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| La suite de Lang Son , ses grottes et ses fortifications | |
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Invité Invité
| Sujet: La suite de Lang Son , ses grottes et ses fortifications Lun Jan 28 2019, 16:08 | |
| Indochine : Arrêt sur image... Langson : les grottes de Ky Lua...
Situées aux abords immédiats de Lang Son et sur la route menant vers la Chine, les grottes de Ky Lua ont été le cadre de multiples affontements ou drames tout au long de l'histoire. A l'issue du coup de force du 9 mars 1945, des prisonniers français y ont été enfermés avant d'être exécutés comme notamment le Résident Auphèle et le général Lemonnier... (voir billets précédents) En juillet 1953, leur conquête a donné lieu à l'une des plus audacieuses opérations aéroportées de la guerre d'Indochine... Rappel historique :
" Informé le 10 juillet 1953 par le “2e bureau” d’une faiblesse dans le système défensif de la ville de Lang Son (la garnison sera temporairement réduite à deux compagnies régionales soit 600 hommes), le général Cogny profite du 14 juillet pour faire défiler à Hanoï des unités parachutistes puis les y maintenir sous prétexte de “Quartier Libre”. Le 17 juillet 1953 à 8 heures, 58 avions de transport C 47 Dakota larguent 2001 hommes soit deux bataillons de parachutistes coloniaux et une SGP (section de génie parachutiste) sur Lang Son et Ky Lua : le 8e GCP (Groupement de Commandos Parachutistes) prend et tient la ville tandis que le 6eBPC (Bataillon de Parachutistes Coloniaux) s’attaque aux dépôts cachés dans les calcaires de Ky Lua. [size=16][/size] Au cours du saut, une trentaine de parachutistes viêtnamiens de la section du lieutenant Boulay, de la 6e CIP (Compagnie Indochinoise Parachutiste) du 6e BPC, dérivent droit sur le village de Khon Cuong malgré un largage à 150 m censé éviter la dispersion (les viêtnamiens pèsent en moyenne 25 kilos de moins que leurs cadres européens), ce qui provoque la débandade des Bo Doï Dia Phuong (troupes régionales). Deux mitrailleuses interdisent l’accès à la grotte Tam Thanh (désignée n° 13 sur les photos aériennes); la première est réduite au silence par le tir ajusté d’un sergent de la 6e CIP mais il faudra l’intervention des chasseurs F8F Bearcat pour faire taire la deuxième et commencer l’exploration du réseau complexe de galeries. Les parachutes sont rassemblés puis brûlés sur place et les grottes truffées d’explosifs après une inspection minutieuse permettant de dresser un inventaire du matériel et de l’armement entreposé. À 16 heures, les charges explosives disposées par les sapeurs-parachutistes réduisent à néant les stocks de l’ennemi et à 17 heures les parachutistes et 200 civils de Lang Son (profitant de la présence inopinée des troupes françaises pour fuir la région) se replient vers Loc Binh, via la RC 4 (Route Coloniale n° 4). Le 2e BEP (Bataillon Etranger de Parachutistes) et une section de génie parachutiste ont été parachutés sur Loc Binh dans l’après-midi pour installer un système de portières sur le Song Ky Kong et se poster en élément de recueil. L’ensemble du dispositif est couvert par des GB (Groupe de Bombardement) de bombardiers B 26 et des GC (Groupe de Chasse) d’avions de chasse F8F Bearcat.
