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| LES TROUPES COLONIALES | |
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Auteur | Message |
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Nombre de messages : 1257 Date d'inscription : 13/01/2014
| Sujet: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:13 | |
| LES TROUPES COLONIALES EN 1914 En 1914,à la veille de la Grande Guerre, la situation de toutes les troupes coloniales, dans la métropole, en Afrique du Nord et dans les colonies, était la suivante. Le corps d'armée des troupes coloniales, quartier général à Paris, était commandé par le général de division Lefèvre, ayant comme chef d'état-major le Colonel Puypèroux. Il comprenait trois divisions, entièrement stationnées dans la métropole : 1ere division d'infanterie coloniale, à Paris, général Leblois. Comprenant la 2e brigade. à Lyon, général Simonin (5e et 6e régiments, à Lyon) et la 5e brigade, à Paris, général Goullet (21e et 23e régiments, à Paris). 2e division d'infanterie coloniale, à Toulon. général Leblois comprenant la 4e brigade. à Toulon, Colonel Boudonnet (4e et 8e régiments à Toulon) et la 6e brigade, à Marseille, général Caudrellier (22e régiment à Marseille, 24e régiment a Perpignan et à Sète). 3e division d'infanterie coloniale, à Brest, général Raffenel, comprenant la 1ere brigade a Brest, général Montignault (1er régiment à Cherbourg, 2e régiment à Brest), et la 3e brigade à Rochefort, général Rondony (3e régiment à Rochefort. 7e régiment a Bordeaux). Brigade d’Artillerie coloniale, général Gautheron,à Paris, comprenant le 1er régiment à Lorient, le 2e régiment à Cherbourg et Brest, le 3e régiment à Vincennes (fort de Charenton). Toulon et Marseille. Il y avait encore la section des secrétaires d'état-major coloniaux à Paris; la section de télégraphistes coloniaux à Lyon; la section de commis et ouvriers militaires d’administration des troupes coloniales à Paris (fort de Bicêtre), la section d’infirmiers militaires des troupes coloniales à Marseille et le Dépôt des isolés des troupes coloniales à Marseille avec annexe à Bordeaux et à Saint-Nazaire. Au Maroc existaient six régiments de marche d'infanterie coloniale, chacun à un bataillon blanc et deux bataillons noirs dont les garnisons d'attache étaient respectivement Rabat, la Chaouïa, Meknés, la Chaouïa et le sud. Fez, Marrakech. et un bataillon supplémentaire européen à Fez. En outre, deux groupes mixtes d'artillerie coloniale, soit trois batteries montées et quatre de montagne, et un groupe de conducteurs sénégalais à Six compagnies. En Algérie, se trouvaient deux bataillons de tirailleurs sénégalais, le 1er a Colomb-Béchar le 2e à Orléansville. Les troupes coloniales stationnées aux colonies étaient divisées en six groupes et un corps d’occupation. Groupe de l’Indochine quartier général a Hanoi. Division du Tonkin Hanoi, comprenant la 1ere brigade à Hanoi (9e régiment d'infanterie coloniale a Hanoi, 1er régiment de Tirailleurs tonkinois à Hanoi, 4e régiment de tirailleurs tonkinois a, Nam-Dinh) et la 2e brigade à Bac-Ninh (10e régiment d'infanterie coloniale a Haïphong, 2e régiment de tirailleurs tonkinois au 7 pagodes, 3e régiment de tirailleurs tonkinois a' Bac-Ninh). Cette division comprenait encore une 3e brigade a Saigon (11e régiment d’infanterie colonial à Saigon et 1er régiment de tirailleurs annamites, Les Mares, ces deux unités chacune à quatre bataillons au lien de trois comme les précédentes. Artillerie : au Tonkin. le 4e régiment d’artillerie coloniale à Hanoi (cinq batteries dont deux montées) et la 6e compagnie mixte d'ouvriers à Hanoi. En Cochinchine, le 5e régiment d’artillerie coloniale à Saigon (quatorze batteries, dont quatre montées. trois de montagne et sept à pied). la 7' compagnie d'ouvriers, le tout à Saigon et au cap Saint-Jacques. Les services étaient entièrement groupés à Hanoi. Corps d'occupation de Chine quartier général à Tien-tsin (16e régiment d'infanterie coloniale a Tien-tsin) Groupe de l’Afrique occidentale quartier général à Dakar Infanterie : bataillon d'infanterie coloniale à Dakar 1er régiment de tirailleurs 'Sénégalais à Saint-Louis.' 2e régiment de tirailleurs sénégalais a Kati; 3e régiment de tirailleurs sénégalais en Côte d’Ivoire 4e régiment de tirailleurs sénégalais à Dakar. Et deux bataillons de tirailleurs sénégalais formant corps. le 2e à Tombouctou, le 3e à Zinder. Cavalerie escadron de spahis Sénégalais a Saint-Louis. Artillerie 6e régiment d’artillerie coloniale à Dakar et Kati (sept batteries dont une de montagne, deux montées, quatre a pied. Un détachement d'ouvriers d’artillerie a Kayes. Groupe de l’Afrique équatoriale quartier général a Brazzaville. Territoire militaire du Tchad (régiment de tirailleurs de l'Afrique équatoriale à Fort-Lamy ). Groupe de l'Afrique orientale, quartier général à Tananarive. Infanterie : bataillon d'infanterie coloniale a Diégo-Suarez; 1er régiment de tirailleurs Malgaches à Tananarive 2e régiment de Tirailleurs malgaches à Tamatave, 3e régiment de tirailleurs malgaches à Diégo-Suarez, bataillon de tirailleurs Sénégalais à Majunga, bataillon d'infanterie coloniale de l'Emyrne à Tananarive. Artillerie : 7e régiment d'artillerie coloniale a Diégo-Suarez et en Emyrne (six batteries, dont une montée, deux de montagne, trois à pied). 10e et 11e compagnies d'ouvriers à Tananarive et Diégo. Groupe des Antilles . Martinique, une compagnie d'infanterie coloniale à Fort-De-France; une batterie à pied à Fort-De-France. Guadeloupe, un peloton d'infanterie à Basse-Terre. Guyane, une compagnie d'infanterie coloniale à Cayenne. Groupe du Pacifique. Nouvelle-Calédonie, deux compagnies d’infanterie à Nouméa et un peloton à Tahiti. L'ensemble assez considérable représentait 102 bataillons et 39 batteries. Dont 36 bataillons et 12 batteries en métropole et 21 bataillons en Afrique du Nord . Dans ce total de 102 bataillons, la « force noire » représentait le quart. La guerre allait considérablement augmenter ces effectifs. Les nécessités de la mobilisation avaient obligé le commandement à effectuer des changements de garnison en 1913. C’est ainsi que deux régiments d'infanterie coloniale avaient été envoyés du Cherbourg et de Brest à Lyon, mesure incompréhensible pour ceux qui ignoraient qu'ils allaient combattre avec, le 14e corps d’armée dont le quartier général était dans cette ville. Il y avait eu permutations de régiments entre Bordeaux et Rochefort. Enfin, un 3e régiment d'artillerie avait été mis sur le pied de quatre groupes, mais il n’en avait encore que la moitié. Il allait être fait appel largement aux réservistes pour combler les trous. Lorsque la mobilisation fut décrétée le 1er août 1914, le corps d'armée colonial fut mis sur pied à deux divisions d'infanterie(la 2e et la 3e) et une brigade de réserve (la 5e) celle de Paris. On lui confectionna deux artilleries divisionnaires a trois groupes de 75 mm et une artillerie dite de corps d'armée a quatre groupes du même calibre. On lui adjoignit comme cavalerie, un régiment de chasseurs d'Afrique, le 3e venu d'Algérie; et un bataillon du génie de Versailles, le 22e, qui lui était destiné dés le temps de paix. On y ajouta deux escadrons de réservistes du 6e dragons, de Vincennes et il fut dirigé sur les Ardennes où se groupait notre IVe armée.Comme nous l'avons dit, la brigade d'infanterie coloniale de Lyon fut affectée comme réserve d'infanterie du 14e corps. Chaque régiment actif mobilisait un régiment de réserve qui portait le même numéro que le sien augmenté de 30 ou de 20, suivant les cas. Cette mesure donna donc douze régiments à deux bataillons seulement numérotés de 31 à 38 et de 41 à 44. Deux d'entre eux (41e et 43e formés à Paris) furent affectés au 20e corps d'armée, sur le Grand-Couronné de Nancy. Deux autres (31e et 32e formés à Cherbourg et à Brest) furent envoyés renforcer la garnison de la place forte de Maubeuge. Huit autres furent affectés à des divisions de réserve et les deux derniers (33e et 37e) demeurèrent provisoirement disponibles dans leurs garnisons de mobilisation (Rochefort et Bordeaux). Le Maroc fournit immédiatement un régiment colonial composé de trois bataillons européens qui s'appela « régiment colonial de marche » et qui peut être considéré comme l'ancêtre du fameux R.I.C.M. dont nous ferons plus tard l'historique, et, après la bataille de la Marne, trois autres régiments de marche composés chacun d'un bataillon blanc et de deux bataillons sénégalais. Ayant subi des pertes sensibles, ces quatre unités se fondirent en une seule, le régiment d'infanterie coloniale du Maroc. Les suites de la guerre obligèrent le commandement à former d'autres régiments de la série 50 qui furent diversement employés (Dardanelles, Salonique, formations diverses du front occidental). Enfin, furent mis sur pied une centaine de bataillons sénégalais qui furent employés soit comme combattants, soit dans des services d'étapes, un bataillon somali, trois bataillons malgaches. A la fin de la guerre, l'armée française comptait sept divisions coloniales dans la composition desquelles entraient vingt-deux régiments. Neuf avaient disparu pour des raisons diverses, un seul demeurait disponible. Voici la composition de ces divisions : 2e D.I.C. 22e. 24e. 43e régiments, 1er d'artillerie coloniale 3e D.I.C. - 7e, 21e, 23e régiments, 2e . d'artillerie coloniale 10e D.I.C, 33e, 52e, 53e régiments, 41e d'artillerie coloniale. 11e D.I.C. - 34e, 35e, 42e, 44e régiments, 21e d'artillerie coloniale 15e D.I.C. - 2e, 5e, 6e régiments, 22e d'artillerie coloniale. 16e D.I.C - 4e, 8e, 37e régiments, 42e d'artillerie coloniale, 17e D.I.C. - 1er 3e, 54e régiments 4e d'artillerie coloniale. On trouvait évidemment par ailleurs des régiments d'artillerie Coloniale non endivisionnés. En principe, chaque régiment d'origine avait donné naissance à deux ou trois autres unités, Ainsi 1er, 21e, 41e, 2e, 22e, 42e, 3e, 23e, 43e. Les régiments lourds étaient numérotés 141, 142, 143, etc. De la longue suite de batailles et de combats dans lesquels furent engagés ces corps de troupe coloniaux, nous ne retiendrons que les principaux d'entre eux : - La bataille des frontières Ou, dans les Ardennes, la 3e division fut anéantie. - Les batailles de Champagne. - La bataille de la Somme en juillet 1916. - La bataille du Chemin-des-Dames en avril 1917. - La bataille de Saint-Mihiel en 1918. - Les combats des Dardanelles et la grande bataille qui mit fin à la guerre sur le front macédonien Les Unités Coloniales dans la Guerre de 1914-1918
Pendant la guerre de 1914-1918, les grandes unités coloniales ont été les suivantes. D'abord, les « corps d'armées ». Au corps d'armée de 1914 vint s'ajouter, en 1915, un 2e corps d’armée colonial. Le 1er corps d'armée colonial fut successivement commandé par les généraux Lefèvre (1914), Gouraud (1915), Berdoulat (1915-1917), Mazillier (1918). Le 2e corps d'armée colonial fut successivement commandé par les généraux Blondlat (1915-1917) et Claudel (1918). Les divisions coloniales furent les suivantes (la 1re n'ayant jamais été constituée):
2e D.I.C. : généraux Leblois (19l4), Mazillier (1915-1916), Sadorge, Aymerich (1917), Mordrelle (1917-1918). Elle participe :
-En 1914, aux batailles des frontières et de la Meuse (août), à la première bataille de la Marne , à la bataille de Vitry (septembre). - En 1915. aux première et deuxième batailles de Champagne, fortin de Beauséjour et Main de Massiges. En 1916, à la première bataille de la Somme (juillet - août), Frise, Herbécourt, Flaucourt, Biaches, Feuillères. - En 1917, à la deuxième bataille de I'Aisne, Laffaux (avril). - En 1918, à la troisième bataille de l'Aisne (mai-juillet), a la quatrième bataille de Champagne, montagne de Reims, et à la deuxième bataille de la Marne (Juillet - août), à la bataille de Saint Thierry (octobre), à la bataille de la Serre (octobre-novembre), à la poussée vers la Meuse (novembre).
