Lettre ouverte d'Axelle Thellier - Le temps des milices est il venu ?
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Athos79 modérateur
Nombre de messages : 6635 Age : 84 Emploi : Retraité -Fonction publique Date d'inscription : 08/09/2019
Sujet: Lettre ouverte d'Axelle Thellier - Le temps des milices est il venu ? Jeu Jan 21 2021, 16:21
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Axelle Theillier de l'IPJ
Chère Madame, cher Monsieur,
Tout a commencé en novembre dernier dans cette cité HLM tranquille, située entre la porte de Champerret et la porte d'Asnières, dans le 17ème arrondissement de Paris.
Un jour, Marc, habitant de la cité, découvre que la poussette de son fils a été volée. Il ne s’agit pas d’un « petit » vol : cette poussette, de marque Yoyo, vaut au bas mot 400 euros.
Le lendemain, après une rapide recherche en ligne, Marc retrouve la poussette qui lui a été volée en vente sur le site Leboncoin.
Marc, avec un ami, décide alors de piéger le « vendeur ». Ils lui donnent rendez-vous avant de réaliser « une petite filature » pour identifier l'adresse de son domicile. « C'était seulement deux rues plus loin… Le vendeur, “un adolescent bon chic bon genre qui habite un bel immeuble haussmannien”, a alors restitué la poussette “sans broncher” », explique Marc au journal Le Parisien.
Mais, le lendemain, celle du voisin de Marc avait disparu du palier à son tour. En réalité, le receleur chez qui Marc avait été récupérer sa poussette était à la tête d’un véritable trafic organisé et travaillait avec une bande de jeunes cambrioleurs pour l’approvisionner.
Marc et ses voisins comprennent alors que la délinquance est en train de prendre racine dans leur square et que, s’ils ne réagissent pas très vite, c’en est fait de leur tranquillité.
Ils décident donc de s’organiser et de monter un collectif « Alerte voisins ! ». Ils lancent une campagne d'affichage dans les halls, avec un message d'alerte : « Attention ! Vols et cambriolages ». Suite à cela, certains locataires ont blindé leur porte, d'autres ont installé des caméras pour filmer les voleurs dans la cage d'escalier.
« On est tous du quartier », explique Marc. « On se connaît tous. Dès qu'on voit un danger, on se prévient sur notre groupe WhatsApp “Alerte voisins” ! On s'organise et on débarque. »
C’est ainsi que, début janvier, « Alerte voisins ! » a aidé les policiers de la BAC à interpeller en flagrant délit un petit gang qui sévit dans les environs, lors d'une tentative de cambriolage. « Avec un ami, on a bloqué les portes, se souvient l'un des membres du collectif. Ils ne pouvaient plus sortir ! » Les trois jeunes, âgés de 15 et 17 ans, qui avaient été filmés plusieurs fois et identifiés, ont été embarqués menottés par les policiers, sous les invectives des riverains : « Ne revenez jamais ici ! »
Dans le sac à dos des malfrats, les policiers ont trouvé le kit du parfait cambrioleur, entre pince et tournevis. Mais aussi les carnets de correspondance de ces collégiens…
Vous devinez la suite, malheureusement.
Étant mineurs, et bien que récidivistes, les jeunes délinquants ont été relâchés après 24h de garde-à-vue. Prêts à recommencer.
Quelques jours après, un autre appartement du square était cambriolé. Le 18 janvier, au micro d’André Bercoff, sur Sud-Radio, Marc témoignait : « On en peut plus ! Il y a une recrudescence des agressions sur les femmes et les personnes âgées ! Ils sont rentrés chez une personne âgée, une centenaire, et pour lui prendre une bague, ils lui ont cassé le doigt. »
Et il ajoutait : « Je salue la police, mais la justice ne suit pas, parce que ce sont des mineurs qu'on doit relâcher, malgré leurs casiers chargés. Il y a un problème ! »
Ce problème, hélas, nous le connaissons tous : c’est celui d’une justice des mineurs qui fonctionne selon des principes obsolètes, comme si la délinquance était restée la même depuis 1945, lorsqu’a été prise la fameuse Ordonnance sur la délinquance des mineurs.
Et cela n’est malheureusement pas prêt de s’arranger. Le gouvernement est actuellement en train de faire passer au Parlement un nouveau Code de la Justice Pénale des Mineurs qui va encore aggraver une situation déjà dramatique.
Le docteur Maurice Berger, l’un de nos experts, et l’un des plus grands spécialistes français de la prise en charge des enfants et adolescents violents, affirmait il y a quelques semaines, dans une étude publiée par l’IPJ, que ce nouveau Code est véritablement « criminogène ».
« Je n’ai jamais pris connaissance d’un texte, modèle de construction idéologique, aussi inadapté à la réalité et aussi dangereux pour notre société », écrit-il.
Mais lorsque la justice laisse prospérer la délinquance, il est inévitable que les citoyens honnêtes s’organisent pour se protéger eux-mêmes, comme les membres du collectif « Alerte voisins ! ». Avec tous les risques que cela comporte.
Atanase Périfan, élu (LR) de l’arrondissement, qui a rencontré les membres du collectif et qui approuve leur démarche, explique : « Quand j'ai rencontré certains membres du collectif et qu'un des leurs m'a dit, “Le prochain cambrioleur que j'attrape, je l'éclate contre le mur“, j'ai eu peur. J'ai senti de la colère et de l'exaspération. Il ne faut pas que ça se transforme en règlement de comptes ou en fait divers. »
C’est en effet ce qui arrivera fatalement un jour si les pouvoirs publics ne prennent pas enfin des décisions courageuses : les décisions nécessaires pour que le droit de chaque français à vivre paisiblement soit respecté.
Il n’y a pas d’alternative. Soit la justice fait véritablement son travail, en mettant les délinquants hors d’état de nuire, soit ces collectifs de citoyens, que nous voyons se multiplier un peu partout, se transformeront un jour en véritables milices armées.
Nous ne devons pas nous résigner à cette situation. Les lois inadaptées doivent changer et les pouvoirs publics doivent agir sans faiblesse contre le crime, comme ils en ont le devoir. C’est à la fois possible et nécessaire, et c’est pour cela que l’Institut pour la Justice se bat sans relâche.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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