dans la vallée d'Uzbin qui est reconquise aux deux tiers d'après l'armée française.
Cette base subit des attaques fréquentes des insurgés, les patrouilles et les positions de l'armée afghane également, et les villageois sont toujours soumis aux pressions des talibans. Les trois chefs talibans de la vallée d'Uzbin ont été tués pendant l'été 2009 par l'armée afghane et les Américains57.
En décembre, une autre opération impliquant 1 100 militaires de la FIAS affronte les talibans qui tiennent encore le quart de la vallée.
Les combats font un mort taliban et cinq blessés américains58.
Il y a un succès militaire tactique mais les troupes françaises ont perdu le soutien de la population afghane et la « bataille pour le cœur et les esprits », et l'aide civile au développement n'a pas amélioré la sécurité22.
La situation politique demeure très complexe dans la vallée, aucun accord fiable n'ayant pu être trouvé avec les autorités locales, la vallée est toujours un axe de passage vers Kaboul pour les talibans venant du Pakistan.
Les chefs locaux jouent parfois double jeu entre les militaires français et les talibans, l'un d'entre eux a passé 5 ans dans la prison de Guantánamo, un autre selon une journaliste du Monde fournirait des armes aux insurgés et a un garde du corps qui a participé à l'embuscade d'Uzbin.
De plus, les familles d'une quinzaine de victimes civiles d'opérations militaires n'ont pas été indemnisées, ce qui sert la propagande des talibans22.Le 30 décembre 2009, les journalistes français Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière sont enlevés par un groupe taliban armé sous les ordres d'un commandant de la province de Kâpîssâ qui avait participé à l'embuscade d'Uzbin selon la DGSE59.
Fin juillet 2012, l'armée française se retire du district de Surobi, remplacée par des forces de l'armée afghane, alors que l'OTAN considère sa mission dans le pays comme un échec, l’insurrection n'étant pas vaincue et les talibans toujours plus menaçants et faisant craindre une guerre civile60.
En septembre 2012, l'ISAF annonce la mort lors d'un bombardement dans la province de Laghman du mollah Hazrat, suspecté d'avoir été un des principaux organisateurs de l'embuscade.
Le mollah, qui était le chef taliban d'un district, avait les mois avant sa mort infiltré des talibans du Pakistan et organisé l'utilisation de kamikazes sur Kaboul37.Le 5 février 2013, le député français Philippe Folliot déclare devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées qu'au mois d’octobre 2012, la France a « traité » les derniers commanditaires de l’embuscade de la vallée d’Uzbin : « nos ennemis doivent savoir que jamais la France ne fera preuve de la moindre faiblesse face à ceux qui attentent à la vie de nos soldats, et de nos ressortissants »61.
Controverse sur l'interview de talibans dans Paris MatchÉric de la Varenne, reporter pour Paris Match, et Véronique de Viguerie, photographe, rencontrent et interrogent un groupe de talibans qui affirment avoir participé à l'embuscade.
Des photos sont prises d'au moins deux d'entre eux portant des gilets pare-balles, FA-MAS, casques et uniformes français62. Le chef du groupe, le commandant Farouki, demande dans cette interview aux Français de quitter l'Afghanistan sans quoi ils seront tous tués.
Il confirme que les Français « ont franchi une limite » en arrivant dans la vallée d'Uzbin qui est un territoire qui leur appartient, corroborant les informations reçues par les forces de l'OTAN.
Il affirme également qu'aucun Français n'a été torturé3.La diffusion de ces photos et des messages des chefs talibans dans Paris Match le 3 septembre, soit à peine plus de deux semaines après l'embuscade, a provoqué une polémique en France, auprès des familles des soldats tués, dans une partie de la presse, dans le gouvernement et pour l'armée qui accuse Paris Match de servir de support à la propagande des talibans63,30.
Le fait que les talibans aient en leur possession du matériel pris sur des soldats français, y compris une montre rendue symboliquement par le commandant taliban confirme pour la presse que certains corps ont été abandonnés un long moment, voire que certains soldats ont été faits prisonniers puis exécutés selon plusieurs témoignages et rapports, version formellement démentie par l'état major de l'armée française35,30.
Une autre hypothèse est que les talibans voulaient garder les corps pour les filmer pour leur vidéo de propagande3.Controverses sur l'organisation de la patrouille"Photographie d'un drone sur une rampe de lancement" L'absence de reconnaissance aérienne préliminaire, notamment par des drones, a été une des controverses (Ici un système de drone tactique intérimaire, déployé ultérieurement en Afghanistan, image d'archive).
Rapport de la FrenicL'opération de reconnaissance était mal préparée selon la Frenic (French National Intelligence Cell), cellule du renseignement national français travaillant pour l'OTAN, dans un rapport à destination de l'état-major et du renseignement militaire.
Le rapport s'interroge sur le manque rapide de munitions lors d'un premier accrochage alors que l'opération devait durer plusieurs jours, l'absence d'appuis collectifs pour un détachement d'une centaine d'hommes et le manque d'observation et de surveillance en avant de la patrouille. L'origine de ce rapport dévoilé par Le Canard enchaîné le 3 septembre 2008 a été contestée par l'état-major français35.