3e D.I.C. généraux Raffenel, Leblond, Goullet (1914), Gadel (1915), Puypèroux (1916-1918). Elle participe :
- En 1914, engagée dans les mêmes secteurs que la 2e D.I.C. En 1915, a la première bataille de Champagne (Ville-sur-Tourbe) et à la deuxième bataille de Champagne (Ville-sur-Tourbe et Massiges) . - En 1916, a la première bataille de la Somme : Becquincourt, Dompierre, Assevillers, Flaucourt. Belloy-en-Santerre (juillet), Villers-Carbonnel, Barleux (fin juillet). - En 1917, à la deuxième bataille de l'Aisne bois de Mortier, mont des Singes (avril - mai). - En 1918, à la quatrième bataille de Champagne montagne de Reims à la deuxième bataille de la Marne (juillet à septembre), à la bataille de Saint-Thierry (septembre - octobre), à la bataille de la Serre (octobre).
10e D.I.C. Généraux Marchand, Gadel (1915), Marchand (1916 1918), Elle participe
- En 1915 constituée le 20 mai, à la deuxième bataille de Champagne, ferme de Navarin. - En 1916 à la bataille de la Somme. Belloy-en-Santerre. - En 1917 à la deuxième bataille de l'Aisne. Heurtebise. - En 1918 : à la troisième bataille de l'Aisne, Château-Thierry (mai - juin), à la quatrième bataille de Champagne, Rueil-sur-Marne, Troissy; à la deuxième bataille de la Marne (13 au 30 juillet). 11e D.I.C. : généraux Sicre, Venel, Bordeaux (1917), Farret (1918). Elle participe :
- En 1917, constituée le 1er janvier à l'armée d'Orient avec les 21e et 22e brigades coloniales. à Kerklima (mars), bataille de la boucle de la Tcherna (avril - mai). En 1918, à la rupture du front de Macédoine, Prilep-Uskub-Mitrovitsa-Nich (septembre - novembre). Eléments détachés à Flume et Ragu (novembre), Occupation du territoire hongrois (décembre). - En 1919 occupation du banat de Temesvar (janvier).
15e D.I.C. : généraux Bro (1915), Guérin (1915-1918). Elle participe :
En 1915. constituée le 16 juin, à la deuxième bataille de Champagne, butte de Souain (septembre). En 1916, à la bataille de la Somme, Baileux, Belloy (août - octobre). En 1917, à la deuxième bataille de l'Aisne, Cerny-en-Laonnais (avril). En 1918, à la troisième bataille de Picardie, à la bataille de Montdidier (août), à la bataille de Saint-Mihiel (septembre).16e D.I.C. généraux Bonnier (1915), Dessort (1916-1918), Elle participe :
-En 1915, constituée le 1er juillet, à la deuxième bataille de Champagne, butte de Souain, cote 193 (septembre - octobre) -En 1916, à la bataille de la Somme. Flaucourt Barleux-la-Maisonnette (juillet - août). Passée à l’armée d'Orient (décembre) -En 1917, aux opération nord-ouest de Monastir. cote 1248 (mars - avril). à la bataille de la boucle de la Tcherna, piton Rocheux, piton Jaune (mai). -En 1918, à la rupture du front de Macédoine, Nonte-Zborsko-massif de la Dzena, Stroumitsa (juin - octobre ). -En 19l9, Roumanie, Bessarabie.
17e D.I.C. : généraux Masnou-Brulard (1915), Gérôme (1916), Tètart (1917), Bordeaux, Pruneau (1918). C'était l'ancienne 1ere division du corps expéditionnaire d'Orient. Elle participe :
-En 1915, aux Dardanelles, bataille de Krithia. -En 1916, transformée en l7e D.I.C. (février - avril), à la bataille de Doiran (août à la bataille de la Tcherna (octobre - décembre). -En 1917, à la bataille de la boucle de la Tcherna (mars - avril). -En 1918, à la bataille de Dobropolje (septembre - octobre). -En 1919, occupation du banat de Temesvar.On remarquera que les grands secteurs des coloniaux sur le front de France ont été la Champagne et la Somme. Aucune division coloniale n'a été engagée entièrement à Verdun. Seul le R.I.C.M. qui comptait une division d'Afrique du Nord, la 38e , a porté haut et ferme le drapeau de l'arme à Douaumont. PRISE D'UN DRAPEAULe contact avait été pris au nord de Valmy le 13 septembre 1914 et, ce jour là, le lieutenant-colonel Jannot avait pris le commandement du 24e R.I.C. Le 14, le 22e avait pu s'emparer de Virginy et de Massiges, mais n'avait guère progressé au-delà. Le 15, la 6e brigade attaqua avec ses deux régiments en ligne. Le 24e, à gauche, avait pour mission de s'emparer de la cote 199 (mont Tétu). L'attaque, déclenchée vers midi progressait d’abord normalement, mais une batterie allemande se révela à courte distance sur la gauche et prit en flanc les deux bataillons d'assaut leur causant, en quelques instants, des pertes énormes. Les bataillons s’accrochèrent au terrain et enrayèrent la progression ennemie. Au cours de cette journée, le 24e perdit dix officiers dont les deux chefs de bataillons qui avaient attaqué et 450 hommes. Le 18, le régiment alla occuper la ferme de Beauséjour. Le 26 septembre, à 4 heures du matin, une nouvelle bataille se déclenchait et des éléments de toute la 2e division coloniale attaquèrent les crêtes de la cote 180, à 1.800 mètres du village de Minaucourt, que les Allemands occupaient solidement. Après une lutte acharnée ils en furent délogés, laissant entre les mains des marsouins un drapeau du 59e régiment et plus de 300 prisonniers. Quelques jours plus tard, le général commandant la IV e armée portait à la connaissance des troupes le décret conférant la Légion d'honneur au drapeau du 24e R.I.C. : « Le général commandant l'armée est heureux de porter à la connaissance des troupes sous ses ordres l’enlèvement d'un drapeau du 69e régiment d'Infanterie allemande. Ce brillant fait d'armes a été accompli par le 24e régiment d'infanterie coloniale pendant la journée du 26 septembre, combats au cours desquels l'ennemi a subi des pertes considérables et abandonné entre nos mains de nombreux prisonniers. Cette prise fait le plus grand honneur au 24e régiment d'infanterie coloniale et est de nature a rehausser si possible la brillante réputation de ce régiment. » Le 22 octobre, la croix de la légion d'honneur fut épinglée à la cravate du drapeau par le général de Langle de Cary, en présence de détachements de tous les régiments du corps d'armée groupés autour du monument de Valmy. Sur ce fait d'armes véritablement exceptionnel, car très rares ont été les drapeaux pris par les troupes françaises les armes à la main au cours de la guerre 1914-1918 , des détails furent recueillis beaucoup plus tard qui permettent de donner une physionomie des combats du 26 septembre. Pendant la guerre, l'Armée française conquit sur l'Armée allemande treize drapeaux régimentaires dont douze prussiens et un bavarois. Deux de ces emblèmes furent offerts au maréchal French, commandant l'armée anglaise, par le général Joffre. Celui qui fut pris par le 24e R.I.C. le 26 septembre avait été remis en 1843 et appartenait depuis 1888 au 2e bataillon (de Trèves) du régiment d'infanterie de la Landwehr numéro 70. En 1914, il fut confié au 2e bataillon du régiment d'infanterie de réserve N 69. En 1933, M. Jean Brunon demanda au général Jannot, ancien commandant du 24e, de lui communiquer des précisions sur le fait d'armes en question. Du récit que lui fit le général, nous extrayons ces quelques passages : «Le 26 septembre, de très bon matin, l'appel du téléphone reliant mon poste de commandement aux avant-postes retentit « Attaque sur tout le front. » La fusillade crépite, puis la canonnade, c'est l'attaque générale. Je donne aussitôt des ordres pour la contre-attaque car il faut agir vite afin d’empêcher l'ennemi de sortir de la vallée du Marson et de gagner les crêtes de Minaucourt où nous avons de l'artillerie. Alors que j'attends des renseignements, le chef de bataillon commandant les avant-postes me dit que ses compagnies sont bousculées. Je donne à ce chef de bataillon, commandant de La Gletais, le commandement d'une compagnie du 3e bataillon engagée a gauche et des deux compagnies de réserve et le lance en avant avec ordre de refouler les Allemands et de gagner à tout prix la crête de 180 et le calvaire de Beauséjour. C'est au cours de cette progression que le groupement du commandant de La Gletais s’empara de tranchées prés de 180 et trouva dans l'une, le porte-drapeau du 69e régiment étendu blessé sur son emblème. A la nuit nous occupions nos anciennes positions. » Par ailleurs, le commandant de La Gletais a relaté comment trois sections de la 12e compagnie et une de la 11e compagnie du 24e attaquèrent une tranchée allemande de la cote 180, couvrant de balles ses occupants. Ceux-ci firent aussitôt des signaux indiquant qu'ils se rendaient. Le feu cessa. Les Allemands une fois désarmés furent dirigés sur Minaucourt et, en visitant les tranchées, l'adjudant Canal, le sergent Ducombs et les soldats Casez, Dencausse et Bertrand trouvèrent, dissimulé dans de la paille, le drapeau du 2e bataillon du 69e régiment de réserve. La se tenait, blessé, le porte-drapeau, sergent Liesa, qui fut amené avec l'emblème au colonel Jannot. Le commandant de La Gletais fut fait officier de la Légion d'honneur, les sous-officiers et soldats reçurent la médaille militaire. L’épopée du Fortin de BeauséjourLe 3 février 1915, les Allemands prononcèrent une attaque au nord de Massiges. Le 22e régiment d'infanterie coloniale, qui se trouvait au repos a Hans, fut alerté et se porta en réserve entre la cote 202 et Cruzis. Il fut mis à la disposition du 1er corps d’armée pour exécuter une attaque sur les positions ennemies appelées « fortin de Beauséjour ». L'assaut fut donné le 22 février à 16 heures par le 1er bataillon (Roguin) et le 3e (Dasque). Le 2e (Dauvillers) était maintenu en réserve à Minaucourt. Le régiment était sous les ordres du lieutenant-colonel Bonnin. Le fortin fut enlevé d'un seul élan, mais une forte réaction de l'artillerie ennemie commença dans la soirée et fut suivie de contre-attaques de nuit par des détachements composés de spécialistes grenadiers, tandis que les nôtres commençaient seulement à se servir de ces engins tout à fait nouveaux pour eux. Ils reculèrent pied à pied mais furent submergés et ramenés le 23 sur les positions de départ. L’affaire fut reprise le 27 par deux bataillons du 3e R.I.C. et le 2e bataillon du 22e. Elle réussit pleinement. mais les pertes étaient sévères 17 officiers et 1.251 hommes du 22e, 17 officiers et 900 hommes du 3e, tués, blessés, disparus pour 1'ensemble de l'opération. Les combats du fortin de Beauséjour constituent une page de gloire impérissable et il convient de citer ici quelques faits d'armes individuels. La fusillade partant des tranchées obliques était violente, continuelle, le terre plein, couvert d'Allemands qui avançaient en hurlant. Dans les boyaux, les marsouins étaient obligés de reculer devant les grenades. Dans la tranchée nord n°1, le lieutenant Raynal monte sur le parapet exhortant ses hommes à l'imiter et a charger à la baïonnette. Il est bientôt blessé à l'oeil et au ventre. Il continue à diriger la défense jusqu'à complet épuisement. A sa gauche, le lieutenant Casaux réussit à monter sur le parapet après avoir établi un barrage dans le boyau. Il charge avec sa section, mais il a à peine fait quelques mètres qu'il tombe traversé de part en part par les balles. Alors il se fait mettre face à l'ennemi et, pendant que la mitraille fait rage, il maintient ses marsouins autour de lui, chantant à haute voix : « Mourir pour la Patrie est le sort le plus beau . » Le barrage établi dans le boyau va céder, les survivants de la 11e compagnie battent en retraite, le lieutenant Casaux ne parle plus, les hommes le croient mort. Le soldat Simon traîne son corps par les pieds pendant 200 mètres à travers les balles et la mitraille des canons-revolvers et ramène son officier dans nos lignes. Dans le boyau, en effet, les Allemands arrivent nombreux, la baïonnette en avant. Le soldat Mathieu Jouy est là, seul, tous ses camarades sont tombés autour de lui tués ou blessés d’éclats de grenades, on lui crie de se rendre, il répond en ajustant les assaillants, les tient en respect par son feu, en tue six. Blessé au bras d'un coup de baïonnette, au corps à corps avec un septième adversaire. il le tue, reçoit un coup de sabre d'un officier ennemi qu'il blesse grièvement et se replie enfin, sanglant, vers le boyau du fortin... Pendant que le combat se déroulait ainsi sur la droite, l'ennemi, suivant un autre boyau, avait coupé en deux notre ligne de résistance et commençait à affluer vers le fortin Le capitaine Poirier, commandant la 12e compagnie, sentant le danger, veut se reporter en avant mais un éclat de bombe l'atteint au visage et il tombe, la face contre terre. Se relevant dans un sursaut d'énergie, il saisit un fusil, se défend à coups de crosse et de baïonnette, tuant plusieurs adversaires. Un deuxième projectile l'atteint, il tombe de nouveau. Les Allemands avancent en masse de tous cotés, empêchant les hommes de la compagnie - une poignée - de prendre leur Capitaine qui est sous leurs yeux, à terre, frappé à coups de crosse et de talon. Les mitrailleuses qui se trouvent dans le fortin ont été broyées par les obus, sauf une pièce que le sergent Cazeilles, seul survivant de sa section, blessé grièvement au bras droit, emporte sur son dos. Le lieutenant Lelong, commandant une des sections de mitrailleuses, voyant la position perdue, sort son revolver, dit aux hommes qui l'entourent « Je vais vous faire voir comment meurt un officier français. » Il se précipite sur les Allemands, en abat plusieurs et tombe percé de coups. Les derniers Survivants battent en retraite. Des quatre compagnies qui avaient pénétré dans le fortin la veille, il revenait trente hommes. Les autres étaient tous tués, blessés ou restés dans les boyaux. Personne ne s'était rendu. Cc brillant fait d'armes fut récompensé par une citation du 22e régiment d’infanterie coloniale a l'ordre de l'Armée. De nombreux officiers, sous-officiers et soldats furent cités. La médaille militaire fut conférée a Mathieu Jouy qui mérita le surnom de héros du fortin de Beauséjour Au mois d'août 1916, il fut promu chevalier de la Légion d'honneur car il avait brillamment soutenu sa réputation armé d'un fusil mitrailleur, il s'était élancé en avant de la première vague d'assaut et avait littéralement terrorisé l'ennemi par un feu meurtrier. De