Commandoair40 Admin
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| Sujet: Ancêtres des Forces Spéciales . Ven Oct 26 2018, 17:18 | |
| Ancêtres des Forces Spéciales
En France
Jusqu'au début du XIVe siècle la loi féodale de mobilisation générale s'applique.
La Guerre de Cent Ans voit la création des bandes et Grandes compagnies composées de mercenaires qui se vendent au plus offrant et se battent parfois pour leur propre compte.
Le pouvoir royal prend alors conscience de la nécessité de constituer une armée nationale à travers les compagnies d'ordonnance instruites par des mercenaires suisses connus sous le nom de bandes suisses.
Pendant les Guerres d'Italie apparaissent les premières bandes comme les bandes de Picardie ancêtres des premiers régiments d'infanterie de ligne.
L'appel à des troupes mercenaires étrangères ou corps francs continuera par la suite pour augmenter les effectifs militaires lors de conflit.
Ils seront constitués par des entrepreneurs de guerres, aventuriers ou aristocrates commissionnés, et connaîtront leur apogée durant les guerres du XVIIIe siècle.
Révolution et Empire
Au début des guerres de la Révolution française, de nombreux corps francs sont créés en France sous différents noms7 : légion, volontaires, comme la Légion des Américains du chevalier de Saint-George ou chez les royalistes comme la légion de Damas.
Le 8 janvier 1814, Napoléon Ier prend un décret portant formation des corps francs pour la défense du territoire :
« Les corps francs s'armeront, s'équiperont et se monteront à leur frais. Ils ne recevront aucune solde ni de guerre ni de paix. »
Ils sont dissous par ordonnance de Louis XVIII du 15 avril 18148. Recréés par Napoléon, le 22 avril 1815, ils sont de nouveau dissous par Louis XVIII, le 20 juillet 1815
Première Guerre mondiale
Ce terme était appliqué aux unités spécialisées dans l'assaut des tranchées ennemies durant la Première Guerre mondiale.
Les corps francs sont souvent confondus avec les « nettoyeurs de tranchées ».
Roger Vercel dans Capitaine Conan a brossé un portrait saisissant de ces terribles soldats.
Cependant, corps francs et nettoyeurs n'ont pas les mêmes objectifs bien qu'ils opèrent parfois avec les mêmes techniques et méthodes de combat.
Le corps franc tente des coups de main à un endroit précis, pour capturer des prisonniers dans les lignes ennemies, détruire des nids de mitrailleuses ou aller observer le terrain.
Le rôle des nettoyeurs est tout autre :
Une fois les vagues d'assaut victorieuses, ils ont 2 objectifs : détruire les poches de résistance ennemie qui continuent à se défendre, puis « nettoyer » avec soin chaque parcelle de terrain de tout présence ennemie.
Leur 2e mission est alors d'occuper la tranchée et la garnir de mitrailleuses et fusils-mitrailleurs aux endroits stratégiques afin de sécuriser l'arrière des troupes d'assaut.
Les Italiens constituent les unités Arditi (les « Hardis »).
La tactique italienne consistait à s'approcher à portée de grenade d'une tranchée sous le couvert d'un barrage d'artillerie, puis lors de l'arrêt du bombardement, à lancer de nombreuses grenades dans la tranchée pour faire croire aux ennemis que le bombardement n'était pas fini.
Profitant de la confusion, ils s'infiltraient alors en groupe dans la tranchée, tuant au couteau et au revolver.
Les Italiens mirent aussi au point des techniques d'infiltration avec des nageurs de combat.
L'uniforme noir des arditi et les « têtes de mort » devinrent le signe distinctif de ces unités.
Les Allemands, de leur côté, répliquèrent avec les « unités d'assaut » (Sturmtruppen), c'est-à-dire des troupes de choc fortement armées avec des mitrailleuses, des lance-flammes et des grenades.
La tactique allemande différait de la tactique italienne en ceci qu'ils attaquaient l'ennemi en son point le plus faible en concentrant leur puissance de feu sur une zone réduite afin de s'infiltrer profondément dans le dispositif ennemi.
Les troupes d'assauts devaient ainsi « tronçonner » le front en plusieurs endroits, laissant aux troupes régulières le soin de nettoyer les tranchées ennemies isolées.
Lors des offensives de 1918, l'armée allemande enfonça les lignes alliées au niveau du chemin des Dames. La supériorité tactique des armées allemandes était néanmoins incapable d'inverser l'issue de la guerre.
