Charles Marie Emmanuel Mangin est né le 6 juillet à Sarrebourg (Moselle) en 1866.Le général Mangin mangin2 Le 17 août 1885, il s’engage au 77e Régiment de ligne. Le 30 octobre 1886, il est admis à l’Ecole militaire de Saint-Cyr ou il suis des études de fantassin. De 1891 à 1894, il sert au Sénégal puis au Soudan à la tête d’un bataillon de tirailleurs sénégalais. C’est un fervent défenseur de l’armée d’Afrique, plus importante et plus puissante. Courageux, infatigable, robuste, meneur d’homme et homme d’action, il incarne le type même de l’officier colonial. Blessé à 4 reprises, il est fait officier de la légion d’honneur De 1898 à 1899, sous les ordres de Jean Marchand, il participe à la mission qui, partant du Congo, traverse l’Afrique d’ouest en est. En 1899, le devient capitaine puis chef de bataillon d’état-major en Indochine. Il rejoint ensuite le 8e Régiment de Tirailleur Tonkinois puis le 6e Régiment d’Infanterie Coloniale. En 1905, il devint lieutenant-colonel et commande l’état-major du commandement supérieur du Soudan Français. De 1907 à 1913, il participe à la Campagne du Maroc avec le grade de colonel, sous les ordre du général Lyautey. Il se distingue entre autre lors de la prise de Marrakech.. Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, il a 48 ans, il est devenu général de brigade et est affecté à l’état major de l’armée. Dés août 1914, il prend de commandement de la 8e Brigade d’Infanterie. Un mois plus tard, il devient commandant de la 5e D.I. de Rouen. Il y obtient sa première citation à l’ordre de l’armée. En 1915, durant la bataille des frontières, il remporte la victoire de Charleroi, puis combat sur la Marne et en Artois. En mai 1916, sous les ordres du général Nivelle, il reçoit la mission d’organiser une offensive pour reprendre le fort de Douaumont.
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Mai 1916 – Le général Mangin organise une grande offensive pour rependre le fort de Douaumont :
Depuis la perte du fort de Douaumont, le 25 février, le G.Q.G. n’a jamais cessé d’imaginer un plan pour le reprendre. Le général Joffre a inlassablement réclamé cette offensive au général Pétain, mais ce dernier, conscient de l’infériorité de l’artillerie Fr. sur l’artillerie All., a toujours tenté d’en reculer l’échéance. Le 12 avril, le général Nivelle a tout de même été missionné pour mettre sur pied un plan d’attaque. Mission qu’il a lui même confié à son subordonné direct, le général Mangin.
Tout les mois de mars et avril, le général Mangin reconsidère et repense ce plan d’attaque. C’est le 13 mai qu’il fixe définitivement le projet et en arrête les objectifs.
L’offensive est prévue pour le 22 mai. La 5e D.I. (36e, 74e, 129e et 274e R.I.) commandée par Mangin, appuyée par la 36e (18e, 34e, 49e et 218e R.I.) et une puissante artillerie doivent attaquer simultanément dans un même élan. L’artillerie doit embraser les lignes All. durant les 7 jours qui précèdent l’attaque afin de désorganiser l’artillerie et miner le moral de l’ennemi.
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24 mai – Mangin relevé du commandement du secteur de Douaumont !
