Face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie demande une assistance militaire à la Russie .
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Commandoair40 Admin
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Sujet: Face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie demande une assistance militaire à la Russie . Sam Oct 31 2020, 18:17
Face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie demande une assistance militaire à la Russie
Depuis que, avec le soutien politique et militaire de la Turquie, l’Azerbaïdjan a lancé, le 27 septembre, une offensive en direction du Haut-Karabakh, territoire à majorité arménienne ayant fait sécession mais dont l’indépendance n’est pas reconnue, toutes les négociations entre Bakou et Erevan en vue d’obtenir un cessez-le-feu ont échoué.
Militairement, les forces azerbaïdjanaises semblent avoir clairement pris le dessus sur celles de la République d’Artsakh [autre nom du Haut-Karabakh, ndlr], soutenues par l’Arménie.
En effet, grâce à leurs drones Bayraktar TB2 [de facture turque], Harop et Orbiter-1K, acquis auprès d’Israël, ces forces azerbaïdanaises ont infligé de lourdes pertes à leurs adversaires, qui ont récemment perdu le contrôle de la ville stratégique de Goubadly, dans le sud du Haut-Karabakh.
En outre, elles progressent ves le corridor de Latchin, voie stratégique s’il en est puisqu’elle relie l’Arménie et le Haut-Karabagh.
Par ailleurs, le territoire arménien a également visé par des frappes azerbaïdjanaises, comme cela a été le cas le 14 octobre dernier, quand Bakou a assuré avoir visé des « sites de lancement de missiles », en affirmant qu’ils menaçait les populations civiles en Azerbaïdjan.
Dans cette affaire, la Russie est le partenaire stratégique de l’Arménie, au point d’y avoir une présence militaire [avec la base 102, établie à Gyumri].
Mais, dans le même temps, l’Azerbaïdjan n’est pas son ennemi… d’autant plus qu’elle lui vend des armes.
Cependant, l’Arménie étant membre de l’Organisation du traité de sécurité collective [OTSC], qui prévoit une clause de défense collective, la Russie serait tenue de lui apporter assistance si elle en faisait la demande.
Mais les combats au Haut-Karabakh ne sont pas couverts par cette clause, comme l’avait rappelé, début octobre, Vladimir Poutine, le président russe.
« L’Arménie est membre de l’OTSC. Nous avons certaines obligations dans le cadre de ce traité. Mais les hostilités qui, à notre grand regret, se poursuivent à ce jour ne se déroulent pas sur le territoire arménien », avait en effet déclaré M. Poutine, le 7 octobre.
Et d’ajouter : « En ce qui concerne le respect par la Russie de ses obligations conventionnelles, nous les avons toujours remplies, les remplissons et les remplirons. […] Les dirigeants arméniens n’ont aucun doute sur la qualité du respect par la Russie de ses obligations en matière de défense. »
Or, justement, ce 31 octobre, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a demandé au chef du Kremlin d’entamer des consultations « urgentes » sur l’aide que serait susceptible de fournir la Russie afin d’assurer la sécurité de l’Arménie.
Affirmant que les combats du Haut-Karabakh se rapprochent désormais des frontières de son pays, le Premier ministre arménien a demandé au président russe d’entamer des consultations urgentes dans le but de déterminer la nature et la quantité de l’aide que la Fédération russe peut apporter à l’Arménie pour assurer sa sécurité », a en effet indiqué le ministère arménien des Affaires étrangères, via un communiqué.
Évidemment, si Moscou répond favorablement à cette demande d’assistance, la situation dans la région pourrait connaître une escalade des tensions, ce que le Kremlin cherche à éviter.
En outre, la Russie, au même titre que la France et les États-Unis, fait partie du groupe de Minsk, chargé d’assurer une médiation entre Bakou et Erevan au sujet du Haut-Karabakh.
En clair, sa position n’est pas des plus confortables…
Aussi, la diplomatie russe a répondu à l’appel d’Erevan en répétant ce qu’elle avait déjà affirmé, à savoir que que la Russie se tient « prête à fournir l’assistance nécessaire » dans le cas où les combat s’étendraient au territoire arménien.