Ernst Jünger a décrit l'action des troupes d'assaut allemandes dans ses ouvrages de l'après-guerre (notamment Orages d'acier).
Les Polonais patriotes constituèrent au début des années 1910 des sociétés de tir, qui permirent en août 1914 de créer trois bataillons d’infanterie, commandés par Józef Piłsudski.
Il occupe Kielce le 6 août et provoque la création de deux légions polonaises par les forces allemandes, prévues pour compter 17 000 hommes au total, incorporant les chasseurs de Pilsudski.
D’autres Polonais désireux de lutter contre l’Allemagne constituèrent la légion Puławy, autorisée le 18 octobre 1914 par le tsar. Commandée par le colonel Gorczynski, elle évolue comme un corps franc, avant d’intégrer l’armée impériale le 12 janvier 1915, sous le nom de 104e brigade territoriale.
Leurs fonction de base étant :
Lors d'une attaque, chaque bataillon désignait une (ou plusieurs sections) chargées de "cleaner" les tranchées conquises.
Ces éléments se placaient derrière les deux compagnies attaquant en première ligne.
Ces hommes étaient une tenues et armement allégées (pistolets, poignard, grenades) car leur rôle était, une fois la tranchée conquise de :
- vérifier que tous les abris étaient vides,
- désarmer les prisonniers et les pousser vers l'arrière (en conservant casque et masue à gaz),
- chercher les documents pouvant intéresser le renseignement,
- remettre en état les mitrailleuses ennemis abandonnées pour appuyer tout retour offensif de l'ennemi.
Casse tête Allemand.
Couteau de tranchée US
Casse tête artisanal.
Contrairement aux officiers et sous officiers qui portaient le revolver, arme réglementaire, les hommes des coups de mains sont armés du pistolet Ruby.
N' oublions pas les corps franc, dont Joseph Darnand fut un héro remarqué ( bien avant de devenir ce salaud de la milice de Laval )
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il a 17 ans et cherche en vain à s'engager.
Il est finalement incorporé au 35e régiment d'infanterie, le 8 janvier 1916.
Il est nommé caporal en avril 1917, sergent le 1er juin 1917 et affecté au 366e régiment d'infanterie où il se fait remarquer :
« Sergent Darnand. Peloton des grenadiers d'élite. Se distingue journellement dans la bonne exécution des patrouilles et des embuscades en avant du front ; a fait preuve de beaucoup d'entrain au cours d'un coup de main contre les premières lignes ennemies. »
Il est promu adjudant en 1918.
Plusieurs fois blessé, il reçoit six citations, dont deux à l'ordre de l'armée pour son courage comme « nettoyeur de tranchées ».
Le 14 juillet 1918, son corps franc fait vingt-sept prisonniers au sein d'un état-major de régiment allemand et s'empare de documents essentiels qui permettent de connaître le plan de l'offensive ennemie du 15 juillet 1918:
Celle-ci avorte à la suite des manœuvres du général Gouraud, qui commande la 4e armée.
Darnand reçoit la médaille militaire le 25 juillet 1918 des mains du général Pétain, à qui il voue par la suite un attachement sans borne.
Pour ce fait d'armes, le général Gouraud lui remet la croix de la Légion d’honneur le 7 avril 1927, au cours d'une prise d'armes dans la cour des Invalides.
La croix est accompagnée de cette citation :
« Sous-officier d'élite, d'une bravoure hors de pair. […] Le sous-officier Darnand a été, en tout point, un serviteur modèle et un de nos artisans de notre victoire finale. C'est un beau brave. »
Dans une lettre adressée à Maxime Real del Sarte, Raymond Poincaré, l'ancien président de la République devenu président du conseil, s'excuse de son absence au banquet qui a lieu après la cérémonie et salue en lui « un artisan de la victoire ».
Les corsaires des tranchées : Un coup de main historique
Dans une note en date du 18 janvier 1918, le GQG insiste sur l’intérêt à multiplier les interrogatoires de prisonniers :
« les prisonniers constituent la meilleure source de renseignement. Il appartient à tous les échelons de commandement de stimuler, d’une façon particulière, l’initiative des chefs de corps ou de bataillon, pour qu’ils organisent des coups de main aussi nombreux que possible. »
A quelques semaines des grandes offensives allemandes, l’action des corps francs est alors intégrée dans la manœuvre générale.