En pleine offensive sur le fort de Douaumont, débutée le 22 et pratiquement perdue pour les Fr. en ce 24 mai, le général Mangin est relevé de ses fonctions par son chef, le général Lebrun en plein aprés-midi. Il passe le commandement du secteur de Douaumont au général Lestoquoi du 36e R.I. Témoignage du commandant P… : » A 11 h 30, le général Mangin rend compte au général Nivelle qu’il a absolument besoin de 2 bataillons supplémentaires pour tenter une nouvelle attaque. A 15 heures, vive altercation au téléphone entre le général Lebrun et le général Mangin. Le premier ordonne d’attaquer à nouveau, et le second répond : « Avec quoi ? » Le général Lebrun insiste, devint nerveux : « Il n’est pas admissible de laisser replier nos troupes, il faut garder le fort. Attaquez ! » Le général Mangin : « Moi je ne fais pas d’attaque numéro 2, je n’attaque pas sans attaquer, tout en attaquant. « C’en était trop ! Le général Lebrun exaspéré lui crie : « Ah ! vous ne voulez pas attaquer, passez le commandement au général Lestoquoi. » Celui-ci était déjà arrivé au P.C., la relève normale du général Mangin étant prévue pour la nuit suivante. Voilà ce qui explique ce passage inhabituel de commandement à 15 h 30. «
Du 18 au 24 mai, la 5e D.I du général Mangin a perdu 130 officiers et 5 507 hommes, soit la moitié de ses effectifs…
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milguerres
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Sujet: Re: Le général Mangin Dim Fév 16 2014, 22:24
Douaumont, 2 mars 1916 : le capitaine de Gaulle est gravement blessé
Le capitaine Charles de Gaulle, commandant la 10e compagnie du 33e régiment d’infanterie, subit, l’assaut de soldats allemands portant des casques français afin de mieux s’infiltrer. Prenant la tête de ses hommes, le capitaine de Gaulle essaie de dégager la position. Il est alors atteint d’une balle à la cuisse, et fait prisonnier. Quelques semaines plus tard, il est cité à l’ordre de la IIe Armée par le général Pétain : « Commandant de compagnie réputé par sa haute valeur intellectuelle et morale. Alors que son bataillon subissait un effroyable bombardement, était décimé et que les ennemis attaquaient la compagnie de tous côtés, a enlevé ses hommes dans un assaut furieux et un corps à corps farouche, seule solution qu’il jugeait compatible avec son sentiment de l’honneur militaire. Est tombé dans la mêlée. Officier hors de pair à tous égards ».
Charles de Gaulle prisionnier en 1917. Source : DR[/center] Source : Citation accompagnant la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur
La peur avant l’attaque « Il est 10 heures : à l’heure H… (11 heures moins dix), le commandant vient d’envoyer aux officiers sa montre et l’ordre écrit. La compagnie attaquera l’élément de tranchée dit tranchée des Hongrois compris entre les points A et C sur le plan directeur. Et voilà, c’est fini, l’ordre d’attaque est arrivé ; les hommes taillent des gradins dans le parapet pour sauter tout à l’heure. Je sais bien que nous sommes venus ici pour prendre Douaumont[1] ; ce n’est un mystère pour personne qu’il va falloir une fois de plus exposer sa chair ; on le sait, les hommes le savent tous. Et pourtant, pourtant jusqu’à maintenant, jusqu’au passage de cette montre, de ce pli que j’ai eu dans les mains, que j’ai donné à l’agent de liaison pour qu’il le porte au lieutenant, ma pauvre tête a douté, a espéré… Quoi ? je n’en sais rien moi-même : un contrordre, une relève, l’opération remise, que sais-je, un tas de folies que ma volonté rejette à mesure qu’elles se présentent, que je ne veux pas croire, auxquelles je ne veux pas penser, tout entier à ce sentiment qu’il faut avoir : se tenir correctement devant la mort ! Ce n’est pas bien difficile de dire cette petite phrase ; mais quel effrayant effort il faut faire, mon Dieu ! » Sous-lieutenant Guy Hallé, Là-bas avec ceux qui souffrent, Paris, Garnier, 1917. http://tnhistoiredocuments.tableau-noir.net/pages/la_peur_avant_l_attaque.html
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milguerres
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Sujet: Le fort de Douaumont Dim Fév 16 2014, 22:28
Le fort de Douaumont est prévu très tardivement en 1882 pour renforcer la défense du secteur Nord Est de la place forte. Il se situe en rive droite de la Meuse en avant du fort de Souville sur une colline à 390 mètres d’altitude. Son rôle est de surveiller les moyens de communication venant de Metz et de Montmédy. Il assure aussi la défense des intervalles entre les ouvrages de Vaux, de Souville de Thiaumont et de Froideterre.
En 1886, ces maçonneries sont à peine terminées qu’il est déjà périmé. En effet, ce fort stratégique est construit en pleine période de la crise de l’obus torpille, ce qui lui vaudra d’être complètement renforcé en recevant une carapace en béton spécial de 280000 m3 qui sera coulée pendant 2 ans.