Pendant ce temps, le GM 5 (Groupe Mobile n° 5) se lance à la rencontre de la colonne de repli pour la charger dans des camions GMC et l’escorter, puis la Marine prend le relai en direction d’Hanoï via Haiphong. L’opération aboutit à la destruction totale d’un imposant stock d’armes et de matériels (notamment 1000 fusils-mitrailleurs tchèques Skoda, six camions soviétiques Molotova, des milliers de litres d’essence, 250 pneus neufs, 250 fusils et pistolets-mitrailleurs, des explosifs en quantité, 500 cartouches de cigarettes soviétiques, des roquettes SKZ etc.) accumulés par le Viêt-minh dans Lang Son, devenue la plaque tournante de la logistique ennemie . Les clichés de Paul Corcuff prouvant l’aide logistique de la République Populaire de Chine vont faire le tour du monde par voie de presse, en plus des armes de prises ramenées comme pièces à conviction." Sources : Documentation ECPAD http://www.ecpad.fr/raid-des-parachutistes-sur-lang-son-commande-par-le-lieutenant-colonel-ducourneau-operation-hirondelle Sur cette coupure cartographique Google Earth on note que les grottes de Ky Lua sont situées au niveau de la zone de relief marquée Tam Thanh. A l'époque cette zone n'était pas urbanisée mais à l'heure actuelle l'agglomération de Lang Son s'étend jusqu'au pied des barres rocheuses. La photo ci-dessous représente la zone marécageuse à proximité de laquelle le 6° BPC a du manoeuvrer et installer sa base de feu pour s'emparer des grottes, notamment la grotte n° 10 qui contenait énormément de matériels :
Cette zone marécageuse est toujours visible aujourd'hui :
La photographie ci-dessous montre l'aspect de la grande plaine rizicole située à l'est des grottes de Ky-Lua : elle correspond probablement à la DZ du 6.BPC (à confirmer) ; en 1940, ce secteur de terain a été l'objet de violents combats entre les troupes japonaises et les éléments français :
L'entrée de la grotte principale de Ky Lua :
Un lieu de prières a été élevé à l'intérieur :
A l'issue de l'opération Hirondelle c'est dans cette direction que se sont repliés les éléments du 8° GCP et du 6° BCCP afin de s'exfiltrer en direction de Loc Binh : Cette photo, outre le fait qu'elle confirme bien que les grottes communiquaient entre elles, ce qui a été une source de méprise et de tirs fratricides au sein du 6° BCCP, montre que l'essentiel des concrétions calcaires (stalagtites et stalagmites) ont été arrachées de leur support... On peut penser que c'est sans doute là une des conséquences des explosions ayant permis de détruire les matériels du Vietminh... Fin de visite pour Bernard, Antoine et... moi... accompagnés par le sourire d'une jolie Vietnamienne... Demain, direction Don dang par la RC 4... Quelques additifs complémentaires Suite à notre périple de novembre 2014, une seconde visite des grottes de Ky Lua m'a permis de découvrir dans la roche des traces laissées par les combats de 1953 au niveau de la grille figurant sur la troisième photo ci-dessus... Ces traces sont de petites cavités de couleur blanche dans le calcaire faites par les impacts des tirs en provenance des rizières situées en contrebas de la grille. On se souvient que lors de l'action menée contre la grotte principale, les parachutistes du 6° BPC avaient effectué des tirs fratricides car ils ignoraient que la grotte comportait deux entrées... Peut être s'agit-il là des traces de cette double tentative de conquête effectuée sur les deux accès... Une chose est certaine, pour l'avoir vérifié à la main, il ne s'agit pas d'une désagrégation du calcaire mais bel et bien de la gerbe d'impacts provoquée par une arme automatique... Ces marques sont toutes situées dans l'axe de la rizière et n'apparaissent pas ailleurs ni sur les angles morts... En même temps que nous sommes allés revisiter la grotte du temple, nous avons essayé d'accéder à la grotte n° 10 qui figure plus haut sur la photo ECPA. Malheureusement ces cavités sont aujourd'hui pratiquement inaccessibles car elles se situent aujourd'hui derrière une ceinture de maisons bâties le long du chemin et sont devenues des alvéoles de rangement pour les habitants. En l'absence de ces derniers, pour les atteindre il a fallu escalader des murs légers construits en matériaux très fiables (!), passer sur des toitures de fortune... pour à l'arrivée ne rien trouver d'intéressant... et laisser un peu de peau au passage... L'ensemble du massif de Ky Lua étant