« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: LÉGION ÉTRANGÈRE - LES TRADITIONS Sam Sep 11 2021, 20:25
Quand je travaillais à Nogent, je voyais souvent des légionnaires surtout pour le 14 juillet. Je les aidait à acheter leur tickets. Je les saluais avec un Legio patria nostra. Tout était dit.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Sujet: Re: LÉGION ÉTRANGÈRE - LES TRADITIONS Sam Sep 11 2021, 21:28
Une anecdote tirée du livre ci-dessus et qui doit nous rappeler nos souvenirs de l'ordre serré, la hantise pour certains, notamment moi qui avec mes 1,67 cm était en queue de peloton lors des classes.
Comme tous les soirs, au retour, le sergent Stadler appela l'un de nous pour entonner un chant. Le commandant de la compagnie était présent aussi, à cheval. Était-ce la fatigue, la pluie, le froid ou tout autre, mais le légionnaire désigné commença le chant d'un ton trop haut et se trompa à rythmer la cadence. Il s'en suivit un méli-mélo avec la compagnie perdant le pas. Il fallut un long instant pour remettre de l'ordre. Nous rentrâmes à la caserne mais comme nous l'avions prévu, nous tournâmes à gauche, après une centaine de mètres, la halte fut ordonnée et l'arme au pied. Nous reçûmes l'ordre de retrousser les manches du treillis et de la chemise et le « garde à vous ! » fut commandé. - « Ouvrez la culasse, arme au pied, arme sur l'épaule droite, en avant marche ! » Et après quelques pas, il fut ordonné : - « Au pas de course ! ». Nous courûmes sur cinq cents mètres. Puis : halte, arme au pied, fermez la culasse, en position de tir couché : nous mîmes le fusil sur les avant-bras et nous rampâmes sur deux cents mètres sur l'asphalte rendu visqueux par la pluie et avec les coudes qui raclaient le sol, un délice en somme ! Nous nous relevâmes et déroulâmes les manches, et on nous ordonna le demi-tour droite, le garde à vous, arme à l'épaule, et en avant marche...les fusils alignés impeccablement, le pas parfait. Pas besoin d'être devin pour comprendre ce qui serait arrivé en cas d'erreur en chantant et défilant. Ce fut comme un coup de fusil qui éclata dans ma tête : - « Recrosio, donne le ton ! », hurla Stadler sans m'indiquer aucun titre. C'était mon tour. J'étais bien dans le ton. Sous un incessant crachin et un froid poignant j'entonnai sans réfléchir une chanson que je venais d'apprendre et qui avait peu de rapport avec le temps qu'il faisait cette nuit-là : - « Sous le soleil brûlant d'Afrique...Trois...Quatre ! ». J'observai du coin des yeux le sergent et sur son visage, je pus lire une espèce de sourire d'amusement et de satisfaction pour le choix du chant comme sur celui de ceux que je pouvais apercevoir à mes côtés. Le chant fut lancé de manière parfaite tout comme le pas de toute la compagnie. Le ton était juste et le soleil brûlant d'Afrique qui justement ne se voyait pas, tempéra le climat tendu. Nous chantâmes à tue-tête et le soir, au foyer, je trouvai une bière déjà réglée, je ne sus jamais par qui. Mais je peux deviner.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».