En septembre, à Djibouti, des commandos marine ont tiré deux Missiles Moyenne Portée [MMP] depuis une embarcation semi-rigide de type ECUME [Embarcation commando à usage multiple embarquable]. Destiné à l’armée de Terre, ce système d’arme a donné pleinement satisfaction puisque les deux tirs ont atteint leur cible, le premier ayant été effectué de la mer vers la terre tandis que le second a visé un objectif naval.
D’où la décision de son concepteur, le missilier MBDA, d’en développer une version navale.
« Le succès de cette expérimentation permet à MBDA d’élargir les perspectives d’intégration du système MMP et de le proposer sur des vedettes rapides ou des embarcations semi-rigides pour des missions de lutte contre des navires hostiles ou encore pour des missions littorales contre des défenses côtières ou des véhicules blindés, notamment en soutien d’un débarquement de petites unités ou de forces spéciales », a en effet annoncé l’industriel, ce 23 octobre, via un communiqué.
Le système MMP, qui inclut le missile et un poste de tir, est d’ailleurs présent au salon Euronaval, sur le stand de la société Zodiac Milpro.
Qui plus est, précise MBDA, le MMP pourra donc être installé sur des vedettes rapides, à partir desquelles il pourra être tiré à partir d’une tourelle stabilisée dotée de « quatre munitions prêtes au tir dans des conteneurs lanceurs assurant la protection des missiles contre les environnements marins. » Cette tourelle pourra être commandée soit via une console dédiée, soit depuis le poste des opérations du navire.
« Le lancement aujourd’hui d’une famille de systèmes navals basés sur le missile MMP s’inscrit sur la trajectoire que nous avons initiée avec les armées françaises au lancement du programme MMP en 2011 », a commenté Antoine Bouvier, le Pdg de MBDA.
« En décidant à l’époque d’introduire les technologies les plus modernes de guidage et de propulsion autour d’une charge militaire multi-effets, nous avons posé les bases d’une famille d’armements capable de satisfaire aux contraintes d’emploi les plus diverses que les forces armées peuvent rencontrer sur le terrain, en termes d’effets tactiques, en termes de mobilité, comme en termes d’environnements », a-t-il ajouté, avant de promettre d’autres versions du MMP « encore plus performantes dans un proche avenir. »
Pour rappel, le Missile Moyenne Portée, un engin antichar à l’origine, est doté d’une d’une charge militaire polyvalente et d’un autodirecteur bi-bande visible/infrarouge non refroidi, ce qui lui permet d’atteindre avec une très grande précision des cibles chaudes ou froides situées à 4/5 km de distance. Conçu avec des matériaux légers, il fait appel à plusieurs technologies, dont dont la charge multi-effets, la liaison de données haute performance par fibre optique, le traitement d’image, les interfaces homme-machine, etc.
Photo : MBDA