"VIVE L'ARMEE, MESSIEURS"

"VIVE L'ARMEE, MESSIEURS" est un texte de Serge Groussard  qui, dans le cadre de l'instruction, était destiné à être résumé. Il avait été extrait de la revue "Armées d'Aujourd'hui" parue en Décembre 1977. Il s'agit d'une trouvaille faite en mettant de l'ordre dans mes archives. Son contenu donne une photographie de ce que nous ressentions à cette époque où la conscription existait et l'invasion des migrants n'était encore pas au stade de fléau.
A comparer avec la situation d'aujourd'hui enfermée dans un mutisme qui semble préférable. Mais ceci n'empêche pas  de laisser libre cours à notre imagination, en cherchant à trouver une adaptation d'actualité aux maux d'hier.

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 Depuis les fonds de la préhistoire, l'homme a constitué des communautés, souvent ennemies. Il y a donc toujours eu des forces armées, des guerres et des invasions, des vainqueurs et des vaincus.
 Cette constante s'est faite de plus en plus astreignante, à l'échelle des villages et des tributs, puis des nations. Elle n'a jamais été plus pesante qu'aujourd'hui.
 Une nation a l'Armée qu'elle mérite.
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(à suivre) 

A moins d'instaurer une dictature "roborisante", il n'est point au pouvoir des soldats de métier de modifier l'âme de leur pays. Surtout s'il s'agit d'une âme fatiguée.
 Plus la natalité d'un pays à civilisation avancée est faible, moins sa jeunesse est tenue ferme, et plus, corollairement, y règnent l'égoïsme et l'esprit de confort. C'est cela la sclérose d'un peuple.
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 Il est plus que temps de réagir.
 
 L'opinion nationale et l'âme même de la France de nouveau se corrodent, avec la main de l'étranger.

 Le Général Gamelin, qui avait d'ailleurs sa bonne part de culpabilité dans le désastre qu'il évoquait, écrivait en juin 40 : "Porté à crititiquer sans cesse tous ceux qui détiennent une parcelle d'autorité, incité sous prétexte de civilisation à jouir d'une vie quotidienne facile, le mobilisé d'aujourd'hui n'avait pas reçu, durant les années d'entre les deux guerres, l'éducation morale et patriotique qui l'aurait préparé au drame dans lequel allaient se jouer les destinées du pays".

 Si en septembre 39 la France avait, comme un quart de siècle plus tôt, admis le prix de la liberté et qu'elle se fût tenue prête au combat, jamais les Allemands ne se seraient rués sur notre alliées polonaise, nous acculant à la guerre, et jamais Staline n'aurait opté pour la complicité avec Hitler.  Ces coups de tonnerre même ne réveillèrent pas la nation. "La France entra dans la guerre à reculons, les yeux tournés vers la paix", a écrit Paul Reynaud. L'écrasement de mai-juin 40 scella nos carences. "La France, en 39-40
n'a pas la virilité de la lutte, mais le souci d'éviter le pire", jugera le Général Beaufre. Et le cri contestable, (mais quel cri !), du Général Gamelin : "Que vouliez-vous faire, avec des soldats qui ne voulaient pas se battre ?".

 L'âme française avait été savamment minée, et voici que ça recommence.
                                                                               
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(à suivre)

Bonjour ANCIEN38,

En lisant tes "trésors d'archives" il me vient une idée lumineuse qui est la suivante:

Tu devrais, du moins c'est mon avis, envoyé l'intégralité de tes archives au titre "Vive l'armée, Messieurs" au sinistre de l'Education Nationale avec un petit mot dont tu as la finesse des propos pour le rédiger, et que ce sinistre ministre de l'EN le programme dans les cours sur l'histoire de France en lieu et place des cours sur la drogue, sur le sexe et d'autres sujets certes important mais pas fondamental dans l'éducation.

De notre époque, j'en garde le souvenir des cours d'instruction civique etc. mais pas de souvenirs de drogue, de sexe etc. 
Ces derniers thèmes, étaient au programme hors scolaire du moins pour le sexe ! 

Tes archives sont certes intéressante mais il faut les partager et surtout les partager avec des non convaincus. Donc, à transmettre à ce bamboula qui dirige l'EN adepte du wokisme etc.