Cependant, des rumeurs indiquent que la Russie fournirait discrètement un soutien aux forces arméniennes, notamment dans le domaine de la lutte contre les drones, avec la mise en oeuvre du système de guerre électronique Krasukha-4, entré en service au sein de l’armée russe en 2014.
Neuf drones azerbaïdjanais auraient été ainsi abattus dans la région de Gyumri.
Mais rien, pour le moment, ne permet de le confirmer avec certitude.
Le recours aux drones aériens par l’« État islamique »
Utilisés à l’origine comme outils ISR (Renseignement, surveillance, reconnaissance) par des acteurs non-éta-tiques comme l’« État islamique » (EI), le Hezbollah ou le Jabhat Fateh al Sham1, les modèles de loisir Skywalker X8; quadricoptères DJI Phantom 4 et autres drones artisanaux se sont imposés sur les champs de bataille du Moyen-Orient.
Leur utilisation peu onéreuse et massive comme vecteurs d’attaque incarne un tournant dans le paradigme des affrontements asymétriques.
Les drones aériens : des outils de combat air-solLes air-borne improvised explosive devices (ou ABIEDs) sont d’un coût modeste - environ 1 500€ pour un Skywalker X8 avec caméra et système de navigation.
Ces drones, d’une autonomie moyenne de 3h, peuvent emporter environ 2kg de charge utile, à une vitesse maximale de 110km/h.
Des drones bombardiers peuvent larguer verticalement des grenades de 40mm avec un corps moulé ad hoc3, mais ils peuvent aussi emporter des grenades dégoupillées dans des bocaux dont l’éclatement fait exploser l’IED. Déployables en nombre, ces drones représentent un réel défi.
Le coût d’usage des systèmes anti-aériens est disproportionné avec celui des drones abattus et les forces irakiennes ne sont pas adéquatement équipées contre les ABIEDs.
En octobre 2016, deux membres du Commando parachutiste de l’Air n°10 ont été grièvement blessés par l’explosion d’un drone piégé ; c’est le premier cas répertorié d’attaque de drone par l’EI.
L’exemple de l’« État islamique » : la bureaucratisation appliquée aux ABIEDs, une menace industrialisée .
Dès 2015, l’EI a mis en place une unité dédiée, dépendante de la brigade Al Bara’ bin Malik, elle-même sous l’autorité du Comité de production et développement militaire, signe de l’importance des ABIEDs pour l’EI.
Le programme d’acquisition des drones est très formalisé, et il semble que l’achat se fasse en ligne, via des tiers installés dans des pays limitrophes.
L’armement repose sur une chaîne logistique dans des ateliers spécialisés.
Avec l’usage croissant de ces dispositifs, l’EI a instauré un retour d’expérience systématisé reposant sur un formulaire déclinant, pour chaque mission, son type, la cible, le matériel utilisé, ainsi que le résultat des missions, dans la continuité de la logique bureaucratique de l’organisation. Ce processus permet une amélioration continue de la létalité des drones aériens.
Durant le printemps 2017, entre 60 et 100 attaques mensuelles de drones ont été recensées en Irak et en Syrie6.
Les méthodes de lutte anti-drone de l’EIDes procédés plus ou moins complexes pour échapper aux drones occidentaux ont été élaborés : privilégier les opérations par mauvais temps et changer régulièrement d'itinéraires ; brûler des pneus pour aveugler les systèmes optiques ou encore utiliser des logiciels commerciaux, comme le brouilleur de fréquences radios et GPS Waze Bubble. L’EI est très présent sur internet.
Ses membres partagent leur expérience du combat et des composants électro-niques sur des forums, proposant même des récompenses aux plus performants.
Toutes ces méthodes, créatives et peu coûteuses, devraient sans doute être précieuses pour les armées et les industriels dans la lutte contre l’usage de drones commerciaux à but terroriste.
L’effet de surprise et la capacité à contourner facilement les obstacles confèrent un intérêt tactique aux drones.
Ils sont voués à être de plus en plus présents dans les conflits futurs.
Avec le reflux de l’EI, il est fort probable que ses cadres se dispersent sur d’autres théâtres et favorisent la prolifération de leurs connaissances en armement et en logistique des drones au profit d’autres groupes armés non-étatiques.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie demande une assistance militaire à la Russie .