Cela ne suffit pas toutefois pour éviter la surprise et les coups de boutoir du printemps, notamment le 21 mars face aux Britanniques ou le 27 mai face à la VIe armée française.
Le 14 juillet pourtant, l’action d’un corps franc va avoir une influence décisive sur le cours de la guerre.
Ce jour-là, en effet un coup de main est organisé par la 132e DI afin de compléter, par des interrogatoires de prisonniers, les indices collectés par l’aviation et des six coups de main précédents.
L’offensive allemande contre la IVe armée, qui défend Reims, est certaine mais il est essentiel d’en connaître la date et l’heure.
La zone d’action choisie est un carré de 500 m sur 500 sillonné de quatre tranchées allemandes (Andrinople, Tirnova, Radius, Cubitus).
Le détachement d’assaut est fourni par le 366e RI à partir des groupes de grenadiers d’élite de ses trois bataillons et de deux sections de « ligne ».
L’ensemble, commandé par le lieutenant Balestie, représente 174 fantassins, renforcés de 16 sapeurs pour les destructions, de trois équipes de lance-flammes et 8 brancardiers.
L’appui d’artillerie comprend quatre batteries de 75 et le groupe de 155 mm de la division, pour assurer l’ouverture des brèches nécessaires, l’encagement de l’objectif, la neutralisation des mitrailleuses et l’aveuglement par fumigènes des observatoires.
L’opération commence à 19h55, c’est-à-dire relativement tôt pour permettre l’exploitation rapide des renseignements recueillis.
L’opération de brèche dans les barbelés s’effectue par les sapeurs sous la protection de l’artillerie à l’aide de pétards et de cisailles.
La brèche effectuée, le détachement d’assaut se fractionne en cinq colonnes alors qu’un sixième élément garde le point d’entrée.
Les hommes sont en tenue légère sans aucune identification de noms, grades ou unités.
L’armement est laissé à leur initiative, les ordres sont seulement de prendre dix grenades par homme et une grenade incendiaire par gradé.
Chacun des colonnes a un itinéraire de tranchée à explorer et doit placer une équipe de cinq ou six hommes sur chacun des points clefs.
L’une de ces colonnes, celle des grenadiers du 4e bataillon est commandée par le sergent Darnand, futur chef de la Milice.
Il parvient à la tranchée Cubitus, objectif extrême du coup de main, attaque l’abri qui s’y trouve et ramène 18 prisonniers.
Le retour se fait par échelon successif, par les mêmes itinéraires.
Chaque groupe ne quitte son objectif qu’après avoir recueilli ceux qui étaient plus en avant.
Au prix de deux tués et de quelques blessés, le détachement a ramené 27 prisonniers et du matériel.
L’interrogatoire des prisonniers a permis de savoir que l’attaque allemande était prévue pour la nuit même avec une préparation d'artillerie à 1 heure du matin prévue pour durer de 3 à 4 heures.
Une carte du déploiement complet des minenwerfers (mortiers de tranchées) a été découverte.
Tous ces renseignements permettent à la IVe armée de déclencher un puissant tir de « contre-préparation offensive » qui va frapper les Allemands sur leur ligne de départ.
En même temps, la première ligne française est évacuée et l’assaut ennemi va tomber dans le vide.
La dernière offensive allemande de la Première Guerre mondiale échoue ainsi grâce à un coup de main qualifié de ce fait d’ « historique » par le général Gouraud.
Chaque homme ayant participé au coup de main reçoit 10 000 francs.
En savoir plus sur https://lavoiedelepee.blogspot.com/2012/05/les-corsaires-des-tranchees-7-un coup.html#EJBwGAk2fLq2h3gx.99
Seconde Guerre mondiale
Dès octobre 1939, des corps francs sont constitués par l'armée française et mènent une guerre d'embuscade à l'avant de la ligne Maginot durant la drôle de guerre.
Joseph Darnand, le futur collaborationniste et chef de la Milice s'y illustre à plusieurs reprises.
Ils ont face à eux les groupes francs allemands qui protègent la ligne Siegfried.
En mai 1940, des groupes francs motorisés de cavalerie sont mis sur pied durant la bataille de France.
Des corps francs d'Afrique se sont formés au Maroc (alors protectorat français) le 25 novembre 1942, après le débarquement allié en Afrique du Nord, à la demande du général Giraud.
