Suicides de masse en Allemagne à la fin de la guerre
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Alexderome Admin
Nombre de messages : 8433 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Suicides de masse en Allemagne à la fin de la guerre Dim Fév 20 2022, 19:22
Un fait assez rare sauf au Japon, les suicides de masse. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le nombre exact de suicides et d'enfants tués n'est pas connu. Un rapport d'activité publié en novembre 1945 par l'administrateur du district de Demmin dénonçait un nombre de 700 habitants tués par suicide. Les témoins contemporains ont fait appel à des estimations ultérieures, fondées uniquement sur les impressions et les ouï-dire, chiffres toujours nouveaux et parfois considérablement plus élevés. Le témoin contemporain, le pasteur ultérieur Norbert Buske , qui a recueilli certains de ces rapports dans son livre The End of War dans Demmin 1945 , présume au moins 1000 suicides. Bartholomaei appelle également cet ordre de grandeur l'exposition permanente dans l'église de la ville : "Le nombre des morts s'élève à plus de mille" [6]"Le musée régional de Demminer est finalement arrivé en 2013 sur la base des registres de décès du cimetière de Demminer. Selon une estimation prudente de 500 morts garantis à la suite d'un suicide massif à Demmin, il avait renvoyé à un nombre important de cas non signalés."
L'article livre une liste d'autres lieux où ont eu lieu des suicides de masse
Neubrandenburg: more than 600 suicides[3] Burg Stargard: 120 suicides[3] Neustrelitz: 681 suicides[3] Penzlin: 230 suicides[3] Tessin: 107 suicides[3] Vietzen and Rechlin: mass suicide by drowning in Lake Müritz[3] Teterow, Güstrow, Rostock, Bad Doberan: hundreds of suicides each[3] Malchin more than 500 suicides, buried in a mass grave[3] Schönlanke (now Trzcianka): about 500 suicides[3] Stolp (now Słupsk): about 1000 suicides[3] Lauenburg (now Lębork): about 600 suicides[3] Grünberg (now Zielona Góra): about 500 suicides[3] Berlin: more than 4,000 suicides in April and May, including mass suicides Traduction partielle de Wikipedia
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 28632 Age : 77 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: Suicides de masse en Allemagne à la fin de la guerre Dim Fév 20 2022, 19:48
Merci mon Alex .
Mon Papa m'en avait parlé .
Entre le 30 avril et le 4 mai 1945, la petite ville de Demmin, en Poméranie, fut le théâtre d’une vague de suicides qui emporta de 500 à 1 000 Allemands.
La cause est entendue :
L’arrivée de l’Armée rouge, le 30 avril, et les viols commis par ses soldats, auraient poussé des centaines de civils à opter pour la mort, plutôt que de subir la violence exercée par les hommes de Staline.
Une lecture convenue à laquelle Emmanuel Droit apporte, dans un récit saisissant, de sérieuses retouches.
L’historien rappelle ainsi que les premiers suicides intervinrent avant même l’irruption des troupes soviétiques.
En effet, les hiérarques nazis et la Wehrmacht avaient précipitamment quitté la bourgade, pour résister au rouleau compresseur russe ou éviter d’avoir à rendre des comptes à leurs vainqueurs.
La population sombra alors dans le désespoir, se sentant, non sans raison, livrée à elle-même, d’autant que les ponts ayant été minés, il n’était plus possible de s’enfuir.
La mort, dès lors, apparut comme une solution d’autant plus idoine que le régime avait, d’emblée, présenté la guerre comme une épreuve absolue.
Soit le Reich l’emportait, soit il sombrerait, de sorte que bien des Allemands, faute d’alternative, conçurent la mort comme l’unique choix qui leur était offert.
Il s’agissait cependant plus d’un acte sacrificiel que d’un geste de désespoir, dans une dynamique mortifère qui imposait aux Allemands de disparaître, si la victoire, hier promise, s’évanouissait.
C’est donc sur ce terreau anxiogène que les hommes de l’Armée rouge déboulèrent.
Amitié germano-soviétique
Au rebours d’une idée reçue, ils ne se livrèrent pas d’emblée à des actes criminels.
Ils se montrèrent civils, tout en dérobant leur montre aux passants qu’ils croisaient.
