Immobilisé depuis 2017 pour des travaux de maintenance et de modernisation, l’unique porte-avions russe, « l’Amiral Kouznetsov », a été endommagé ce 30 octobre, à Mourmansk, quand le dock flottant auquel il était amarré a coulé, provoquant la chute d’une grue de 15 mètres sur son pont.
Selon l’entreprise Zvedotcha, filiale de l’entreprise publique russe United Shipbuilding Corporation (USC), à qui la modernisation de « l’Amiral Kouznetsov » a été confiée, le dock flottant a coulé parce que les pompes devant empêcher ses ballasts de se remplir n’ont plus été alimentées en l’électricité en raison d’une coupure de courant.
Quatre ouvriers ont été blessés dans cet accident et un autre est pour le moment porté disparu.
Selon un responsable d’USC, la chute de la grue aurait endommagé la « partie réparée du pont du navire » et laissé un trou d’environ quatre mètres sur cinq. « Il s’agit de la réparation des structures métalliques. C’est le travail habituel de nos soudeurs, qui prendra une semaine et demie », a-t-il assuré.
« Heureusement, cela ne s’est pas produit sur une zone vitale pour l’exploitation du navire », a précisé Alexeï Rakhmanov, le Pdg d’USC, cité par l’agence TASS.
Le porte-avions a depuis été transféré vers un autre quai. Toutefois, USC a annoncé son intention de déposer une plainte contre le propriétaire des infrastructures de Mourmansk, à savoir le group Rosneft. « Nous devrons le faire. Le ministère de la Défense ne prend pas en charge les frais d’assurance, par conséquent le bateau n’était pas assuré », a indiqué M. Rakhmanov.
Cela étant, cette histoire de coupure de courant mériterait des précisions… En effet, après un « audit interne réalisé par l’ingénieur en chef Dmitry Gvozdev », le fournisseur d’électricité russe PJSC Rossetti a assuré qu’aucune panne n’avait affecté le chantier naval de Mourmansk.
Mis en service en 1990, le porte-avions « Amiral Kouznetsov » a participé, en 2016, aux opérations en Syrie, avant de revenir en Russie pour un chantier de modernisation, dont le coût a été estimé à 340 millions de dollars. Ce dernier vise à le doter de nouveaux systèmes de guerre électronique, de communication, de navigation et de combat, à lui installer des systèmes de contrôle devant rendre plus sûr les appontages et à lui remplacer au moins quatre de ses huit chaudières (qui font qu’on le voit arriver de loin…). Normalement, le navire doit reprendre la mer en 2020, voire en 2021.