ALBERT FOSSEY
ALIAS : François
BIOGRAPHIE
Albert Fossey est né le 23 septembre 1909 à Juaye-Mondaye (Calvados) dans une famille de meuniers avec 5 enfants.
Après des études à l'institution Sainte-Marie à Caen qui le mènent à l'obtention du baccalauréat en 1927, il entreprend des études de lettres et devient surveillant.
Il s'engage par devancement d'appel en 1928 puis termine sa licence l'année suivante au moment où son père décède. Devenu chargé de famille, il doit trouver un travail et, en 1930, entre, à Paris, aux Editions Montaigne dont il devient directeur commercial en 1934.
Membre du Parti socialiste SFIO, du syndicat du livre et de sociétés philosophiques, il est président du comité du Front populaire d'Orsay (Seine-et-Oise).
En 1937, il devient directeur commercial aux Presses universitaires de France (PUF) avant d'être chargé, l'année suivante de créer une filiale des PUF à Guéret dans la Creuse.
Mobilisé en 1939, Albert Fossey combat dans la Somme puis jusque dans la Vienne du 10 mai au 25 juin 1940. Sa compagnie antichar échappe plusieurs fois aux Allemands. Il est démobilisé avec la croix de guerre, le 25 juillet 1940.
De retour aux Presses universitaires du Massif central à Guéret, il entre au mouvement Libération-sud en novembre 1941 par l'intermédiaire d'un professeur du lycée de Guéret.
Albert Fossey commence ses activités comme agent de liaison et en diffusant la presse clandestine (Libération, Combat, Le Franc-Tireur).
Dès la mise en place de la politique de "la relève" à l'été 1942, puis du Service du Travail obligatoire (STO) début 1943, il s'y oppose et, avec son frère et quelques camarades, met sur pied plusieurs petit maquis dans le sud du département en y cachant des réfractaires du STO.
Chef départemental adjoint des Mouvements unis de Résistance (MUR) en mars 1943, il est chargé du service du noyautage des administrations (NAP).
Fin 1943, après l'arrestation du commandant Marcel, Albert Fossey lui succède à la tête des maquis des MUR de la Creuse. Il recrute inlassablement et reçoit un premier parachutage en février 1944 qui lui permet d'organiser ses premières actions de sabotage, notamment sur la ligne Lyon-Bordeaux.
Chef des corps francs de la Libération de la Creuse du 1er avril au 28 mai 1944, il est nommé ensuite par le délégué militaire régional de la région R5 Eugène Déchelette, alias Chasseigne, chef des FFI de la Creuse et du sud du Cher (Région D5) avec le grade de commandant.
Le 7 juin 1944, Albert Fossey, alias commandant François, dirige la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Il obtient le ralliement à la Résistance de la majorité des effectifs de l'école de la Garde de la caserne des Augustines en dirigeant personnellement les combats.
Le 9 juin, faisant face à une contre attaque massive des Allemands en provenance de Montluçon, les FFI sous ses ordres doivent quitter la ville. Ayant regagné le maquis, les FFI, grossis des effectifs de l'école de la garde ralliés, mènent des opérations de guérilla dans tout le département de la Creuse et en particulier dans la zone sud-est du département jusqu'à la libération de Guéret le 25 août 1944.
Ils doivent faire face durant la deuxième quinzaine de juillet 1944 à l'incursion par le sud de la brigade du général Jesser (spécialisée dans les opérations de répression de la résistance comme au Mont Mouchet dans le Cantal) qui mène de nombreuses opérations meurtrières.
Le lieutenant-colonel FFI Fossey, alias "François", forme, dès la libération de Guéret, la 2e Brigade FFI de la 12e Région militaire.
Après la dissolution de la Brigade, le lieutenant-colonel Fossey est affecté en janvier 1945 comme adjoint au commandant du 26e Régiment d'Infanterie Après un stage, il part avec le 18e RI (ex-26e RI) en opérations sur le front de l'Atlantique du 21 janvier au 14 mai 1945. Il participe aux combats de réduction des poches de résistance allemande de La Rochelle et Royan à la tête d'une brigade formée d'anciens maquisards de la Creuse.
Muté en Afrique du Nord pour rétablir l'ordre dans le Constantinois en mai 1945 avec son unité, il est intégré dans l'armée d'active avec le grade de chef de bataillon. Il séjourne en Algérie, à Blida, puis en Tunisie à Sfax.
Breveté parachutiste, Albert Fossey sert de 1947 à 1951 en Indochine en tant que commandant d'un bataillon des troupes aéroportées commandées par le colonel Pâris de Bollardière.
De retour en Algérie, il est commandant du secteur de Palestro du 1er décembre 1955 au 1er mai 1956.
Nommé lieutenant-colonel le 1er janvier 1956, il participe à l'intervention du Canal de Suez en novembre 1956 (saut sur Port-Fouad), en tant que commandant en second du 2e Régiment de parachutistes coloniaux (2e RPC).
Chef de corps du 2e RCP en 1957 en remplacement du colonel Pierre Château-Jobert, il prend part à la Bataille d'Alger aux côtés du général Massu, au sein de la 10e Division parachutiste. Il contrôle le secteur de l'Est algérois.
Le 1er avril 1958 il est nommé commandant du Groupement d'Instruction des parachutistes coloniaux à Bayonne.
Il trouve la mort accidentellement le 16 septembre 1958 après un saut en parachute au cours d'un meeting international sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac. Le lieutenant-colonel Albert Fossey est inhumé au cimetière de Thiais (Val-de-Marne).
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 27 décembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Croix de Guerre des TOE (7 citations)
• Croix de la Valeur Militaire (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille Commémorative d'Indochine
• Officier de l'Empire Britannique (GB)
• Croix de la Vaillance (Vietnam)
• Chevalier de l'Ordre national du Vietnam