Ces derniers jours, il a été fait état d’une forte présence de la marine russe au large de la Syrie, avec, d’après des informations publiées par la presse, 10 navires de surface et 2 sous-marins de la classe « Kilo ». La raison de ce déploiement important en Méditerranée orientale serait liée au lancement imminent d’une offensive de Damas contre les groupes rebelles présents dans la province d’Idleb. Mais pas seulement, a priori.
Ce 30 août, le ministère russe de la Défense a annoncé qu’il lancerait, dans les prochaines 48 heures, des manoeuvres navales en Méditerranée avec pas moins de 25 navires et 30 aéronefs. Ces dernières vont durer une semaine.
« Conformément au plan de formation des forces armées russes, des exercices à grande échelle du groupement de forces de la marine russe et de la force aérospatiale se dérouleront du 1er au 8 septembre 2018 dans la mer Méditerranée sous la direction de de l’amiral Vladimir Korolyov, commandant en chef de la marine », a en effet indiqué l’état-major russe.
Ainsi, a-t-il précisé, il est prévu de déployer, lors de ces exercices, « un groupement de plus de 25 navires de guerre ainsi que des batiments de soutien ». Le tout sera emmené par le croiseur lance-missile « Maréchal Oustinov ».
Quant au volet aérien de cet exercice, il mobilisera des bombardiers stratégiques Tu-160, des avions de lutte anti-sous-marine Tu-142 MK et Il-38 ainsi que des chasseurs Su-33 et Su-30SM de l’aviation navale.
Ces moyens seront fournis par les flottes du Nord, de la Baltique, de la mer Noire et par la flottille de la Caspienne.
Ces manoeuvres navales comprendront des exercices de défense anti-aérienne, anti-sous-marins, anti-sabotage et anti-mines. « Afin d’assurer la sécurité de la navigation et des vols, les zones couvertes par les exercices seront déclarées dangereuses […] conformément à la législation internationale », a précisé Moscou.
Face à cette armada, la frégate française de défense aérienne « Chevalier Paul », déployée en Méditerranée orientale au titre de l’opération Chammal, va se trouver bien seule.
« Grâce à ses nombreux capteurs et ses capacités d’analyse, le Chevalier Paul participe directement au suivi de l’évolution de la crise au Levant. Le déploiement quasi-permanent d’un bâtiment français en Méditerranée orientale contribue à donner à la France une capacité d’appréciation autonome de la situation dans une région du monde sous tension », explique la Marine nationale.
Cela étant, les forces armées russes vont avoir une intense activité au cours de ces deux prochaines semaines. Outre ces manoeuvres navales en Méditerranée, elles prendront part, à partir du 11 septembre, à l’exercice « Vostok 2018 », dans l’extrême-orient russe. Ce dernier sera le plus important jamais mené depuis 1981, avec 300.000 soldats, 1.000 aéronefs et 36.000 blindés.