Georges Gicquel, 21 ans, est toujours porté disparu depuis le 24 juillet 1944.
Où peut bien se trouver Georges Gicquel, soldat français du commando Kieffer disparu en juillet 1944 ?
Selon l’association des anciens combattants UNC de Ouistreham, qui tente de résoudre ce cold case, son corps pourrait se trouver entre Ranville et Pont-l’Evêque (Calvados).
Âgé de 21 ans, le soldat français est le seul membre du commando à ne jamais avoir été retrouvé.
Après cinq ans de recherches, ces passeurs de mémoire lancent un appel à témoignages afin de récolter tout indice permettant de les faire avancer. Et ainsi, de remettre le corps à sa famille et lui donner une sépulture. Le seul à ne jamais avoir été retrouvé
Le 24 juillet 1944, dans la région de Ranville, près de la ferme de Longuemare, une patrouille de quatre membres du commando Kieffer est prise à partie par les Allemands.
Trois d’entre eux sortent blessés de l’embuscade, dont Georges Gicquel, plus grièvement.
Malgré une tentative de retour, le soldat français ne peut rebrousser chemin et est laissé sur place.
Maurice Barbe, Marcel Riveau et André Maler, regagnent leur base pour chercher du renfort. « Quand ils sont revenus, ils n’ont pas retrouvé leur camarade blessé et ont appris qu’il avait été fait prisonnier par les Allemands.
Il est le seul membre du commando Kieffer à ne jamais avoir été retrouvé », explique Hubert Cingal, vice-président de l’association des anciens combattants UNC de Ouistreham et membre de la section des militaires médaillés.
Plusieurs témoignages racontent que Georges Gicquel aurait été emmené à l’hôpital de Pont-l’Évêque pour être soigné.
D’autres soldats allemands seraient venus le chercher avant de le torturer et de le pendre par les pieds.
A-t-il été exécuté sur place, dans la région de Ranville, ou à Pont-l’Évêque, s’il y a bien été soigné, ou ailleurs ? Reconstituer le fil de l’histoire
L’association a débuté ses recherches il y a cinq ans, lors d’une discussion de Hubert Cingal avec Léon Gautier, dernier vivant des 177 Français à avoir participé au Débarquement.
« À la fin de la guerre, tout le monde avait la priorité de nourrir sa famille, personne n’a cherché à le retrouver, c’est son grand regret. »
Si les descendants de Georges Gicquel ont également entamé des recherches, eux aussi se sont retrouvés « bloqués au niveau de Pont-l’Évêque ».
L’association a remonté le fil de l’histoire, pour tenter de reconstituer le puzzle.
En épluchant archives et livres et en se rapprochant de plusieurs sources.
À Ranville, les actuels propriétaires de la ferme, enfants de ceux de l’époque, ne sont au courant de rien.
Dans son livre, le commandant Kieffer, note qu’on lui aurait rapporté qu’un corps aurait été retrouvé dans le bois de Bavent.
Pendu par les Allemands ?
À Pont-l’Évêque, l’association locale des anciens combattants UNC s’est rapprochée des Dominicaines, « mais aucune archive de l’hôpital n’existe ».
Benjamin Massieu, historien, s’est entretenu avec Léon Gautier qui lui a raconté avoir été abordé par un habitant lors de la Libération de Pont-l’Évêque.
Celui-ci lui a dit avoir vu les Allemands venir chercher un prisonnier blessé ayant la même insigne que lui.
D’autres Allemands, apprenant qu’un commando français se trouvait là, seraient venus le chercher pour s’entraîner à la baïonnette sur lui et l’auraient pendu.
Raviver les mémoires
Tous les témoignages se regroupent sur ce point :
Georges Gicquel aurait bien été pendu par les pieds.
C’est sur cet élément que s’appuie l’association pour raviver les mémoires et ainsi retrouver Georges Gicquel.
« Même quelqu’un qui n’avait que 10 ans à l’époque pourrait s’en souvenir. Un Français pendu par les pieds, ça se sait et ça a pu se transmettre », souligne Hubert Cingal.
Récolter des témoignages permettrait à l’association de délimiter une zone de recherches, trop étendue aujourd’hui.
Pour un dernier hommage
Le soldat disparu a certainement dû être enterré à la va-vite, laissé dans un fossé et recouvert de terre.
Si sa médaille d’identification en carton mâché n’aura pas survécu à l’usure du temps, une autre métallique France Libre permettra de l’identifier.
Avant de le vérifier avec des recherches ADN de parentèle. "C’est un mystère qu’on aimerait résoudre, pour retrouver son corps. C’est un devoir de mémoire." Vous avez des éléments pouvant alimenter les recherches ?
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Où est le corps de Georges Gicquel, le seul soldat du commando Kieffer disparu après le Débarquement ?