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| Sujet: Commandant HELIE DENOIX DE ST MARC Mer Sep 05 2007, 16:32 | |
| Commandant HELIE DENOIX DE ST MARC
Hélie Denoix de Saint Marc fût un très grand soldat et reste un officier admiré dans le monde combattant et bien au delà. C’est aussi aujourd’hui un auteur talentueux apprécié pour son humanisme et sa vision de notre monde, qu’il traverse avec courage, hauteur et don de soi. Issu d’une famille de la vieille noblesse française basée en Dordogne, il reçut une éducation plutôt classique et traditionnelle à une époque où le devoir et le travail étaient des valeurs fondamentales. En 1940 éclate la guerre qui aboutit à l’effondrement de la Nation. Hélie qui a 18 ans entre alors dans la résistance et joue le rôle d’agent de liaison. En Octobre 1941, Hélie prépare St Cyr à Versailles. Plus tard en 1943, il décide de quitter la France avec d’autres camarades de la préparation Saint Cyr. A la suite d’une trahison, Hélie et 15 de ses camarades sont arrêtés par la Gestapo. Hélie est déporté à Buchenwald, c’est-à-dire en enfer. A vingt et un ans il est un mort en sursis à la suite des nombreuses brimades et privations. Il « travaille » dans des conditions épouvantables dans une usine souterraine. En Avril 1945, il est libéré et soigné dans un hôpital américain. Il pèse alors 42 kilos. Après sa convalescence il intègre Saint Cyr dont il sort fin 1947 et choisit la Légion Etrangère. C’est une révélation pour Hélie. Après un séjour au Maroc, il part en 1948 en Indochine comme Lieutenant et c’est un envoûtement pour lui. Il participe à de nombreux combats et finit par commander une compagnie de partisans à TALUNG. C’est une des plus belles pages de son existence. En 1949, l’Armée est contrainte d’abandonner Talung. Ce premier abandon le marquera à jamais. 2° BEP En 1950, il rentre en France mais repart pour un second séjour en 1951 où il rejoint le fameux « 2°BEP »,2éme Bataillon étranger de parachutistes. Son retour coïncide avec le commandement du Général de Lattre. le 6 janvier 1951 devant Le Ba Vi, Cpe St Marc, Cdt Raffalli, Adj Lombardero attend les ordres du Cpe St Marc, pour la 2°C.I.P.L.E. saut du 2° BEP sur Gia Hoï, au nord de Nghia Lo, le 4 octobre 1951 la 2°Cie Indochinoise parachutiste de la Légion étrangère(2°C.I.P.L.E.)
Au 2° BEP, il commande une compagnie de paras vietnamienne. Les combats succèdent aux combats au sein de cette troupe d’élite.
11° bataillon parachutiste de choc
Il rentre en France en 1953 et est affecté au 11ème choc en Septembre de la même année.
Il repart en Indochine et se porte volontaire pour rejoindre Dien Bien Phu. Mais c’est bientôt la fin. Affecté au 1er BEP il quitte l’Indochine en Octobre 1954 car le bataillon est appelé d’urgence en Algérie. L’abandon des vietnamiens et des montagnards fidèles à la France constitue pour Hélie une véritable tragédie.
1°REP
C’est le commandant JEANPIERRE qui dirige le bataillon d’une main de fer et les opérations succèdent aux opérations dans ce pays très différent de l’Indochine. En Septembre 1955, le 1er BEP devient le célèbre 1er REP. En 1956, c’est l’opération avortée de Suez. Que de frustrations ! En janvier 1957 le 1er REP rejoint Alger pour démanteler l’organisation terroriste FLN qui y sévit.
le 1°REP en opération en 1958
Hélie quitte le REP pour devenir chef de Cabinet du Général MASSU, chargé entre autres, des rapports avec la presse. Les paras gagnent la bataille d’Alger en faisant un boulot de police qu’ils n’avaient pas demandé à faire. Hélie s’impose par son rayonnement personnel et son honnêteté aux journalistes. L’un d’entre eux écrit : « J’ai toujours senti Saint Marc très attentif aux musulmans et à leurs droits à être Français..... » Plus tard, c’est le 13 mai 1958 qui est suivi par les grandes manifestations de fraternisation qu’Hélie n’oubliera jamais et qui lui amenèrent les larmes aux yeux..
héliportage du 1°BEP en 1958
En juin 1958, il prend le commandement du 3ème bureau de la 10ème division parachutiste chargé des opérations de cette grande unité d’élite. Hélie participe à toutes les grandes opérations des paras du Général CHALLE et petit à petit on peut dire que l’ALN est vaincue sur le terrain.
opération dans le djebel 1°REP en 1959
En 1959, son beau frère Yves SCHOEN est tué à la tête de ses harkis et Hélie a de plus en plus de mal à comprendre la politique du Chef de l’Etat, le Général de Gaulle. Après un séjour en Italie, il rejoint la 10 DP comme sous-chef d’état major en Avril 1960. Il est clair à ce moment que De Gaulle veut se débarrasser à tout prix du « boulet algérien ». L ‘affaire Si Salah trouble un grand nombre d’officiers car c’était une belle opportunité d’arrêter les combats et de faire évoluer l’Algérie avec la France.