truffé d'excavations calcaires, il est probable que bien d'autres grottes utilisées par le Vietminh pour stocker le matériel sont dissimulées derrière les constructions récentes... Dans l'état actuel des choses et avec le peu de documentation dont nous disposions il ne nous a toutefois pas été possible d'en savoir plus. Ce qui serait intéressant ce serait de pouvoir disposer des autres photos aériennes ainsi que du schéma général de l'opération aéroportée (zones de saut, axes d'attaques, position des objectifs...) pour enrichir ce billet... Les apports de chacun sont donc les bienvenus !!! Publié par Jean luc Martin à 01:34 Libellés : Langson mercredi 12 février 2014 Lang Son : la ceinture des forts... Pour achever cette visite de Lang Son, beaucoup plus riche que ne le laisse supposer le contenu du guide Michelin, pour ne citer que ce seul document, faisons le tour des fortifications qui couronnent la ville. Outre la citadelle, trois positions fortifiées protégeaient la ville de Lang Son, à savoir les forts Brière de L’Isle, Négrier et Gallieni. Ces forts qui existaient déjà avant la seconde guerre mondiale furent durcis au début des années quarante. La vocation du fort Brière de l’Isle était de fermer au sud la boucle du Song Ky Cong dans laquelle était bâtie l’ancienne vieille ville de Lang Son. Le fort Négrier, pour sa part, était bâti à l’ouest de la ville. Insuffisamment défendu le 9 mars 1945, il n’opposa qu’une faible résistance aux assaillants japonais. A ces trois forts s'ajoutent aussi un fort situé en face des grottes de Ky Lua dont l'accès est facile et le fortin Babey élevé à l'Est de la route qui part de Dong Dang, sensiblement à hauteur de la zone de saut de l'opération Hirondelle de juillet 1953, qui est à ma connaissance une emprise militaire. Voici grâce au schéma communiqué par M. Jean Jacques Moulins le positionnement général de ces forts : @Jean jacques Moulins Le fort Brière de l'Isle : @Jean jacques Moulins Le fort Brière de l'Isle dans les années trente Inscriptions d'origine chinoise dans un des souterrains du fort Brière de l'Isle @Jean jacques Moulins
@Jean jacques Moulins Le fort Négrier : @Jean jacques Moulins Comme me l'a précisé monsieur Moulin, les forts Brière de l'Isle et Négrier, n'étaient, avant 1943, que des réalisations très légères, comme le montre le plan du "fort" Négrier figurant ci-desssous.ce fort était constitué initialement d'un bâtiment, comprenant deux niveaux :- le niveau inférieur à usage de corps de garde- le niveau supérieur, "blockhaus" aux murs percés de créneaux de fusillade.Le tout était entouré par un retranchement en terre, doté de deux emplacement pour canon, et à l'abri duquel se trouvait une petite cuisine. NB :le trait noir n'est pas un mur, mais marque la limite du terrain militaire. @Jean jacques Moulins @Jean jacques Moulins Ces différentes fortifications, édifiées lors de la conquête coloniale pour protéger la ville de Gallieni, ont été l’objet d’âpres combats lors des attaques japonaises de 1940 et de 1945. A l’issue de la reddition des troupes japonaises en août 1945, les armées chinoises nationalistes qui envahirent le nord du Tonkin, pillèrent et détruisirent à, l’explosif un certain nombre de ces fortifications. Par la suite, après l’évacuation de Lang Son en octobre 1950, l’aviation française bombarda de nombreuses positions pour tenter de détruire les stocks de carburants, de munitions et de matériels abandonnés par nos troupes… Le fort Galliéni : Ky Lua : Le fort situé face aux grottes de Ky Lua, implanté au nord de la ville, est très facile d’accès. On y accède en gravissant un nombre de marches… non négligeables sous le soleil... mais qui permettent ensuite de profiter d'un point de vue remarquable sur la ville et ses alentours...
Si ces forts édifiés à l'époque de la conquête représentaient alors des ouvrages de défense non négligeables, dès 1950 il semble que leur utilité n'était plus que symbolique, du moins si on relie ces lignes écrites par le lieutenant de Pirey à son arrivée à Lang Son, moins de quatre mois avant l'évacuation de la ville :
" Au premier abord nous sommes un peu surpris par l'aspect de ville ouverte qu'a Lang Son. Peu d'ouvrages fortifiés, alentour, si ce n'est la vieille citadelle, au coeur de la ville, et deux ou trois petits forts à moitié en ruines, perchés sur des hauteurs inquiétantes et sauvages, au delà des rochers."
