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 Notre patrimoine

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Eva
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MessageSujet: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 18:34

Le patrimoine matériel de l’État est, pour l’essentiel, constitué de terrains et de constructions, d’infrastructures routières, d’infrastructures concédées à des tiers, principalement des autoroutes et des ouvrages hydrauliques, de matériels militaires en service ou en cours de développement, et de biens historiques et culturels. Le parc immobilier du ministère des armées représente dans ce bilan une emprise consolidée d’environ 275 000 ha (pour comparaison le département des Yvelines représente 228 400 ha), essentiellement située sur le territoire métropolitain. Forts, citadelles, remparts, casernes et autres installations opérationnelles militaires rythment le territoire français. Aborder le patrimoine immobilier militaire français, c’est se confronter à la très grande variété de plus de 75 000 bâtiments de toutes périodes, de toutes formes d’architecture, prévues pour tous types d’usage.


UN PATRIMOINE DÉFENSIFCes quelques éléments chiffrés montrent la part déterminante de la chose militaire dans la composition du paysage bâti de l’Hexagone. Du rempart au fort, de la citadelle au bastion, de la caserne aux équipements industriels, ce patrimoine n’est pas seulement le témoin de l’importance de la défense et de la protection des villes et des citoyens, c’est aussi le marqueur d’une époque, d’un style de défense. On ne construit pas un rempart comme on construit un bastion et encore moins comme on construit une caserne.
Si ce patrimoine bâti présente certes des objectifs communs (protection et sécurité), chacun de ces édifices possède une identité particulière qui en fait un cas d’espèce.
Il est délicat de dresser une typologie des constructions militaires au regard d’une si grande variété mais ces lieux/espaces disposent cependant d’un trait commun : ils s’organisent autour d’une construction hermétique, close. Il est question d’enceinte, de ceinture, de fort, de citadelle... Cela nous renvoie à l’image même que nous avons de ce patrimoine militaire construit : des enclaves impénétrables, inexpugnables, dotées d’une solidité à toute épreuve. Les matériaux employés participent de cette conception : pierre massive, béton, terre... autant que les épaisseurs bâties nous indiquent la nécessité de ne pas plier sous le joug des attaques. Même s’il s’agit d’un patrimoine aussi diversifié, nous savons identifier un ouvrage défensif au premier coup d’œil. Créneaux, meurtrières, fentes de tir, mâchicoulis, échauguettes, fossés... dévoilent l’identité du bâtiment. Nécessité ou simple expression de la puissance d’une ville, on retrouve ces éléments défensifs pendant de longues périodes, alors même que les systèmes défensifs évoluent rapidement et sont régulièrement modifiés. L’architecture militaire se suffit à elle-même, nul besoin d’ornementation, nul besoin d’un quelconque décor car l’importance est de défendre.

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À la suite de la réforme des armées, engagée dès 1996, et de la nouvelle carte militaire instaurée et révisée en 2008, la question de ces immeubles très particuliers devenus inutiles aux besoins des armées a reposé avec acuité le sujet de leur reconversion. Que faire de ce patrimoine si vaste, si réparti et si divers lorsque les infrastructures ne répondent plus aux attentes de la nouvelle armée ?
Ces réformes se sont traduites en matière immobilière par deux types d’actions : une densification des sites militaires toujours actifs en rationalisant l’occupation spatiale du territoire ; ou l’abandon de sites devenus inutiles avec l’obligation de leur inventer de nouveaux usages pour accompagner les collectivités qui ont connu le départ des forces et éviter le coût de possession d’emprises sans intérêt militaire.
Ces deux axes de réforme se sont traduits par une réduction de l’empreinte immobilière de plus de 17 % depuis 2008. Le transfert de propriété peut avoir deux types d’objectifs au titre de ses nouveaux usages : une muséification ou un nouvel usage à inventer. Dans ce dernier cas, on parlera de reconversion.