tels exemples n’étaient pas rares dans les troupes Coloniales. SUR LE FRONT DE FRANCE CHAMPAGNE 1915La première grande opération offensive à laquelle participèrent les unités coloniales après la première année de guerre fut l'offensive de Champagne du 25 septembre 1915. Elle devait se développer sur une étendue de 25 kilomètres, de la vallée de la Suippe à la lisière ouest de la forêt d'Argonne, et deux armées devaient y participer : la IIe , général Pétain et la IVe, général de Langle de Cary, formant le Groupe des armées du Centre commandé par le général de Castelnau. A la IIe armée, il y avait le Ier corps colonial, composé de la 2e division (Mazillier, 4e et 6e brigades, 4e, 81, 22e, 24e régiments) et la 3e division (Gadel, 3e et 5e brigades 3e , 7e , 21e , 23e régiments). A la IV e armée, il y avait le 2e corps colonial, composé de la 10e division (Marchand, 19e brigade, Scal, 33e et 52e régiments; 20e brigade Peltier, 42e et 53e régiments) et la 15e division (Bro, 1re brigade, Guèrin, 1er et 2e régiments 2e brigade, Colonna d'Istria, 5e et 6e régiments. La préparation d'artillerie débuta trop tôt, le 22, et indiqua suffisamment a l'ennemi le secteur dans lequel nous allions attaquer. Le 1er corps colonial était chargé d'enlever la « main » de Massiges et ses abords; la 2e division avait pour objectifs l'index, le Majeur l'Annulaire; la 3' devait attaquer à l'ouest de la grande route de Sainte-Menehould à Vouziers. A l'est de cette route, il y avait une division métropolitaine, la 151e. La progression fut très limitée. Le 6 octobre, l'offensive fut reprise, sans changer beaucoup de choses au résultat. Les Allemands avaient été chassés de la « main » mais s'étaient réorganisés sur la crête descendant de Maisons-de-Champagne vers le calvaire de Ville-sur-Tourbe. Le 1er corps colonial avait fait 2 000 prisonniers. Le 2e corps colonial attaqua sur un front de 6 kilomètres, renforcé par la division marocaine, la 15e division coloniale à l'ouest, la 10e au centre. Le succès que fut la prise de la ferme de Navarin ne put être exploitée le brouillard empêcha l'artillerie de suivre l'infanterie. L'ennemi en profita et ce fut une tuerie. Le général Marchand, commandant la 10e D.I.C., fut grièvement blessé, tous les chefs de corps tués ou blessés. Le 2e corps colonial perdit 150 officiers et 5 000 hommes. EN 1916, VERDUN ET LA SOMMESeule, la 30e brigade coloniale (colonel Porte, 41e et 43e) fut engagée dans le secteur d'Houdiomont, au mois d'avril, puis dans celui de Souville en août, au nord du tunnel de Tavannes. Elle y laissa 37 officiers et 1.978 marsouins. Quant au régiment d'infanterie coloniale du Maroc, il reprit le fort de Douaumont en octobre. En juillet 1916, les Français participèrent à l'offensive menée sur le front de la Somme par les britanniques et engagèrent, à la droite de ceux-ci, la VIe armée, général Fayolle, qui mettait en ligne trois corps d'armée, a cheval sur la rivière les 20e, 35e et le 1er corps colonial. Celui-ci s’étendait au sud de la Somme, jusqu'au ravin de Fontaine les Cappy à Fay. Son objectif principal était le plateau de Flaucourt qui domine les positions allemandes au nord de la Somme. Le corps d’armée alignait les 2e 3e et 16e divisions, ainsi que la division marocaine. Il devait attaquer, la 2e division au nord suivie de la 16e, la 3e division au sud, suivie de la marocaine, par brigades accolées, et régiments accolés dans chaque brigade. Le 1er juillet 1916, l'élan des troupes fut irrésistible et dés le lendemain, la deuxième position allemande tombait. Le 3, Feuillères. Buscourt, Flaucourt étaient occupés, il y avait 5.000 prisonniers et 60 canons au butin. Le 4, la 2e division se trouvait devant Biaches et Barleux, au sud la Légion étrangère était à Belloy-en-Santerre, mais les Allemands s'étaient ressaisis et de nouvelles attaques (9, 20, 30 juillet, 12 août) ne donnèrent pas de résultats. Il n’en demeure pas moins que le 1er corps colonial avait conquis une profondeur de terrain de 8 kilomètres, avait fait 10.000 prisonniers, mais il avait eu 16.000 hommes hors de combat. DANS L’AISNE, EN 1917Le 16 avril, la VI e armée, général Mangin, était face au Chemin-des-Dames, mais le 1er corps colonial, à sa gauche, devait attaquer en équerre en vue de tourner la position, sur un front de 7 kilomètres, limité au sud par le moulin de Laffaux et le fort de La Malmaison, au nord par le bois de Quincy-Basse et la lisière de Lizy. Les régiments avaient été portés à quatre bataillons par l'adjonction à chacun d'eux d'un bataillon sénégalais. Le général Berdoulat, commandant le 1er C.A.C., disposait seulement de 92 batteries. L'avance est d'abord très réduite, avec pertes sensibles et, le 17 et le 18, rendue impossible à cause des rafales de neige et de pluie glacée qui tombaient, en ce mauvais printemps. Les Allemands, qui souffraient autant que leurs adversaires, abandonnèrent un rectangle de terrain de 7 kilomètres sur 10, et les coloniaux occupèrent Laffaux, les carrières de Nanteuil-la-Fosse, le fort de Condé en ruines, Sancy, Celles-sur-Aisne, la ferme Chantereine. Le 2e corps colonial attaquait au nord de Fismes, à cheval sur le plateau de Paissy, la 10e division à l'est, la 15e à l'ouest. L'ennemi occupait une forte position. Les deux divisions avaient été renforcés par dix bataillons sénégalais (les 57e et 58e régiments, trois bataillons indépendants et le bataillon somali). La 10' division atteignit la ferme Heurtebise et le village d'Ailles mais ne put les occuper. La 15e division échoua de même devant Cerny. Les pertes furent lourdes, elles se montèrent à 280 officiers et plusieurs milliers d'hommes. Presque tous les commandants de brigades et de régiments avaient été tués ou blessés. Le 2e corps colonial fut retiré de la lutte dés le 18 avril. Le 1er corps colonial regagna la Champagne, dans le secteur de Craonne, après être passé sous le commandement du général Mazillier. Le 2e corps colonial tint au mois d'octobre un secteur au nord-est de Verdun. LES BATAILLES DEFENSIVES DE 1918Le 1er corps colonial se trouvait en secteur à la IVe armée (Gouraud) entre le nord de Prunay et les Cavaliers-de-Courcy, englobant le fort de La Pompelle, les abords est de Reims, le village de Bétheny. Après l'offensive allemande du 27 mai qui enfonça les lignes du Chemin-des-Dames, les Allemands attaquèrent la montagne de Reims et le fort de La Pompelle. Ils auraient bien voulu se rendre maîtres du saillant de Reims qui leur barrait la route au-delà de la Marne. La défense de Reims, de mai à la mi-juillet 1918 par le 1er corps colonial, constitue une belle page de l'histoire des troupes coloniales et fait honneur au général Mazillier qui fut l'animateur de cette défense victorieuse. Le 18 juillet, la 2e division repris Courmas et le bois d'Onrézy. Au début de 1918, le 2e corps colonial se trouvait dans le secteur de Saint-Mihiel. La 15e division s'étendait du fort des Paroches à Sampigny; la 10e était à cheval sur les côtes de Meuse, tenant la forêt d'Apremont. En mars, elle s'adjugea tout le secteur, la 15e ayant été transportée en Picardie. Le 28 mai, elle fut à son tour amenée dans la région de Château-Thierry où elle se trouva dans une situation difficile car ses éléments étaient jetés dans la bataille au fur et à mesure de leur débarquement, sur un front de 14 kilomètres de part et d’autre de la ville, dans la ville même, puis à l'ouest et au sud, du 30 mai au 6 juin. Ils opposèrent à l'ennemi une admirable résistance que Marchand anima et qui contribua à stopper l'avance allemande en direction de Paris. Non loin, au Bois-Belleau, les « Marines » américains allaient se battre eux aussi avec courage et ténacité. En juillet, la 10e division passa en Champagne afin de défendre la vallée de la Marne entre les forêts de Reims et d'Epernay. Elle résista aux trois jours d'attaques allemandes du 15 au 18, et fut regroupée dans la région de Verdun le 31. LES OFFENSIVES DE 1918Le R.I.C.M a pris une très large part aux opérations offensives de 1918 et on trouvera la relation de ses exploits plus loin. En allant de la gauche a la droite de la ligne de front, nous trouvons d'abord la 15e division coloniale qui, dans le secteur de Moreuil, sur la route d'Ailly-sur-Noye, où elle se trouvait depuis avril, exécute des opérations locales sur le bois de Belleau le 12 juillet, sur le carrefour des routes de Sauvillers à Moreuil et de Mailly-Raincourt à la ferme Saint Hubert le 23. Elle attaque de nouveau le 6 août et atteint des objectifs qui se situent à Genouville et au Plessier. Elle reviendra ensuite dans le secteur de Saint-Mihiel. Le 1er corps colonial, qui faisait partie de la Ve armée (Guillaumat), prit l'offensive à partir du 30 Septembre.. Il partit d'un front de 30 kilomètres entre Courcelles (ouest de Reims) et Prunoy. Les Allemands retraitèrent vers la rive droite de l'Aisne, sur la Hunding-Stellung. Les 2e et 3e divisions arrivèrent sur la Suippe le 6 octobre, elles en forcèrent les passages le 11. La 3e enlèvera de vive force les points d'appui ennemis de Balham, Saint-Germainmont, Herpy. Du 9 au 25, la Hunding-Stellung fut entamée... La 2e Division occupa Herpy et Château-Porcien au prix de lourdes pertes. Dans le secteur de Saint-Mihiel, l’armée américaine avait été chargée de réduire la célèbre « hernie » qui s'était formée dans le front depuis 1914. Elle devait être appuyée, dans cette opération, par la 15e division coloniale, tandis que l'Etat-major du 2e corps colonial coiffait trois divisions métropolitaines. L'offensive commença le 12 septembre. La 15e division avait pour objectif les Eparges et les Américains devaient atteindre Hattonchâtel. Les trois divisions du 2e corps colonial devaient s'emparer de Chauvoncourt, de Saint-Mihiel et pousser dans la plaine de Woëvre. Tous ces objectifs furent atteints brillamment. A la fin du mois de septembre, les 10e et 15e divisions se trouvèrent regroupées sur les Hauts-de-Meuse. La 10e prit part à l'enlèvement des positions allemandes entre Consenvoye et les jumelles d'Ornes. Des bataillons de tirailleurs sénégalais se battirent au bois d'Haumont du 7 au 11 octobre. A partir du 15 les deux divisions prirent part à l'offensive de la 1re armée américaine vers la Meuse et, le 9 novembre, la 15e atteignait Peuvillers. Les unités de la coloniale se retrouveront sur le Rhin, le 2e corps occupera la région de Mayence où le général Mangin, commandant la Xe armée, installera son état-major, et le 1er corps occupera le Palatinat. En juin 1919, le 1er subsistera, seul, le 2e ayant été dissous. Les régiments coloniaux furent rapatriés, les bataillons sénégalais regagnèrent l'Afrique, le drapeau du 1er régiment de tirailleurs sénégalais reçut la fourragère aux couleurs de la médaille militaire, juste hommage rendu aux multiples citations qui avaient été décernées à tous ces bataillons, réunis maintenant en régiments ou dissous. Le 14 juillet 1919, le général Mazillier défila sous l'Arc de Triomphe à la tête des drapeaux des corps coloniaux. AUX DARDANELLESLes coloniaux furent engagés sur les fronts du Proche-Orient, et d'abord aux Dardanelles. Un corps expéditionnaire allié avait été constitué en vue de forcer l'entrée des détroits et de parvenir à Constantinople. Il comprenait plusieurs divisions anglaises, néo-zélandaises, et au début, une seule division française dans la composition de laquelle étaient entrés deux régiments mixtes coloniaux, c'est-à-dire composés chacun d'un bataillon colonial blanc et de deux bataillons de Sénégalais. Ces derniers étaient d'anciens bataillons ayant combattu en France ou à Dixmude en 1914 et qui avaient été hiverner dans la région de Fréjus. Ils formaient une brigade commandée par le colonel Ruef : 4e régiment mixte de marche, Lieutenant-colonel Vacher : 1er et 2e bataillons sénégalais d'Algérie commandants Labarsouque et Derratier et bataillon du 4e colonial commandant Serre. 6e régiment mixte de marche, Lieutenant-colonel Nogues 3e et 4e bataillons sénégalais du Maroc, commandants Simonin et Nibaudeau, et bataillon du 6e colonial, commandant Chabbert. Ces deux unités devaient prendre par la suite les numéros 54 et 56. Dans la deuxième division française qui arriva en renfort après les premières batailles figurait également une brigade mixte coloniale commandée par le général Simonin et comprenant les 7e et 8e régiments mixtes (devenus par la suite 57e et 58e régiments) commandés par le commandant Aymes et le lieutenant-colonel Adhémar. Concentrée en Egypte la première division fut dirigée vers les détroits le 25 avril 1915. Une diversion fut effectuée sur la cote d’Asie, à Khoum-Kalé par le 6e régiment mixte colonial, et une batterie de 75, sous la direction du colonel Ruef. Vif succès qui ne fut pas exploité, tous les plans élaborés par le commandement britannique prévoyant le débarquement en force sur la côte d'Europe, à Sedduhl-Bahr, ce qui fut une erreur et une faute aussi. La progression fut excessivement lente et, lorsque la deuxième division fut engagée sur le plateau de Kérévès-Déré, et sur l'éperon au nord de Krithia, clé de toute la presqu'île de Gallipoli, ce furent de durs combats qui coûtèrent très cher en vies humaines. Le général Gouraud avait pris le commandement du corps expéditionnaire français le 14 mai 1915. Il réorganisa les positions, fit reprendre l'offensive le 1er juin. Le 30 juin, les coloniaux enlevaient l'ouvrage du Quadrilatère. Le général fut très grièvement blessé. Le général Ganeval, commandant l'une des brigades, avait été tué. Il eût été vain de s’obstiner et l'évacuation de la presqu’île s'échelonna de septembre à décembre 1915. La division coloniale, sous le commandement du général Brulard, quitta la dernière le front malheureux des Dardanelles où la France avait envoyé prés de 80.000 hommes et avait perdu 27.000, tués ou blessés. La part des éléments coloniaux, dans ces pertes, atteint les deux tiers du chiffre cité. Un autre front oriental allait s'ouvrir, en Macédoine.
