Ils seraient même atteints, selon certains esprits chagrins, du syndrome de Stockholm.
La presse qualifiera sa gouvernance de « démocrature autoritaire, clientéliste et poutinisante » (Slate.fr, le 7 avril), dénoncera des « circonscriptions électorales [qui] ont aussi été redécoupées pour donner un avantage au Fidesz » (Libération, 13 janvier), et pas moins de deux jours après l’écrasante réélection de Viktor Orbán, la Commission européenne annoncera le déclenchement d'une procédure qui pourrait priver Budapest de fonds européens en raison d'accusations de corruption.
Des sanctions qui, selon Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orbán, sont destinées à « punir les électeurs hongrois pour ne pas avoir exprimé une opinion au goût de Bruxelles lors des élections » (Le Figaro, 5 avril).
Nonobstant cette diabolisation, Viktor Orbán a été largement réélu pour un quatrième mandat successif. Les Hongrois auraient-ils perdu la tête ? Sont-ils manipulés ou le programme de leur Premier ministre vient-il d’être plébiscité, n’en déplaise à Ursula von der Leyen ? Issu d’un milieu rural, profondément attaché aux valeurs chrétiennes et conservatrices, il a été réélu à 53 % alors qu’une grande partie de l’opposition s’était alliée pour le battre. Celui qu’on accuse d’être un proche de Poutine a refusé que les armes transitent par la Hongrie de façon à rester le plus éloigné possible de cette guerre. Il a su prendre des mesures pour préserver le pouvoir d’achat de ses administrés : gel du prix du carburant depuis novembre 2021 et gel du prix de six produits alimentaires depuis février pour lutter contre l’inflation galopante (6,6 % en 2021). Ainsi, le sucre, le jambon, le blanc de poulet, la farine, l’huile de tournesol et le lait demi-écrémé, ces produits de base, ont retrouvé leur prix du 15 octobre 2021.
Défendant l’identité hongroise, il avait fait ériger une clôture, en 2015, à la frontière de la Serbie, et défié l’Europe, fin 2021, refusant de modifier sa politique migratoire. À Bruxelles, le 15 décembre, il déclarait ainsi : « Le gouvernement a examiné nos options et nous avons décidé que nous ne ferions rien pour changer la façon dont la frontière est protégée. Autrement dit, nous maintiendrons exactement l'ordre que nous avons mis en œuvre jusqu'à présent. »
Autre fait d’armes lui valant les fourches Caudines de ses voisins européens : sa loi du 15 juin 2021 interdisant de « représenter l'homosexualité et le changement de genre » devant les mineurs. Alors que peu après son arrivée au pouvoir, il s’était illustré en inscrivant dans la Constitution les valeurs du « christianisme » et de la « famille traditionnelle », cette interdiction d’évoquer la transition ou l’homosexualité avait, encore, provoqué un tollé en Europe.
La présidente de la Commission européenne dénonçait cette loi « incompatible avec mon idée de la politique ».
Dimanche, lors des élections législatives, les Hongrois étaient invités à se prononcer sur ces deux questions :
« Soutenez-vous la tenue de séances d'orientation sexuelle pour les enfants mineurs dans l'enseignement public sans accord parental ? » ou « Soutenez-vous l'introduction sans restriction de contenus à caractère sexuel dans les médias en direction de mineurs et qui affectent leur développement ? »
Mais faute de votes valides suffisants, le référendum a échoué.
Malgré son illibéralisme revendiqué, malgré les sanctions imposées contre l’État de droit qui ne serait pas respecté, les Hongrois ont reconduit celui qui ne plie pas devant les sanctions européennes, le « wokisme » ou les quotas imposé de migrants - qui a le courage de tenir ses convictions, tout simplement. Preuve que les Hongrois sont encore attachés à leurs racines et leur identité au mépris de nos élites mondialisées.
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Le titre : "Ils seraient même atteints, selon certains esprits chagrins, du syndrome de Stockholm",
Le titre à lui seul en tout 1er lieu : Voulait parler des hongrois.
Le reste de l'Europe serait-elle jalouse que la Hongrie puisse avoir droit à un Président attaché
à ses valeurs anciennes et ancestrales, où plutôt gênée que cela soit dévoilé.
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« Lorsque dans notre pays on parle de courage et de grandeur, c’est vers les croix de guerre que se tournent les regards » Alphonse JUIN Maréchal de France