Armée de Côte d'Ivoire: Des révélations sur la mission d'un Général français
Securité
· Publié le 5 novembre 2013 à 8:09
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Il est à Abidjan depuis quelques temps. Militaire français né à Bordeaux en 1954, Bruno Clément-Bollée est Général de corps d'Armée et ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des Affaires étrangères de son pays.
C'est à cet homme, issue du régiment d'infanterie de marine, mais aujourd'hui à la retraite, que le président ivoirien Alassane a fait appel. Sa mission, proposer au Chef de l'Etat ivoirien une stratégie pour une meilleure réforme ou restructuration de l'Armée ivoirienne désintégrée par de très longs mois de crise militaro-politique. Mais au-delà, il s'agissait surtout pour le nouvel homme fort ivoirien, au lendemain de sa prise effective du pouvoir d'Etat, de mettre un accent particulier sur le système de sécurité en Côte d'Ivoire, facteur important de stabilité, qu'il fallait absolument reconstituer et consolider.
Dans cette dynamique, le Centre de commandement des décisions opérationannelles (Ccdo) ; la Force de recherche et d'assistance de police (Frap) ; la Brigade de sécurité de la gendarmerie ; l'Unité de lutte contre racket sont, entre autres, les unités qui ont été créées par le successeur de Laurent Gbagbo, à la tête du pays. D'ailleurs, rapporte le périodique français '' La Lettre du continent'', dans son édition n°669 du 30 octobre 2013, ce sont plus de 200 milliards de F CFA qui ont été déboursés par l'Etat ivoirien pour l'équipement de ces unités, en armement, moyens de logistique et de communication. Gerer donc le dossier de l'Armée ivoirienne, surtout que la Côte d'Ivoire se relève d'une douleureuse et atroce crise, n'avait l'air d'aucune partie de plaisir. Et le président Ouattara a donc vu en ce Général français les compétences necessaires pour aider la Côte d'Ivoire à réussir ce volet prioritaire de son programme d'urgence.
Mais sur le terrain, Bruno Clément-Bollée semble éprouver d'énormes difficultés à tenir son rôle, à accomplir sa mission, ainsi que le souligne ''La Lettre du continent''. Ce d'autant plus qu'il a affaire à des unités, suscitées, ''autonome de commandement que le pouvoir a créées au lendemain de la crise postélectorale, sur les conseils du cabinet américain Jefferson Waterman international'', révèle le journal. Pis, ces unités de sécurité sont dirigées par plusieurs ex-chefs de la rébellion des Forces nouvelles (Fn), '' non militaires de carrière, qu'il est difficile aujourd'hui de déloger''.
Autre dossier difficile, le Programme démobilisation, désarmement et réinsertion. Ce sont près de 60 mille ex-commbattants qui attendent d'être réinserrés dans le tissus social et qui bien souvent se font bryamment entendre. Beaucoup d'entre eux, livrés à eux-mêmes s'adonnent, note ''La Lettre du continent'', à la délinquance. Relativement à ce programme, le périodique français enregistre qu'il piétine, malgré, selon lui, un buget de 90 milliards de FCFA. C'est donc dans ce décor que se noie manifestement le général français. « A supposer qu'il accepte cette mission, de plusieurs mois, il devrait être nommé à partir de janvier (2014 : Ndlr) DGA de l'Autorité de démobilisation , de désarmement et de réinsertion (Addr), avec rang de conseiller spécial à la Présidence », nous apprend le journal de '' l'intelligence des faits''.
A.BOUABRE