La situation, pourtant, ne tarda pas à dégénérer.
Les guerriers soviétiques, usés par une longue et coûteuse campagne étaient exténués ; surtout, ils avaient peur.
Les tirs sporadiques qu’ils essuyèrent de la part de nazis fanatiques, les incendies que quelques Allemands, avant de se tuer, déclenchèrent, comme la perspective de leur prochain triomphe, célébré avec force schnaps, firent soudain basculer la situation.
Les vainqueurs pacifiques se métamorphosèrent en reîtres, violant les femmes, pillant et incendiant les domiciles.
Une violence incontrôlée que les autorités de la République démocratique allemande, après 1949, se hâtèrent de cacher, préférant célébrer l’amitié germano-soviétique.
A l’inverse, les partis extrémistes, après la chute du Mur, s’empressèrent d’exhumer ce drame qui illustrait, selon eux, la perversité intrinsèque du communisme.
La folie qui s’empara de Demmin au printemps 1945 n’était donc pas inscrite dans les astres.
Elle ne résulta ni de la perversité intrinsèque des hommes de l’Armée rouge, ni du fanatisme nazi, mais découla, plus prosaïquement, d’un enchaînement de circonstances qui n’avait rien de fatal – l’absence des autorités allemandes, les tirs isolés, les premiers suicides dont l’effet contaminateur fut fatal…
Un exemple que ce livre bref mais percutant incite à méditer, pour comprendre que la violence de guerre fut le produit d’un processus et d’un contexte plus que le fruit d’une essence prétendument immuable des peuples.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Alexderome, 81/06 et Michel aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 8433 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: Suicides de masse en Allemagne à la fin de la guerre Dim Fév 20 2022, 19:54
J'ai l’intention f’acheter ce livre, pas pour le moment cependant. Le synopsis du livre :
30 avril 1945 : Hitler se suicide dans son bunker de la chancellerie de Berlin. Au même moment, au nord de la capitale du Reich, des unités de l'Armée rouge s'apprêtent à investir Demmin, une petite ville de Poméranie-Occidentale à la confluence de trois cours d'eau : la Peene, la Trebel et la Tollensee. En faisant exploser les trois ponts qui enjambent la ville hanséatique, les dernières unités de la Wehrmacht rendent impossible tout repli des habitants vers l'ouest de l'Allemagne. Pris au piège, terrés dans leurs caves, ces derniers attendent anxieusement l'arrivée des Soviétiques, présentés depuis des mois par la propagande nazie de Goebbels comme des "bêtes bolcheviques" . Et puis tout bascule en quelques heures... Les Soviétiques transforment Demmin en un espace de violence, se livrant à des pillages et à des viols dans une ville en proie aux flammes d'un gigantesque incendie. Ce drame qui se joue à Demmin entre le 30 avril et le 4 mai 1945 est très particulier dans la mesure où ce déchaînement de violence conduit des centaines de personnes, à commencer par des femmes et des enfants en bas âge, à se suicider. Comment cette ville a-t-elle pu être le théâtre de cette "orgie de suicides" ? Ce suicide collectif a-t-il été le résultat d'un "mouvement de panique" ? A-t-il constitué de manière consciente une stratégie de sortie de guerre ? Dans quelle mesure le discours idéologique de fin du monde diffusé par les nazis a-t-il pu influencer le comportement collectif des habitants de Demmin ? En s'appuyant sur de nombreux témoignages, cette enquête historique cherche à comprendre et à donner du sens à cette "pulsion suicidaire allemande" en sortant des schémas interprétatifs globaux sur la violence de guerre.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Michel Admin
Nombre de messages : 3984 Age : 65 Emploi : Retraité Date d'inscription : 09/10/2021
Sujet: Re: Suicides de masse en Allemagne à la fin de la guerre Dim Fév 20 2022, 20:14
Merci Alex et JP pour les posts et toutes les informations.
Nombre de messages : 8433 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: Suicides de masse en Allemagne à la fin de la guerre Dim Fév 20 2022, 20:18
En fait, je savais que les Japonais s’étaient suicidé par fanatisme et j’ai voulu savoir ce qu'il s’était passé en Allemagne et j’ai fait cette découverte il y a peu de temps.