Base de Mers-el-Kébir

Bonjour
J'ai pu lire sur le forum: https://paras.forumsactifs.net/t35650p25-le-drame-algerien-et-la-decadence-francaise-1957#216885, que les derniers éléments de l'armée française avaient quitté l'Algérie en juillet 1964. C'est oublier ceux qui ont servi à Mers-el-Kébir ou à Bou-Sfer, jusqu'en 1970. Voici un résumé de cette affaire.

La base stratégique de Mers-el-Kébir

Après la Seconde Guerre mondiale, et parallèlement aux travaux concernant le port de Mers-el-Kébir, de gigantesques travaux de réalisation d’infrastructures souterraines sont entrepris dans les massifs des djebels Murdjadjo, Santon et de Santa-Cruz.

Le sous-marin Amazone embarque une torpille à Mers-el-Kébir, en 1962

Le croiseur Colbert, à Mers-el-Kébir, en 1962

La base navale en 1964

L’objectif étant de mettre à l’abri des bombardements les installations vitales de cette « base principale de la flotte », suivant la terminologie en vigueur à l’époque. Mais le projet doit rapidement intégrer le risque nucléaire, et les modifications indispensables vont retarder l’exécution des travaux de percement, qui ne commencent qu’en 1951.

Plan des réservoirs toriques, sous le Santon

Travaux souterrains, dans les années 1950

Les installations comprennent :
- les ouvrages de la zone industrielle, creusés sous le djebel Murdjadjo, et plus précisément sous Santa-Cruz. Ils abritent les ateliers nécessaires à l’entretien des bâtiments basés ou relâchant à Mers-el-Kébir, ainsi que l’atelier de fabrications des torpilles, l’usine d’air comprimée, la centrale réfrigérante, etc… Ces différents éléments sont installés dans neuf alvéoles parallèles, de 125 mètres de long sur 18,40 mètres de large et 22 mètres de hauteur à la clef, ainsi que dans deux alvéoles plus petites. La centrale électrique de la base, dotée de deux groupes turbo-alternateurs de 11 000 Kw chacun, est installée dans l’alvéole N° 5.

- les ouvrages de la zone opérationnelle, ainsi que les parcs à combustibles liquides et les magasins à munitions creusés sous le massif du Santon. La zone opérationnelle comprend six alvéoles. Quatre ont les mêmes dimensions que celles de la zone industrielle. Elles intègrent casernement, hôpital, et magasins. Une autre, de dimensions presque identiques, abrite la centrale de pompage des produits noirs, ainsi que la centrale électrique de secours de la zone opérationnelle, équipée de cinq groupes, d’une puissance totale de 4 700 Kw. Une sixième, alvéole, plus petite, abrite les postes de commandement. Situé à proximité immédiate, le parc à combustibles liquides comprend treize réservoirs « toriques » pour les produits noirs, mazout et gasoil, d’une capacité totale de 227 500 m3, ainsi que treize réservoirs pour produits blancs, essence et kérosène, d’une capacité totale de 69 000 m3. Les magasins à munitions de Saint-Roch sont creusés sous le flanc nord-ouest du massif, et comportent cinq alvéoles d’une contenance totale de 1 750 tonnes. Ils sont éloignés de la zone opérationnelle, et ne possèdent pas de communications souterraines avec elle. Ils sont complétés par la pyrotechnie de l’Oued el Bachir (Bou-Sfer), qui comprend quatorze alvéoles souterraines de stockage, ainsi que cinq magasins semi-enterrés.

Une des issues des ouvrages souterrains, qui ne recevra jamais sa porte anti-souffle

Plan d'un dispositif d'obturation, prévu pour le PC du Kébir, à Bizerte.

Ceux de Mers-el-Kébir auraient vraisemblablement été semblables

Cet ensemble unique au monde est progressivement mis en service à partir de 1956, et déclarée opérationnel en 1959. Mais le déroulement des travaux va finalement buter sur le problème du financement des portes des galeries d’accès, qui doivent être capables d’encaisser la surpression due à l’explosion d’une bombe H. Une évaluation estime leur prix à 80% du coût total des installations souterraines. Cette dépense inenvisageable, l’évolution de la pensée stratégique, ainsi que les incertitudes dans l’avenir de l’Algérie, vont aboutir à l’arrêt progressif des travaux. Bien que les accords d’Evian autorisent la France à conserver la base pendant une période de quinze ans, renouvelable, l’armée française quitte Mers-el-Kébir en 1968.

A suivre...

Suite et fin...

Entreprise après 1962, une ceinture de points d’appui, censés interdire à un ennemi éventuel l’accès de la base, est réalisée. Intégrant l’aérodrome de Bou-Sfer (1) dans son périmètre de protection, elle se développe sur une quarantaine de kilomètres, d’un point situé à 8 600 mètres au sud-ouest du cap Falcon, jusqu’au fort Lamoune, à l’ouest du port d’Oran. Elle ceinture la zone de plus de 100 Km2, dite zone des facilités, accordée à la France dans le cadre des accords d’Evian. Il s’agit de la dernière ligne fortifiée réalisée par la France.

La ligne fortifiée protégeant Mers-el-Kébir et Bou-Sfer

Plan d'une casemate pour trois mitrailleuses

Casemate camouflée

Une casemate est visible, au-dessus de A

La casemate 681, sous le fort de Santa-Cruz

Un secteur de la position, photographiée en 1966. La plupart de ces ouvrages sont
encore visibles sur Google Earth, pourvu qu'on les cherche

La position comprend plus de cent-trente points d’appui, incluant environ quatre-vingt casemates en béton armée, à l’épreuve du projectile de 105. Les autres éléments sont traités en fortification de campagne. La densité des éléments bétonnés est particulièrement importante sur les hauteurs du djebel Murdjadjo, qui domine le port. L’armement comprend des mitrailleuses de tous modèles et de tous calibres, des mortiers, des lance-roquettes antichars, et l’armement organique des unités chargées de sa défense, en particulier les compagnies du 22^e BIMa, recréé pour l’occasion (2). D’importants champs de mines complètent le dispositif.

