Dans la peau d’un maître-chien parachutiste de l’air
- Direction : Armée de l'air
Depuis fin avril 2018, 4 Mirage 2000-5 du groupe de chasse 1/2 « Cigognes »
une centaine d’aviateurs de l’Armée de l’air française sont déployés sur la base aérienne d’Ämari, en Estonie,
pour assurer leur mission de police du ciel de l'OTAN au profit des états baltes, dans le cadre de l’opération enhanced Air Policing.
Parmi eux, le sergent Quentin, maître-chien parachutiste de l’air au sein du commando parachutiste de l’air n°20, réalise sa première mission en opération extérieure.
Rencontre.
- Sergent Quentin, 24 ans, maître-chien parachutiste de l’air
- Séance d’entraînement franco-estonienne
Sergent Quentin, 24 ans, maître-chien parachutiste de l’air
Un BTS commerce international et une licence management des organisations en poche,
Quentin a 21 ans quand il choisit de s’engager dans l’Armée de l’air.
« J’avais soif d’aventures et je voulais travailler dans un milieu sortant de l’ordinaire et qui me ferait vibrer », raconte-t-il.
« Je me suis beaucoup renseigné sur l’Armée de l’air et ses spécialités auprès de quatre personnes que je connaissais et qui travaillaient dans différents secteurs (un mécanicien, une secrétaire, un ancien pilote et un fusilier commando), surtout sur la spécialité de fusilier commando.
En me renseignant auprès d’un centre d’information et de recrutement des forces armées, j’ai découvert la spécialité de maître-chien. »
Les premiers pas à l’école
La signature du contrat d’engagement comme sous-officiers de l’Armée de l’air est immédiatement suivie de quatre mois de formation militaire initiale à l’école de formation des sous-officiers de l’Armée de l’air située sur la base aérienne (BA) 721 de Rochefort.
Ensuite, direction la BA 115 d’Orange, au centre de préparation opérationnelle du combattant de l'Armée de l'air (CPOCAA) :
« J’ai ensuite commencé les stages Maquis et Matou qui font partie du cursus de formation classique d’un commando parachutiste de l’air et d’un maître-chien.
J’ai ensuite passé trois semaines de stage pour obtenir mon brevet parachutiste. »
L’obtention du brevet de parachutiste, un moment inoubliable pour chaque commando parachutiste de l’air.
Le sergent Quentin s’en souvient comme si c’était hier : « Mon premier saut en parachute, c’était le 7 juillet 2016.
Quand j’ai atterri, je sortais tout juste d’un an d’école dont quatre à cinq mois de stages commando.
À ce moment-là, je me suis dit que j’adorerais mon travail ! »
Mais à ce stade de la formation, le sergent est encore en formation individuelle : « En attendant de pouvoir effectuer le stage cynotechnique, j’ai intégré l’escadron de protection de la base aérienne 110 de Creil pour découvrir le métier de fusilier commando, avant celui de maître-chien. »
Devenir maître-chien parachutiste de l’air
Six mois plus tard, le sergent Quentin intègre le stage cynotechnique du CPOCAA sur la BA 115 d’Orange, où il fait la connaissance de son nouvel équipier, Lazar :
« Je l’ai eu en arrivant au stage cynotechnique. Lazar m’a été attribué sur la base de nos deux caractères.
Selon les stages que je ferai et les opportunités qui se présenteront à moi, je pourrai garder mon chien tout le long de ma carrière, voire même au-delà. »
Pendant le stage cynotechnique, les militaires techniciens de l’air (MTA) équipiers maîtres-chiens et les sous-officiers maîtres-chiens parachutistes apprennent la conduite de chien et les réactions à adopter avec leur chien face à une situation donnée.
« En plus de ce stage, les maîtres-chiens parachutistes apprennent la psychologie canine et le dressage pur. »
Trois mois plus tard, le sergent Quentin est breveté maître-chien parachutiste de l’air : « Grâce à mon bon classement lors de ce stage, j’ai pu choisir d’intégrer le commando parachutiste de l’air n°20, qui est donc ma première affectation. »
Maître et chien, bien plus qu’un binôme
Cette relation fusionnelle, c’est tout d’abord au CPOCAA qu’elle se construit :
« Pendant un mois, on ne donne aucun ordre au chien.
On est juste là pour le sortir, jouer avec lui, lui donner à manger, à boire, de l’affection… on répond à ses besoins physiologiques et de liberté. »
L’objectif est que le chien identifie son maître et qu’il lui soit d’un dévouement total.
En contrepartie, le maître est responsable de son chien et des missions complexes qu’il doit effectuer :
« On doit faire preuve d’une certaine vigilance car on ne doit pas faire n’importe quoi avec son chien et avec les personnes qu’on aura en face de soi.
On se doit d’être exigeant avec son chien pour qu’il obéisse. »
Lazar, chien de guerre
Lazar est un chien de patrouille-éclairage.
Sa spécialité lui permet d’être employé sur des missions de protection, de recherche d’individus, et d’intervention.
« Je peux l’employer sur une zone qui semble être vide d’occupants, le lâcher et lui demander de m’alerter si il trouve un individu suspect.
Pour la partie intervention, si l’individu détecté ne coopère pas, nous sommes en mesure d’utiliser des moyens létaux », soit donner l’ordre au chien de maîtriser l’individu par la morsure.
Les autres spécialités des chiens de guerre
L’Appui à la recherche à la détection d’explosifs (ARDE) : l’aide à la détection d’explosifs.
Le pistage : la recherche d’individus égarés, isolés.
Les maîtres-chiens de pistage travaillent parfois avec la gendarmerie sur certaines missions.
L’Aide à la recherche et à la détection de stupéfiant (ARDS).