Lettre ouverte d'A Thellier- I.P.J. du 18 mars 2021.
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Athos79 modérateur
Nombre de messages : 6253 Age : 84 Emploi : Retraité -Fonction publique Date d'inscription : 08/09/2019
Sujet: Lettre ouverte d'A Thellier- I.P.J. du 18 mars 2021. Jeu Mar 18 2021, 15:49
Chère Madame, cher Monsieur,
« À l’issue du verdict, prononcé sous haute protection policière, la famille de la victime a dû être évacuée par les forces de l'ordre hors du tribunal, sous les cris et les menaces de la famille du dealer. »
J’ai lu cette phrase hier soir dans un article du Figaro. Il s’agissait du récit du procès de quatre malfrats qui avaient battu à mort un adolescent il y a cinq ans. Une expédition punitive sur fond de drogue, de cambriolage et de règlement de comptes.
Sofiane Perrin, 17 ans, avait succombé à 75 coups « de batte de baseball, de pied, de poing, de canon de fusil » sur un terrain vague près de Montpellier.
Ses quatre bourreaux, tous en état de récidive légale, ont écopé de peines allant de 25 à 30 ans de prison. Mais quelle peine effectueront-ils vraiment ? Il y a fort à parier qu’aucun d’eux n’exécutera sa peine en totalité...
C’est une des aberrations de notre système judiciaire. Et l’un des combats de l’IPJ.
Il suffirait de pas grand chose pour que les peines soient exécutées. Il suffirait que certaines lois soient changées. Il suffirait que les hommes politiques fassent preuve de courage.
Il faudrait par exemple qu’ils commencent par supprimer la fonction de juge d’application des peines ! Vous savez, le « JAP » est celui qui, après qu’une peine de prison ait été prononcée par un premier juge, explique au délinquant que finalement, il est libre de rentrer chez lui !
Mais l’IPJ a bien d’autres idées, bien d’autres combats, et l’un me tient particulièrement à cœur.
C’est notre combat pour les victimes.
Jérémy, Monique, Michel, Sylvia
Les victimes sont les grandes oubliées de la Justice.
Je n’exagère pas.
Les agresseurs reçoivent d’ailleurs souvent plus de soins et d’attentions que leurs victimes.
En prison, un délinquant aura des visites médicales régulières, pourra parler à un psychologue s’il le demande, pourra suivre une formation professionnelle, sera suivi par un conseiller d’insertion et de probation.
Une victime aura… une victime n’aura rien.
Bien sûr, dans certains cas, elle recevra « des dommages et intérêts » si elle fait la demande d’indemnisation mais ce n’est pas la même chose.
Après le procès, une victime repartira seule. Le jugement lui aura peut-être apporté une satisfaction, mais elle devra se reconstruire seule.
La « réinsertion » est devenue, depuis des années, le mot à la mode. Tous les individus condamnés à de la prison devraient être réinsérés, nous dit-on. En voilà un beau programme, mais qui réinsère les victimes ?
La Justice va-t-elle aider un jeune homme devenu paraplégique après une agression à trouver une formation adaptée à son handicap ?
La Justice va-t-elle aider la fille d’un commerçant, tué lors du braquage de son magasin, quand elle sombre dans la dépression, 5 ans après les faits ?
Une jeune femme, victime d’un crime sexuel très violent, m’a raconté les séquelles physiques et psychologiques qu’elle a gardées des mois après son agression. Elle n’a jamais pu reprendre une existence normale, n’a pas pu se remettre à travailler.
Elle consulte régulièrement un psychologue et doit voir un ostéopathe pour les douleurs liées à sa chute (l’équivalent de deux étages).
Aucune de ces séances ne sont prises en charge par sa mutuelle. Mais elle n’a pas le choix.
Il y a encore beaucoup à faire pour que les victimes soient à égalité avec leurs agresseurs.
Ce combat que l’on mène pour vous
Il faut en priorité obtenir le droit pour les victimes de faire appel de toutes les décisions de Justice.
Il n’existe aucune bonne raison de placer la victime en situation d’infériorité juridique par rapport à son agresseur présumé. C’est pourtant exactement ce qui se passe aujourd’hui.
Cette proposition est le combat numéro 1 de l’IPJ. C’est aussi l’un des plus difficiles à gagner tant il touche à l’idéologie profonde du système judiciaire. Accorder l’égalité des droits aux victimes ? Pour trop de juges, le délinquant est « une victime de la société » qui doit être protégée. La vraie victime, elle, ne doit pas avoir voix au chapitre. Point.
Et pourtant, le témoignage de Michèle Bidart, qui se bat aux côtés de l’IPJ depuis de nombreuses années, est éloquent. Michèle est la maman d’un homme autiste, victime de viol, dont l’agresseur présumé a été acquitté. Après le procès, elle pensait pouvoir faire appel de cette décision mais elle a alors découvert que les victimes n’ont pas ce droit.
Vous comprenez mieux pourquoi nous devons faire avancer la cause et les droits des victimes. Et pour cela nous devons être très organisés.
Du « lobbying » professionnel
Nous ne nous contentons pas, comme beaucoup d'associations, de réunir nos membres dans une salle des fêtes, de déposer une gerbe de fleurs, et de faire un communiqué de presse quand un crime se produit.
Non : notre association a un programme de « lobbying » (pression sur les pouvoirs publics) complet pour obtenir des changements législatifs, avec des actions de grande ampleur par courrier, sur Internet et dans les médias. Notre association fait travailler des avocats, des professeurs de droit, des psychiatres, des spécialistes des prisons, de la police, et entretient des contacts permanents à l'Assemblée nationale et auprès du gouvernement.
Pour les victimes, et pour tous les Français, notre combat est indispensable. Vous êtes fidèle à notre association et vous savez que nous œuvrons tous les jours pour faire progresser des idées qui peuvent réellement améliorer la sécurité des Français.
Et c’est pourquoi, je vous demande de soutenir ce combat aujourd’hui en nous faisant un don (il n’y a pas de montant minimum). Nous avons aussi besoin de votre aide pour pouvoir continuer, car nous n’existons que grâce à vous. Vous pouvez faire un don à l’Institut pour la Justice en cliquant ici.
Par avance merci.
Avec tout mon dévouement,
Axelle Theillier Présidente de l’Institut pour la Justice
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Marin membre confirmé
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Sujet: Re: Lettre ouverte d'A Thellier- I.P.J. du 18 mars 2021. Jeu Mar 18 2021, 18:47
Merci Athos pour cette info. Perso, je suis comme Commandoair, je ne donne plus rien. C'est à la justice de faire son travail, d'autant que les juges et autres procureurs et présidents de tribunaux, sont formés et grassement payés. Donc ce n'est pas à nous, victimes et justiciables, de mettre la main au portefeuille. Point. Je préfère garder mon argent pour les marchés et marins-pêcheurs. Au moins eux, ils savent ce que c'est que trimer dur pour y arriver. Marin
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Sujet: Re: Lettre ouverte d'A Thellier- I.P.J. du 18 mars 2021.
Lettre ouverte d'A Thellier- I.P.J. du 18 mars 2021.