Composés de volontaires marocains d'origine et de religion diverses (juifs, musulmans, chrétiens) et appelés vélites, ils ont combattu Rommel et l'Afrika Korps en Tunisie au sein de la 5e armée américaine, avec notamment de l'équipement britannique.
Ils ont participé à la prise de Bizerte en 1943.
Le 26 juillet 1943, à partir du Corps franc d’Afrique, est créé à Dupleix (Algérie) le Groupe de commandos d’Afrique attaché à la 3e D.I.A du général Joseph de Goislard de Monsabert.
Les 7e et 9e compagnies s'intègrent au Régiment de marche du Tchad de la 2e DB.
Les corps francs d'Afrique furent décorés de la croix de guerre.
Les corps francs étaient, pour l'armée française, l'équivalent des commandos britanniques.
LE BATAILLON DE CHOC.
Le bataillon de choc est une unité d'élite de l'Armée française formée en mai 1943 à Staoueli en Algérie.
Entraîné au parachutisme et aux méthodes commandos, son but est d'apporter un soutien aux organisations de la Résistance française en vue de renforcer leur action.
Tous les chasseurs sont volontaires et réunis autour d'une même doctrine rappelant leurs origines diverses.
Elle est « puissance de la légion, légèreté du chasseur, chic du cavalier ».
L'unité est tour à tour engagée en France et en Allemagne pendant le second conflit mondial puis en Indochine et en Algérie avant d'être dissoute à la fin de l'année 1963.
Seconde guerre mondiale
En 1943, le chef de bataillon Gambiez persuade l'état-major de la nécessité de créer une unité spéciale « susceptibles d'apporter le moment venu une aide puissante aux éléments implantés clandestinement dans la zone des opérations de débarquement ».
Il rejoint les vues de la direction des services spéciaux qui décide la création à Staoueli, à compter du 23 mai, du bataillon d'assaut qui prendra par la suite le nom de bataillon de choc.
Ancien chef de section de cette célèbre unité, l'écrivain Raymond Muelle en a raconté l'aventure durant le second conflit mondial dans son livre Le 1er bataillon de choc paru en 1977 aux éditions Presses de la cité.
Il résume ainsi la destination et l'utilisation de l'unité dans le premier paragraphe de son introduction :
« Né des services spéciaux, destiné aux services spéciaux, le « bataillon de choc » n'a que rarement été utilisé selon sa vocation. »
Dans l'esprit de Gambiez, les « choc » devaient en effet être parachutés ou infiltrés dans le dispositif ennemi, capables de durer en climat d'insécurité, de détruire, paralyser et harceler l'adversaire.
Ils devaient être l'équivalent pour la France du SAS britannique, des commandos allemands de Skorzeny, des unités de Chindits en Birmanie, et il reçoit à cet effet une instruction de commando parachutiste.
Mais hormis quelques actions spéciales en Italie et en territoire occupé accomplies par des isolés ou par une section, il fut essentiellement utilisé comme élément précurseur des grandes opérations de la 1re armée et participa à des combats frontaux classiques.
Selon Raymond Muelle, il était suspecté de « giraudisme » aux yeux du BCRA de Londres, ce qui lui aurait en partie valu de ne pas être parfaitement utilisé en territoire occupé selon sa vocation et ses capacités.
Quoi qu'il en soit, ce fut une glorieuse unité à qui le général de Lattre de Tassigny décerna en 1946 une citation éloquente :
« Arme nouvelle, forgée pour des exploits nouveaux, le bataillon donna au premier appel sa mesure de perfection. »
Le baptême du feu de l'unité a lieu à la fin de l'été 1943 lors de l'opération Vésuve de libération de la Corse.
Celle-ci débute le 13 septembre par le débarquement dans le port d'Ajaccio, à partir du sous-marin Casabianca, d'un élément précurseur de 109 chasseurs de la 3e compagnie du capitaine Manjot qui reçoit la reddition de la garnison.
Le reste du bataillon est acheminé dès le lendemain, par les contre torpilleurs Fantasque et Terrible.
Après quelques jours dans la région d'Ajaccio, les hommes de Gambiez interviennent dans l'ensemble de l’île jusqu'au 4 octobre, date à laquelle ils atteignent Bastia.
Le bataillon s'installe dès lors dans la citadelle de Calvi et, le 15 octobre, s'étoffe d'une 4e compagnie formée à partir de volontaires corses dont l'emblème portera la tête de Maure.