VERS LA MUSÉIFICATION DES SITES MILITAIRES
Ces deux voies ont connu de nombreuses applications. La muséification est évidemment la voie la plus aisée et évidente dans un grand nombre de cas mais se limite progressivement au regard d’une offre déjà très développée dans le domaine. Même s’il y a une prise de conscience de la qualité architecturale, historique et urbaine de ces constructions défensives, celles-ci ont du mal aujourd’hui à être considérées comme des édifices utiles à l’évolution de la ville dans leur état actuel. Plusieurs solutions s’offrent à ces structures. On note principalement la volonté des collectivités, des entreprises, des associations, des fondations et de l’État de transformer ces édifices en témoins de leur propre passé culturel. Volonté de dynamisme économique et touristique ou prétexte au sauvetage de constructions, la mise à profit du patrimoine culturel afin de communiquer sur l’histoire d’une ville, d’une région, sur les évolutions territoriales et technologiques a révélé l’importance du patrimoine militaire.
Les villes, qu’elles soient de taille modeste ou importante ont relevé le pari du tourisme patrimonial militaire. Saint-Nazaire a réaménagé sa base sous-marine en "musée de la mer", accessible au public, accueillant un paquebot reconstitué, un sous-marin. À Paris, les Invalides accueillent le musée de l’Armée. Ouistreham accueille dans son bunker de la Seconde Guerre mondiale, le musée du Mur de l’Atlantique. Verdun a transformé ses forts de Vaux, Douaumont... en lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale, intégrés à un parcours touristique comprenant d’autres musées et mémoriaux. À une plus petite échelle, d’autres villes mettent à profit leur patrimoine défensif dans un souci économique et touristique. À Pérouges, la Maison des Princes et la Tour de Guet accueillent un musée relatif à l’histoire de la ville. À Ambérieu-en-Bugey, le château des Allymes, construction du XIIIe siècle, a été sauvé de la ruine en 1960 en étant classé monument historique la même année et ouvert au public en 1966. Ces décisions font suite à la prise de conscience collective de la qualité historique et patrimoniale d’un édifice, mais souvent à la menace qui pèse sur l’avenir d’un tel bien. À Pérouges par exemple, la création d’un comité de défense en 1911 permet de sauver la cité, un temps menacée de destruction.
Deux possibilités s’offrent aux municipalités et aux organismes afin de promouvoir et de développer ces musées d’histoire et de patrimoine : restaurer le patrimoine, ce qui implique l’apport de fonds financiers, ou la conservation en l’état, option souvent choisie par les sites situés dans les petites villes, ou les sites marqués par des combats importants. Ainsi les sites de batailles, de sièges... ne peuvent pas être restaurés si l’on cherche à transmettre l’histoire du site, qui s’exprime également à travers ses stigmates.

Notre patrimoine  4.%20citadelle%20Verdun


Souvent ces structures muséales sont l’œuvre de passionnés regroupés en associations de petite taille qui militent pour la prise en compte et la valorisation du patrimoine militaire au niveau local.
Les villes ne peuvent cependant pas toutes financer un musée. Elles sont donc forcées de trouver d’autres moyens pour ne pas délaisser ce patrimoine, éviter la disparition d’édifices uniques et valoriser des emprises foncières de très grande taille souvent très bien situées et permettant de requalifier un morceau complet de ville, en intégrant ces projets dans celui, plus large, de la politique urbaine mise en œuvre.

