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Sujet: Plaque au 4ème Zouaves - Orvillers Lun Jan 17 2022, 13:18
Sur le monument aux morts d'Orvillers, situé près de l'église de la commune, une plaque rend hommage au 4ème Zouaves qui combattit en ces lieux, du 27 au 31 mars 1918, contre quatre divisions allemandes à la suite de l'opération Mikaël, nom donné à la première offensive allemande du 21 mars 1918, qui visait Amiens et la séparation des armées britannique et française
A Orvillers, une plaque apposée sur le monument aux morts, situé près de l'église, rend hommage au 4ème Zouaves. On peut y lire : "Ici du 27 au 31 mars 1918, le 4ème Zouaves a résisté aux attaques répétées de 4 divisions allemandes, perdant 9 officiers dont 3 chefs de bataillon - de Clermont-Tonnerre - du Peuty - Lassouquère - 23 sous-officiers, 88 zouaves plus 138 disparus, obtenant sa 6ème Citation et la Fourragère Rouge *". En plus du nom des hommes d'Orvillers tués lors de la Grande Guerre et des victimes civiles, au nombre de deux, on trouve deux inscriptions sur ce monument aux morts. La première, sur l'une des faces : "Le commandant du Peuty et les Zouaves du 4ème Régiment", l'autre sur son socle : "A ceux de la 38ème Division".
L'offensive allemande du printemps 2018
Au début de l'opération Mikaël, nom donné à la première offensive allemande du 21 mars 1918, qui visait Amiens et la séparation des armées britannique et française, Orvillers se trouvait bien loin de la ligne de front. Lancée à partir de la ligne Hindenburg, dans les environs de Saint-Quentin, cette offensive permit aux Allemands d'effectuer une avancée sur 65 km, avant qu'elle ne soit définitivement stoppée le 4 avril, les amenant sur une ligne Albert - Villers-Bretonneux - Cantigny - Montdidier - Noyon, pour être débarqués à Cuvilly, au sud d'Orvillers.
Au moment du déclenchement de cette offensive, le 4ème Zouaves se trouvait sur la montagne de Reims. Il fut placé en alerte quatre jours plus tard et partit le lendemain, 26 mars, par camions, en passant par Chateau-Thierry, Neuilly-Saint-Front, La Ferté-Milon, Villers-Cotterêts et Compiègne, avant d'arriver à Orvillers le 27 au début du jour. Les Allemands se trouvaient alors à Boulogne-la-Grasse et Conchy-les-Pots, deux communes situées un peu plus au nord. A 15 heures, le 4ème Zouaves s'élança à l'assaut des positions ennemies et réussit à se fixer sur une ligne à hauteur de la route menant de La Terrière à Roye-sur-Matz et de la voie ferrée. Cependant, cette position fut abandonnée la nuit venue et le régiment reprit ses assauts, avec les mêmes effets, les deux jours suivants : la mission du 4ème Zouaves était alors d'amener sur lui le maximum de troupes ennemies.
Le 30 mars, dès 7 heures du matin, quatre divisions allemandes, sûres de leur supériorité numérique, s'élancèrent sur les positions tenues par le 4ème Zouaves, décidées à les encercler. Mais la défense de ces derniers fut héroïque, au prix de nombreuses pertes, et le soir venu les Allemands avaient été refoulés et ne tentèrent même pas de nouvel assaut le lendemain. Après une journée du 1er avril très calme, le 4ème Zouaves se retira dans la soirée du 2 en ayant obtenu sa 6ème citation : "Sous les ordres du lieutenant-colonel Besson, le 4ème zouaves a combattu sans répit, du 27 au 31 mars 1918, contre des forces ennemies très supérieures en nombre et constamment renouvelées. Au cours de sa résistance acharnée, a mené, malgré la fatigue, trois attaques successives, affirmant son ardeur, sa ténacité et sa ferme volonté de vaincre. A infligé à l’ennemi des pertes extrêmement graves et lui a enlevé 40 mitrailleuses".
Trois chefs de bataillons tués dans les combats
Le premier des trois chefs de bataillons à tomber au combat fut le capitaine Fernand Lassouquère, né le 3 décembre 1880 à Paris, commandant le 5e Bataillon, tué le 29 mars pendant qu'il dirigeait ses troupes lors de l'assaut sur le secteur de Conchy-les-Pots.
Le lendemain, preuve de l'intensité des combats qui se sont déroulés au cours de la journée du 30 mars 1918, deux autres chefs de bataillons du 4ème Zouaves furent tués dans la même journée et en peu de temps. Ce fut d'abord le commandant Paul du Peuty *, né le 6 juillet 1878 à Saint-Germain-en-Laye, un ancien aviateur nouvellement arrivé au régiment mais sans commandement, qui se mit à la tête du 4ème bataillon dont le chef, le commandant Helbert, venait d'être blessé, et où il fut tué au combat. Au même moment, le PC du lieutenant-colonel Besson, qui se trouvait en lisière du bois de l'Épinette, fut tourné par les Allemands et tous les hommes qui se trouvaient là, gradés comme téléphonistes, durent faire le coup de feu et refoulèrent les premières vagues ennemies avant d'être contraints de regagner Orvillers. Parmi eux, le commandant de Clermont-Tonnerre, né le 13 décembre 1877 à Bertangles (Somme), adjoint au Colonel, fut tué par l'explosion d'un obus alors qu'il se trouvait dans un chemin creux passant au nord-ouest d'Orvillers.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».