Parachutistes d'Infanterie de Marine (volet 4)
Origines et filiation de 1947 à 1954
A ses débuts,
la filiation des unités de parachutistes coloniaux
paraît complexe, car elle repose sur un système de relève d'unité complète,
à la différence des bataillons étrangers
de parachutistes définitivement implantés en Indochine
et qui pratiquent la relève de leurs personnels
de façon individuelle après deux ans de campagne .
Ces relèves s'articulent autour de deux entités :
la Demi-brigade coloniale de commandos parachutistes
crée en Bretagne en février 1947,
qui sera le point d'ancrage et la maison mère
des parachutistes coloniaux,
et la Demi-brigade SAS mise sur pied en juillet 1946.
Cette Demi-brigade comprendra deux bataillons de type SAS
formés à partie des 1er et 2e bataillons de choc SAS
et d'éléments des 2e et 3e RCP-SAS.
A la création de la Demi-brigade coloniale de commandos parachutistes
en juillet 1948, la DBCCP de Bretagne prendra le numéro 1,
tandis que celle qui restera implantée en Indochine
durant tout le conflit se verra attribuer le numéro 2.
C'est ainsi qu'un bataillon colonial de commandos parachutistes
ou un bataillon de parachutistes coloniaux est créé en Bretagne,
et affecté en Extrême-Orient et,
environ trois ans plus tard,
dissous en Indochine à la fin de son séjour.
Cela entraîne donc une filiation ''en pointillé''
pour cette campagne à laquelle s'ajoute les unités formées
sur place ou les formations parachutistes autochtones.
Hors Indochine, les parachutistes coloniaux arment
le GCCP de Madagascar, un GCCP en AEF
et un groupe en AOF qui deviendra le 4e BCCP le 9 février 1949.
En règle générale, les bataillons destinés à l'Indochine
effectuerons deux séjours en Extrème-Orient
et seront donc créés et dissous deux fois.
Ainsi par ordre chronologique
de la première création en métropole,
nous trouvons le 5e BPIC (15 octobre 1947)
qui forme quelque temps plus tard le 2e BCCP-SAS
(15 novembre 1947), le 1er BCCP-SAS (1er janvier 1948),
le 3e BCCP (8 janvier 1948), le 5e BCCP (16 mai 1948),
le 6e BCCP (16 mai 1948), le 7e BCCP (16 juillet 1949),
et le 1er BCCP (7 décembre 1949).
Au tournant des années 1950, le conflit gagnant en intensité,
la nécessité de renforts parachutistes se fait de plus en plus sentir
et les anciens BCCP sont reconstitués pour un deuxième séjour.
Partis sous l'appellation de BCCP,
peu après leur arrivée en Indochine,
ils deviennent de façon éphémère des GCCP
avant de constituer des bataillons de parachutistes coloniaux.
C'est le cas du 2e BCCP
(1er juin 1950 qui devient 2e GCCP le 26 novembre 1950
et 2e BPC le 1er mars 1951 et du 5e BPC
formé au cours de l'année 1951 et débarque à Saigon
le 3 août 1951. Le 6e BCCP (novembre 1951)
prend l'appellation 6e BPC le 5 juillet 1952,
peu avant son arrivée à Haïphong.
Un nouveau 3e BCCP est créé le 27 décembre 1951,
le 28 mai 1952, il devient le 3e bataillon de parachutistes coloniaux
par changement d'appellation. Au terme de vingt mois d'opérations,
il est dissous le 31 août 1953 et certains de ses éléments,
notamment la CIP,
donnent naissance au 5e bataillon de parachutistes vietnamiens,
les célèbres « bawouans » du commandant Botella.
Le 1er BCP (20 juin 1953), le 7e BCP (novembre 1953)
sont créés en métropole et participent à la fin de la guerre
au Tonkin et au Laos.
Des unités parachutistes supplétives sont créées à partir de 1949,
mais le jaunissement commence
vraiment sous le commandement du général de Lattre de Tassigny.
Les bataillons parachutistes vietnamiens (1er, 3e, 5e, 7e et 6e BPVN),
cambodgiens (1er BPK) ou laotiens (1er BPL )
apparaissent entre 1951 et 1952.
Deux bataillons seront formés sur place :
le 2e GCCP à la fin de 1950, qui deviendra le 2e BPC
par changement d'appellation avant de devenir,
le 1er août 1953, le 8e bataillon de parachutistes de choc.
A ces grandes unités s'ajoutent
le GCMA devenu le GMI qui compte de nombreux
paras colo dont son chef le commandant Trinquier,
des formations de circonstance comme la section de parachutistes Moïs
en 1949-50 à Langson,
des commandos locaux ou les commandos du Nord-Vietnam
du chef de bataillon Fourcade en 1951.
Organisation et relève des bataillons en Indochine.
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
la France dispose de deux magnifiques régiments de parachutistes SAS,
du 1er RCP et des bataillons de commandos.
Ensemble, ils constituent l'infanterie de l'air.
Déjà le mythe prend naissance
avec des officiers comme le commandant Bourgoin
, dit « le Manchot », ou le lieutenant Marienne
tué dans les combats du réduit de Saint-Marcel.
Parmi eux, les futurs acteurs de l'épopée des « paras »français :
Ducourneau, Le Gall, de Blignière, Chateau-Jobert dit « Conan »,
Botella, de Bollardière, Muelle, Bréchignac ….
S'y ajouteront ceux issus du maquis comme Bigeard,
les rescapés des camps et des Stalag :
Jeanpierre, Denoix de Saint-Marc,
Tourret, Buchoud, Massu de la 2e DB
, les artilleurs, les fantassins
parmi lesquels le lieutenant-colonel Sauvagnac,
brevet parachutiste n°1, les cavaliers dont le chef de bataillon Decorse
qui commandera le 3e BCCP, tous ceux qui voient dans les TAP un nouvel idéal,
celui d'un combat alliant l'innovation de la troisième dimension,
l'audace et l'efficacité. Puis il y a les « coloniaux »
au premier rang desquels le futur général Gilles,
Cazaux, Trinquier, Fourcade, Mollo, Guillominot, Daubas,
de Braquillanges, Ducasse, Leborgne....,
tous ceux qui écriront par le sang et la sueur,
campagne après campagne, la légende des para colo.