UN ACCOMPAGNEMENT ÉTATIQUE DE LA RECONVERSIONEn près de dix ans, ce sont plus de 90 sites qui ont ainsi fait l’objet d’études de reconversion et d’aménagement, avec l’invention de nouveaux usages et des partis pris architecturaux parfois très audacieux. Pour appuyer les collectivités dans cette démarche, l’État a mis en place plusieurs outils d’appui et de conseil aux collectivités.
Pour revitaliser les territoires après le départ des militaires, les contrats de redynamisation de site de défense (CRSD) ont été mis sur pied et adossés à des enveloppes de crédit financées, pour les deux tiers, par le Fonds pour les restructurations de la défense (FRED) du ministère des armées et complétées par des crédits du Fonds national d’aménagement et de développement du territoire (FNADT), que gère le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). Le CRSD, qui est issu d’un travail partenarial entre le préfet de département, le ministère des armées, le CGET et les collectivités, répertorie l’ensemble des actions à caractère économique ou touristique, destinées à accompagner la transition des territoires. Des dispositifs d’accompagnement avantageux sont également prévus pour les entreprises qui s’installent sur les territoires en zone de restructuration défense (aides à finalités régionales, exonérations fiscales et sociales, crédits d’impôts, cession du foncier à l’euro symbolique, fonds de soutien aux communes...). 28 départements sont aujourd’hui concernés par la restructuration de 32 sites de défense. Ces contrats ont "un effet levier" important. Ils ont permis, par exemple, de générer des projets structurants pour les territoires, comme la création de pépinières et d’hôtels d’entreprises, la création ou l’extension de zones d’activité commerciale, l’aménagement de sites touristiques, la création d’activités de services notamment pour les personnes âgées ou, encore, la construction de logements. La reconversion des sites de la défense accompagne donc l’aménagement du territoire.

Notre patrimoine  6%20-%20Verdun

Par ailleurs, le ministère a mis sur pied une mission dédiée à l’assistance des collectivités dans la conduite des projets d’acquisition : la Mission de réalisation des actifs immobiliers (MRAI). Au sein de la sous-direction de l’immobilier et de l’environnement de la Direction des patrimoines de la mémoire et des archives (DPMA), la MRAI est chargée d’évaluer le potentiel du site et vise à trouver une reconversion possible de ce dernier. En une trentaine d’années, le ministère a réalisé plus de 2 000 dossiers de cession de biens militaires.
Enfin, le dispositif de cession à l’euro symbolique permet au ministère des armées de céder les emprises reconnues inutiles dans le cadre des opérations de restructuration réalisées entre le 1er septembre 2009 et le 31 décembre 2014 aux communes les plus affectées par les restructurations, et ce afin d’éviter la création de friches militaires.

LE DÉFI DE L’INTÉGRATION DES SITES MILITAIRES DANS LE PAYSAGE URBAIN
Au-delà de ces outils, les réflexions en matière de reconversion posent d’emblée quelques questions communes à l’ensemble des dossiers. Lorsque les collectivités envisagent un projet de reconversion d’une emprise militaire, la question du désenclavement est immédiatement posée. Comment faire d’un site hier imperméable un nouveau quartier vivant ? Comment relier ce quartier à la ville ? Comment attirer de nouveaux habitants ? La plupart du temps, les porteurs de projet prennent le parti d’intégrer leur friche militaire dans le tissu urbain et de connecter ces nouveaux quartiers à la ville existante. Infrastructures routières, transports en commun, offre immobilière, pôles attractifs et services de proximité, tout est mis en œuvre pour que le quartier puisse fonctionner et retrouver une nouvelle vie.
D’autres questions se posent, relatives au bâti lui-même : faut-il privilégier l’effet contemporain de l’extension sur la construction existante, s’effacer devant le caractère du bâtiment, détruire, conserver ? Toutes ces questions sont prises en compte dans le cadre de l’étude de reconversion destinée à définir les nouveaux usages, les modalités d’aménagement et donc les modalités de mise en conformité du plan local d’urbanisme. L’expérience accumulée par la MRAI dans le domaine de la reconversion de sites militaires ces dernières années permet d’identifier trois scénarii principaux : d’abord le développement d’une activité économique ou sociale génératrice de développement économique ; ensuite la mise en place d’équipements collectifs et d’espaces publics ou encore d’une offre locative dans un tissu urbain très dense ; enfin la création ex nihilo d’un quartier nouveau de la ville mixant les activités et équipements.

