Bataille des Philippines (1941-1942) |
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Du 8 décembre 1941 au 8 mai 1942 |
Bataan, Corregidor |
Victoire japonaise |
Belligérants |
États-Unis Philippines
| Japon |
Commandants |
Douglas MacArthur, Jonathan Mayhew Wainwright IV, Manuel L. Quezon, Paulino T. Santos, Basilio J. Valdes, Vicente Lim, Alfredo M. Santos, Mateo Capinpin | Masaharu Homma |
Forces en présence |
151 000 hommes | 129 435 hommes |
Pertes |
2 500 tués5 000 blessés 100 000 prisonniers
| 1 200 tués500 disparus 1 100 blessés
|
La
Bataille des Philippinesrésulte de l'invasion des Philippines par l'empire du Japon en 1941-42 et de la défense de l'archipel par les troupes philippines et américaines. Cette bataille s'est traduite par une victoire japonaise mais la résistance des troupes filippo-américaines, surtout dans la péninsule de Bataan a permis de retarder les attaques et occupations japonaises d'autres secteurs de l'Extrême-Orient et de faciliter la contre-attaque alliée dans le Sud-Ouest Pacifique de la fin 1942.
Défense
A partir de l'été 1941, suite à la tension croissante entre le Japon et plusieurs autres puissances dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, plusieurs pays du Sud-Est asiatique et du Pacifique s'attendaient à la guerre.
La défense des Philippines était assurée par 10 divisions de l'Armée philippine sous le commandement du général américain Douglas MacArthur. Ce dernier avait pris sa retraite de Chef d'État-major de l'armée américaine en 1937 et accepté le commandement de l'armée philippine. Le gouvernement philippin souhaitait qu'il réforme cette armée composée initialement de réservistes manquant d'équipements, d'entraînement et d'organisation.
L'US Army avait sur l'archipel une garnison forte de 22 500 hommes, connue sous le nom de
Philippine Departement et sous le commandement du Major General Georges Grunert. La principale force de cette garnison était la Division philippine, qui comprenait un grand nombre de Philippins dans des unités de Scouts philippins. La garnison avait été augmentée par 8 500 hommes de la Garde nationale venue des États-Unis dont les deux seules unités blindées, deux bataillons de tanks.
La Far East Air Force (FEAF) de l'US Army Air Forces, sous le commandement du Major Général Lewis H. Brereton, était la plus grande formation aérienne américaine en dehors des États-Unis. Elle comprenait 107 avions de chasse P-40 et 35 bombardiers B-17 Flying Fortress.
MacArthur avait organisé les défenseurs en quatre commandements. La force de Luzon Nord sous les ordres du Major General Jonathan Mayhew Wainwright IV, défendait les sites les plus propices à une attaque amphibie ennemie et les plaines centrales. Cela comprenait la péninsule de Bataan, la position de repli, adjacente à la baie de Manille. Séparée par un étroit bras de mer de Bataan se trouvait Fort Mills sur l'île de Corregidor, qui abritait les 59e et 60e régiments anti-aériens, des batteries fixes de défense côtière, et le 91e régiment et quelques forces de Scouts philippins. Les forces de Wainwright incluaient les 11e, 21e et 31e divisions d'infanterie de l'Armée philippine, le 26 régiment de cavalerie américain, un bataillon du 45e régiment d'infanterie américain, deux batteries de canons de 144 mm et une batterie de 75 mm de canon de montagne. La 71e division d'infanterie philippine servait de réserve et ne pouvait être engagée que sur ordre de MacArthur.
La force de Luzon Sud, sous les ordres du Brigadier General George M. Parker Jr. contrôlait une zone à l'est et au sud de Manille. Parker avait les 41e et 51e divisions d'infanterie de l'Armée philippine et deux batteries du 86e régiment américain d'artillerie de champ de bataille.
La force de Visayan–Mindanao sous les ordres du Brigadier Général William F. Sharp comprenait les 61e, 81e et 101e divisions d'infanterie.
