Guerre 1939-1945 : 70 ans après, une habitante de Oisseau apprend comment est mort son frère .
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Commandoair40 Admin
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Sujet: Guerre 1939-1945 : 70 ans après, une habitante de Oisseau apprend comment est mort son frère . Mar Juin 08 2021, 22:00
"Guerre 1939-1945"
70 ans après, une habitante de Oisseau apprend comment est mort son frère
1. Restée sans nouvelles de son frère disparu en Allemagne, Marie-Thérèse Moulé a découvert récemment l’histoire tragique de son frère et le lieu où il est enterré. 2. Adrien Deniel, prisonnier porte un panneau avec son matricule du camp de prisonnier de transit à Troyes le n° 15577.
Juin 2021.
Le prisonnier de guerre Adrien Deniel, né à Oisseau (en Mayenne), est mort en 1944 en Allemagne. Un témoignage éclaircit les circonstances de son décès.
Vendeur en épicerie
Adrien Deniel est né au lieu-dit les Ruettes, à Oisseau, le 17 octobre 1918.
Domicilié à la Berthelière, il se rendait chaque jour à Mayenne où il était vendeur dans une épicerie fine du quartier Saint-Martin.
Mobilisé en 1939, le jeune homme est obligé de quitter sa fiancée et sa famille.
Caporal au 80e RI, Adrien Deniel est blessé et fait prisonnier le 17 juin 1940 à Balot en Côte-d’Or.
Les Allemands le conduisent au Frontstalag 124 à Troyes où il est immatriculé sous le numéro 15 577, puis au stalag XIIIC de Hammelburg en Bavière, le 24 janvier 1941, en Allemagne.
C’est là que dépouillé, désinfecté, recontrôlé, Adrien Deniel est envoyé au commando agricole de Dertingen près de Wertheim.
À partir de là, le jeune homme ne donnera plus jamais de ses nouvelles, ni à sa fiancée ni à sa famille résidante à Oisseau. Pourquoi ?
Un long parcours de captivité
Après plus d’un demi-siècle de mystères, des éléments de réponses peuvent aujourd’hui être apportés par Maurice Santier, ancien camarade de captivité d’Adrien Deniel.
« Adrien Deniel travaillait chez des paysans. Le soir, il retournait au commando passer la nuit avec ses camarades prisonniers. Le 6 juillet 1941, Adrien Deniel avait décidé avec un de ses camarades de Dertingen de s'évader par la fenêtre. Ils n'avaient pas de carte pour s'orienter. Ils n'ont pas été loin, les pauvres gars, ils ont été repris rapidement et ramenés au camp pour être punis » Maurice Santier Camarade de combat d'Adrien Deniel
Nouvelle tentative pour Adrien Deniel le 28 juillet 1941.
Ce jour-là, il parvient à s’enfuir, mais il est repris le 7 août suivant.
Il est condamné à 10 jours d’arrêt. « Adrien Deniel ne tentera plus jamais de s’évader », dit Maurice.
Roulement à billes
Le 13 août, il intègre un nouveau commando, le « 4387 » à Gauaschach près de Hammelburg pendant quelques semaines.
« Il est juste après de nouveau transféré à Schweinfurt au sein de l’industrie lourde allemande, une usine de roulement à billes pour les chars. Des cibles de bombardement prioritaires pour les alliés ».
Dès la fin de 1943, les premières bombes anglaises et américaines sont larguées sur la ville.
Une violente attaque aérienne le 24 février 1944 touche de plein fouet l’usine de Kugelfischer, où se trouve Adrien Deniel.
Le bombardement fera 58 victimes.
Parmi elles, Adrien Deniel.
Les circonstances de la mort de ce soldat français sont désormais mieux définies.
Il y a désormais un lieu précis, et un motif précis.
Le Oisselien est enterré dans un premier temps à Schweinfurt, juste à côté.
Le 2 avril 1951, son corps est exhumé du cimetière de Schweinfurt et réinhumé dans le cimetière National de Montauville Le Pétant (Meurthe-et-Moselle).
Tombe 298, rang 10, section E. Autant d’éléments que Marie Thérèse ignorait.
Pas épargné
La vie de ce jeune Oisselien s’est ainsi arrêtée en ce 24 février 1944.
Il fait donc malheureusement partie de ce groupe d’individus qui n’ont pas été épargnés par la guerre.
Marie-Thérèse Moulé dispose enfin d’informations plus claires, sur les circonstances de la fin de la vie de son frère, et sur ce qui s’est passé après sa mort, avec le lieu exact de son inhumation.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Guerre 1939-1945 : 70 ans après, une habitante de Oisseau apprend comment est mort son frère .