LA CAMPAGNE EN MACEDOINELe 11 octobre 1915, la Bulgarie avait déclaré la guerre aux Alliés et envahissait la Serbie. Le général Sarrau, nommé commandant en chef de l'armée d'Orient,débarqua a Salonique le 12, avec deux division britanniques et deux divisions françaises, l’une venue de France (la 57e) l'autre venue des Dardanelles (la future 158e) avec le général Bailloud. Sarrail essaya de limiter les dégâts en avançant vers Monastir afin de soulager la retraite de l'armée serbe qui s'effectuait à travers l'Albanie au milieu de difficultés considérables. Il fut obligé de se replier vers Salonique, ne disposant pas des moyens suffisants. Il créa alors un grand camp retranché de 200 kilomètres de périmètre et 50 de profondeur et y regroupa toutes ses forces pendant l'hiver de 1915 à 1916. Il reçut de nombreuses troupes de toutes nationalités alliées : britanniques, russes, italiens, ainsi que des éléments coloniaux, des bataillons annamites, puis vinrent les troupes grecques républicaines, la 17e division coloniale des Dardanelles. Bref, le général Sarrail disposa bientôt de plus de 300 000 combattants bien approvisionnés. Il prit trop tard l'offensive en 1916, les Bulgares le gagnèrent de vitesse. les troupes coloniales opérèrent a l'est du camp retranché, sur les rives sud du lac de Doiran, sur le front de Monastir. En 1917, leurs éléments, regroupés en trois divisions, avaient la composition suivante : 11e D.I.C. (Sicre avec les 21e brigade (Expert-Besançon. 33e , 34e et 44e régiments) et 22e brigade (Venel 42e régiment colonial et 2e bis de zouaves). 16e D.I.C. (Dessort), avec les 4e brigade (Tetard, 4e et 8e régiments) et 30e brigade (Pruneau, 57e et 58e régiments). 17e D.I.C (Gérôme) avec les 33e brigade (Fourcade, 54e et 56e régiments) et 34e brigade (Bordeaux, 1er et 3e régiments)Ces trois divisions se retrouvèrent dans la boucle de la Tcherna en mai 1916.Le 22 novembre l917, le général Guillaumat a pris le commandement de l'armée, avec une mission défensive car la situation générale n'est pas bonne en cette fin d'année, défection russe, élimination de la Roumanie par les Allemands, désastre italien à Caporetto, crise des effectifs en France... Cependant, lorsqu'en fin mars les Allemands prennent l'offensive sur le front occidental, l'armée d'Orient devra faire effort pour retenir devant elle le plus de forces ennemies possible. Le général Guillaumat entame d'abord une série d'opérations locales, puis les trois divisions coloniales prendront part à la grande offensive que son successeur, le général Franchet d'Esperey, déclenchera à partir du mois de septembre 1918. Le plan de l'opération consiste à couper en deux les armées bulgaro-allemandes en attaquant au centre, objectif la région de Negotin-Kavadar, puis en exploitant vers Prilep, en lançant une force française dans la direction d'Uskub, Nich, Kustendil, et en faisant intervenir d'autres forces à l'est du Vardar, objectif vallée de la Stroumitsa. L’action principale sera menée par l'armée serbe qui dispose de la 17e division coloniale. Celle-ci attaque le 15 septembre dans le système fortifié du Dobropolje, et ouvre aux Serbes les portes de leurs foyers perdus trois ans auparavant Cela au prix de lourdes pertes, 30 officiers et 1 200 hommes. La division passe le Vardar le 26 et arrive à Néokasi le 30. La 11e division coloniale, à l'aile droite, avec des forces hellènes, contribue à la prise de Prilep (17-23 septembre). La cavalerie (brigade Jouinot-Gambetta) fonce alors vers le nord pour gagner Uskub, ayant comme soutien un détachement composé de la 22e brigade coloniale (42e et 44e régiments, 20e et 39e bataillons sénégalais, général Tranié). Ce détachement parvient à Uskub le lendemain de l'entrée des cavaliers, le 30 septembre. Cette pointe audacieuse forcera l'ennemi à demander l'armistice. La 11e division est parvenue à Kreova le 30 ayant parcouru 200 kilomètres en haute montagne. Les «Escadrilles Coloniales»
Première Escadrille: SALM 51La C.51 a été créé à Somme-Bionne le 1er Avril 1915 et commandée successivement par les Capitaines : - LE BIHAN avril 1915 à avril 1917 - HOURDRY avril 1917 à juillet 1917 - ROCARD juillet 1917 à février 1918 - MOINEVILLE février 1918 à janvier 1919 Elle est transformée sur SOPWITH le 17 octobre 1917, puis sur SALMSON en Avril 1918. La 51 stationne sucessivement à MOREUIL, à SACY-le-GRAND en 1916, à ARCIS-ste RESTITUE en 1917, à BOUY en 1918, finalement à LACHEN-SPEYERDORF fin 1918, début 19. C'est par exellence l'escadrille organique du 1er Corps d'Armée Colonial dont le secteur aéronautique est commandé par le Capitaine Marcel JEAUNAUD. Les équipages se distinguent en Artois et sur la Somme en 15-16, sur le Chemin des Dames en 1917 et en Champagne en 1918. Ont fait partie de cette escadrille : - Le Capitaine JOURDAIN. - Le Lieutenant: BERTRAND, BOUZEREAU, de SABRAND, LANGEVIN, MORAILLON, DAUTRICHE, MADELIN, ROSWAG, ARBITRE, CHRETIEN-LALANNE. L'insigne de la SALM 51 comporte les deux ancres croisés de l'infanterie Coloniale porté par deux ailes.