Hélie réintègre le 1er REP en Avril 1960 comme second car l’atmosphère y est de plus en plus « chaude ».
photo prise en 1960
En Avril 1961, il prend le commandement du régiment par intérim. Le Général CHALLE convaint Hélie de se joindre à la rébellion de l’armée et c’est le putsch. Le 1er REP « prend » Alger sans avoir à livrer bataille. A la suite de nombreuses défections le putsch échoue.
il se rend la tête haute,il n'a pas défailli.
On connaît la suite. Pour protéger ses hommes et ses officiers le commandant Hélie de Saint Marc décide de se constituer prisonnier et il est transféré à la prison de la Santé. Il passe devant le Haut Tribunal Militaire en juin 1961. Sa conduite est exemplaire et sa déclaration au tribunal reste un grand moment.
En voici un extrait :
Déclaration d’Hélie Denoix de Saint Marc devant le haut tribunal militaire, le 5 juin 1961.
« Ce que j’ai à dire sera simple et sera court. Depuis mon âge d’homme, Monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours
en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, et puis encore la guerre d’Algérie… « En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avions reçu une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine national, y promouvoir la justice raciale, l’égalité politique. « On nous a fait faire tous les métiers, oui, tous les métiers, parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme. Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains. Des milliers de nos camarades sont morts en accomplissant cette mission. Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes. Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours. « Et puis un jour, on nous a expliqué que cette mission était changée. Je ne parlerai pas de cette évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connaît. Et un soir, pas tellement lointain, on nous a dit qu’il fallait apprendre à envisager l’abandon possible de l’Algérie, de cette terre si passionnément aimée, et cela d’un coeur léger. Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos coeurs au désespoir. « Nous nous souvenions de quinze années de sacrifices inutiles, de quinze années d’abus de confiance et de reniement. Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute-Région, des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Nous nous souvenions de Diên Biên Phû, de l’entrée du Vietminh à Hanoï. Nous nous souvenions de la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre les bateaux français. « Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique. Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse. Nous pensions à ces inscriptions qui recouvrent les murs de tous ces villages et mechtas d’Algérie : « “ L’Armée nous protégera, l’armée restera “. Nous pensions à notre honneur perdu. « Alors le général Challe est arrivé, ce grand chef que nous aimions et que nous admirions et qui, comme le maréchal de Lattre en Indochine, avait su nous donner l’espoir et la victoire. « Le général Challe m’a vu. Il m’a rappelé la situation militaire. Il m’a dit qu’il fallait terminer une victoire presque entièrement acquise et qu’il était venu pour cela. Il m’a dit que nous devions rester fidèles aux combattants, aux populations européennes et musulmanes qui s’étaient engagées à nos côtés. Que nous devions sauver notre honneur. « Alors j’ai suivi le général Challe. Et aujourd’hui, je suis devant vous pour répondre de mes actes et de ceux des officiers du 1er REP, car ils ont agi sur mes ordres. « Monsieur le président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer. Oh ! je sais, Monsieur le président, il y a l’obéissance, il y a la discipline. Ce drame de la discipline militaire a été douloureusement vécu par la génération d’officiers qui nous a précédés, par nos aînés. Nous-mêmes l’avons connu, à notre petit échelon, jadis, comme élèves officiers ou comme jeunes garçons préparant Saint-Cyr. Croyez bien que ce drame de la discipline a pesé de nouveau lourdement et douloureusement sur nos épaules, devant le destin de l’Algérie, terre ardente et courageuse, à laquelle nous sommes attachés aussi passionnément que nos provinces natales. « Monsieur le président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie à la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis quinze ans, je me bats. Depuis quinze ans j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être par le sang reçu, mais français par le sang versé. « C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes légionnaires tombés au champ d’honneur, que le 21 avril, à treize heure trente, devant le général Challe, j’ai fait mon libre choix. « Terminé, Monsieur le président. »
prison de Tulle
Hélie est condamné à 10 ans de détention et est transféré à Tulle où sont regroupés les officiers supérieurs. Il y restera 5 longues années jusqu’en 1966. A sa sortie, grâce à des amis, il trouve du travail comme Directeur du personnel d’une entreprise lyonnaise. C’est une autre vie qui commence. Après une phase d’adaptation il adopte le monde de l’entreprise. Il décide de s’occuper d’associations caritatives et aide harkis, et boat people vietnamiens.cet homme a été jusqu'au bout de la parole donnée"HONNEUR et FIDELITEE"
voici l'allocution prononcée per le Général Michel Guignon: Cdt Hélie Denoix de St marc à la chance d'être décoré,d'autres de ses frères d'arme, ont été passé par les armes!!! |
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| Sujet: Re: Commandant HELIE DENOIX DE ST MARC Mer Sep 05 2007, 17:40 | |
| Tres bon boulot CHAROGNARD !!! Je pourrai parler de l'anbandon de nos Vietnamiens et de nos Harkis !!! mais ne voulant pas polémiquer et froisser qui que se soit , je reste dans le silence , mais avec mes IDEES . Remarque , le Commandement FRANCAIS en 1954 , a bien abandonné les GCMA , a leur triste sort !!!! |
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| Sujet: Re: Commandant HELIE DENOIX DE ST MARC Mer Sep 05 2007, 21:50 | |
| tu peut en parler, cela fait parti de l'histoire et chacun et libre de ses opinions |
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