Une force de réserve, sous le commandement de MacArthur était composée de la Division philippine, la Far East Air Force et des unités d'état-major de l'Armée philippine et du Philippine Department, stationnées juste au nord de Manille. Quatre régiments américains d'artillerie gardaient l'entrée de la baie de Manille, dont l'île de Corregidor.
Controverse sur la Far East Air Force
Après l'attaque sur Pearl Harbor le 7 décembre ( 8 décembre aux Philippines, qui est de l'autre coté de la ligne de changement de date, Brereton pressa ses supérieurs de lancer un bombardement aérien sur Formose, alors territoire japonais à partir de laquelle une attaque pouvait provenir mais il ne fut pas suivi, ce qui se révèlera une erreur fatale. Quand les pilotes japonais de la 11e flotte aérienne attaquèrent la base aérienne de Clark Field, neuf heures plus tard, les deux escadrons de B17 étaient alignés sur le champ d'aviation et de nombreux aviateurs américains se préparaient juste à décoller. La première vague des 27 bombardiers japonais réussit son attaque surprise et détruisit au sol la plupart des bombardiers lourds américains. Une seconde vague de frappe aérienne suivit tandis que que les Zero mitraillaient le terrain. Seuls trois P-40 réussirent à décoller. Une attaque similaire sur l'aérodrome d'Iba au nord-ouest de Luzon fut également victorieuse : tous les escadrons sauf deux furent détruits. La Far East Air Force perdit une grosse moitié de ses avions le premier jour de la guerre, et fut presque entièrement détruite les jours suivants.
Invasion
La 14e armée japonaise commandée par le Général Masaharu Homma commença son invasion en débarquant sur l'île Batan (à ne pas confondre avec Bataan), au large de la côte nord de Luzon le 8 décembre 1941. D'autres débarquements suivront les deux jours suivants, sur l'île Camiguin et à Vigan City, sur Appari, Gonzagua dans le nord de Luzon. Deux B-17 américains attaquèrent les navires japonais déchargeant au large de Gonzague. D'autres B-17 accompagnés de chasseurs attaquèrent les débarquements japonais à Vigan. Dans la dernière action coordonnée de la Far East Air Force, les avions américains endommagèrent deux bateaux de transport japonais, le croiseur
Naka et le destroyer
Murasame et coulèrent un dragueur de mines. Tôt dans la matinée du 12 décembre, les Japonais débarquèrent 2.500 hommes de la 16e division à Legazpi au sud de Luzon, à 240 km des plus proches forces américaines et philippines. L'attaque sur Mindanao suivit le 19 décembre. Cependant l'amiral Thomas C. Hart retira la plupart de la flotte asiatique américaine des eaux des Philippines, après les frappes aériennes japonaises qui avaient infligé de lourds dommages aux installations navales américaines de Cavite le 8 décembre. Seulement les sous-marins furent maintenus pour contester la supériorité navale japonaise.
Gros titres d'un journal anglophone du 24 avril 1942 lors de la conquête des Philippines par le général Masaharu Homma. L'expansionnisme du Japon paraît irrésistible.
L'attaque principale débuta tôt dans la matinée du 22 décembre quand les 43.110 hommes de la 14e armée du General Homma entrèrent dans le golfe de Lingayen à Luçon. La 48e division et des éléments de la 16e division de l'armée impériale, appuyés par l'artillerie et par 80 à 100 tanks, débarquèrent à trois endroits de la côte orientale du golfe. Quelques B-17 venus d'Australie, ainsi que des sous-marins américains, attaquèrent la flotte d'invasion mais sans grand effet. Les 11e et 71e divisions de l'Armée philippine du Général Wainwright, pauvrement entraînées et équipées ne purent ni repousser les débarquements, ni fixer l'ennemi sur les plages. Les unités restantes de la 48e et 16e divisions débarquèrent plus au sud dans le golfe. Le 26e de cavalerie, avança à leur rencontre, il combattit durement à Rosario mais après avoir subi de lourdes pertes et sans espoir de renforts suffisants, il fut forcé de se retirer. A la nuit tombante, le 23 décembre, les Japonais avaient avancé de 16 km à l'intérieur de l'île. Le jour suivant, 7000 hommes de la 16e division japonaise débarquèrent en trois endroits le long de la côte de Lamon Bay. Au sud de Luzonù, ils trouvèrent les forces du Général Parker dispersées et incapables d'offrir une résistance sérieuse. Ils consolidèrent immédiatement leurs positions et commencèrent à faire route vers Manille où ils allaient faire la jonction avec les forces avançant vers le sud en direction de la capitale pour la victoire finale.