Seconde Escadrille: BR 260La SAP 260 est crée le 7 janvier 1918 sur le terrain de BONNEMAISON. Elle est transformée sur Bréguet 14 en juillet 1918. Pendant les 14 mois de son existence elle est commandée par le Lieutenant, puis le Capitaine ARBITRE. Fille de la SALM 51, c'est une escadrille de renforcement à la disposition de l'artillerie de 1er Groupe d'Armée Coloniale, corps qui tient la gauche de la IV° Armée (Général GOURAND) sur le front de CHAMPAGNE. Elle stationne successivement à BOUZY et BUSSY-LETTREE. A l'armistice elle va occuper le terrain de LACHENSPEYERDORF (Palatinat Bavarois). Elle est dissoute le 24 fevrier 1919. Elle compte parmi ses officiers les Lieutenant : PLASSON, MILLOT, GOT, DENUX, RESAL. L'insigne de la BR 260 est le bouton de l'artillerie Coloniale ( des bigors ) entouré de deux ailes. Ce furent les escadrille de tradition de la 38°escadre aerienne SUR D'AUTRES FRONTSIl faut mentionner, pour être complet, deux fronts hors-série. D'abord, une compagnie du 24e régiment d'infanterie coloniale occupait au Monténégro, en août 1914, le mont Lovcen, en soutien d'une batterie d'artillerie lourde, et elle s'y maintint assez longtemps Ensuite, un bataillon colonial de marche, le 21e , et une batterie coloniale de marche, portant également le numéro 21 participèrent à des opérations de guerre à Mourmansk et à Arkhangelsk, en 1918, tandis qu’un bataillon mixte indochinois était envoyé en Sibérie orientale à la même époque. Monténégro, Mourmansk, la Sibérie : la Coloniale aura combattu partout, dans le vaste monde source : http://www.troupesdemarine.org/traditions/histoire/hist007.htm
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:15 | |
| Carte postale montrant l'armée française d'Afrique défilant à Amiens, France, en 1914 ou en 1915. Tirailleurs algériens blessés évacués par des autobus parisiens transformés en ambulance source wikipedia | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:22 | |
| SOURCE http://www.troupesdemarine.org/traditions/histoire/hist010.htm Page reconsituée sur ce document en ligne, à voir ici : http://fr.calameo.com/read/00215275691f847d82170
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:26 | |
| http://www.archives94.fr/gallery2/virtuelles/colonies/troupes_coloniales_3.html | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:27 | |
| Les troupes coloniales durant la Première Guerre mondiale [4] La présence de soldats coloniaux en France contribue à modifier sensiblement l’image de l’Empire. Durant le conflit, les journaux parlent peu de la contribution de l’Outre-Mer. Mais, après 1918, la propagande officielle – face à une presse allemande menant campagne contre les troupes de couleur – exalte le patriotisme et les valeurs guerrières des combattants d’Outre-Mer. Dans l’immédiat après-guerre, le gouvernement met en valeur de manière ostentatoire le rôle des troupes coloniales et associe ces dernières aux diverses commémorations. Dans l’imagerie populaire, la vision reste paternaliste et souvent dévalorisante tout en gagnant en familiarité et en sympathie rompant ainsi avec l’idée de l’anthropophage. Au final, l’opinion métropolitaine a pris conscience de l’existence d’un vaste domaine impérial et participe plus volontiers à une idéologie coloniale qui trouve son apothéose avec l’Exposition Coloniale Internationale de 1931. V. Prouvé. Ce que nous devons à nos colonies. La guerre documentée, numéro spécial « La guerre et les artistes ». Affiche reprise dans un périodique. 1918 Archives départementales du Val-de-Marne (1 J 1037) http://www.archives94.fr/gallery2/virtuelles/colonies/troupes_coloniales_4.html | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:29 | |
| Des objets aux images : construction d’une mythologie impériale [1] Dans les années 1910-1930, les horizons lointains imprègnent de plus en plus la vie quotidienne des Français et deviennent des arguments publicitaires puissants. À côté de la propagande officielle et dans la même lignée, des groupements financiers participent à l’élaboration d’une idéologie coloniale en éditant des affiches à la fois économiques et patriotiques. L’industrie et le commerce ne restent pas à l’écart du mouvement. D’un côté, dans le but de valoriser la production des colonies, ils utilisent l’image du Noir souriant afin de vanter un produit associé au plaisir gustatif. De l’autre, pour des produits n’ayant rien à voir avec les colonies, ils se servent de l’image du Noir Africain pour véhiculer des stéréotypes racistes : « l’indigène » valorise la noirceur d’un cirage ou la blancheur d’une savon à barbe. Ils vendent également du rêve à la portée de tous avec des cigarettes turques ou égyptiennes, avec des savons des « princes du Congo », des gâteaux chinois ou bien encore une bière créée en 1837 (date de la prise de Constantine). Ils invitent au voyage ou font venir l’exotisme au cœur de Paris : les grands magasins proposent des catalogues à l’imagerie coloniale tandis que des boutiques spécialisées en produits exotiques voient le jour. Publicité Banania. Années 1930 Collection particulière http://www.archives94.fr/gallery2/virtuelles/colonies/objets_images_1.html | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:35 | |
| A l'heure des commémorations, et de l'oubli trop facile...Par Alvar le Fév 24, 2014 http://www.indeenfrance.com/nantes.php/2014/02/24/1914-2014-a-l-heure L'Inde a prêté main forte à la France pendant la première guerre mondiale (Voire post du 11 novembre 2012), Une carte postale de l'époque, une timbale d'eau ayant appartenu à un soldat tamoul et le monument aux morts de Pondichéry, comme autant de témoignages...de toutes celles et ceux qui se sont engagés ou ont été engagés à côté de nos grand-parents ou arrière-grands-parents | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:42 | |
| http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/22___colloques__journees_d_etude__seminaires/index.html | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 11:44 | |
| http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/22___colloques__journees_d_etude__seminaires/index.html | |
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| Sujet: Claude CAVIEUX, dans les troupes coloniales Dim Aoû 31 2014, 11:47 | |
| FRAD071-110, Claude CAVIEUX, dans les troupes coloniales. Titel in englischer Sprache Documents from Claude CAVIEUXhttp://www.europeana1914-1918.eu/de/contributions/12904#prettyPhoto Ereignis Récit de Monique Delorme sur son grand-père Claude Cavieux, né le 17 juin 1889 à Bagé (Ain). Fils d'agriculteurs, Claude, devant le refus de son père de le laisser poursuivre des études, s'est engagé volontaire en 1910, et intègre le 4e régiment de tirailleurs algériens. Il a fait campagne en Tunisie, Maroc, Algérie et contre l'Allemagne. Sous-officier de carrière, il prit sa retraite militaire le 17 août 1925 et s'installa à Mâcon, rue de la Barre (Saône-et-Loire). Il devint comptable à Lyon puis à Mâcon (usine à gaz). Marié à Marie-Louise Pelletier, il eut une fille Andrée et décéda en 1945. Beiträger Archives départementales de Saône-et-Loire 1 Person 1 Claude CAVIEUX Geburtsdatum 1889 Juni 17 Geburtsort Bâgé-la-Ville (Ain) Zusammenfassende Beschreibung der Objekte Photographies, citations, médailles. Zeitangabe 1910 – 1925 Sprache Français Schlagwörter Kriegsgefangene, Einziehung und Anwerbung und Gedenken Kriegsschauplätze Naher Osten und Westfront Urheberrecht CC-BY-SA 3.0 - See more at: http://www.europeana1914-1918.eu/de/contributions/12904#prettyPhoto | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 12:00 | |
| Les troupes coloniales dans la Grande guerre SITE HISTOIRE PAR L'IMAGE : http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?i=989 « L’armée coloniale » désigne d’abord les soldats chargés de conquérir les colonies puis, assez rapidement, les troupes recrutées dans ces colonies. Elles relèvent d’abord du Ministère de la Marine, puis, à partir de 1900, elles sont transférées sous les ordres du Ministère de la Guerre et réorganisées sous le nom de « troupes coloniales ». Elles regroupent alors l’Infanterie coloniale et l’Artillerie coloniale. A la veille de la guerre de 1914-1918, les troupes d’Afrique se composent des Zouaves, des Chasseurs d'Afrique, des Spahis, des Tirailleurs sénégalais, algériens, marocains et tunisiens. Aux côtés des 8 000 000 d’appelés en métropole, 175 000 Algériens, 40 000 Marocains, 80 000 Tunisiens et 180 000 Africains noirs combattront lors du conflit, le plus souvent en Europe, sur le front français ou dans les Balkans. L’arrivée massive de ces hommes en métropole suscita à la fois inquiétude, intérêt et curiosité chez la population : pour beaucoup, c’était la première occasion de voir réellement des Africains. Auteur : Alban SUMPF Le repos des coloniauxLe premier tableau, La partie de loto. Soldats nord-africains au repos, 1915, est l’œuvre de Jules-Alfred Hervé-Mathé, paysagiste de l’école dite « post-impressionniste ». En 1914, cet originaire de la Mayenne interrompt ses peintures de ports bretons et normands pour camper son chevalet sur le front. L’image représente une scène de repos des soldats nord-africains, vêtus de l’uniforme couleur moutarde et coiffés de la chéchia rouge propres aux troupes coloniales (Tirailleurs algériens, marocains et tunisiens). Dans une grange partiellement détruite et en tout cas laissée à l’abandon (toit et murs endommagés), les hommes, assis ou accroupis à même le sol sont occupés par une partie de loto (on peut voir le support du jeu au sol). Trois d’entre eux, dont un a le bras en écharpe, suivent la partie debout, encadrant en quelque sorte les premiers. Un soldat, assis sur la gauche, un morceau de pain à la main, se désintéresse de la partie et regarde, l’air abattu et mélancolique, celui qui, au premier plan, tourne le dos au spectateur. Au second plan, d’autres soldats coloniaux se tiennent debout dans la grange, ou à l’entrée de celle-ci, regardant dehors. Au fond, la grange s’ouvre sur l’extérieur, et l’on découvre des arbres en feuilles (rendus à la manière impressionniste) ainsi que deux soldats qui font un feu. Le second tableau Coloniaux au repos sur la jetée a été peint entre 1914 et 1918 par Henri Achille Zo, artiste basque célèbre pour ses scènes basques et espagnoles. La toile, présente, dans un style impressionniste moderne aux trais imprécis et colorés, quatre soldats noirs, coiffés de chéchias blanches et rouge et vêtus d’uniforme couleur moutarde, blanc et bleu, se reposent sur une jetée dans une atmosphère estivale. L’un deux, en bras de chemise, lave son uniforme dans l’eau ; le second, manches de chemise et jambes de pantalon relevées s’apprête à tremper son pied dans l’eau ; le troisième est étendu sur le bois et le quatrième est assis et regarde l’eau. Au second plan, un pont enjambe le cours d’eau et rejoint l’autre rive, où l’on aperçoit des bâtiments et un drapeau français sur un fond de verdure. Des soldats et des FrançaisDans la première image, la guerre est plus proche, plus visible : uniformes, fusil tenu par l’un des soldats (au second plan), grange abimée, écharpe au bras du soldat, et métaphoriquement le feu nous la rappellent. Tout donne ainsi l’impression d’une pause brève et de l’imminence du retour au combat. Les hommes sont certes au repos, et certains parviennent à se concentrer sur le jeu, mais certains regards, mi noirs mi perdus, trahissent une lassitude et une certaine détresse. L’atmosphère à l’intérieur est d’ailleurs assez sombre (couleur des uniformes et ombre sous le toit de la grange), contrastant avec la lumière du dehors. Peut-être symbolise-t-elle les pensées et les souffrances retenues des soldats, qui s’efforcent de vivre mais sont blessés. L’« exotisme » du sujet (des soldats qui ne sont pas comme les poilus ordinaires) est gommé, faisant place à une approche plus universelle : que peuvent signifier le « repos » et le jeu pour des hommes à la guerre ? Peut-être est-ce parce qu’ils ont combattu « comme les autres » que ces hommes ne sont pas d’abord vus ici comme des coloniaux, mais comme des soldats. Au contraire, dans la seconde image, la guerre est presque oubliée. Les couleurs vives des uniformes distincts (qui de ce fait sont plus des costumes que des uniformes), les membres dénudés, la lumière d’été, l’eau que l’on devine agréable rappellent plutôt les parties de campagne du bord de Marne. La spécificité du tableau tient alors dans le fait que ce sont des noirs qui, comme n’importe quel « métropolitain », goûtent ces plaisirs simples. L’artiste y trouve un motif riche en jeux de contrastes et de couleurs (le bleu de l’uniforme se confondant presque avec le noir de la peau du soldat allongé dans un dégradé nuancé). Mais la présence du drapeau français peut aussi ouvrir une autre piste d’interprétation : ces soldats ont combattu pour la patrie, et ils sont des Français à part entière, appréciant comme les autres une journée au bord de l’eau. Auteur : Alban SUMPF | |
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| Sujet: La Brigade marocaine et la bataille de la Marne Dim Aoû 31 2014, 12:10 | |
| La Brigade marocaine et la bataille de la Marne
La Brigade Marocaine a combattu aux côtés des troupes françaises lors de la Bataille de la Marne en septembre 1914 au prix de nombreuses victimes mais permettant de briser l'avancée ennemie sur Paris.