Après quelques interventions de type commando en Italie, le bataillon est engagé dans sa totalité du 17 au 29 juin 1944 lors de l'opération Brassard relative à la conquête de l'île d'Elbe.
Trois heures avant l'assaut général mené par la 9e DIC, le 2e groupe de tabors marocains et les commandos d'Afrique, des détachements sont débarqués afin de neutraliser les batteries côtières allemandes disséminées à la périphérie de l'île.
Le gros du bataillon doit intervenir au sud tandis que 80 hommes seront chargés de la partie nord et notamment des batteries d'Enfola.
La section du sous-lieutenant Corley, désignée pour intervenir dans le Vercors est finalement parachutée dans la Drôme, en 2 sticks les 31 juillet et 1er aout 1944, près de Dieulefit.
Les trente hommes subissent des pertes lors du saut et l'aspirant Muelle prend la tête de la section.
Après quelques combats et accrochages entre Montélimar et Grenoble, la section qui est affectée à une compagnie FFI (16e compagnie du 1er bataillon de l'Armée secrète Drôme-Sud) reçoit l'ordre d'attaquer Le Pont-de-Claix qui ouvre la porte de Grenoble.
Le 21 août, les chasseurs de Muelle livrent des combats acharnés, investissent le village mais doivent battre en retraite faute de soutien et à la suite de l'arrivée d'une colonne de renfort allemande.
Finalement, la section du choc traverse Pont-de-Claix et entre dans Grenoble en élément précurseur le lendemain, le 22 août 1944.
La section ne rejoint le bataillon que pour la prise de Dijon le 9 septembre.
Entre temps, Gambiez a quitté l'unité pour former les commandos de France et le gros du bataillon a débarqué le 20 août dans le golfe de Saint-Tropez à Sainte-Maxime.
Avec à leur tête le capitaine Hériard-Dubreuil, le bataillon de choc est engagé du 21 au 24 août dans les combats pour Toulon au côté du 3e RTA du colonel Linares.
L'unité est notamment engagée au hameau de Dardennes, à la poudrière (4e cie) et en centre ville (1re et 2e cies).
Le mont Faron est quant à lui investi sans combat par la 3e compagnie.
Après les combats de Toulon, le bataillon remonte vers le nord par la vallée du Rhône, dépasse Lyon et se retrouve à Dijon qu'il libère le 11 septembre associé au 2e RSAR et à un peloton de Tank Destroyer.
À la fin du mois de septembre l'unité se rapproche de Belfort et, après l'engagement séparé des compagnies à Romchamp et Fresse, combat à Miellin puis Château-Lambert.
Le 3 octobre, l'unité est renforcée par l'un des commandos lourd en provenance des commandos de France.
Le 25, le capitaine Lefort en prend le commandement.
Début novembre, le bataillon est au côté de son frère d'arme les commandos de France dans les combats meurtriers du Haut du Tôt au sud de Gérardmer puis rejoint la région de Belfort afin de participer à la libération de la ville.
Le 20, les compagnies sont d'abord engagées à Cravanche, puis au Coudray et à Essert et entrent dans Belfort qui sera définitivement libérée le 25.
Entre le 23 novembre et le 3 décembre, les chocs engagent une succession de combats en Haute-Alsace entre Belfort et Mulhouse : Lamadeleine, Étueffont, Rougemont-le-Château, Masevaux, Bourbach-le-Haut, col du Hundsruck, Willer-sur-Thur, Bischwiller.
Alors qu'il forme depuis le 5 janvier 1945 le 1er groupement de choc avec les commandos de France devenus à cette occasion le 3e bataillon de choc, le bataillon est à nouveau impliqué dans des combats éprouvants en Alsace dans le cadre de la réduction de la poche de Colmar.
Il s'agit des combats pour Jebsheim et Durrenentzen et des opérations de nettoyage ou d'occupation autour de Colmar.
À l'issue de ces derniers combats l'unité est très éprouvée et certaines sections ont perdu la moitié de leurs effectifs.
Après une période de repos à Soultzmatt, le bataillon traverse le Rhin à Gemersheim le 2 avril 1945 avant de poursuivre son épopée à travers l'Allemagne puis l'Autriche.
La plupart du temps accompagnée par les chars, l'unité progresse rapidement et livre de nombreux combats notamment à Karlsruhe, Pforzheim, Dobel et Reutlingen.
