Deux tiers des élèves musulmans pensent que leur religion est au-dessus des lois de la République
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Michel Admin
Nombre de messages : 4355 Age : 66 Emploi : Retraité Date d'inscription : 09/10/2021
Sujet: Deux tiers des élèves musulmans pensent que leur religion est au-dessus des lois de la République Jeu Déc 09 2021, 08:37
À l’occasion de la journée de la laïcité à l’école, une étude pour la Licra et le Droit de Vivre montre les différentes formes d’expression des lycéens face à la critique des religions, et les disparités quant à leur scolarisation.
C’est une étude qui en dit long sur la perception et le droit de critiquer les religions à l’école. Celle-ci a été réalisée par l’Ifop pour la Licra et le Droit de Vivre, à l’aide d’un questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 20 janvier 2021 auprès d’un échantillon de 10 006 personnes, représentatif de la population lycéenne âgée de 15 ans et plus. Elle s’est intéressée à plusieurs thèmes dont la religiosité et le droit à la critique des religions à l’école. À la question des normes et règles édictées par la religion des interrogés, 40 % des lycéens pensent qu’elles sont plus importantes que les lois de la République. C’est quasiment le double de l’ensemble des Français. Par religion, les musulmans sont 65 % à le penser, contre 30 % de catholiques. À noter que le taux d’adhésion est plus important pour les lycéens de banlieue (55 %) qu’en ville ou en banlieue « aisée » (43 %) ou en ruralité (31 %). Un constat identique concernant l’affirmation « votre religion est la seule vraie religion ». Encore une fois, 39 % des lycées l’approuvent, ils sont deux tiers chez les musulmans. D’un point de vue sociologique, 76 % des lycéens situés en zone d’éducation prioritaire pensent que leur religion est supérieure aux lois de la République, dont une majorité de femmes ; ils sont majoritairement issus d’Île-de-France (52 %).
13 % des élèves musulmans ne condamnent pas l’assassinat de Samuel Paty
Cette étude menée par l’Ifop pour la Licra et le Droit de Vivre montre aussi que 71 % des lycéens interrogés pensent que « les enseignants doivent respecter les religions afin de ne pas offenser les croyants », c’est plus que la moyenne nationale, et les musulmans sont semble-t-il plus concernés (82 %) que les catholiques ou athées (69 %). En revanche, moins de deux tiers des interrogés estiment qu’il est « justifié que les enseignants puissent montrer à leurs élèves des dessins caricaturant ou se moquant des religions afin d’illustrer les formes de liberté d’expression ». C’est moins que l’ensemble des Français. Sur ce point, les lycéens sans religion sont d’accord, à hauteur de 71 %, contre moins de 20 % de musulmans. Autre question abordée dans cette étude, l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020. Si 87 % des lycéens le condamnent « totalement », 2 % – tout de même – ne le condamnent pas et 6 % sont indifférents. En se focalisant sur les étudiants musulmans, au total 13 % ne condamnent en aucun cas l’assassinat de Samuel Paty. Parmi tous ces lycéens, 21 % sont classés en zone d’éducation prioritaire.
Remise en cause de cours au nom de la religion
Les étudiants et enseignants ont également été interrogés sur l’enseignement des religions à l’école. Y a-t-il déjà eu des remises en cause par des élèves, au nom de la religion, de contenus enseignés lors de leur scolarité ? Oui pour plus de la moitié de ces lycées scolarisés en zone d’éducation prioritaire et ce dans tous les domaines. C’est pratiquement plus du double de ceux scolarisés dans les autres lycées. Près des trois quarts des lycéens en zone prioritaire l’ont observé au moins une fois, la moyenne globale étant de 48 %. Sur ce point l’Ifop note que 70 % des élèves musulmans sont concernés. Autres éléments marquants : 47 % des lycéens ont déjà remarqué des demandes de « menus conformes à des pratiques confessionnelles » (plus de la moitié en zone prioritaire) ; un quart, l’absence de jeunes filles en cours de sport « au nom de convictions religieuses » (près de la moitié en zone prioritaire) ; alors que 24 % ont refusé d’entrer dans des lieux de culte lors de sorties scolaires (46 % en zone prioritaire). En tout, près de deux tiers des lycéens ont observé des formes d’expression du « religieux » de la part d’autres élèves, détaille l’Ifop. Enfin, les lycéens partagent-ils le point de vue d’élèves qui contestent des cours au nom de leur religion ? Oui pour plus de la moitié (53 %), notamment en ce qui concerne les cours d’enseignement moral et civique, les cours d’éducation à la sexualité ou dédiés à l’égalité filles-garçons, ceux de Sciences de la Vie et de la Terre et les cours d’histoire-géographie. 40 % des élèves musulmans ont déjà soutenu au moins une fois ces formes d’expression du religieux, selon cette étude.