L'affectation de la Brigade Marocaine en Seine-et-Marne Photographie en forêt de plusieurs soldats faisant partie des troupes coloniales et entourant un blessé sur une civière : le Général Poeymirau (AD77, 4Finum32) Le 5 septembre 1914, la Brigade Marocaine est affectée à la VIe Armée et s'engage dans les combats de Penchard-Monthyon jusqu'au 17 septembre inclus. À la fin des combats, des 4000 combattants débarqués en France, seuls 800 sont encore valides. Le 23 septembre 1914, la Brigade Marocaine est dissoute et ses deux Régiments (composés des survivants) sont fusionnés en un seul comprenant deux petits Bataillons aux ordres du commandant Poeymirau. Les Régiments sont ensuite cités à l'ordre de l'Armée à la fin de la guerre : « Disciplinés au feu comme à la manœuvre, ardents dans l’attaque, tenaces dans la défense de leurs positions jusqu’au sacrifice, supportant au-delà de toute prévision les rigueurs du climat du Nord, ils donnent la preuve de leur valeur guerrière. De telles qualités les placent définitivement sur le même rang que nos meilleurs troupes d’Afrique et les rendent dignes de combattre, aux côtés des troupes françaises ». Carte postale représentant des tirailleurs marocains soignant un blessé allemand près de Villeroy en 1914 (AD77, 2Fi9870) Les troupes coloniales en Seine-et-Marne Outre l’historique de la Brigade Marocaine rédigé par le Maréchal Juin et de nombreux récits de la Bataille de la Marne, les Archives départementales de Seine-et-Marne conservent essentiellement des documents iconographiques à ce sujet. On peut y voir les soldats dans leur tenue traditionnelle : sédria (veste arabe), gilet, ceinture de flanelle, saroual (pantalon sans jambes avec « trou Lamoricière » au fond pour laisser couler l’eau après le passage des rivières), chéchia (bonnet) rouge à cordon et glands noir, surmonté éventuellement d’un chèche blanc (foulard porté en turban) SOURCE : ARCHIVES SEINE ET MARNE : http://archives.seine-et-marne.fr/export/print/la-brigade-marocaine-et-la-bataille-de-la-marne | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 12:57 | |
| Le Miroir fait les honneurs de la Une du 20 Septembre aux troupes coloniales, les " Indigènes de 14", sans doute soldats de l'Armée Maunoury ... http://www.kaskapointe.fr/pages/LeMiroir.htm dont il souligne la fidélité dans son numéro du 30 Mai 1915 | |
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| Sujet: La vie militaire "JOURNAL LE MATIN" Dim Aoû 31 2014, 13:38 | |
| Titre : Le Matin (Paris. 1884) Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit Éditeur : [s.n.] (Paris) Date d'édition : 1884-1944 source BNF | |
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| Sujet: Les nominations Dim Aoû 31 2014, 13:53 | |
| Titre : Le Matin (Paris. 1884) Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit Éditeur : [s.n.] (Paris) Date d'édition : 1884-1944 source BNF | |
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| Sujet: Le solde des sous officiers Marocains Dim Aoû 31 2014, 13:57 | |
| Titre : Le Matin (Paris. 1884) Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit Éditeur : [s.n.] (Paris) Date d'édition : 1884-1944 1913/11/28 (Numéro 10867). source BNF | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 14:18 | |
| Le Sénat Loi de Finance paru sur Titre : Le Matin (Paris. 1884) Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit Éditeur : [s.n.] (Paris) Date d'édition : 1884-1944 du 1913/06/04 (Numéro 10690). source BNF | |
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| Sujet: L'opium dans la marine Dim Aoû 31 2014, 14:35 | |
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| Sujet: Panorama des troupes coloniales françaises Dim Aoû 31 2014, 14:49 | |
| source : http://rha.revues.org Auteurs
Éric Deroo Antoine Champeaux Éric Deroo Auteur, réalisateur et chercheur associé au CNRS, il a consacré de nombreux films, livres, articles et expositions à l'histoire contemporaine, en particulier coloniale et militaire et à leurs représentations, en France et en outre-mer. Il est notamment l'auteur de L'illusion coloniale (Tallandier, 2006) et La vie militaire aux colonies (Gallimard-DMPA, 2009) ou de séries documentaires comme La force noire. Antoine ChampeauxLieutenant-colonel d'infanterie de marine, breveté technique de l'enseignement militaire général et diplômé de l'École nationale du patrimoine, il a été conservateur du musée des troupes de marine à Fréjus de 1998 à 2009 et est actuellement officier adjoint du général délégué au patrimoine de l'armée de Terre. Collaborateur d'une cinquantaine d'ouvrages et auteur de nombreux articles, il est docteur en histoire et a organisé les colloques du Centre d'histoire et d'études des troupes d'outre-mer (CHETOM)._____ Alors que sont attendus en 2014 les célébrations du centième anniversaire de la Grande Guerre ainsi que du soixante-dixième anniversaire de la Libération de la France, cet article réunit des éléments de documentation, une bibliographie et une filmographie sommaires sur le thème des tirailleurs, travailleurs indigènes et soldats des outre-mer au travers des deux guerres mondiales. Il explore les différents procédés qui ont permis de valoriser le patrimoine de tradition des troupes indigènes : tenues et insignes spécifiques, monuments du souvenir, organisation de cérémonies militaires, valorisation des collections conservées dans les musées ou les salles d’honneur du ministère de la Défense. Depuis les années 1960, l’armée française s’efforce ainsi de préserver la mémoire des soldats et « morts pour la France » recrutés dans les colonies de l’empire. Par sa transmission aux jeunes générations de combattants, ce patrimoine matériel et immatériel est un élément de la culture d’arme qui contribue à la capacité opérationnelle des forces. La Première Guerre mondialeLes militaires indigènes de l’armée d’Afrique Les Indochinois Les soldats des « Vieilles colonies », du Pacifique et des Indes Les Malgaches et Comoriens Les Sénégalais Les tirailleurs somalis Les militaires indigènes de l’armée d’Afrique1À la veille de la Grande Guerre, tirailleurs, spahis et goumiers indigènes côtoient les unités composées de métropolitains de l’armée d’Afrique, légion étrangère, zouaves, chasseurs d’Afrique et infanterie légère d’Afrique. Le défilé du 14 juillet qui se déroule traditionnellement à Longchamp, voit en 1913 s’affirmer le rôle des troupes issues de l’Empire. Les unités de tirailleurs algériens récemment créées notamment reçoivent leurs drapeaux. 2À la déclaration de guerre, les troupes stationnées en Afrique du Nord sont engagées dans les opérations au Maroc tout en poursuivant leur mission de maintien de la souveraineté française en Algérie. Des régiments de marche sont mis sur pied pour répondre à l’ordre de mobilisation. Trois divisions d’infanterie, la 3e brigade du Maroc et la brigade des chasseurs indigènes sont envoyées sur le front dès les mois d’août et septembre 1914 : 25 000 tirailleurs algériens sont ainsi acheminés vers les frontières du nord-est. La plupart sont des engagés. Ce sont les premiers des 170 000 indigènes – 33 000 déjà sous les drapeaux, 80 000 appelés et 57 000 engagés volontaires – que l’Algérie fournira au cours de la Grande Guerre. En effet, la « guerre totale » oblige rapidement à recourir à la conscription (déjà introduite en Algérie en 1913) puis fréquemment au recrutement forcé qui entraîne, en Algérie notamment, de nombreuses révoltes. La Tunisie et le Maroc fournissent également leur contingent de combattants : 62 400 Tunisiens et près de 37 000 Marocains combattent sur tous les fronts de France et sur le front d’Orient. 3Les cinq bataillons de chasseurs indigènes regroupés dans la brigade marocaine sont jetés dans la bataille de la Marne à peine débarqués. Les rescapés de la brigade forment le 1er régiment de marche de tirailleurs marocains. Les nécessités de la guerre amènent à la constitution de nouvelles unités de l’armée d’Afrique : sept régiments de marche sont ainsi créés en 1918 et deux régiments mixtes de zouaves et de tirailleurs. 4L’armée d’Afrique fournit également, à partir de 1915, une bonne part des troupes envoyées contre les Turcs aux Dardanelles, puis combattre, au sein de l’armée d’Orient, les Allemands, les Autrichiens et les Bulgares. En 1918, la 1re brigade de tirailleurs marocains, renforcée de deux escadrons de spahis, attaque de flanc l’armée de von Kluck. Uskub est prise par la brigade Jouinot-Gambetta composée du 1er régiment de spahis marocains et des 1er et 4e régiments de chasseurs d’Afrique. Le maréchal von Mackensen, commandant en chef du front sud-oriental, est fait prisonnier et la Bulgarie demande l’armistice. Intégré à l’armée du général Allenby en 1917, le détachement français de Palestine-Syrie, qui compte des tirailleurs, des chasseurs d’Afrique et des spahis, participe à la prise de Damas avant de rejoindre le Liban. 5140 000 Maghrébins participent également à l’effort de guerre dans l’industrie ou l’agriculture. À la fin de la guerre, les unités de tirailleurs maghrébins figurent parmi les plus décorées de l’armée française. Leurs pertes s’élèvent à 25 000 tués pour les Algériens, 9 800 pour les Tunisiens et 12 000 pour les Marocains, sans oublier des dizaines de milliers de grands blessés et d’invalides. Les Indochinois6À la mobilisation, les unités stationnées en Indochine regroupent le 11erégiment d’infanterie coloniale (RIC), constitué d’Européens dont les 4 bataillons stationnent en Cochinchine ; les 9e et 10e RIC, européens également, avec 6 bataillons au total implantés au Tonkin ; 1 régiment de tirailleurs annamites à 4 bataillons et 4 régiments de tirailleurs tonkinois (RTT) à 3 bataillons ; le 4e régiment d’artillerie coloniale (RAC) à 7 batteries au Tonkin et le 5e RAC à 12 batteries en Cochinchine, sans oublier deux compagnies indigènes du génie et des unités supplétives ou de police. Tous ces régiments restent en Indochine pendant le Grande Guerre et n’interviennent pas en métropole. Ils fournissent de nombreux cadres, gradés et tirailleurs qui rejoignent la métropole ou le front d’Orient pour participer aux opérations. 7Dès 1912, l’emploi des Indochinois lors d’une guerre en Europe est envisagé et le général Pennequin estime même pouvoir mobiliser jusqu’à 20 000 hommes. Chiffre jugé exagéré sur le moment mais qui se révèle bien inférieur à la réalité puisque près de 100 000 Indochinois sont dirigés vers la France durant la Grande Guerre, en majorité employés à des travaux sur le front ou à l’arrière, dans les usines et jusque dans les jardins du château de Versailles transformés en maraîchers. 8Un premier contingent d’Indochinois recrutés comme infirmiers ayant donné satisfaction, les troupes coloniales s’emploient ensuite à recruter massivement des tirailleurs intégrés dans des bataillons d’étapes, chargés de travailler au soutien des opérations à proximité immédiate du front : construction et entretien des routes et des voies ferrées, acheminement du ravitaillement, aménagement des cantonnements. De 1916 à 1918, 43 430 tirailleurs indochinois sont ainsi acheminés sur les arrières du front français et du front d’Orient : 24 212 au sein de 15 bataillons d’étapes, 9 019 Indochinois comme infirmiers coloniaux, près de 5 000 comme conducteurs et un grand nombre comme ouvriers d’administration. 94 800 tirailleurs sont également affectés au front, au sein de 4 bataillons combattants, les 7e et 21e bataillons de tirailleurs indochinois en France ; les 1er et 2e BTI en Orient. Formé à Sept Pagodes le 16 février 1916, entraîné jusqu’en avril 1917 dans les camps du sud-est à Fréjus, le 7e BTI est affecté à la 19e division et voit ses compagnies amalgamées aux différents régiments d’infanterie dont il renforce les effectifs. Il participe aux combats du Chemin des Dames, en mai 1917, et des Vosges, en juin 1918. Embarqué à Marseille, il est dissous le 1er décembre 1919. Le 21e BTI est formé dans les camps de Saint-Raphaël le 1er décembre 1916. Employé en avril 1917 à la garde des terrains d’atterrissage et à la réfection des routes dans l’Aisne, il est également chargé d’opérations d’assainissement du champ de bataille. De mai à juillet 1917, il repousse différents coups de main dans les Vosges. Il est dissous le 18 avril 1919. En Macédoine, le 1erBTI débarque à Salonique le 10 mai 1916, rejoint Monastir en août 1917, combat en octobre et repousse des attaques autrichiennes en juillet 1918 et bulgares en août. Il quitte Salonique le 30 janvier 1919. Formé avec des tirailleurs instruits en provenance du 3e RTT, le 2e BTI est d’abord affecté au camp retranché de Salonique en mai 1916. Il participe ensuite aux opérations, en août 1916 sur la Struma, puis de novembre 1916 à 1918 en Albanie, effectuant attaques, contre-attaques et coups de main contre les armées albanaises, autrichiennes et bulgares. Parmi les combattants indochinois, 1 123 hommes sont morts au combat. 10Parallèlement aux tirailleurs indigènes, l’administration s’emploie également à recruter en Indochine des travailleurs coloniaux : 4 631 en 1915, 26 098 en 1917, 11 719 en 1917, 5 806 en 1918 et 727 en 1919, soit un total de 48 981 travailleurs venus en complément des tirailleurs indochinois. Administrés par le service des travailleurs coloniaux, ces hommes sont encadrés de façon militaire et employés tout aussi bien comme ouvriers non spécialisés que comme spécialistes, y compris dans les nouvelles technologies de l’époque, dans l’industrie automobile ou aéronautique où leur « habileté » reconnue trouve à s’employer avec efficacité. 