Initialement, la force aérienne néerlandaise espérait pouvoir acquérir 85 nouveaux avions de combat afin de remplacer ses F-16 viellissants. Ayant fait le choix du F-35A de Lockheed-Martin, elle fut contrainte de revoir ses ambitions à la baisse, avec une commande de 52 à 68 appareils au grand maximum.
Seulement, le coût unitaire du F-35A ayant grimpé en raison des problèmes rencontrés lors de son développement, le ministère néerlandais de la Défense passa finalement commande pour 37 appareils. Évidemment, quand l’on considère les missions de police du ciel, les engagements extérieurs, l’entraînement et la formation des pilotes, ce nombre paraît bien insuffisant…
En outre, les variations de change entre le dollar et l’euro compliquent la donne. Quand le billet vert se déprécie par rapport à la monnaie unique européenne, tout va pour le mieux… En revanche, quand c’est le contraire, le prix des biens acquis aux ֤États-Unis augmentent mécaniquement, ce qui fait que la force aérienne néerlandaise n’était pas certaine, en décembre 2017, d’avoir suffisamment de fonds pour financer les trois F-35A qu’elle attendait cette année.
Pour remédier (en partie) à ce problème conjoncturel mais aussi pour ouvrir la porte à une éventuelle commande supplémentaire de F-35, la ministre néerlandaise de la Défense, Ank Bijleveld, a décidé de supprimer le plafond bugdétaire de 4,7 milliards d’euros relatif à ce programme d’acquisition.
Un porte-parole du ministère néerlandais de la Défense a indiqué que cette décision n’était qu’une « simple formalité » n’exigeant pas un accord du Parlement. Mais cela veut dire que « nous nous laissons la possibilité d’acheter d’autres avions » au-delà de ce qui était déjà prévu dans le budget », a-t-il expliqué, selon Defense News.
D’après le quotidien De Telegraaf, la force aérienne néerlandaise voudrait pouvoir disposer de 67 nouveaux avions de combat, soit 30 de plus que prévu.
Selon Dick Zandee, spécialiste des questions de défense au centre d’études Clingendael, il y aurait « beaucoup de pression de l’Otan pour dire que les 37 [F-35] ne seront pas suffisants ». Et de préciser qu’une étape « intermédiaire » consisterait à doter la force aérienne néerlandaise de 52 avions, avant d’envisager l’achat de 15 appareils supplémentaires.