Cap sur l'Asie du Sud-Est (1940-1941)
Dans l'impossibilité de reculer,
le gouvernement japonais décide de profiter
de ce que la France et les Pays-Bas ont été envahis par la Wehrmacht pour s'emparer de leurs colonies du Sud-Est asiatique,
l'Indochine et les Indes néerlandaises (l'Indonésie actuelle)
et ainsi prendre la Chine en tenaille.
Des troupes nippones débarquent en Indochine sous le prétexte de contrôler les accès à la Chine.
Les États-Unis voient dans cette extension de la guerre une menace pour les colonies anglaises et néerlandaises voisines. Ils décrètent un embargo sur les livraisons au Japon de matières premières.
C'est un coup de massue pour le gouvernement japonais qui achète aux États-Unis l'essentiel de son pétrole.
Avec ses réserves, l'état-major se donne six mois pour frapper vite et fort et mettre les Anglo-Saxons devant le fait accompli.
Face à une armée de terre qui piétine en Mandchourie comme en Chine,
c'est dès lors l'amiral en chef Yamamoto Isoroku
qui va prendre l'initiative.
Le patron de la marine japonaise a conscience de
l'immense faiblesse de son pays par rapport
à ce géant au moins dix fois plus riche.
Il espère seulement que l'opinion américaine, neutraliste, pourrait s'accommoder d'une paix de compromis en cas de succès japonais.
Et c'est ainsi que, le dimanche 7 décembre 1941, l'aéronavale japonaise attaque sans avertissement
la flotte américaine basée à Pearl Harbor,
au coeur de l'océan Pacifique.
Le même jour, l'armée japonaise attaque également les Philippines,
protectorat américain, ainsi que la Malaisie britannique,
Honkong et l'île américaine de Guam.
La guerre d'Asie et du Pacifique (1941-1945)
Les Japonais vont combattre simultanément
dans les profondeurs de la jungle tropicale
mais aussi dans l'océan,
mettant en oeuvre les techniques les plus rudimentaire
(combat au corps à corps) et les plus sophistiquées
(affrontement à distance entre porte-avions).
Ils volent pendant les premiers mois de succès en succès.
C'est ainsi qu'ils s'emparent le 15 février 1942 de Singapour, épicentre de la colonisation britannique en Asie.
Le 3 mars 1942, les Hollandais lâchent l'Indonésie sans guère de résistance.
Les Américains, sous le commandement du général Douglas MacArthur,
résistent jusqu'à la dernière extrémité aux Philippines et ne quittent l'île fortifiée de Corregidor
que le 8 mai 1942.
La Nouvelle-Guinée, l'Australie et même les Indes britanniques sont menacées.
Tokyo promet la création d'un nouvel ordre asiatique,
qualifié de « sphère de coprospérité de la grande Asie orientale ».
Des militants anticolonialistes se rallient aux Japonais,
comme l'Indien Subhra Chandra Bose,
encore très populaire dans son pays.
Mais derrière cette façade engageante se révèle
très vite une entreprise d'oppression et de pillage
qui n'a rien à envier en matière de brutalité
aux anciens pouvoirs coloniaux.
L'expansion nipponne est stoppée cependant par
la bataille de la mer de Corail,
au large de l'Australie, du 4 au 8 mai 1942,
et surtout la bataille de Midway, du 3 au 6 juin 1942.
Après la bataille de Guadalcanal, dans les îles Salomon,
du 7 août 1942 au 9 février 1943,
les Américains passent résolument à l'offensive.
La suite n'est plus qu'une suite de reculades sanglantes,
héroïques ou suicidaires.
À partir de novembre 1944,
l'archipel nippon est bombardé
et les usines et les voies de communication détruites.
Les villes ne sont pas épargnées par les bombardiers.
Le 15 août 1945, par un acte d'autorité,
l'empereur Hiro Hito reconnaît à la radio la défaite du pays.
La capitulation est conclue le 2 septembre suivant.