Dans le cadre des quatres programmes d’acquisition successifs Peace Xenia, la force aérienne grecque a reçu, depuis les années 1980, 155 avions de combat F-16 C/D Block 30, Block 50 et Block 52+, livrés par Lockheed-Martin.
En octobre dernier, la Defense Security Cooperation Agency, l’agence chargé des exportations d’équipements militaires américains, a recommandé au Congrès des États-Unis d’approuver un possible contrat d’une valeur de plus de 2,4 millards de dollards, prévoyant la modernisation de 125 F-16 grecs en les portant au standard Block V (ou Viper).
Concrètement, il s’agit de doter ces appareils d’un radar à antenne active (AESA, pour Active Electronically Scanned Array) APG-83, d’un affichage de suivi de terrain (Center Pedestal Display), d’un ordinateur de mission avancé, d’un nouveau système de liaisons de données Link-16 et d’une avionique ainsi qu’une connectivité améliorée.
Finalement, lors d’une réunion d’urgence d’urgence du conseil gouvernemental des affaires étrangères et de la défense, présidé par le Premier ministre, Alexis Tsipras, Athènes a décidé de lancer la modernisation de la flotte des F-16 de la force aérienne grecque. Mais l’ampleur de cette dernière sera moindre qu’annoncé.
« Le conseil a approuvé à l’unanimité la mise en oeuvre du programme de modernisation de 85 avions », a en effet annoncé le bureau du Premier ministre grec, le 28 avril. Cette décision, a-t-il ajouté, se fonde sur « l’approbation préalable » par l’administration américaine d' »une proposition grecque révisée prenant en compte les obligations budgétaires du pays durant les prochaines années. »
Ce programme avait suscité des critiques au regard de son coût annoncé, soit 2,4 milliards sur 10 ans, avec des compensations industrielles en cas d’accord. Puis le gouvernement grec indiqua qu’il souhaitait réduire la facture à 1,3 milliards de dollars (toujours sur 10 ans).
Donc, le seul levier était de réduire le nombre d’avions à moderniser, étant donné que le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, a confirmé qu’il s’agirait bien de porter les F-16 au standard block V. Par ailleurs, celui permettra d’homogénéiser cette flotte d’avions de combat, ce qui réduira (du moins en théorie) les coûts de maintenance.
Malgré la crise financière et économique qu’elle a traversée, la Grèce a toujours maintenu ses dépenses militaires à un niveau supérieur de 2% de sa richesse nationale. Mais comme son PIB a chuté de 25%, le budget de ses forces armées s’en est trouvé mécaniquement réduit, passant ainsi de 6 milliards d’euros en 2009 à 4 milliards actuellement.
Même si le niveau de ses dépenses militaires a été critiqué (ce qui n’a pas empêché les plus critiques, comme l’Allemagne, de lui vendre des sous-marins, en 2010), la Grèce ne peut pas se permettre de baisser la garde dans la mesure où elle est située dans une région instable [entre le Proche-Orient et les Balkans, ndlr] et que ses relations avec la Turquie sont toujours tendues.