Libération ardèche? Drome? 1944 . René P. Alias Fouillet, alias Lt Paulet.
Il discute avec le conducteur qui semble être le chef . Son visage est juste au dessus du chiffre d'identification de la jeep "2".
voici son histoire trés succinte.
René P. est né le 21 mars 1911 à Morthemer dans la Vienne, de parents cultivateurs. Dernier d’une famille de douze enfants, il suit une instruction primaire supérieure et parle et écrit l’allemand.
Engagé volontaire en février 1930 au titre du 56e Régiment d’artillerie, René P. est ensuite affecté au 156e Régiment d’artillerie portée à Haguenau en Alsace et nommé maréchal des logis chef en avril 1939. Fait prisonnier lors de la campagne de France le 23 juin 1940, il est interné en Allemagne où il est un prisonnier réfractaire. Déporté à RAWA RUSKA il parvient à s'évader de ce camp après quatre tentatives, le 17 août 1942.
Dès son retour, il prend contact avec la résistance à Lyon en septembre 1942. Il organise une remarquable chaîne d’évasion de prisonniers de guerre depuis l'est de la France vers la zone libre (région de Lyon). Rapidement il prolonge cette chaîne en direction de l’Espagne via Montpellier, Béziers, Carcassonne, Perpignan ou encore les gares internationales de la tour de Carole et le Tourniquet.
Remarqué par ses résultats et son talent d’organisation, il est nommé chef régional du mouvement Franc-Tireur pour la région R 3, à la place de Pierre Degon arrêté, qu’il réussit à faire évader de la prison de Montpellier en septembre 1943, après avoir pris soin d’éloigner Madame Degon de son domicile.
Ayant reçu du Comité national de Franc-Tireur l’ordre de fusionner, René P. passe tous ses éléments aux Mouvements unis de Résistance (MUR), qui réunissent début 1943, Combat, Libération-sud et Franc-Tireur, les trois principaux mouvements de résistance de la zone sud.
En mai 1943, il entre comme assistant technique au contrôle routier, ce qui lui permet d'être à même de fournir des renseignements sur les unités allemandes étant, par ses fonctions, en contact permanent avec elles.
Parallèlement, René P. s'occupe de la fabrication de faux-papiers et, en août 1943, est nommé chef régional (R 3) des Groupes-francs et du service des faux-papiers des MUR. Il prend alors le pseudonyme de Fouillet qui n’est autre que le nom de jeune fille de sa mère. Il assure de nombreuses missions de sabotage et d'enlèvement d'armes au profit des maquis de l’Hérault .
Trahi, par Ferdinand PALOC, il est arrêté à son domicile à Montpellier le 10 janvier 1944 par la Milice et la Gestapo. Amené à la "Villa des Rosiers" il est abominablement torturé pendant 48 heures par l’équipe de l'ex intendant de police Marty, surnommée "la brigade sanglante". Devant son refus de parler, il est livré à la Gestapo qui lui fait subir à nouveau les pires tortures, sans qu'il lâche un seul aveu.
Interné à Montpellier, il est transféré à Compiègne le 27 janvier 1944. Il y retrouve maître Bader, avocat à Montpellier et Monsieur Bedos de Nîmes ainsi que le commandant Petit de Perpignan. Le 31 janvier René P. est incarcéré à la prison du Cherche-midi à Paris, puis à Fresnes ou il apprend sa condamnation à mort le 3 février 1944.
Le 4 février à 23 heures, il est embarqué en gare d’Austerlitz pour rejoindre Montpellier afin d’y être exécuté. Durant son transfert, menotté et chevillé. il s’évade en sautant du train en marche à l’entrée du tunnel de Bourg-lès-Valence. Ses gardes lui tirent dessus et le blessent aux jambes, le contact avec le sol est d’une telle violence que les menottes se cassent. Malgré ses blessures et le choc de l’évasion, animé par une volonté farouche de survivre, il rencontre un braconnier qui le conduit dans une ferme près de Gravenne, à 3 kms de Bourg-lès-Valence.
Ses hôtes le cachent et le soignent jusqu'au 1er mars, date à laquelle il rejoint le maquis de l’Ardèche et reprend le combat jusqu’à la Libération, sous le pseudonyme de lieutenant Paulet des Forces françaises de l'Intérieur.
En septembre 1944, il occupe les fonctions d’Inspecteur régional des Bataillons de Sécurité, futures Compagnies républicaines de Sécurité (CRS).
A partir de 1945, il effectue une brillante carrière au sein des CRS comme commandant de la région de Montpellier puis du 8e Groupement de CRS à Lyon avant de terminer sa carrière à la tête du 7e Groupement de Dijon, fin 1961, avec le grade de colonel.
René P. se retire dans l'Hérault, à Villeneuve lès Maguelone, dont il est élu maire de 1965 jusqu'à son décès survenu le 31 janvier 1972 au cours de son second mandat.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille des Evadés
• Médaille des Blessés
• Croix du Combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Chevalier du Mérite Social
• Médaille des Déportés et Internés Résistants
• Médaille d’Honneur de la Police
• Médaille de la Résistance (Pologne)