Publié par Jean luc Martin à 22:01 3 commentaires: Libellés : Langson, [url=http://indochine-images.blogspot.com/search/label/Une image... un texte...]Une image... un texte...[/url] dimanche 22 décembre 2013 Lang-Son, images d'une ville à travers les années... La visite de la ville de Lang Son, pour nous autres Français, est une expérience tout à la fois envoûtante et frustrante... Envoûtante parce qu'on ne peut s'empêcher de penser en parcourant ses rues à ceux qui l'ont bâtie et défendue... et à tous les drames que cette cité a connu depuis la fin du XIX° siècle jusqu'à une époque récente... Frustrante parce qu'il ne reste presque plus rien de la cité de Gallieni... si ce ne sont quelques pierres éparses, des arbres de l'époque et quelques reliques laissées par nos anciens comme cette pièce d'artillerie lourde qui orne l'entrée de la citadelle et dont je parlerai prochainement ou ce pont métallique jeté sur le Song Ky Kong qui a résisté au temps et aux hommes. Grâce à la gentillesse de monsieur Jean jacques Moulins, expert en fortifications qui a bien voulu me contacter après avoir pris connaissance de mes différents articles j'ai modifié la version initiale des billets consacrés à Lang Son pour rectifier un certain nombre d'erreurs et d'imprécisions.Monsieur Moulins m'a en particulier communiqué le schéma suivant qui précise nominativement les différentes fortifications que l'on peut encore trouver autour de la ville ce qui m'a permis de rectifier certaines erreurs ou imprécisions que j'avais commises : .jpg] @Jean jacques Moulins Le premier volet de cette visite sera centré sur la cité coloniale, la citadelle faisant l'objet du billet suivant. Afin de découvrir l'ancien quartier colonial où se situaient la zone administrative et la citadelle nous avons eu recours au plan qui figure ci-dessous mais habitués à nous repérer sur des cartes où par convention le nord se trouve en haut de la carte, il nous a fallu un moment pour retrouver nos repères sur ce vieux plan de 1899 à l'échelle 1/9.000° (soit 1 cm = 90 m) car le nord figure en bas... :
Afin de faciliter le positionnement de ce croquis de 1899 par rapport à la ville actuelle, un plan Google Earth simplifié mais inversé figure ci dessous. La citadelle se situe sur la droite du méandre principal, au sud-ouest du pont sur le Song Ky Kong : Pour des besoins de lecture voici toutefois le même plan actuel mais cette fois ci orienté de façon conventionnelle avec le nord en haut : |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La suite de Lang Son , ses grottes et ses fortifications Lun Jan 28 2019, 18:24 | |
| Rappelons que si la population de Lang Son dépasse aujourd'hui 800.000 personnes, en 1945 c'était une bourgade d'à peine 7.000 habitants. La photo aérienne ci-dessous, montre l'ensemble de la zone sur laquelle était implantée la vieille ville de Lang Son vers 1950 avec les principaux bâtiments administratifs et la citadelle dans la partie supérieure du document :
On relèvera que Gallieni avait judicieusement positionné le centre administratif et militaire au sud du Song Ky Kong, sous la protection des forts Négrier et Brière de l'Isle qui fermaient la boucle du fleuve, sachant que le danger immémorial venait traditionnellement du nord, c'est à dire de la frontière de Chine...
S'agissant de la construction de Langson, voici ce qu'écrivait Lyautey dans ses "Lettres du Tonkin et de Madagascar" le 9 février 1894 : " Sensations d'Amérique : une ville naît, sur le sol nu ; les avenues sont tracées sur un vaste plan ; les premiers travaux datent de quatre mois, du début de la bonne saison, seule favorable aux travaux ; et une cinquantaine de maisons s'élèvent déjà, à mi-étage, suivant un tracé rectiligne, américain. Au milieu, la future résidence du Colonel Gallieni, presque un palais, conçue pour affirmer la puissance française ; le quartier indigène bordait le fleuve, quartier de paillotes et de torchis ; le Colonel, dans son souci de sécurité de police et d'aspect, ne veut plus que des briques et des tuiles. Le moyen est simple : il fait éventrer ce ramassis, y trace des rues, puis il jette par terre tout un secteur, en laissant bien le terrain aux propriétaires, mais sous la réserve qu'avant quinze jours ils auront commencé, sur l'emplacement de leur paillote de la veille, une construction définitive en briques, charpentes et tuiles. Dame ! Le Colonel veut faire surgir en deux ans de la brousse une ville de pierre, de fer, avec lumière électrique, quais, promenades ; il l'aura."