Le premier scénario consiste à reconvertir l’ensemble des bâtiments industriels et militaires d’une friche militaire en locaux d’entreprises afin de créer un parc d’activités économiques d’envergure, souvent situé en périphérie des villes. Les opérations visant à doter les villes d’espaces publics entendent reconquérir des terrains intramuros et les transformer en parcs urbains, nouveaux poumons verts d’une ville et espaces de loisirs et de détente. Les restructurations sont ainsi l’occasion, pour des villes très denses, de se doter de nouveaux parcs en centre-ville. Le dernier type de reconversion est le plus répandu et le plus prisé par les villes et communautés urbaines. Aujourd’hui, les villes recherchent de plus en plus de terrains proches de leur centre pour répondre aux problèmes d’expansion urbaine, mais elles se heurtent souvent aux prix du foncier qui explosent. Reconvertir l’ensemble des friches militaires situées à proximité du centre-ville permet de densifier le tissu urbain, proposer de nouvelles offres immobilières, reconquérir des enclaves restées trop longtemps isolées alors qu’elles se trouvent au cœur du tissu urbain.
Ces futurs quartiers, parcs ou bien zones économiques, se situent sur des terrains marqués par l’histoire ou témoins d’une activité militaire et défensive aujourd’hui disparue. Tous ces projets ne peuvent donc pas s’affranchir d’une prise en compte du patrimoine bâti et de son histoire, dès l’élaboration des premières esquisses. Ils s’organisent étroitement autour de la notion de patrimoine. Lorsque l’on parle de patrimoine dans la reconversion d’une friche, on est souvent confronté à la question du bâtiment icône, témoin d’un passé militaire qui ne peut disparaître du paysage.
Conserver oui, mais être utile à la ville et contribuer à son développement est une réponse adéquate au contexte urbain actuel. Les reconversions des constructions militaires, aussi variées qu’elles peuvent être, se nourrissent d’une variété des édifices défensifs, mais aussi de la diversité de leur identité.

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Au XXe siècle, l’intérêt pour ces structures en a fait des sites privilégiés et dotés d’une identité atypique. Si l’on voit un engouement pour la reconversion, c’est aussi parce que la variété des constructions implique une variété de nouveaux usages résidentiels, culturels, économiques, éducatifs qui touchent l’ensemble de la société.
Importance paysagère, patrimoniale et structurelle, le patrimoine militaire n’est pas amené à disparaitre aussi facilement du paysage urbain à l’heure actuelle. Cette réflexion sur ce patrimoine peut être étendue à l’ensemble des friches industrielles, ferroviaires, portuaires qui font également l’objet d’un vif intérêt de la part des architectes et urbanistes.

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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 18:46

Que de bâtiments Militaires, en parti déclassés. 

PS :J'ai jugé qu'il était possible, d'éditer cette page, sur le forum,
étant donné les possibilités offertes par le site, à l'éditer sur facebook , etc ..
J'ai pu me tromper, si cela était, faites le moi savoir afin que je supprime. Merci.

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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 18:48


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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 18:59


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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 19:02

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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 19:06



La plus grande caserne Militaire abandonnée

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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMar Oct 01 2024, 19:08

Autres casernes Militaires abandonnées

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Les tags sur ce qu'il reste des édifices, semblent-être,  comme une injure au passé.

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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitimeMer Oct 02 2024, 23:53

C'est avec émotion que je viens de voir le reportage sur l'ex. CFM Hourtin (Centre de Formation Maritime) qui accueillait tous les apprentis marins, qu'ils soit engagés, inscrits- maritime et appelés pour le service obligatoire, j'y ai effectué mon incorporation de 10-60 à 12-60, soit 2 mois.
A l'époque les installations n'étaient pas aussi "modernes", chambrées avec lits sur 3 étages, réfectoire immense dans un vieux hangar d'aviation avec gamelles, pas de piscine, mais la salle de cinéma et un petit village avec la Poste, une épicerie, et le Foyer, et la Chapelle, et le "coiffeur".
Sans oublier les installations sportives et marines sur le lac, et les premiers apprentissages du maniement des avirons sur de lourdes embarcations au milieu du lac.
Puis après avoir côtoyé des jeunes arrivant des 4 coins de la France, et des colonies, c'était le départ pour l'école de spécialité, pour moi à Cherbourg.
Je garde un très bon souvenir de ce lieu, et triste de le voir sans noble destination, l'Etat s'il avait voulu en aurait pû faire un vrai centre d'intégration pour nos jeunes.

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MessageSujet: Re: Notre patrimoine    Notre patrimoine  Icon_minitime

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