La plupart des forces alliées se rendirent ou furent submergées. La division philippine américaine alla au front pour couvrir le retrait des troupes vers Bataan et résister à l'avance japonaise dans la région de baie de Subic. Le 26 décembre, MacArthur informa ses commandants qu'il réactivait un vieux plan de bataille pour ne défendre que Bataan et Corregidor ; les états majors et le gouvernement philippin s'y réfugièrent. Cependant des forces substantielles restèrent dans d'autres zones pour encore plusieurs mois.
Le 30 décembre, la 31ème Division d'infanterie des Philippines se déplaça à proximité de la passe du Zigzag afin de protéger les flancs des troupes qui se retiraient de la partie sud de Luzon, pendant que la division U.S. Philippine établissait sa position à Bataan.
Marche de la mort de Bataan
Trajet de la marche forcée
La
marche de la mort de Bataan (en anglais
Bataan Death March, en japonais
Batān shi no kōshin) eut lieu aux Philippines, du 9 avril au 1
er mai 1942, et fut comptée ultérieurement comme l'un des crimes de guerre japonais.
La marche forcée concerna de 70 000 à 85 000 prisonniers de guerre américains et philippins capturés par l'Armée impériale japonaise après la bataille de Bataan qui avait duré trois mois, celle-ci étant elle-même un épisode de la bataille des Philippines (1941-1942) durant la Guerre du Pacifique.
Cadavres de soldats ayant péri au cours de la Marche
La marche, longue de 97 km, s'ébranla de Cabcaben, dans la péninsule de
Bataan, vers le camp d'internement O'Donnell. Pour les prisonniers, cette épreuve consista en une marche quasi permanente, jour et nuit, sans nourriture et avec très peu d'eau, des violences physiques, des meurtres et d'autres actes de sauvagerie ou de sadisme perpétrés par les soldats japonais tout le long du trajet. Tout prisonnier qui s'arrêtait ou se plaignait était exécuté (abattu ou gorge tranchée). Parmi les actes de barbarie rapportés, les camions japonais empruntaient la route des prisonniers et roulaient systématiquement sur toute personne tombée à terre ou les soldats japonais dans ces camions, laissant volontairement sortir leur baïonnette à hauteur d'homme.
Le nombre exact de morts est impossible à déterminer, mais certains historiens ont indiqué un minimum de 6 à 11 000 morts. Le rapport officiel de l'armée américaine a évalué ce nombre à environ 23 500, dont 22 000 philippins, pendant que le Tribunal de Manille, où fut jugé le général Masaharu Homma, a quant à lui retenu le chiffre de 20 000 morts sur 78 000 prisonniers. Certains rapports alliés d'après guerre indiquait eux que seulement 54 000 des 72 000 prisonniers atteignirent leur destination. Il faudrait aussi prendre en compte le nombre de morts dans les jours qui ont suivi l'arrivée dans les camps, camps aux conditions de vie particulièrement dures.
Cortège de prisonniers vers le Camp O'Donnell.
Condamné à mort le 11 janvier 1946, le général Homma fut fusillé le 3 avril de la même année à la prison de Los Banos avec son collègue Tomoyuki Yamashita. De nombreux doutes ont toutefois été soulevés sur sa responsabilité directe dans les événements, bon nombre de faits pointant notamment en direction du chef d'état-major de l'Armée, Hajime Sugiyama, et de son "envoyé spécial", le colonel Masanobu Tsuji. Sugiyama se suicida en 1945. Tsuji ne fut jamais jugé et retourna au Japon en 1952 et fut élu député du Parti libérale démocrate au sein du gouvernement de Nobusuke Kishi
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