Bonjour GOMER, Le mal est plus profond que de rester au niveau du ministre de la Défense, il s'agit d'une carence qui touche l'ensemble de la Nation le désintérêt pour la chose militaire. Aujourd'hui je ne suis plus au fait de cette constatation, alors qu'en 77 j'étais au contact de cette réalité. Pour le moment je suppose que la situation ne s'est pas améliorée, surtout que maintenant le mal se trouve à l'intérieur.
A désespérer d'une réelle volonté politique.
Sous le titre ronflant de "Vive l'Armée, Messieurs" se cache un texte qui dénonce une valeur qui n'est pas partagée: la Patrie.

Ancien38 a écrit:

Bonjour GOMER, Le mal est plus profond que de rester au niveau du ministre de la Défense, il s'agit d'une carence qui touche l'ensemble de la Nation le désintérêt pour la chose militaire. Aujourd'hui je ne suis plus au fait de cette constatation, alors qu'en 77 j'étais au contact de cette réalité. Pour le moment je suppose que la situation ne s'est pas améliorée, surtout que maintenant le mal se trouve à l'intérieur.
A désespérer d'une réelle volonté politique.
Sous le titre ronflant de "Vive l'Armée, Messieurs" se cache un texte qui dénonce une valeur qui n'est pas partagée: la Patrie.

Bonjour Ancien38,

Dans mon post plus haut, je parle du ministère de l'Education National et pas du ministère de la Défense...

Quant aux valeurs de la Patrie, cela s'enseigne à l'école dès le plus jeune âge et pas à l'Armée qui est qu'une finalité de ces valeurs à mettre en pratique dans la défense et pour la défense de son pays.

Tu as raison sur un point important, la valeur de la patrie n'est plus enseigné à l'école et le Service militaire n'existe plus non plus.
Donc, c'est la débandade partout car plus de repaire des valeurs de la Patrie 

Effectivement j'ai commis un lapsus, je voulais bien dire ministre de l'Education Nationale. Tout à fait d'accord avec toi pour ton avis.

La jeunesse de 1977 ne peut concevoir ni les calvaires que provoquèrent la défaite de nos armes et l'occupation nazie, ni ce qu'éprouvaient les rares vrais résistants, isolés jusque très tard au sein d'un peuple traumatisé, pressuré, affamé, circonspect. Un peuple amputé de plus de trois millions des siens 
(prisonniers, requis et ces déportés engloutis dans l'enfer) et qui s'efforçait de subsister sous la botte, tandis qu'alliés et Soviétiques menaient leurs luttes titanesques . . .

 Nous n'avons pas fini d'en payer les conséquences.

 S'il y a une prochaine fois, ce sera pire encore.

 A quoi sert de clamer l'évidence, savoir que la guerre est hideuse ? L'esclavage et l'écrasement valent-ils mieux ? Etre contre la guerre, est-ce que cela signifie qu'il eût fallu laisser le III° Reich et ses satellites digérer tranquillement la France  et tout le reste ?
 Peu importe aux objecteurs de conscience, aux antimilitaristes de tout poil. Ils n'ont cure des leçons de l'histoire. Nombre de pacifistes se transformèrent en zélé kollabos sous l'occupation.
 C'est un fait que, de nos jours, la plupart des meneurs de mass media n'aiment point l'Armée. Vous pointez publiquement votre désaccord avec eux ? Alors, si vous avez pour métier d'écrire, le terrorisme intellectuel, superbement organisé, vous inscrira sur ses listes noires et le silence, à votre endroit, alterneré avec la calomnie.
 Pendant ce temps, les Etats communistes accroissent constamment leur colossale puissance, exaltent le nationalisme, punissent de bagne le refus de servir. "Bah ! Les Etats-Unis nous protègent. Ils restent les plus forts. Leur intérêt vital est de nous sauver en cas d'invasion . . ." susurrent les "modérés". C'est oublier qu'en devenant vassale, une nation entre dans l'antichambre de la mort. C'est oublier surtout qu'avant la "victoire", nous goûterions derechef au déferlement ennemi, puis à l'occupation si notre défense s'effondrait trop vite. Ce serait le cauchemar de l'asservissement, avec en prime des arrosages nucléaires qui règleraient le problème pour des millions d'entre nous, changés instantanément en chaleur et lumière.
 Entre notre port de Lauterbourg sur le Rhin et le versant oriental de la Rhön où manoeuvrent par les landes basaltiques les bataillons de la D.D.R. avec leurs chars équipés de missiles atomiques tactiques, la distance n'est que de 210 km.