Rapport/Compte rendu de l'OTANSelon un document publié par le quotidien canadien The Globe and Mail le 20 septembre 2008, et présenté comme un « rapport secret de l'OTAN », la patrouille manquait de moyens et de préparation : plus de munitions au bout de 90 minutes de combat, une seule radio pour la section française et des troupes afghanes qui se sont enfuies très rapidement en abandonnant leur matériel sur le terrain.
Au contraire les talibans semblaient avoir été très bien préparés64. L'existence de ce rapport a d'abord été nié par l'état major français, l'OTAN et le ministre de la défense française64, puis requalifié par ceux-ci de « compte rendu » rédigé par le chef du détachement américain de la patrouille, et présentant des éléments faux65.
Controverses internesDes officiers de l'armée française en France et en Afghanistan ont critiqué également les faibles réserves de munitions, le manque de moyens radios, de mortiers, de reconnaissance aérienne préliminaire et l'absence de coordination et de commandement entre les différentes sections de la patrouille, afghane, américaine et française19 et le convoyage de renforts principalement par la route66.
Le commandant du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine a répondu aux critiques sur le site internet des familles des soldats du régiment par une interdiction de commentaires et des menaces de poursuites pour diffamation67.
Le général français Michel Stollsteiner, commandant des Forces alliées pour la région de Kaboul au moment de l'embuscade, admet « un excès de confiance » dans une zone considérée comme en gros sécurisée23.
Si des soldats présents à l'embuscade se sont considérés comme abandonnés, sans soutien aérien ou de mortiers2, d'autres estiment qu'ils ont agi comme ils ont appris à l'instruction24.
Les soldats de Carmin 2 avaient la réserve individuelle maximum de munitions dans leur équipement, soit 200 cartouches, mais insuffisant pour un combat de cinq à six heures sans possibilité de réapprovisionnement19.Plainte des famillesEn octobre 2009, des familles des soldats français morts au combat annoncent le dépôt d'une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d'autrui », considérant l'intervention comme mal préparée.
Cette plainte fait craindre à l'armée française une « judiciarisation » du métier de militaire68.
Les plaintes sont classées sans suite en février 2010 69.
Le 30 janvier 2012, la cour d'appel de Paris autorise l'ouverture d'une enquête judiciaire contre l'avis du parquet, du chef d'état major des armées Édouard Guillaud qui considère que cette judiciarisation compromettra ses capacités opérationnelles et du ministre de la défense Gérard Longuet pour qui les soldats ne sont pas des victimes mais ont été au bout de leur engagement70.
AnnexesSur les autres projets Wikimedia :
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Embuscade d'Uzbin, sur Wikinews
BibliographieDocument utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Jean-Dominique Merchet, Mourir pour l'Afghanistan, Éditions Jacob Duvernet, 19 novembre 2008, (ISBN 2847242198) (ISBN 9782847242195) Document utilisé pour la rédaction de l’article
Frédéric Pons, Opérations extérieures, Les volontaires du 8e RPIMa, Presses de la cité, juin 2009, (ISBN 9782258079991)
Christophe Barthélemy, La judiciarisation des opérations militaires, Éditions L'Harmattan, janvier 2013, (ISBN 9782336005348)
DocumentairesL'Embuscade71, un film de Jérôme Fritel. Infrarouge France 2, diffusé le 25 mars 201472. Visionner sur Youtube.
Articles connexesGuerre d'Afghanistan
CartesCartesde situation de l'embuscade d'Uzbeen
Notes et référencesNotes1.↑ 34° 39′ 41″ N 69° 50′ 57″ E [archive], aussi écrit Spir Kundai
2.↑ 34° 36′ N 69° 44′ E [archive]
Références1.↑ a, b, c et d « Notre enquête en Afghanistan » [archive], Le Parisien.fr, 4 septembre 2008
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3.↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k « Exclusif : nos journalistes ont retrouvé les talibans qui ont abattu les dix soldats français », Éric de la Varenne, photos : Véronique de Viguerie, Paris Match no 3094, 4 septembre 2008
4.↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l Florence Aubenas, « Afghanistan : les morts de la vallée d'Uzbeen » [archive], Le Nouvel Observateur, semaine du 28 août 2008 (consulté le 24 septembre 2008)
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31.↑ a, b, c, d, e et f Isabelle Lasserre, « Révélations : le récit détaillé de l'embuscade en Afghanistan » [archive], Le Figaro, 22 août 2008
32.↑ [PDF] Jean-Louis Georgelin, Chef d'état-major des armées, « Audition devant les commissions de la défense et des affaires étrangères, p. 23 » [archive], 10 septembre 2008
33.↑ a et b Afghanistan : le 18 août, la nuit la plus longue des pilotes d'hélicos français [archive], Yahoo news, Hervé Asquin, AFP.
34.↑ Le CEMA aime les forces spéciales mais il « doit faire des choix » [archive], Le Mamouth, Jean-Marc Tanguy, 29 juin 2009.
Je vous conseille "Vivement" de consulter ce lien .
Les "Erreurs" de l'Armée Française"
http://rue89.nouvelobs.com/2008/09/04/embuscade-duzbin-les-trois-erreurs-de-larmee-francaise