Pour nous aider à nous souvenir de la physionomie générale de cette cité en 1950, on peut suggérer de jeter un coup d'oeil sur la collection de clichés réalisés par un reporter de Life, Carl Mydans (1907-2004), ce grand photographe spécialiste de l'Asie et qui après avoir couvert la guerre du Pacifique a effectué pour le compte de Life magazine de nombreux reportages sur l'Indochine, aujourd'hui accessibles sur le site http://www.flickr.com. Pour ceux qui veulent en savoir davantage à propos de ce grand reporter de guerre il est possible également de consulter sa fiche biographique sur Wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/Carl_Mydans.
Après l'évacuation d'octobre 1950 Lang Son a été occupée par le Vietminh mais lors de l'opération Hirondelle de juillet 1953 les troupes françaises parachutées sur la ville ne retrouvèrent qu'une ville à l'abandon où la vie semblait s'être arrêtée... Dans les années 60, la ville fut bombardée par l'aviation américaine et subit de nouveaux dégats. La cathédrale de Lang Son, évoquée par le lieutenant Henry de Pirey dans son livre, n'a malheureusement pas survécu à la seconde guerre du Vietnam, les bombardements américains l'ayant détruite... le 15 août 1967 : L'ensemble du diocèse de Lang Son a d'ailleurs été gravement éprouvé du fait des guerres successives qui ont fait fait fuir nombre de fidèles mais cette région nord du Vietnam compte encore malgré les vicissitudes, ainsi que nous avons pu l'observer lors de notre séjour à That Khê, une importante communauté catholique. En 1979, lors de l'invasion chinoise, de violents combats eurent à nouveau lieu ce qui entraîna de nombreux dégâts. Pour se faire une idée de ce qu'a été la troisième guerre d'Indochine, on peut se d'ailleurs reporter aux sites suivants : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-vietnamienne http://lechoduchampdebataille.blogspot.com/p/guerre-sino-vietnamienne-1979.html http://saigoncine.free.fr/index.php/non-classe/30eme-anniversaire-de-la-guerre-sino-vietnamienne/
Voici également ce que précise le site http://saigoncine.free.fr :
" Le 5 mars, Lang Son tombe aux mains des Chinois. En réalité, les défenseurs vietnamiens se sont retiré au sud de la ville pour renforcer la défense de Hanoi. Mais l’objectif symbolique de la “prise” de Lang Son est rempli sur le papier et permet à Pekin d’affirmer que la route vers la capitale du vietnam est ouverte. Les troupes chinoises quittent alors le vietnam en mettant en oeuvre une politique de la terre brulée, détruisant les infrastructures vietnamiennes au fur et à mesure de leur retrait."
" A Lang Son, un unique régiment tient tête également à près de deux armées chinoises pendant une semaine. Un rapport de la 3ème division vietnamienne témoigne de l’âpreté des combats : ” Each day they [the Chinese] launched seven to ten separate assaults, sometimes using almost an entire division to attack positions held by less than two battalions of our troops… When we crushed one of their regiments they simply sent in a new regiment to take its place.”
A cours des trois semaines d'affrontement entre Chinois et Vietnamiens, la ville de Lang Son a en effet été aux trois quarts détruite par les combats de rue et les bombardements comme on peut le voir sur les photos ci-dessous :
Le soldat vietnamien étant parti, j'en profite pour souffler un peu... sur la même borne
A titre d'information, cette borne kilométrique entrée dans l'histoire (grâce au tireur RPG 7 chinois et non grâce à moi...) se situe à l'entrée du pont métallique sur le Song Ky Kong. C'est d'ailleurs à quelques mètres de là qu'était autrefois bâti l'ancien panneau routier indiquant à gauche Cao Bang et à droite Mong-Cay... Le "carrefour du panneau" en juillet 1953...