11À l’issue de la Grande Guerre, un petit nombre d’Indochinois choisit de rester en France. Nul doute que lors de leur passage en France, un certain nombre de tirailleurs et d’ouvriers indochinois ont trouvé dans la fréquentation des Européens matière à réflexion sur leur statut de sujets coloniaux, renforçant leur nationalisme séculaire et confortant leur souhait d’accéder à l’émancipation et à l’indépendance. 12Mentionnons enfin que deux compagnies du 9e régiment d’infanterie coloniale entrent dans la composition du bataillon colonial sibérien qui combat en 1918 et qui est cité à l’ordre de l’armée. Les soldats des « Vieilles colonies », du Pacifique et des Indes13La conscription dans les « vieilles colonies » (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion) est sans cesse revendiquée comme un droit, une marque d’égalité, par leurs parlementaires, en particulier Gratien Candace, mais ce n’est qu’en octobre 1913 que la loi sur le recrutement militaire de 1905 est appliquée à leurs habitants. Citoyens français depuis 1848, les conscrits sont incorporés dans les rangs des régiments d’infanterie coloniale du midi de la France. Dès août et septembre 1914, des Guadeloupéens tombent lors de la bataille des frontières ou sur la Marne ; les sergents Bambuck et Antenor de Grand-Bourg et le caporal Pitot de Basse-Terre figurent parmi les premiers morts de la Grande Guerre. Début 1915, 12 150 Antillais sont recensés et un premier contingent s’embarque pour la métropole. De 1914 à 1918, 101 600 Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais sont recensés, 28 984 incorporés et 16 880 dirigés vers les zones des armées ; La Réunion mobilise 6 000 de ses fils. Au total, 2 556 natifs des « Vieilles colonies » ne reviendront pas de la guerre. Quant aux possessions du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie fournit au front 1 134 volontaires mélanésiens dont 374 trouvent la mort au champ d’honneur et 167 sont blessés ; sur les 2 290 hommes du bataillon du Pacifique recrutés en Polynésie, 332 sont tués au front. D’autres hommes encore servent dans les troupes du corps expéditionnaire australien et néo-zélandais (ANZAC) qui connaît de très lourdes pertes sur le front d’Orient. Des travailleurs sont également requis. Les comptoirs des Indes, Pondichéry, comptent près de 800 recrutés, 500 combattants et 75 tués. Les Malgaches et Comoriens14Plus de 30 000 tirailleurs malgaches participent à la guerre tandis que 5 355 travailleurs œuvrent dans les usines d’armement ou les chantiers de la Défense nationale. Parmi les combattants, 10 000 hommes sont incorporés dans les régiments d’artillerie lourde et 2 500 servent comme conducteurs d’automobile. 15Les autres mobilisés forment 21 bataillons d’étapes, indispensables à l’entretien des voies et à l’approvisionnement des premières lignes. Plusieurs d’entre eux sont cependant engagés directement au front, dont le 1er bataillon venu de Diego-Suarez en 1915 et surtout le 12e bataillon. Mis sur pied en octobre 1916 à partir des 12e et 13e compagnies malgaches, il compte également une compagnie comorienne. Envoyé sur le front de l’Aisne en 1917, il s’y couvre de gloire en particulier lors des combats de la tranchée de l’Aviatik où il perd 13 Européens et 74 Malgaches et Comoriens. Le 21 septembre 1917, il repousse un assaut des troupes allemandes dans le bois de Mortier. En mai, le bataillon défend Villeneuve-sur-Fère où tombe le chef de bataillon Groine. Après avoir reçu une autre citation, l’unité est affectée à la division marocaine et le 18 juillet s’empare du village de Dommiers, perdant 10 officiers et 126 hommes. Une nouvelle citation lui permet alors de porter la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre. Une dernière fois cité pour ses faits d’armes, le 12e BTM, très éprouvé, est affecté dans un secteur du front des Vosges jusqu’à la fin de la Guerre. En égard à sa valeur, le bataillon est transformé en août 1918 en 12e bataillon de chasseurs malgaches, puis en janvier 1919 en 1errégiment de chasseurs malgaches. De son côté, un 4e BTM participe à l’avance des troupes franco-serbes sur le front de Macédoine. Au cours de la Grande Guerre, les Malgaches et Comoriens perdent 3 010 tués et 1 835 blessés. Les Sénégalais16À la veille de la guerre, les tirailleurs sénégalais comptent deux bataillons en Algérie, treize au Maroc, un à Madagascar ; en AOF, les 1er, 2e, 3e, 4erégiments à 3 bataillons chacun, deux autres bataillons formant corps et en AEF le régiment du Tchad à trois bataillons et celui du Gabon à deux bataillons. Au total 35 bataillons, soit 30 000 hommes, dont 14 000 en Afrique noire et 16 000 à l’extérieur. Dès août et septembre 1914, un régiment de tirailleurs sénégalais du Maroc à trois bataillons, un régiment mixte d’infanterie coloniale du Maroc à deux bataillons, deux bataillons venant d’Algérie et un régiment de marche du Sénégal à trois bataillons sont acheminés en France. Ces 10 bataillons, de valeur très inégale, chacun à quatre compagnies de 200 hommes, alignent ainsi 8 000 combattants. Engagés dès fin septembre en Picardie, en Artois, en octobre dans l’Aisne, les bataillons de tirailleurs sénégalais (BTS) connaissent de lourdes pertes liées à leur inexpérience et aux pathologies infectieuses. En décembre, la conduite des vieux bataillons du Maroc à Ypres et à Dixmude est héroïque. Les pertes sont éloquentes, le tiers des effectifs étant mis hors de combat. Devant un tel bilan, tous les Sénégalais sont retirés du front et provisoirement cantonnés dans le Midi et au Maroc. Les camps rapidement saturés – 13 000 hommes en avril 1916, 28 000 en mai, 45 000 début 1917 –, les unités sont dirigées vers l’Algérie et la Tunisie tandis qu’un nouveau lieu, d’une capacité de 10 000 tirailleurs, Le Courneau, est choisi en 1916 près de Bordeaux. Avec l’enlisement de la guerre et la mobilisation totale qu’elle entraîne, de plus en plus d’effectifs sont demandés à l’Afrique. 10 000 hommes ont ainsi été levés en 1914, 34 000 en 1915 et, en septembre 1915, on estime que l’AOF devrait encore pouvoir fournir 50 000 hommes. Par ailleurs, un corps expéditionnaire est formé pour le front d’Orient, qui compte 18 000 tirailleurs africains dont 8 000 sont tués, blessés, malades ou portés disparus. En 1917, sur le front français, l’armée coloniale aligne près de 80 BTS répartis entre le front, les camps et les services de l’arrière. Depuis 1915, plus de 6 000 citoyens des Quatre Communes du Sénégal (Dakar, Gorée, Rufisque et Saint Louis) ont rejoint le front. 17D’avril à mai 1917, dans l’Aisne, sur le Chemin des Dames, 35 BTS (environ 30 000 hommes) participent aux vaines attaques. Les pertes subies sont sévères ; sur 16 000 tirailleurs, plus de 7 500 sont hors de combat. En janvier 1918, Clemenceau confie au député africain Blaise Diagne, la mission de recruter encore des hommes en Afrique malgré les nombreuses révoltes contre les enrôlements forcés. Plus de 70 000 Africains répondent à l’appel. Ainsi, en 1918, l’état-major dispose de plus de 40 BTS en France (40 000 soldats), 14 de réserve en Algérie et en Tunisie, 13 au Maroc, 27 en Orient. Subissant de plein fouet l’offensive allemande lancée en mars 1918, les tirailleurs ont une conduite héroïque devant Reims, qu’ils sauvent en juillet. Il faut également signaler que de nombreuses formations africaines servent en tant qu’unités de travailleurs militaires. 18De 1914 à 1918, 183 000 tirailleurs sont recrutés en Afrique noire (165 200 en AOF, soit 1,3 % de la population, et 17 000 en AEF), et que 134 000 sont envoyés en Europe et au Maghreb. Les pertes s’élèvent à 29 000 tués et disparus et à 36 000 blessés. Les Quatre Communes mobilisent 7 109 hommes dont 5 600 présents au front et déplorent 827 tués et disparus. Les tirailleurs somalis19Le bataillon somali est formé à Majunga, à Madagascar, le 11 mai 1916, avec des éléments recrutés en Côte française des Somalis, aux Comores et sur la Corne de l’Afrique. Rassemblé à Fréjus, le 10 juin 1916, il prend l'appellation de 1er bataillon de tirailleurs somalis. Affectés à la réfection des routes dans la région de Verdun, les Somalis n'acceptent de faire le travail que sur la promesse d'être envoyés prochainement au front. Il faudra plusieurs rapports du chef de l'unité rappelant à la hiérarchie que les Somalis ont été recrutés non pas comme travailleurs mais bien comme tirailleurs « en vue d'opérations de guerre » pour obtenir, en octobre 1916, la mise sur pied d'une unité de marche qui est rattachée au régiment d'infanterie coloniale du Maroc, le déjà prestigieux RICM. 20Dès lors le bataillon somali constitue un bataillon de renfort du RICM et fait une entrée en guerre remarquée en participant à l'assaut du régiment colonial du Maroc sur le fort de Douaumont, le 24 octobre 1916. La reprise du fort a un retentissement considérable. Le drapeau du RICM est décoré de la croix de la Légion d'honneur et obtient sa troisième citation à l'ordre de l'armée. Les 2e et 4e compagnies de Somalis, associées au RICM dans le texte de cette citation, reçoivent également la croix de guerre 1914-1916 avec une palme. 21En mai 1917, les Somalis prennent part à l'attaque du Chemin des Dames, et le bataillon obtient sa première citation, à l'ordre de la division. Il participe ensuite à la bataille de l'Aisne et remporte au sein du RICM la victoire de la Malmaison, le 23 octobre 1917. Pour la première fois, le bataillon de tirailleurs somalis est cité à l'ordre de l'armée. En mai et juin 1918, les Somalis participent à la troisième bataille de l'Aisne au Mont-de-Choisy. En octobre, pour la deuxième fois, l’unité est citée à l'ordre de l'armée. Avec cette deuxième citation à l'ordre de l'armée, le 1er bataillon de tirailleurs somalis obtient le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918. C’est la deuxième formation de tirailleurs à recevoir cette haute distinction. De très nombreuses récompenses individuelles ont également été accordées aux officiers, sous-officiers et tirailleurs qui ont éprouvé des pertes considérables : 562 combattants tués ; quant au nombre des blessés, les chiffres connus varient entre 1 035 et 1 200 blessés. | |
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| Sujet: TROUPES COLONIALES ANGLAISES ET LANCIERS BELGES Dim Aoû 31 2014, 14:53 | |
| video à voir http://www.gaumontpathearchives.com/index.php?urlaction=doc&id_doc=190537&rang=378&id_panier=63020&langue=EN mais je pense qu'il faut s'y inscrire ! Reference 1502GJ 00015 Title TROUPES COLONIALES ANGLAISES ET LANCIERS BELGES SE DIRIGEANT VERS LES TRANCHEES Dates First distribution : 1915 Descriptive summary Troupes coloniales anglaises et lanciers belges se dirigeant vers les tranchées Descriptif : La troupe est alignée le long du mur d'une ferme, les soldats chargés marchent vers le front, sur une route boueuse. Cyclistes. Première guerre mondiale. Guerre de 1914-1918. Armée. GRANDE BRETAGNE. BELGIQUE | |
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| Sujet: Belgique, troupes coloniales Dim Aoû 31 2014, 15:08 | |
| BELGIQUE Lieutenant-Général TOMBEUR Vainqueur de Tabora http://www.tenboome.webruimtehosting.net/guldenboek/Guldenboekprojecttotaal/regiments/TroupesColoniales.htm Au début de la guerre avec l’Allemagne, les Vice-Gouvernements de la Province Orientale et du Katanga furent chargés d’assurer la sécurité de la frontière de l’est. L’unité de commandement sur le front oriental fut établie fin février 1915. Le Colonel Tombeur assuma cette tâche. Il transporta son Q.G. à Kibati, au nord du lac Kivu. Fin mars, il répartit les forces en trois groupes : 1. Le groupe du Katanga, 2. Le groupe du Centre chargé de la défense des rives du Tanganika et de la Basse-Ruzizi, 3. Le groupe du Nord chargé de la défense du Kivu et de la frontière de l’Uganda. La période d’organisation et de préparation fut marquée par une série d’engagements, dont le plus important fut celui de Luvungi, le 27 septembre 1915. Les troupes coloniales belges constituent ensuite deux brigades, chacune de deux régiments. Celle du Nord est sous les ordres du Colonel Molitor, celle du Sud, sous les ordres du Lieutenant-colonel Olsen. Les troupes de défense du Tanganika sont commandées par le Lieutenant-colonel Moulaert. Les mois d’avril et de mai 1916 voient la conquête du Ruanda par la marche concentrique sur Kigali-Nyanza. Les troupes allemandes du Ruanda s’échappent et vont se joindre aux troupes de l’Urundi. Le mois de juin 1916 voit la conquête de l’Urundi et de l’Ussuwi par la marche en éventail vers la transversale Usumbura, lac Victoria. Pendant cette phase, le gros des troupes allemandes se trouve devant la Brigade Sud. Du côté de la Brigade Nord, des troupes allemandes tiennent toujours la basse Kagera. Coupées, elles chercheront vainement à fuir vers le sud. En juillet 1916, la Brigade Sud marche en dispositif étalé vers Kigoma et le chemin de fer, et chasse le détachement Zimmer de la région du Tanganika. La Brigade Nord est retardée : a) par la nécessité de détruire les troupes allemandes de Kagera qu’elle avait coupées de l’intérieur de la colonie, b) parce que le gros des forces allemandes (Wintgens et Van Langen) se porte devant elle. Enfin, en août et septembre, les deux brigades marchent concentriquement sur Tabora où elles opèrent leur jonction. La Brigade Nord est en liaison avec les Anglais à sa gauche. D’autre part, la Brigade Sud est couverte à sa droite par un bataillon fourni par le groupe du Tanganika, débarqué à Karema. Après la chute de Tabora, le 19 septembre 1916, un détachement de la Brigade Sud fait une courte poursuite. Au début d’avril 1917, une reprise des attaques allemandes contre les forces britanniques amenèrent l’Angleterre à demander la collaboration des troupes congolaises. Le Colonel Huyghé constitua deux colonnes de plus de 1200 fusils. Une partie de ces troupes se mit à la poursuite de la colonne allemande de Naumann. Par la suite, deux colonnes de quatre bataillons avec section de canons de 70 mm., cyclistes et pionniers et 15000 porteurs, furent transportées par chemin de fer à Kilossa. La brigade du Major Bataille commença ses opérations le 16 août 1917 ; elle débusqua l’ennemi de Kidatu, franchit la Ruaha, fit sa jonction à Ifakara avec la colonne du Major Gilly, surprit le passage du Kilombero et entra le 9 octobre à Mahengé. Les Allemands contre-attaquèrent sans succès et furent culbutés de la position de Saïdi. Par la suite, deux bataillons belges transportés à Kilwa coopérèrent à la poursuite des troupes allemandes en retraite de Liwale vers Newale. La campagne africaine belge était terminée ; elle fut hautement appréciée par les Alliés. | |
