Paris: 400 mineurs isolés, installés dans une école du 16e, toujours en attente de solution
La situation semble s'enliser. Sous l'impulsion de plusieurs associations, des centaines de mineurs isolés ont investi une école désaffectée de la rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de Paris, il y a un mois. Depuis, leur nombre a doublé et il s'en présente de nouveau chaque jour. Aujourd'hui, environ 400 d'entre-eux dorment, à même le sol, entre les murs du bâtiment. Des tentes ont également été dressées dans la cour.
Aucune solution de relogement ne leur a été proposée, alors que les conditions de vie sur place sont particulièrement précaires. Il n'y a ni eau courante, ni électricité. Quatre associations se relaient pour aider les jeunes présents, qui vivaient à la rue avant de trouver refuge au sein de cet ancien établissement scolaire.
L'association Utopia 56, qui fait partie des organisations à l'origine de cette occupation, milite notamment pour que la présomption de minorité soit déclarée dans le droit français, afin que les jeunes migrants soient reconnus mineurs dès leur arrivée jusqu'à décision du juge. Et ainsi leur éviter l'errance et l'extrême précarité.
"Pas d'espoir"
"C'est très dur pour nous", témoigne Ansou, présent dans les locaux depuis un mois. "On dort sur des cartons posés sur le sol. La seule différence entre ici et dehors, c'est que la police ne vient pas, on est protégés par les associations", raconte-t-il. Ces dernières dénoncent régulièrement le "harcèlement policier" à l'encontre de mineurs isolés.
Le jeune homme craint qu'aucune solution de relogement ne soit proposée par les autorités. "Nous n'avons pas d'espoir pour le moment. Depuis que nous sommes là, nous n'avons pas eu de nouvelles", relate-t-il.
Dans le quartier, les riverains se plaignent quant à eux des nuisances liées à leur présence. "C'est vrai que le quartier est beaucoup moins calme, on a perdu en tranquillité", se plaint Jean-Paul, qui vit près de la rue Erlanger depuis neuf ans. "Tout ça n'est pas normal, même pour les jeunes qui sont là-dedans. Il faut trouver des solutions pérennes", ajoute-t-il.
Sources
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« Lorsque dans notre pays on parle de courage et de grandeur, c’est vers les croix de guerre que se tournent les regards » Alphonse JUIN Maréchal de France