Le sport le plus prisé à l'heure actuelle chez nos jeunes et même chez leurs parents n'est l'objet, malheureusement pour la France, d'aucune compétition mondiale. Il s'agit de la course à la réforme. A en juger par ce que chacun peut constater autour de soi, se faire exempter du service militaire n'est point si difficile. Les petits malins prennent ainsi, à un moment capital de la vie, une bonne année d'avance sur les braves jobards.
 Se planquer ! Oncques ce verbe réfléchi ne fut conjugué avec autant de ruses, de succès et d'étalage que durant la guerre d'Algérie. Pourtant, quels que fussent les sentiments personnels au sujet de ce conflit, une évidence s'imposait : dès lors qu'il fallait assumer les missions, celui qui se défilait obligeait immanquablement un autre à aller au baroud à sa place. On se planque toujours sur le dos de quelqu'un. Mais il était commode pour les progressistes et pour les bénéficiaires de déguiser le système D, si maculé d'injustice et de sang fut-il, en révolte de conscience.
                                                              
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 (à suivre)

Nous abordons, ici, l'un des mauvais aspects du Service National, il faut rajouter la mauvaise volonté, chez certains, suite à des raisons personnelles ou politiques qui pouvait conduire à des troubles contraires à la recherche de la cohésion indispensable. Ces mauvais aspects doivent être pris en compte lors des discussions sur le retour du Service National, surtout que la jeunesse a beaucoup changé et que l'égoïsme n'est pas en reste.

En 1977, les pourfendeurs de la conscription - parmi lesquels le pourcentage d'anciens combattants est dérisoire - ont la tâche plus facile encore, puisque l'hexagone vit approximativement en paix. Leurs arguments inondent les media : "Laissons l'Armée de métier se débrouiller seule avec la défense de la nation. De toute façon, de par l'arsenal nucléaire des Grands, la guerre conventionnelle a vécu . . .".
 Langage suicidaire. Ni le bloc de l'Est, ni la Chine ne s'y trompent, qui font de la conscription la pierre angulaire de leur système. La jeunesse, chez eux, apprend sous les drapeaux à se souder au service de la patrie.
 Satellites de guidage ou d'espionnage, missiles stratégiques à têtes multiples et chercheuses, rayons dévastateurs, les armements les plus perfectionnés du monde ne peuvent à eux seuls donner la victoire, l'ennemi ayant la parade et la riposte. Hiroshima, c'est fini. Dans l'hypothèse sinistre d'une troisième guerre mondiale, c'est l'occupation physique du territoire adverse qui comptera. Il y aura donc encore des résistances, des maquis, des réseaux. D'où sortiront alors les cadres et les instructeurs de ces combattants de l'ombre ? D'où tireront-ils leur esprit et leur nombre ? De la réserve, et d'elle seule.
  C'est cela l'âme d'une nation digne de subsister. Sinon c'est la décomposition de Bysance.

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 A la vérité, plus va le temps, plus s'accroissent la complexité et l'importance cruciale du métier des armes. Il est le fait d'une élite qui, face au laminage des valeurs chrétiennes, maintient la force des mots-clefs tels que l'honneur, le désintéressement, le devoir.
 Les portes d'accès à cette profession qu'on tente tant de décrier ne sont pas larges. Même dans les années creuses, il y a beaucoup plus de candidats que de reçus. Ceux-ci auraient aisément pu choisir d'autres professions plus lucratives et moins exigeantes.
 Pour le militaire de carrière, par conséquent, ce qui compte avant tout, ce n'est point la solde. C'est quelque chose dont il n'est de bon ton de se gausser qu'en période décadentaire. Quelque chose qui imprègne nos racines, qui vit sa vie profonde à travers les générations et qui ne meurt pas, au contraire des peuples. Cela se nomme la patrie.

                                                                      (Armées d'Aujourd'hui - Décembre 1977).

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