Le carrefour du panneau aujourd'hui Inutile de chercher les soubassements du panneau, je l'ai fait, ils ont disparu aussi...Le pont franchissant le Song Ky Kong dont on vient de voir des images en 1950 et pendant les combats de 1979, constituait depuis toujours un point clé car il permettait le franchissement de la rivière par la route coloniale n° 1 venant de Hanoï: Après son effondrement consécutif aux affrontements sino-vietnamiens, il fut relevé au même emplacement :
Voici, sensiblement photographié du même emplacement, ce pont sur le Song Ky Kong tel qu'il se présentait autrefois et ensuite aujourd'hui, devant lequel pose Bernard... : Une vue du pont à partir de la pagode de la rive nord La pagode située sur la rive nord du pont Au terme d'un siècle d'affrontements, marqué par les combats contre les Pavillons noirs et le premier abandon de la haute région en 1885, le reflux des troupes nationalistes chinoises en 1949, l'évacuation catastrophique devant l'avancée Viet-Minh en octobre 1950, le raid aéroporté lors de l'opération Hirondelle en juillet 1953, l'invasion chinoise en février-mars 1979... sans oublier les bombardements américains pendant la guerre du Viet-Nam... Lang Son est une ville qui a beaucoup souffert... Reconstruite en partie "à neuf", même si elle a perdu une partie de son âme en même temps que son charme colonial d'antan, la cité de Gallieni a néanmoins conservé une partie de ses grandes et larges avenues à angle droit léguées par les sapeurs du Génie français... :
Au Nord et à l'Est du pont métallique sur le Song Ky Kong de nouveaux quartiers ont été rebatis pour remplacer les destructions de 1979 :
S'agissant de l'ancien quartier colonial et des édifices qui s'élevaient autrefois le long du boulevard Gallieni, voyons à présent comment il se présentait à l'époque et quel est son aspect actuel aujourd'hui... Cette vue aérienne que m'a transmise mon camarade Tony et qui est extraite du livre "Les parias de la victoire" de Charbonneau et Maigre nous permet de nous faire une autre idée de la physionomie de la ville dans les années 40 avec au premier plan le rocher Van Meou dont l'intérieur est truffé de cavités devenues aujourd'hui des lieux de prières accessibles sans problème :
On reconnaît au nord du rocher Van Méou la cathédrale, la zone de la gare, la citadelle. Un certain nombre de changements étant intervenus depuis le début du XX° siècle, il semble utile de se reporter au plan figurant dans le livre de Georges Fleury "Mourir à Lang Son" afin de mieux se repérer et de positionner correctement les lieux évoqués dans les ouvrages relatifs à la période de la première guerre d'Indochine... Plan de Langson d’après un document de 1940 (Source 9 mois sur la RC4 - Cne Marcel Baarsch) : 1 grottes de Ky Lua - 2 GT 516/2 et la 4° CRLE - 3 rivière Song Ky Kong, 4 RC 4 branche nord - 5 RC 4 branche sud, 6 citadelle de Langson - 7 la « Résidence » et l’hôtel « Les 3 Maréchaux » - 8 emplacement de la gare, 9 piste aérodrome - 10 pont de Ky Lua 11 CCR/3°REI - 12 porte Nord de la citadelle Voici comment se présentait le boulevard Gallieni au début du XX° siècle, boulevard qui était parallèle à la voie ferrée et qui passait derrière la résidence : L'ex boulevard Gallieni au début du XX° siècle
Défilé de troupes boulevard Gallieni au début du XX° siècle
La contre allée de l'ex rue Unal en bordure du pont en fer aujourd'hui L'ancien emplacement de la voie ferrée au niveau de la résidence administrative
Le nouveau pont qui débouche à l'angle de Résidence administrative
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Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
| Sujet: Re: La suite de Lang Son , ses grottes et ses fortifications Lun Jan 28 2019, 18:49 | |
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| Sujet: Re: La suite de Lang Son , ses grottes et ses fortifications | |
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