Le Danube est atteint le 26 avril à la hauteur de Sigmaringen, puis le lac de Constance et enfin le dernier combat le 5 mai à Hintergasse.
Lors du second conflit mondial le « 1er choc » a particulièrement été éprouvé.
Entre septembre 1943 et mai 1945, les pertes enregistrées sont de 205 tués, 535 blessés et 42 disparus pour un effectif de 700 hommes à peine.
À l'issue de la capitulation de l'Allemagne, le bataillon prend ses cantonnements dans la région de Ravensbourg qu'il quittera fin 1945 pour rejoindre le camp de La Pallu près de Bordeaux et former, avec les commandos d'Afrique, le 1er bataillon du 1er RICAP
Indochine 1947-1948
Les premiers éléments du choc arrivent en Indochine au sein des deux bataillons parachutistes SAS dont la première appellation est en réalité bataillon de choc SAS d'Extrême-Orient.
Les deux unités, qui sont mises sur pied à Mont-de-Marsan respectivement en février et mars 1946, débarquent à Saïgon les 23 et 27 février pour le 1er bataillon (248 hommes) et le 19 juin 1946 pour le 2d (530 hommes).
Intégrés au sein de la demi-brigade SAS du lieutenant-Colonel Paris de Bollardière les unités interviennent au Laos, au Cambodge, en Cochinchine et au Tonkin jusqu'en juin 1948 pour les derniers éléments du 1er BCCP (le 1er bataillon colonial de commandos parachutistes est le nom de l'unité qui regroupe les derniers éléments des deux bataillons SAS).
Les parachutistes SAS qui rejoignent la métropole le 22 juillet 1948 auront perdus 250 des leurs en Indochine.
La demi-brigade de marche parachutiste (DBMP), formée à partir des éléments de la 25e DAP, arrive en Indochine au début de 1947.
Avec ses trois bataillons (I, III/1er RCP et le 1er bataillon parachutiste de choc), aux ordres du lieutenant-colonel Sauvagnac, elle constitue le premier renfort sérieux depuis le début de la guerre au Tonkin.
Les compagnies sont d'abord utilisées sur la périphérie de la capitale, Hanoï, à des tâches de " pacification et de colonisation " qui leur permettent de s'acclimater. Ainsi que l'écrit le rédacteur du journal de marche du « choc » :
" Pour les anciens, qui ont fait la guerre en Europe, comme pour les jeunes, tout est à apprendre dans cette guerre d'embuscade, de trahison, où la difficulté est de découvrir le véritable ennemi. ".
Le 17 janvier 1947, le bataillon, amputé de sa 4e compagnie qui rejoindra l'unité le 4 avril, embarque à Alger pour l'Extrême-Orient et arrive à Saïgon le 13 février puis à Hải Phòng le 24.
Après des opérations dans la périphérie d'Hanoï, l'unité est ensuite engagée dans de grandes opérations au Tonkin : opération Papillon en avril, opération "Léa" du 7 au 15 octobre, puis "Ceinture" du 19 novembre au 14 décembre.
De janvier à mars 1948 le bataillon est transféré en Cochinchine où il intervient en tant que troupe d'intervention.
Le 11 avril il retrouve le Tonkin où il interviendra jusqu'à son rapatriement initialement prévu début juillet puis début août et qui aura finalement lieu début septembre.
Le bataillon embarque à Haïphong le 6 septembre 1948 sur l'Abbeville et, après une escale de 10 jours à Saigon, rejoint Marseille le 19 octobre. Il cantonne alors à Tarbes jusqu'en mars 1949 puis à Montauban au quartier Doumerc.
Durant ces deux ans passés en Extrême-orient, le bataillon aura enregistré un total de 59 tués ou disparus et 138 blessés
Les « choc » seront à nouveau présent au sein du GCMA dont l'une des principales missions est de mettre en place et d'organiser des maquis et des opérations commando en zone vietminh.
Afrique du nord 1953-1955
Employé en Tunisie puis au Maroc.
En Algérie, comme l'écrit Raymond Muelle :
« Le bataillon de choc, rattaché au célèbre « choc » étroitement lié au service "action" du SDECE retrouvera sa vocation première.
Né des services spéciaux. Il est revenu au service de spéciaux. »
Les dernières garnisons du 1er BPC de 1957 à 1963 sont Calvi et Corte.
Source : http://www.forum-militaire.fr/
___________________________________ ____________________________________Sicut-Aquila « Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ». | |
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