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| Sujet: Le général Charles Henri Marie Ernest Tombeur Dim Aoû 31 2014, 15:12 | |
| Le général Charles Henri Marie Ernest Tombeur Le général Charles Henri Marie Ernest Tombeur, né le 4 mai 1867 à Liège et mort le 2 décembre 1947 à Bruxelles était un militaire belge. Il est anobli le 29 décembre 1926 pour devenir le baron Charles Tombeur de Tabora afin d'honorer cette victoire de Tabora qu'il avait remportée contre les troupes allemandes en Afrique orientale allemande. Après avoir étudié à l'École de guerre dépendant de l'École royale militaire de Belgique, il s'embarque, dès son accession au grade de capitaine-commandant en 1902, pour l'État indépendant du Congo. De retour en Belgique il devient officier d'ordonnance du roi Albert Ier de Belgique de 1909 à 1912. Mais, toujours attiré par l'Afrique, il devient inspecteur d’État et administrateur de la province du Katanga entre 1912 et 1914. Du 23 février 1915 au 19 septembre 1916, il est le commandant en chef de la Force publique1. C'est pendant cette période qu'il commande la campagne de 1916 en Afrique orientale allemande qui aboutit, le 19 septembre 1916, à la victoire de Tabora. C'est au lendemain de cette victoire qu'il remet le commandement au lieutenant-colonel Armand Huyghé et devient jusqu'au 22 novembre 1916 commandant en chef des troupes d'occupation du futur Ruanda-Urundi. En 1917, il est nommé vice-gouverneur du Congo belge puis reprend le poste d'administrateur général de la province du Katanga de 1918 à 1920. Honneurs et distinctionsAnobli avec le titre de baron par le roi Albert 1er le 29 décembre 1926. MémoireÀ Saint-Gilles, un monument incorporant un buste en bronze du à Jacques Marin est inauguré le 24 juin 1951 avenue du Parc2 à Etterbeek, la rue Ma Campagne est rebaptisée rue Général Tombeur en 1937 ; à Bruxelles, la rue de Tabora ; à Namur, l'avenue de Tabora et à Ostende, la Taboralaan sont des hommages indirects ; à Kinshasa et à Lubumbashi, l'avenue Tabora sont des hommages indirects aux soldats congolais de la Force publique ayant participé à la prise de cette ville. Notes et références↑ ars-moriendi.be, La Première Guerre mondiale [(fr) lire en ligne [archive]] ↑ Brussels Remember, description et photos du monument [lire en ligne [archive]] source wikipedia | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 15:30 | |
| Le recrutement des troupes indigènes : la « Force noire » et l'« appel à l'Empire »
http://www.cndp.fr/crdp-reims/index.php?id=1954 À la veille de la 1ère guerre mondiale, les troupes indigènes, ex-troupes de marine devenues troupes coloniales en 1900 – d'où la présence d'une ancre marine sur leurs uniformes – étaient composées de tirailleurs recrutés sur la base du volontariat dans tout l'Empire français : Indochine, Afrique orientale (Madagascar, Côte des Somalis et Djibouti ), Afrique équatoriale et occidentale, Guyane, Antilles et territoires du Pacifique. Les premiers tirailleurs, soldats d'infanterie indigènes servant dans l'Empire colonial sous le commandement d'officiers blancs, ont été recrutés au Sénégal au milieu du 19e siècle. C'est pourquoi le terme de « tirailleurs sénégalais » s'est imposé comme terme générique pour désigner l'ensemble des soldats indigènes, et cela d'autant plus facilement qu'une partie importante de ces tirailleurs appartenaient à l'Afrique subsaharienne. En 1910, le colonel Charles MANGIN dans un ouvrage titré La Force noire, entrevoyait le rôle important que ces unités indigènes africaines étaient appelées à jouer dans le renforcement de l'armée française et si nécessaire dans défense de la métropole. En août 1914, lorsque la France est entrée en guerre, le haut-commandement français a multiplié les appels à l'engagement dans tout l'Empire, en particulier en Afrique occidentale française. Il a été relayé par Blaise DIAGNE, premier député noir africain à l'Assemblée nationale, inscrit dans le groupe de l'Union républicaine radicale et radicale-socialiste, qui a appelé « les populations africaines au loyalisme patriotique, au rassemblement sous les plis du drapeau de la " Mère Patrie " ». Ces appels ont reçu peu d'écho et le commandement français a dû recourir à la contrainte. Mais le recrutement forcé se heurta à une vive résistance des populations indigènes qui se manifesta en 1915 par de sanglantes révoltes durement réprimées. En 1917, Georges CLEMENCEAU, devenu président du Conseil, a nommé Blaise DIAGNE Commissaire de la République, avec pour mission de mener une nouvelle campagne de recrutement en Afrique noire, en proposant aux indigènes des primes, des allocations, la création d'écoles, l'exemption de l'indigénat, voire pour les fils de chef qui s'engageraient, la promesse d'accéder à la citoyenneté française en échange de « l'impôt du sang ». Cette campagne a permis de recruter 72 000 tirailleurs en Afrique occidentale et en Afrique équatoriale françaises. L'engagement des troupes indigènes dans la 1ère guerre mondiale Au cours de la 1ère guerre mondiale, plus de 180 000 soldats d'Afrique noire ont été mobilisés. De nombreuses unités ont été engagées dès le début du conflit sur tous les fronts, en particulier dans la Bataille de l'Yser en Belgique en octobre-décembre 1914. En décembre 1915, une « Armée coloniale indigène » a été créée par décrets, dont les dépôts ont été installés à Fréjus-Saint Raphaël. De nombreuses unités indigènes ont été engagées, dès octobre 1914 au cours de la bataille de l'Yser en Belgique, puis dans les Dardanelles en 1915, dans les batailles de Verdun et de la Somme en 1916, au Chemin des Dames en 1917. Dans la Marne, au cours de l'hiver 1914-1915, le 1er Corps d'armée colonial a tenu le secteur de Beauséjour - Main de Massiges au prix de lourdes pertes. Lors de l'offensive du 25 septembre 1915, 10 Bataillons de « tirailleurs sénégalais » et 13 régiments de zouaves ont été engagés en Champagne. En avril-mai 1917, 10 régiments de tirailleurs sénégalais et de zouaves ont participé à la conquête des Monts de Moronvilliers. Le 2 avril 1917 près de Fismes, le président de la République Raymond Poincaré et le général Mangin passent en revue un régiment de tirailleurs sénégalais ( Photo BDIC publiée dans 1914-1918 L'Armée coloniale, les soldats d'outre-mer, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre Délégation à la Mémoire et à l'Information, sans date) Lors de l'offensive allemande de juillet-août 1918, qui correspond à la seconde bataille de la Marne, la ville de Reims a été défendue et sauvée par le 1er Corps d'Armée coloniale qui comptait 9 bataillons de tirailleurs sénégalais. En septembre 1918, 8 régiments africains ont combattu au sein de la IVe Armée en Champagne. De lourdes pertes
À l'issue du conflit, on a recensé au sein des unités d'Afrique noire un peu plus de 28 000 morts ou disparus et 37 200 blessés.
Abdoulaye N'Diaye, dernier tirailleur sénégalais ancien combattant de la 1ère guerre mondiale
À l'occasion du 80e anniversaire de la victoire de 1918, le président de la République, Jacques CHIRAC, ayant décidé que la Légion d'honneur serait remise le 11 novembre 1998 à tous les anciens combattants de 14-18 encore vivants, l'ambassadeur de France au Sénégal a été chargé de la remettre à Abdoulaye N'DIAYE, dernier tirailleur sénégalais survivant de la 1ère guerre mondiale. Âgé de 104 ans, ce dernier est décédé le 10 novembre 1998 alors qu'il choisissait son boubou pour la cérémonie du lendemain. Il avait été engagé dès le début de la guerre et blessé une première fois en Belgique en août 1914, avait participé à l'expédition des Dardanelles en 1915, puis en 1916 aux combats de la Somme où il avait été blessé une seconde fois ( une balle dans la tête, quatre mois d'hôpital ). Il avait terminé la guerre à Verdun en 1918. Rentré au Sénégal, on lui avait dit de retourner labourer son champ comme si rien ne s'était pas Il n'a appris qu'en 1949, par des tirailleurs sénégalais de la 2e guerre mondiale qu'il avait droit à deux pensions : une pension d'ancien combattant et une pension d'invalidité. Le montant mensuel de ces deux pensions qui a été gelé par le gouvernement français à partir de l'indépendance du Sénégal en 1961, s'élevait au moment de sa mort à 340,21 francs français ; en outre, l'administration française lui avait fourni une carte de réduction SNCF ! Dans son village sénégalais sans électricité et ne disposant que de quatre points d'eau pour 1 500 habitants, ce vétéran de ce que les Africains appelaient « la guerre des Français », ne possédait pour seules richesses qu'une minuscule cabane de paille et de tôles, une lampe-tempête et un transistor. Sa modeste pension permettait cependant d'améliorer l'ordinaire de sa famille qui comptait une trentaine de personnes. Peu de temps avant son décès, Abdoulaye N'DIAYE avait été photographié et son témoignage filmé par le journaliste Olivier MOREL.http://www.cndp.fr/crdp-reims/index.php?id=1954 | |
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| Sujet: Re: LES TROUPES COLONIALES Dim Aoû 31 2014, 15:31 | |
| Le dernier tirailleur sénégalais. Rescapé de Verdun, Abdoulaye N'Diaye, 104 ans, va être décoré. BRIGITTE BREUILLAC 11 NOVEMBRE 1998 À 16:18 http://www.liberation.fr/evenement/1998/11/11/le-dernier-tirailleur-senegalais-rescape-de-verdun-abdoulaye-n-diaye-104-ans-va-etre-decore_253181 Couché sur son lit, les yeux mi-clos, Abdoulaye N'Diaye soulève son buste avec peine, puis serre la main qu'on lui tend. A 104 ans, cet ancien tirailleur sénégalais ne sort presque plus de sa paillote. Il est malade et sourd. Mais cela n'empêche pas Mame (grand-père) de raconter ses souvenirs de la Grande Guerre dans un wolof émaillé de quelques mots français. «J'ai été enrôlé de force en 1914, puis emmené à Dakar, raconte-t-il. Là, on a été regroupés et on a embarqué sur un bateau qui a fait escale à Casablanca.» A l'arrivée à Marseille, il apprend qu'il va être envoyé en Champagne «pour défendre la patrie française». Comme ses camarades, il ne parle pas français et reçoit un entraînement sommaire avant de découvrir les canons, les gaz asphyxiants, la peur" Des batailles de la Somme et de Verdun, celui qui est probablement le dernier tirailleur sénégalais encore vivant se souvient «des balles qui sifflaient», «du bruit des armes» et «des centaines de morts». Dans sa mémoire reste en outre gravé un fait sanglant: deux Allemands qu'il pourchassait s'étaient réfugiés dans un trou. Il les a rattrapés, a dégoupillé une grenade et l'a jetée sur eux" Lui-même a bien failli perdre la vie à Verdun, quand des balles ont perforé son casque. «Regardez», dit-il, en montrant une cicatrice blanche sur le dessus de son crâne dégarni et une anfractuosité sur son front. «Je suis resté trois mois à l'hôpital. Après, un commandant est venu et m'a dit: "Comme tu es un ami de la France, tu vas être palefrenier. Je ne sais pas où nous sommes allés. C'était en pleine campagne. Chaque matin, on marchait.» Dans le froid et la boue, les pieds meurtris par les godillots" Il fallait abandonner tous ceux qui n'arrivaient pas à suivre. Le récit a fortement marqué un de ses petit-fils, âgé de 68 ans, qui lui aussi a combattu sous le drapeau français, en Indochine. En dépit de tout cela, le soldat N'Diaye n'a jamais pensé se rebeller dans cette lointaine patrie. «J'exécutais toujours les ordres de mes chefs. J'étais partisan du Toubab (le Blanc). Parfois, c'est vrai, j'étais en colère, mais je regardais mes camarades et je ne voulais pas être le dernier.» Il a servi jusqu'au bout, mais, à la fin de la guerre, quand il est rentré à Dakar, il n'a pas voulu se rengager. «Je m'inquiétais pour ma famille, dit-il. J'avais laissé ma mère, mes frères, mon chameau et mes bêtes.» Aujourd'hui, s'il n'exprime aucun ressentiment, il regrette de percevoir une si maigre pension d'invalidité: 750 F par trimestre. Ce patriarche a beau être entouré d'une nombreuse descendance, la vie est dure dans son village de Thiovor, perdu dans une savane aride au sud de Saint-Louis où la culture de l'arachide est la seule ressource. Quatre-vingts ans après la fin de cette «guerre entre Blancs», comme dit son petit-fils, la France se souvient du soldat Abdoulaye N'Diaye. Lui qui avait simplement reçu la croix de guerre à l'issue du conflit se verra aujourd'hui décorer de la Légion d'honneur, sur la place de son village, par l'ambassadeur de France au Sénégal. Une façon de rendre hommage aux 180 000 soldats africains qui se sont battus sur les fronts de la Grande Guerre. Que pense-t-il de cette reconnaissance tardive? «C'est à vous d'apprécier à sa juste valeur ce que j'ai fait» . BREUILLAC Brigitte | |
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