Avec un projet de loi de finances qui prévoit une allocation mensuelle de 780 euros par mois pour 6 millions de personnes et une disposition devant permettre un départ à la retraite plus tôt, l’équation budgétaire italienne s’annonce compliquée, d’autant plus que la dette publique du pays a atteint les 2.300 milliards d’euros. Mais l’on sait que les forces italiennes paieront une partie de la note, après avoir été essorées par des coupes sombres dans leurs moyens en 2012, afin de remettre les finances publiques sur les rails (et éviter des soucis avec l’euro).
Cet été, le ministre transalpin des Affaires étrangères, Enzo Moavero, avait annoncé que les dépenses militaires allaient baisser en 2019 et en 2020. Et que, par conséquent, elles ne représenteraient que 1,15% du PIB, soit bien loin de l’objectif des 2% du PIB pour lequel la majorité gouvernementale précédente s’était engagée en 2014.
Sur ce point, la ministre italienne de la Défense, Elisabetta Trenta, issue du Mouvement Cinq Étoiles, fit valoir qu’il fallait « considérer non seulement la quantité mais aussi la qualité de la contribution à l’Alliance. » Et d’ajouter : « L’Italie est en première ligne en qui concerne la participation aux missions internationales. »
Cependant, aucun des deux ministres n’avait avancé le montant des réductions budgétaires que leur gouvernement entendait imposer aux forces armées italiennes. C’est désormais chose faite.
Dans un entretien donné à Tiscali News, Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Étoiles, vice-président du Conseil des ministres et ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales, a présenté la « douloureuse ».
« Nous allons supprimer 500 millions d’euros de dépenses pour des armements inutiles, qui ne servent pas à défendre le pays, mais qui constituent seulement un moyen de dépenser de l’argent », a affirmé M. Di Maio. Pour autant, il n’a pas précisé les programmes qui allaient être impactés par cette mesure.
Le contrat de coalition, conclu entre la Ligue et le Mouvement Cinq Étoiles, ne désigne pas de programme d’armement en particulier qu’il faudrait reporter, voire annuler. L’on sait seulement que le parti de M. Di Maio a le F-35 dans le collimateur depuis longtemps. Seulement, l’Italie est fortement impliquée dans ce projet américain, notamment sur le plan industriel.
En 2017, le budget militaire italien a augmenté de 500 millions d’euros, pour atteindre les 20,2 milliards.
Par ailleurs, au niveau industriel, les relations entre Rome et Paris étant glaciales, le projet visant à rapprocher Naval Group et Fincantieri fait du sur-place, alors qu’une annonce était attendue en juin dernier. Une solution, pour le constructeur naval français, serait de se tourner vers ThyssenKrupp Marine Systems, qui pourrait être mis en vente par sa maison-mère, ThyssenKrupp.