La Pologne choisit le système de défense aérienne Patriot et l’hélicoptère Caracal pour ses forces arméesCaracalDans le cadre de la modernisation de ses forces armées, la Pologne avait lancé 2 appels d’offres : l’un pour se doter d’un système de défense aérienne, l’autre pour acquérir 70 hélicoptères de manœuvre.Pour le premier, d’un montant supérieur à 5 milliards d’euros, le consortium franco-italien Eurosam (MBDA et Thales) était en lice avec le SAMP-T contre le système Patriot de l’américain Raytheon.
Et finalement, l’avantage est allé au second… Ce qui n’est pas une surprise étant donné que Washington déploie régulièrement une batterie « Patriot » en Pologne et que d’autres pays européen ont fait le même choix (Allemagne, Pays-Bas, Espagne, etc.)
« Le gouvernement a pris la décision de trancher la question de l’achat de missiles par voie de négociations directes avec le gouvernement américain », a en effet annoncé Bronislaw Komorowski, le président polonais, ce 21 avril, lors d’une conférence de presse.
Pour MBDA, il s’agit de la seconde déconvenue face à Raytheon en peu de temps. En 2014, le missilier était en effet bien placé pour fournir un système de défense aérienne à Oman, avant de se faire souffler le contrat par le groupe américain, allié pour la circonstance avec le norvégien Kongsberg, pour proposer le NASAMS (National Advanced Surface-to-Air Missile System) avec des missiles AMRAAM.
En outre, le Pdg de MBDA, Antoine Bouvier misait sur le programme polonais – appelé Wisla – pour une « relance de la coopération et de la rationalisation de l’industrie de défense en Europe et pour la consolidation des capacités de souveraineté dans nos pays ».
Ce sera donc pour une autre fois. Sans doute obtiendra-t-il une compensation si jamais Varsovie retient le sous-marin Scorpène de DCNS armé de missiles de croisière naval (MdCN).
Cela étant, l’industrie française de l’armement n’est pas complètement perdante. Car, pour le second appel d »offres, Airbus Hélicoptères (ex-Eurocopter) a été retenu par Varsovie en vue de livrer entre 50 et 70 H-225M « Caracal » pour un montant allant de 2,5 milliards à 3,3 milliards d’euros.
« Le gouvernement a pris la décision politique de retenir pour tests l’appareil de la société Airbus », a ainsi déclaré M. Komorowski.« Nous nous préparons maintenant pour les prochaines étapes de l’appel d’offres.
Nous coopérerons étroitement avec les forces armées polonaises, pendant la période des essais, afin de répondre à toutes questions et demandes et démontrer ainsi que le Caracal satisfait à l’ensemble des critères de l’appel d’offres et des besoins opérationnels », a fait savoir, via un communiqué, le constructeur établi à Marignane et associé avec Heli Invest Services.
Les offres soumises par l’américain Sikorsky (S-70 Black Hawk) et l’italo-Britannique AgustaWestland (AW149) ont donc été écartés alors que ces deux constructeurs ont une présence importante en Pologne (le premier y dispose d’un ligne d’assemblage pour la version export du Black Hawk et le fabricant polonais PZL-Swidnik est une filiale du second.
En février, Airbus Helicopters avait ouvert un centre de recherche et de développement à Lodz.
Et si le contrat est confirmé – il reste encore des essais du Caracal à effectuer – une ligne d’assemblage sera installée en Pologne.
Voire même deux s’il remporte un autre appel d’offres, concernant les hélicoptères d’attaque, avec le Tigre.