JJ

1) L aérodrome de Bou-Sfer (BA 180) a été réalisé en un temps record, de 1963 à 1964. Il était doté d’une piste de 3 000 mètres. Après l’abandon de Mers-el-Kébir, en 1967, la base aérienne reste active jusqu’en 1970, comme escale pour les vols vers l’Afrique.

L'aérodrome de Bou-Sfer, en 1966

L’arrêt des tirs nucléaires dans le Sahara rend alors caduque sa principale mission, qui était de servir d’escale de ravitaillement pour les avions se rendant à Reggane ou à Colomb-Béchar. Les derniers militaires quittent la base en avril 1971.

2) Le 22^e BIMa fait partie de la 43^e brigade, qui comprend également :

- un état-major et la 343^e batterie de QG

- le 2^e REP

- le 1^er REC

- le 10^e GAMa

- un peloton de l’ALAT (peloton mixte d’avions et hélicoptères)

- une section de transport du Train

- une compagnie légère de transmissions

- un détachement du Génie.

Soit un effectif théorique de 3 544 hommes, sur les 4 212 qui forment alors la garnison permanente théorique de la base de Mers-el-Kébir (Armée de terre)

Merci mon JJ .

Le dernier clou dans le cercueil , le beau cadeau a ce pays de Merde .

La BA 180 .

Base de Mers-el-Kébir 3609068

Mon Papa y est allé , contraint et forcé dans les Années 67/68 si je me souviens bien ( il ne voulait plus remettre les pieds en Algérie ) .

Pour Info : Edmond Jules René Jouhaud, est né le 2 avril 1905 à Bou-Sfer (Algérie Française)

Beau post , je ne me souvenais plus de cette BA , le dernier bastion en Algérie .

Base de Mers-el-Kébir 926774

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Sicut-Aquila

Base de Mers-el-Kébir 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

Bonsoir
Bel insigne; il serait intéressant d'en connaître la symbolique exacte.
Pour le Noratlas, pas de problème.
Pour la Méditerranée non plus.
Pour les falaises de la côte des environs d'Oran, ça marche encore.
Le fort Santa-Cruz?
L'avion va passer par le trou de la serrure ?
J'espère qu'un aviateur de passage nous donnera la solution!
Une petite vidéo sympa, avec des séquences déminage, mais muet malheureusement...
JJ

Belle vidéo JJ ; merci Base de Mers-el-Kébir 926774

.

Juste après le décollage du Super Constel , c'est quoi ce jet ??? .............un Vautour ?????

Cette vidéo est de 67 , l'armée Française a l'air bien cool et les Boukaks pas hostiles .

Par contre bonjour les voitures des pauvres PN aux mains des "Indépendants" Base de Mers-el-Kébir 73951

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Sicut-Aquila

Base de Mers-el-Kébir 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

C'est très intéressant, était-il prévu de laisser cette base en l'état avant de la remettre au FLN ? Il aurait été préférable de détruire les installations pour éviter aux Algériens d’en prendre possession.

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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier

L'avion est un Lockheed L 749-A79 Constellation, ex Air France, utilisé à l'époque pour les missions SAR (Search and Rescue) de sauvetage en mer. Les sept avions utilisés avaient pris la suite des Languedoc, transformés pour la même utilisation.
Après le décollage, on voit effectivement des Vautour. Il semble qu'ils aient été détachés pour le tournage d'un épisode des "Chevaliers du ciel", avec Jacques Santi et Christian Marin. Comme je possède la série, je la revisionne pour trouver l'épisode en question.
J'en ai déjà trouvé un extrait, avec de belles vues d'une patrouille de Super-Mystère.
Sur ces photos, peut-être prises à cette occasion, on voit sur la première deux Vautour, et sur la seconde, une alignée de ce qui semble être des Super-Mystère et des Vautour; et deux Noratlas. Au fond, un ou plusieurs C 47...

La base a été laissée telle quelle à l'armée algérienne, qui l'utilise apparemment toujours.
Sur Google Earth, on peut y voir ce qui semble être des Mig 29.

JJ

Bonjour
Gros plan sur le tarmac de Bou Sfer

Merci JJ

Oui , ce sont des MIG .

Base de Mers-el-Kébir 277253696_685276176069260_2434818342334672459_n-620x330

Belles photos avec nos Taxis a Bou-Sfer .

Base de Mers-el-Kébir 926774

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Sicut-Aquila

Base de Mers-el-Kébir 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

Bonjour
Des Super-Mystère B2 et des Vautour à Bou Sfer en 1964
JJ

SM B2 de la 5e escadre

Deux Vautour IIN de l'escadron II/30 Normandie-Niemen, et un Vautour IIB de la 92e escadre

Bonjour
Un Bréguet 765 de l'ET 2/64 en escale à Bou Sfer, en 1964, avant un vol vers Reggane ou Colomb-Béchar (JP Bouschon).
JJ

» Oran - Mers el-Kébir
» MERS EL KEBIR - 03 et 06 juillet 1940
» Du 03 au 06 Juillet 1940 : "MERS EL KEBIR"
» 3 juillet 1940 : Attaque de Mers el-Kébir .
» 3 juillet 1940 : Attaque de Mers el-Kébir .